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Pratique | Identification
Comment distinguer le Tarier pâtre des Tariers de Sibérie et de Stejneger ?
Alors qu'un Tarier de Sibérie de première année séjourne sur l'île d'Ouessant (Finistère) depuis le 14 octobre 2024 (au moins), où il était encore présent le 20 (au moins), nous énumérons les critères permettant de distinguer ce visiteur très rare Europe de l'Ouest du Tarier pâtre, qui niche chez nous, et du Tarier de Stjeneger, qui est un accidentel rarissime dans nos pays.
21/10/2024 |Validé par le comité de lecture
Introduction
Le Tarier pâtre a une vaste aire de répartition. Il y a quelques années, les populations orientales et asiatiques (Sibérie, Caucase, Asie centrale, orientale et de l’Est) et subsahariennes étaient considérées comme faisant partie de cette espèce, mais des études génétiques, morphométriques et acoustiques en ont élevé certaines au rang d’espèces distinctes : c’est le cas des Tariers de Sibérie (Saxicola maurus/maura), de Stejneger (S. stejnegeri) et africain (Saxicola torquatus/torquata).
Le Tarier pâtre (Saxicola rubicola) à « proprement parler », qui niche dans une grande partie de l’Europe, est constitué de deux sous-espèces sédentaires ou migratrices partielles : le Tarier pâtre « continental » (Saxicola rubicola rubicola) dans une grande partie du continent (dont la France et les pays voisins) et le Tarier pâtre « atlantique » (Saxicola rubicola hibernans) dans les îles britanniques, à l’ouest de la France et dans le sud-ouest de la Norvège (et peut-être aussi le long du littoral portugais).
Au moins cinq sous-espèces de Saxicola maurus ont été reconnues, dont trois sont susceptibles d’être vues en Europe de façon accidentelle : le Tarier de Sibérie (Saxicola m. maurus) qui niche de la Russie à l’Asie centrale, le Tarier de la Caspienne (Saxicola m. variegatus) (S. m. hemprichii pour Svensson et al), qui se reproduit dans les plaines à l’ouest de la mer Caspienne, et le Tarier d’Arménie ou du sud de la Caspienne (S. maurus armenicus) (S. m. variegatus pour Svensson et al), qui niche à l’est de la Turquie, en Arménie et peut-être également sur les contreforts du Caucase.
Le Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri) a déjà été signalé en Europe : son plumage est proche de celui du Tarier de Sibérie, mais il est distinct génétiquement et son aire de répartition est située en Sibérie orientale et en Asie de l’Est.
L’identification de ces oiseaux n’est pas facile. Dans cet article, nous énumérons les critères pouvant aider à différencier les individus typiques. Il sera nécessaire de combiner le maximum d’éléments avant de faire une détermination, et certains individus ne pourront pas être identifiés de façon certaine.
Nous remercions les photographes qui nous ont aidés à illustrer cet article.
Abstract
The Common Stonechat has a wide distribution. A few years ago, the populations of Africa and Asia (Siberia, Caucasus, Central, Eastern and Eastern Asia) were considered belonging to the same species, but genetic, morphometric and acoustic analysis led to the recognization of several full species: the Siberian Stonechat (Saxicola maurus/maura), the Stejneger’s Stonechat (S. stejnegeri) and the African Stonechat (Saxicola torquatus/torquata).
The European Stonechat (Saxicola rubicola), which breeds in Europe, consists of two partial sedentary or migratory subspecies: the continental European Stonechat (Saxicola rubicola rubicola) in much of the continent (including France and the neighboring countries) and the Atlantic European Stonechat (Saxicola rubicola hibernans) in the British islands, in western France and in south-western Norway (and maybe also in Portugal). At least five subspecies of the Siberian Stonechat have been recognized and three of them could be been found in Europe: the nominate subspecies Saxicola m. maurus that breeds in Russia and in Central Asia, Saxicola m. variegatus (S. m. hemprichii for Svensson et al) in the plains west of the Caspian Sea and S. m. armenicus (S. m. variegatus for Svensson et al) in Eastern Turkey, Armenia, and perhaps in the foothills of the Caucasus.
The Stejneger’s Stonechat, which is very similar to the Siberian Stonechat and that breeds in Oriental Siberia and in Eastern Asia, has also been recorded in Europe.
The identification of these birds is not easy. In this article, we list the criteria that can be useful in the field to identify typical birds. We thank the photographers who helped us to illustrate it.
Une taxonomie complexe
Aires de nidification (A) des Tariers pâtre atlantique (Saxicola rubicola hibernans), (B) continental (Saxicola rubicola rubicola), (C) de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus), (D) d’Arménie ou du sud de la Caspienne (Saxicola maurus armenicus), (E) de Sibérie (Saxicola maurus maurus) et (F) de Stjeneger (Saxicola stejnegeri).
Carte : Ornithomedia.com d’après M. Garner et al
NB : en latin, « Saxicola » est un nom féminin, et les qualificatifs d’espèces devraient s’accorder : on devrait écrire « maura« , « variegata » et « armenica » au lieu de « maurus« , « variegatus » et « armenicus« . Toutefois, dans la littérature, c’est cette dernière option qui est souvent choisie, et nous l’appliquons dans cet article.
Suite à plusieurs travaux, le Tarier pâtre a été divisé en cinq espèces :
le Tarier africain (Saxicola torquatus) nichant en Afrique subsaharienne, dans plusieurs îles de l’océan indien et dans la péninsule Arabe;
le Tarier de Madagascar (Saxicola sibilla), autrefois considéré comme une sous-espèce du Tarier africain;
le Tarier de Sibérie ou oriental (Saxicola maurus /maura) nichant de la Russie d’Europe à la mer d’Okhotsk et au Japon, autour de la mer Caspienne, dans le Caucase et jusqu’au golfe Persique;
le Tarier pâtre (Saxicola rubicola) nichant en Europe de l’ouest et orientale, en Scandinavie, en Afrique du Nord et dans l’ouest de la Turquie;
le Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri) nichant en Sibérie centrale et orientale, au Japon, en Corée, dans le nord-est de la Chine et dans l’est de la Mongolie.
Le Tarier pâtre (Saxicola rubicola) est constitué de deux sous-espèces :
le Tarier pâtre « continental » (Saxicola rubicola rubicola) nichant du Danemark au sud-ouest de l’Espagne et au nord du Maroc, à l’est jusqu’en Pologne et en Ukraine, et au sud-est jusqu’à la Turquie;
le Tarier pâtre « atlantique » (Saxicola rubicola hibernans) nichant dans le sud-ouest de la Norvège, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Bretagne (France) et sur le littoral du Portugal (selon certains auteurs pour ce dernier pays).
Le Tarier de Sibérie est divisé en cinq sous-espèces :
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) mâle en hiver en Israël. Notez l’étendue du blanc sur la queue.
Photographie : Thomas Krumenacker
le Tarier de Sibérie ou oriental (Saxicola maurus maurus) nichant dans l’est de la Russie d’Europe, en Asie centrale et en Sibérie occidentale;
le Tarier de la Caspienne (= du nord de la Caspienne) (Saxicola maurus variegatus) nichant dans le nord-ouest de la mer Caspienne, dans l’est du Grand Caucase et dans le nord-ouest de l’Iran;
le Tarier d’Arménie ou du sud de la Caspienne (Saxicola maurus armenicus) nichant dans le sud-ouest de la mer Caspienne, dans le Petit Caucase, dans l’est et le nord-est de l’Iran et jusqu’au golfe Persique;
le Tarier indien (Saxicola maurus indicus) nichant dans l’Himalaya;
le Tarier de Przewalski (Saxicola maurus przewalskii) nichant des montagnes de l’ouest de la Chine au Myanmar et au nord de l’Inde.
Pour Svensson et al (2013), le nom scientifique du Tarier de la Caspienne serait S . m. hemprichii et non pas S. m. variegatus, mais la Commission de l’Avifaune Française n’a pas suivi leur proposition.
Pour Svensson et al (2013), le nom scientifique du Tarier du sud de la Caspienne est S . m. variegatus et non pas S. m. armenicus, mais la Commission de l’Avifaune Française n’a pas suivi leur proposition.
Les Tariers de Sibérie (Saxicola maurus maurus), de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) et de Stjeneger (Saxicola stejnegeri) hivernent normalement en Asie du Sud ou en Afrique orientale. Ils ne sont visibles en Europe de l’Ouest que de façon accidentelle, surtout au printemps (avril) et en automne (octobre-novembre). Le Tarier d’Arménie ou du sud de la Caspienne (Saxicola maurus armenicus) est rarissime en Europe.
Les propositions taxonomiques de Jimmy Gaudin : les tariers devraient être appelés traquets
Généralités sur les Tariers pâtre, de Sibérie, de la Caspienne et de Stejneger
Tariers pâtre continental (Saxicola rubicola rubicola), de Sibérie (Saxicola maurus maurus), de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus), d’Arménie ou du sud de la Caspienne (Saxicola maurus armenicus) et de Stejneger (Saxicola stejnegeri) mâles adultes au printemps. Les critères importants à noter sont (1) l’étendue de la tache blanche sur le côté du cou, (2) l’étendue de la zone rousse sur le dessous, (3) la couleur du manteau et du dessus des ailes, (4) la longueur des ailes, (5) la couleur du croupion et (6) l’étendue du blanc sur la queue.
Schéma : Ornithomedia.com
Les Tariers pâtre, de Sibérie, de la Caspienne et de Stejneger sont de petits (11,5 à 15 cm) passereaux rondouillards, souvent faciles à observer car ils se posent de façon évidente sur des perchoirs élevés (poteaux, clôtures, etc.) : ce comportement permet de détailler leur plumage.
Voici quelques éléments communs entre les différentes espèces traitées dans cet article :
les mâles adultes en plumage nuptial ont la tête, la gorge et le cou noirs, le manteau et le dessus des ailes sont brun sombre ou noirs, une tache blanche plus ou moins grande de chaque côté du cou, une zone pâle sur les ailes (sur les grandes couvertures), une poitrine orangée plus ou moins étendue et un croupion de couleur variable selon les espèces.
La couleur du croupion, le dessin noir et blanc de la queue, et la couleur des couvertures sous-alaires et des axillaires sont des critères d’identification importants, mais ils ne sont pas toujours faciles à bien voir : le croupion est par exemple souvent caché par les ailes repliées, et il faut donc être patient.
Au printemps et en été, le croupion des mâles adultes des Tariers de Sibérie, de la Caspienne et de Stejneger est blanc ou beige très pâle. Celui du Tarier pâtre est brun strié de sombre, mais il est aussi parfois en partie blanc. En automne (octobre) et en hiver, le croupion des Tariers de Sibérie et de la Caspienne devient en partie ou totalement beige-pêche uni et celui du Tarier de Stejneger devient totalement ou partiellement roux. Le croupion du Tarier pâtre est généralement entièrement brun strié de sombre (généralement sans blanc) en automne.
Les femelles sont plus brunes dessus que les mâles, leur plumage est moins contrasté et elles sont donc plus difficiles à identifier. Les taches blanches sur leurs ailes sont plus petites que celles des mâles. Il n’y a pas de blanc sur leur croupion.
Les juvéniles (jusqu’au mois d’octobre) sont bruns très striés de sombre. Leur croupion est brun ou beige.
Les oiseaux de premier hiver (jusqu’au printemps de la deuxième année) présentent sur leurs ailes (couvertures, parfois tertiaires et secondaires) un mélange de plumes juvéniles (pâles et usées) et adultes. Le mâle de premier hiver a la gorge et les joues moins noires que celles du mâle adulte en hiver.
Les tariers nichent dans divers milieux ouverts, depuis le niveau de la mer jusqu’à la haute montagne : friches, dunes, landes, prés, clairières, prairies alpines, steppes à buissons, etc.
Le Tarier pâtre “continental“ (Saxicola rubicola rubicola)
Tarier pâtre continental (Saxicola rubicola rubicola) mâle adulte en plumage nuptial. Notez (1) la tache blanche réduite sur le côté du cou, (2) les ailes assez courtes, (3) les flancs orange-roux (non unis), (4) le croupion en partie blanc chez cet oiseau, (5) les sus-caudales brunes striées de sombre, (6) la queue sombre.
Photographie : Jose Artur Macedo / Wikimedia Commons
Le mâle adulte en plumage nuptial a la tête (menton compris) noire. En automne, les plumes sont bordées de chamois et le noir n’est plus uni.
Le manteau et le dessus des ailes est marron sombre.
Les couvertures sous-alaires et les axillaires sont grisâtres plus ou moins sombres et contrastent assez peu avec les rémiges (chez quelques oiseaux, elles peuvent toutefois être très sombres et ils rappellent alors les espèces orientales et asiatiques).
Les ailes (projection primaire) sont plus courtes que celles du Tarier de Sibérie.
Les flancs sont brun-roux, non unis.
La zone orangée de la poitrine s’étend jusqu’en haut du ventre et sur les flancs. Attention, en automne, une partie de la zone orangée de la poitrine est délavée, voire blanchâtre.
Le croupion est brun tacheté de sombre, mais une zone blanche, parfois très étendue (par exemple dans le sud du Portugal et en Sicile), est visible chez certains oiseaux au printemps et en été : il peut alors y avoir un risque de confusion avec des individus asiatiques.
Les extrémités des sus-caudales sont toujours brunes striées de sombre : c’est un critère important à regarder chez les oiseaux présentant beaucoup de blanc sur le croupion.
La queue est entièrement noire, mais quelques rares individus ont un peu de blanc à sa base.
La femelle est brune dessus, sans tache blanche sur le côté du cou, et sa gorge est foncée ou mouchetée de brun (mais certaines peuvent avoir une gorge pâle). Ses sourcils sont généralement peu distincts (mais ce n’est pas toujours le cas). Son croupion est brun tacheté, sans blanc.
L’oiseau de premier hiver a les sourcils assez pâles.
Quand il est inquiet, le Tarier pâtre lance des cris caractéristiques « vist trak-trak vist ». Le « vist » est un sifflement ascendant et le « trak » est plus long que celui du Tarier de Sibérie. Le chant est assez monotone : c’est une strophe brève, rythmée et sonore, constituée d’un mélange de sons rêches, de notes claires et graves et d’imitations.
Écoutez ci-dessous un enregistrement des cris du Tarier pâtre (source : Xeno-Canto) :
Tarier pâtre continental (Saxicola rubicola rubicola) mâle adulte en baie de Somme (France). Notez (1) la tache blanche réduite sur le côté du cou et (2) la tache orangée de la poitrine qui s’étend jusqu’aux flancs.
Photographie : Pascale Bécue
Tarier pâtre “continental“ (Saxicola rubicola rubicola) femelle en période de nidification dans l’Oise (France). Notez (1) les sourcils clairs peu distincts et (2) la gorge sombre.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr
Tarier pâtre “continental“ (Saxicola rubicola rubicola) femelle dans l’Oise (France) le 23 mars 2013. Notez (1) la gorge sombre et (2) les sourcils clairs peu distincts.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr
Tarier pâtre “continental“ (Saxicola rubicola rubicola) juvénile à Sceaux-d’Anjou (Maine-et-Loire) le 19 juin 2009. Notez (1) le corps entièrement strié et (2) le croupion roux strié de sombre (peu visible sur cette photo).
Photographie : Alain Fossé / Digimages.info
Tarier pâtre “continental“ (Saxicola rubicola rubicola) mâle nourrissant un juvénile le 1er avril 2014. Notez (1) les axillaires (ainsi que les sous-caudales) contrastant peu avec les rémiges.
Source : image extraite d’une vidéo publiée par The Nature Box
Tarier pâtre “continental“ (Saxicola rubicola rubicola) mâle nourrissant un juvénile le 1er juillet 2014. Notez (1) les axillaires (ainsi que les sous-caudales) contrastant peu avec les rémiges.
Source : image extraite d’une vidéo publiée par The Nature Box
Tarier pâtre continental (Saxicola rubicola rubicola) mâle adulte en hiver à Andrésy (Yvelines) le 20 décembre 2013. Notez (1) les plumes du dessus des ailes noires bordées de brun, (2) les flancs orange-brun, (3) les ailes courtes, (4) le croupion brun strié de sombre et (5) la queue entièrement sombre.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr
Tarier pâtre continental (Saxicola rubicola rubicola) mâle adulte en hiver en Aragon (Espagne). Notez (1) la gorge très sombre, (2) les bordures brunes des plumes, (3) les flancs brun-roux, (4) le croupion brun strié de sombre.
Photographie : Javier Blasco / Atlas de identificacion de las Aves de Aragon
Tarier pâtre continental (Saxicola rubicola rubicola) mâle de premier hiver en Aragon (Espagne). Notez (1) la gorge moins sombre que l’adulte, (2) les bordures brunes des plumes, (3) le croupion brun strié de sombre.
Photographie : Javier Blasco / Atlas de identificacion de las Aves de Aragon
Tarier pâtre continental (Saxicola rubicola rubicola) femelle de premier hiver en Aragon (Espagne). Notez (1) les sourcils peu marqués et (2) le croupion brun strié de sombre.
Photographie : Javier Blasco / Atlas de identificacion de las Aves de Aragon
Tarier pâtre « atlantique » (Saxicola rubicola hibernans) mâle adulte typique en plumage nuptial en Grande-Bretagne, le 30 juillet 2014. Il est globalement plus sombre que le Tarier pâtre continental. Notez (1) le dessus des ailes et le manteau sombres, (2) les bordures rousses des rémiges, (3) les ailes assez courtes, (4) les flancs orange-roux et (5) le croupion sans trace de blanc.
Photographie : Mickl2 / Sa galerie sur Flickr
Le Tarier pâtre “atlantique” (Saxicola rubicola hibernans)
Cette sous-espèce sédentaire, dont l’aire de répartition est limitée aux îles britanniques, à la Bretagne, au sud-ouest de la Norvège et peut-être au Portugal, est très proche de la sous-espèce nominale (ou continentale) et il n’est pas toujours possible de les différencier. Il existe en outre des oiseaux intermédiaires, par exemple dans le sud-est du Royaume-Uni, en France et en Espagne.
Saxicola rubicola hibernans est globalement plus sombre que Saxicola rubicola rubicola, les oiseaux les plus sombres étant ceux nichant en Écosse. Les bordures des couvertures et des rémiges primaires sont plutôt brun-roux que brun chamois.
Les axillaires et les couvertures sous-alaires sont grises comme celles du Tarier pâtre continental mais elles contrastent encore moins avec les rémiges.
Les ailes (et la projection primaire) sont assez courtes, comme celles du Tarier pâtre continental.
Les flancs sont brun-roux, non unis.
Toute l’année, le croupion est brun-gris, toujours strié de sombre, généralement sans trace de blanc.
Les extrémités des sus-caudales sont brunes striées de sombre.
La queue est entièrement sombre, comme celle du Tarier pâtre continental.
Les sourcils de la femelle sont peu visibles, encore moins que ceux de la femelle de S. r. rubicola. Son croupion est brun strié de sombre.
Ses cris sont identiques à ceux du Tarier pâtre continental.
Tarier pâtre « atlantique » (Saxicola rubicola hibernans) mâle adulte à la fin de l’hiver en Grande-Bretagne le 20 avril 2013. Notez (1) le dessus des ailes et le manteau sombres, (2) les bordures rousses des rémiges, (3) les ailes assez courtes, (4) les flancs orange-roux non unis, (5) le croupion sans trace de blanc.
Photographie : Edwyn Anderton / Sa galerie sur Flickr
Possible Tarier pâtre « atlantique » (Saxicola rubicola hibernans) mâle adulte, le 14 mars 2007 à Saint-Germain-des-Prés (Maine-et-Loire). Notez (1) les bordures plutôt rousses des rémiges, (2) les flancs orange-roux et (3) le croupion sans trace de blanc.
Photographie : Alain Fossé / Digimages.info
Tarier pâtre « atlantique » (Saxicola rubicola hibernans) femelle en Grande-Bretagne le 25 novembre 2014. Notez (1) les sourcils peu visibles, (2) le dessus brun sombre (3) les rémiges bordées de brun-roux, (4) les flancs brun-marron non unis, (5) le croupion sans trace de blanc.
Photographie : Mark Eggleton / Sa galerie sur Flickr
Croupions et queues des Tariers pâtres continental (Saxicola rubicola rubicola) et atlantique (Saxicola rubicola hibernans) en automne.
Schéma : Ornithomedia.com d’après Ray Scally
Le Tarier de Sibérie ou oriental (Saxicola maurus)
Comparaison du dessous des ailes des Tariers pâtre (Saxicola rubicola) et de Sibérie (Saxicola maurus) : il peut exister des variations individuelles (cette zone est parfois également bien sombre chez le Tarier pâtre), mais chez le Tarier de Sibérie (et ceux de la Caspienne et de Stejneger), le contraste entre les couvertures sous-alaires et les rémiges est généralement plus net.
Schéma : Ornithomedia.com d’après Ray Scally
Le mâle adulte du Tarier de Sibérie ressemble à celui du Tarier pâtre, mais la tache blanche de chaque côté du cou est plus grande, pouvant presque atteindre la nuque. Le jeune mâle ressemble plus précocement à l’adulte que les jeune Tarier pâtre.
Le dessus des ailes et le manteau sont brun sombre. Les liserés de couleur sable des secondaires et de l’extrémité des grandes couvertures forment une zone pâle sur l’aile.
Les couvertures sous-alaires et les axillaires sont noires et contrastent plus nettement avec les rémiges que celles du Tarier pâtre.
Les ailes sont un peu plus longues que celles du Tarier pâtre.
La zone rouge-orange sur la poitrine est plus restreinte que celle du Tarier pâtre. Le reste de la poitrine, le ventre et les flancs sont blancs au printemps.
À la fin de l’hiver et au printemps, le croupion du mâle est blanc crème (encore plus clair en été). Cette couleur pâle remonte plus haut que chez le Tarier pâtre, atteignant l’extrémité des tertiaires les plus courtes quand il est posé. En automne (à partir d’octobre), il devient chamois-orange uni (on note parfois de fines stries brunes peu visibles), puis il pâlit progressivement pendant l’hiver.
Au printemps, les flancs du mâle sont blanchâtres. En automne et en hiver, ils sont de couleur pêche et forment une zone continue avec le croupion.
La queue est globalement entièrement noire, contrairement aux Tariers de la Caspienne (S. m. variegatus) et d’Arménie ou du sud de la Caspienne (S. m. armenicus), mais son extrémité (et parfois aussi la base) est souvent blanchâtre.
Les femelles et les individus de première année diffèrent des Tariers pâtres du même âge par leur plumage plus gris-beige pâle dessus, leur gorge blanchâtre et leurs vagues sourcils pâles. Leur croupion est beige-orange uni.
Le Tarier de Sibérie lance comme le Tarier pâtre des « wiu trak-trak wiu ». Les “wiu” sont des sifflements descendants et les « trak » sont plus courts que ceux de S. rubicola.
Écoutez ci-dessous un enregistrement des cris du Tarier de Sibérie (source : Xeno-Canto) :
Cette espèce est rare en Europe de l’ouest, où elle est surtout notée en avril et en octobre-novembre (une cinquantaine de données confirmées en France entre 1980 et 2011 selon le Comité d’Homologation National) : voir une synthèse d’observations récentes en France.
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus maurus) mâle en plumage nuptial au Kazakhstan au printemps. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou, (2) la tache orangée réduite sur la poitrine et (3) les flancs blanchâtres.
Photographie : Bernard Hanus
Dos et dessus de la queue du Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) en automne.
Schéma : Ornithomedia.com d’après Ray Scally
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus maurus) mâle adulte en hiver (bordures pâles hivernales des plumes de la tête et du dessus des ailes) en Israël. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou qui atteint presque la nuque, (2) les bordures crème des secondaires (elles sont plus sombres chez le Tarier pâtre), (3) les ailes un peu plus longues que celles du Tarier pâtre, (4) la tache orangée réduite, (5) les flancs pêche pâle, (6) le croupion pâle uni et (7) la queue noire.
Photographie : Thomas Krumenacker
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus maurus) mâle adulte en automne au Moyen-Orient le 19 octobre 2013. Notez (1) les couvertures sous-alaires et les axillaires noirâtres et (2) les flancs pêche pâle uni.
Photographie : Omar Alshaheen / Sa galerie sur Flickr
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus maurus) mâle adulte en hiver en Israël. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou, (2) les ailes assez longues, (3) les flancs beige, (4) le croupion pâle uni et (5) la queue noire.
Photographie : Thomas Krumenacker
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus maurus) femelle le 2 septembre 2010 en Inde. Notez (1) la tête brune et les sourcils un peu plus visibles que ceux de la femelle de Tarier pâtre, (2) la gorge pâle, (3) les plumes des ailes bordées de chamois et (4) les flancs chamois orange.
Photographie : JM Garg / Wikimedia Commons
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus maurus) de premier hiver le 24 décembre 2011 en Inde. Notez la teinte générale plutôt claire, (1) les vagues sourcils pâles, (2) la gorge pâle, (3) les bordures pâles du manteau et des scapulaires, (4) les flancs chamois unis et pâles et (5) le croupion chamois uni.
Photographie : Raju Kasambe / Wikimedia Commons
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus maurus) de premier hiver le 26 septembre 2013 en Grande-Bretagne. Notez (1) les vagues sourcils pâles, (2) les plumes des ailes bordées de chamois, (3) les flancs chamois unis et pâles, (4) le croupion chamois-orange uni et (5) la queue sombre à l’extrémité pâle.
Source : image extraite d’une vidéo publiée par Steven Stansfield
Un Tarier de Sibérie de première année sur l’île d’Ouessant (Finistère) en octobre 2024
Situation de l’île d’Ouessant (Finistère).
Carte : Ornithomedia.com
Située à l’extrémité occidentale de la France, l’île d’Ouessant (Finistère) ne mesure que huit kilomètres de long et trois de large, mais sa position géographique en fait l’un des meilleurs sites français pour l’observation des migrateurs, et des centaines d’observateurs y séjournent chaque année, notamment en automne, dans l’espoir d’y observer des espèces occasionnelles venues de Sibérie ou d’Amérique du Nord. Plus de 400 espèces y ont déjà été notées, dont quelques raretés classiques comme le Pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus), le Gobemouche nain (Ficedula parva), le Pipit de Richard (Anthus richardi) ou le Roselin cramoisi (Carpodacus erythrinus) (lire Jean-Philippe Siblet et les oiseaux d’Ouessant).
Des oiseaux plus irréguliers y sont découverts chaque année : un Tarier de Sibérie de première année a ainsi été trouvé le 14 octobre 2024, et il était encore présent sur l’île le 20 octobre au moins. Il a été vu et photographié par plusieurs observateurs à différents endroits (s’il s’agit bien du même individu à chaque fois) : Mez Doun, Niou Huella, Rana, Kerc’here, Parluc’hen et Poull Féaz (lire Visiter l’île d’Ouessant : bons coins et carte à imprimer).
Les bonnes photos prises par différents « ornithos », comme celles que nous a transmises Alexandre Crégu (voir ci-dessous), permettent de noter les critères d’identification suivants :
une teinte générale claire.
Les vagues sourcils pâles.
La gorge claire.
Les bordures pâles du dessus des ailes.
Les couvertures sous-alaires et les axillaires teintées de noir.
Les ailes assez longues.
Les flancs chamois unis et pâles.
Le croupion chamois uni.
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) de première année à Parluc’hen, sur l’île d’Ouessant (Finistère), le 18 octobre 2024. Notez la teinte générale plutôt claire, (1) les vagues sourcils pâles, (2) la gorge pâle, (3) les bordures pâles du manteau et des scapulaires, (4) les flancs chamois unis et pâles et (5) les ailes assez longues (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alexandre Crégu
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) de première année à Parluc’hen, sur l’île d’Ouessant (Finistère), le 18 octobre 2024. Notez (1) les couvertures sous-alaires et les axillaires teintées de noir, (2) les flancs chamois unis et pâles et (3) le croupion chamois uni (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alexandre Crégu
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) de première année à Parluc’hen, sur l’île d’Ouessant (Finistère), le 18 octobre 2024. Notez la teinte générale plutôt claire, (1) les vagues sourcils pâles et (2) les flancs chamois unis (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alexandre Crégu
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) de première année à Parluc’hen, sur l’île d’Ouessant (Finistère), le 18 octobre 2024. Notez (1) les sourcils pâles, (2) les couvertures sous-alaires et les axillaires teintées de noir, (3) les flancs chamois unis et pâles et (4) le croupion chamois uni (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Alexandre Crégu
Un Tarier de Sibérie mâle immature en Camargue gardoise en février 2020
Situation de Gallician (Gard) : un Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) y a été découvert en février 2020.
Carte : Ornithomedia
Le 6 février 2020, la découverte d’un mâle de Tarier de Sibérie au sud de la piste longeant le canal du Rhône à Sète, entre le pont de Franqueveaux et Gallician, en Camargue gardoise (lire Observer les oiseaux dans une zone humide « secrète », la réserve de Mahistre et Musette), dans le sud de la France, a été annoncée sur le site web collaboratif Faune-lr, et il était encore présent le 10 février au moins. Il se tenait à la lisière de la roselière bordant l’étang de Crey, et il chassait les insectes depuis un arbre. Il houspillait régulièrement les Tariers pâtres du secteur.
Les observateurs ont pu noter les différents critères d’identification : une grande tache blanche de chaque côté du cou, une tache orangée limitée sur la poitrine, les couvertures sous-alaires et les axillaires noirâtres, les flancs et le bas du dos chamois-pêche, le croupion blanc crème pâle et la queue presque entièrement noire.
Les scapulaires et les grandes couvertures sont brunâtres avec une bordure pâle, comme chez le juvénile, seules les petites couvertures ayant mué et étant noirâtres : cela indique qu’il ne s’agit pas d’un adulte mais d’un immature de seconde année. Jean-Pierre Trouillas nous signale par ailleurs que les fins sourcils pâles confirment qu’il s’agit d’un oiseau de seconde année.
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) mâle de deuxième année entre Franquevaux et Gallician (Gard) le 10 février 2020. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou, (2) la tache orangée limitée sur la poitrine, (3) les flancs chamois, (4) la queue entièrement noire et (5) les ailes assez longues. Le plumage du dos et d’une grande partie des ailes (6) est du type juvénile, ce qui indique que cet oiseau est encore immature. Notez aussi les fins sourcils pâles qui confirment qu’il s’agit d’un oiseau de seconde année (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Jean-Pierre Trouillas
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) mâle de deuxième année entre Franquevaux et Gallician (Gard) le 10 février 2020. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou, (2) la tache orangée limitée sur la poitrine, (3) les flancs chamois, (4) la queue entièrement noire, (5) le croupion clair et (6) les couvertures sous-alaires et les axillaires noirâtres (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Gérard Picotin
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) mâle de deuxième année entre Franquevaux et Gallician (Gard) le 10 février 2020. Notez (1) les couvertures sous-alaires et les axillaires noirâtres, (2) les flancs chamois, (3) la queue entièrement noire et (4) le croupion clair (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Gérard Picotin
Tarier de Sibérie (Saxicola maurus) mâle de deuxième année entre Franquevaux et Gallician (Gard) le 10 février 2020. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou, (2) le croupion clair, (3) les flancs chamois et (4) la queue entièrement noire. Le plumage du dos et d’une grande partie des ailes (5) est du type juvénile, ce qui indique que cet oiseau est encore immature (cliquez sur la photo pour l’agrandir).
Photographie : Gérard Picotin
Le Tarier de la Caspienne (= du nord de la Caspienne) (Saxicola maurus variegatus)
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) mâle au printemps sur l’île de Fair (Shetlands) le 29 avril 2014. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou, (2) le dessus très sombre, (3) la tache orange réduite sur la poitrine, et (4) les côtés blancs de la queue.
Source : image extraite d’une vidéo publiée par Tommy N. Hyndman
Le Tarier de la Caspienne (= du nord de la Caspienne) ressemble au Tarier de Sibérie mais :
il est un peu plus grand;
chez les mâles (tous âges), les couleurs sont plus contrastées (noir de la tête, tache rouge-brun de la poitrine). Les mâles de premier hiver sont plus colorés que les Tariers de Sibérie du même âge, peut-être parce que leur mue est plus précoce;
la queue du mâle est en grande partie (de 50 à 80 %) blanche et son dessin rappelle celui des queues des traquets du genre Oenanthe comme le Traquet oreillard (Oenanthe hispanica). Il faut toutefois que la queue soit bien étalée pour pouvoir étudier correctement ce critère;
ses ailes sont un peu plus longues.
Au printemps, le croupion du mâle est blanc-beige très pâle (encore plus clair en été). En automne (à partir d’octobre) et en hiver, il devient chamois-orange uni (avec parfois de fines stries brunes peu visibles).
Les couvertures sous-alaires et les axillaires sont noirâtres comme celles du Tarier de Sibérie.
La femelle et l’oiseau de premier hiver ressemblent étroitement à ceux du Tarier de Sibérie, mais on note aussi un peu de chamois-sable à la base des rectrices externes (critère peu visible sur le terrain). Leur croupion est beige pâle uni.
Les cris du Tarier de la Caspienne sont un peu différents de ceux du Tarier de Sibérie : ils sont en effet composés de « vist » sifflés courts et secs, tandis que les « vrak » seraient similaires (écoutez un enregistrement).
Les données confirmées de Tariers du nord de la Caspienne en Europe de l’Ouest sont rares (11 mentions jusqu’en 2013), mais on a noté un petit afflux en 2013, avec notamment un mâle observé à Guérande (Loire-Atlantique) en mars et en avril 2013.
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) mâle au printemps en Israël. Notez (1) la tache orange réduite sur la poitrine, (2) le croupion blanc uni et (3) les côtés blancs de la queue.
Photographie : Thomas Krumenacker
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) mâle en hiver en Israël. Notez (1) les bordures pâles des plumes du dessus des ailes, (2) les ailes longues, (3) les flancs de couleur pêche, (4) le croupion pâle uni et (5) les côtés blancs de la queue.
Photographie : Thomas Krumenacker
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) mâle en hiver en Israël. Notez (1) les bordures pâles des plumes sur sur la tête, (2) les flancs pêche pâle unis, (3) le croupion blanc et beige et (4) la queue en grande partie blanche.
Photographie : Thomas Krumenacker
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) mâle de premier hiver le 15 novembre 2014. Notez (1) le noir largement bordé de crème, (2) les bordures crème des ailes, (3) les flancs pêche pâle et (4) la queue en grande partie blanche.
Photographie : Hamad Bouresli
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) de premier hiver sur l’île Sainte-Agnès, dans l’archipel des Scilly (Grande-Bretagne), le 21 novembre 2013. Notez (1) le dessus assez pâle et (2) la queue en partie blanche.
Source : image extraite d’une vidéo publiée par Tommy N. Hyndman
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus) de premier hiver, sur l’île Sainte-Agnès, dans l’archipel des Scilly (Grande-Bretagne), le 21 novembre 2013. Notez (1) le dessus assez pâle, (2) les flancs pâles et unis, (3) le croupion pêche pâle et (4) les ailes assez longues.
Source : image extraite d’une vidéo publiée par Tommy N. Hyndman
Le Tarier d’Arménie ou du sud de la Caspienne (Saxicola maurus armenicus)
Le Tarier d’Arménie ou du sud de la Caspienne ressemble étroitement au Tarier de la Caspienne, mais chez le mâle, le blanc de la queue occupe nettement moins de 50 % de sa surface. Il existe toutefois des oiseaux intermédiaires et il faut que la queue soit bien étalée pour pouvoir étudier ce critère (voir la photo d’un mâle adulte en hiver prise en Égypte le 29 février 2012 par Daniele Occhiato).
Les couvertures sous-alaires et les axillaires sont noirâtres comme celles du Tarier de Sibérie.
La femelle et l’oiseau de premier hiver n’ont pas de blanc sur la queue et sont très similaires à ceux de S. maurus variegatus. Leur croupion est beige pâle uni.
Sa voix est identique à celle du Tarier de la Caspienne.
Les données confirmées de cette sous-espèce en Europe sont très rares.
Très probable Tarier d’Arménie ou du sud de la Caspienne (Saxicola maurus armenicus) mâle adulte en avril 2012 en Égypte. Notez (1) la grande tache blanche sur le côté du cou, (2) les flancs clairs, (3) le croupion blanc uni et (4) le blanc qui occupe moins de 50 % de la surface de la queue.
Source : Rotherhite and Beyonds
Arrières des Tariers de la Caspienne (= du nord de la Caspienne) (Saxicola maurus variegatus) et d’Arménie (= du sud de la Caspienne) (Saxicola maurus armenicus) en automne.
Schéma : Ornithomedia.com d’après Ray Scally
Le Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri)
Le Tarier de Stejneger ressemble étroitement au Tarier de Sibérie, mais il est nettement distinct génétiquement.
En plumage nuptial, la zone rousse du dessous chez le mâle est plus étendue et il est globalement plus sombre dessus, les bordures des couvertures et des secondaires étant plutôt rousses et non pas brun-chamois : son plumage est ainsi en quelque sorte intermédiaire entre ceux des oiseaux ouest-européens et sibériens.
Les couvertures sous-alaires et les axillaires sont noirâtres comme celles du Tarier de Sibérie.
Au printemps, le croupion du mâle est blanc-beige. En automne et en hiver, il devient roux, parfois strié de noir, avec parfois aussi une zone blanche.
La femelle et l’oiseau de premier hiver sont très proches de ceux du Tarier de Sibérie, mais leurs sourcils sont moins nets. Leur croupion est brun-roussâtre.
Sa voix est identique à celle du Tarier de Sibérie.
Les données en Europe sont très rares.
Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri) mâle adulte le 9 avril 2014 en Asie du Sud. Notez (1) le dessus sombre, (2) le dessous en grande partie rousse et (3) le croupion blanc (peu visible sur cette photo).
Source : image extraite d’une vidéo publiée par Ayuwat Jearwattanakanok
Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri) mâle adulte le 5 octobre 2013 à Hong Kong. Notez (1) le dessus sombre et les bordures rousses des plumes, (2) le croupion en partie roux, (3) la queue sombre.
Photographie : Andrew Hardacre / Sa galerie sur Flickr
Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri) femelle le 31 mars 2012. Notez l’allure générale rousse, (1) les flancs orange-roux et (2) le croupion roux.
Source : image extraite d’une vidéo publiée par Ayuwje
Arrière du Tarier de Stjeneger (Saxicola stejnegeri) en automne.
Schéma : ornithomedia.com d’après Ray Scally
Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri) femelle (probablement) de premier hiver à Hong Kong le 9 octobre 2014. Notez (1) le dessus sombre et les bordures rousses des plumes et (2) le croupion roux.
Photographie : Andrew Hardacre / Sa galerie sur Flickr
Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri) mâle (probablement) de premier hiver à Hong Kong le 14 novembre 2013. Notez (1) le croupion roux avec chez cet individu de nettes stries noires et un peu de blanc, (2) les flancs roux et (3) la queue sombre (les rectrices pointues et non pas arrondies sont typiques des oiseaux de premier hiver).
Photographie : Andrew Hardacre / Sa galerie sur Flickr
Tarier de la Caspienne (Saxicola maurus variegatus)
Tarier d’Arménie ou du sud de la Caspienne (Saxicola maurus armenicus)
Tarier de Stejneger (Saxicola stejnegeri)
Longueur des ailes
Assez courtes
Assez courtes
Plus longues que celles du Tarier pâtre
Plus longues que celles du Tarier pâtre
Plus longues que celles du Tarier pâtre
Plus longues que celles du Tarier pâtre
Couvertures sous-alaires et axillaires chez le mâle
Grisâtres plus ou moins sombres, contrastant peu avec les rémiges (mais chez certains oiseaux, elles contrastent assez nettement)
Grisâtres plus ou moins sombres, contrastant moins avec les rémiges que chez le Tarier pâtre continental
Noirâtres contrastant bien avec les rémiges grises
Noirâtres contrastant bien avec les rémiges grises
Noirâtres contrastant bien avec les rémiges grises
Noirâtres contrastant bien avec les rémiges grises
Couleur des flancs
Brun-roux, non unis
Brun-roux, non unis
Pêche clair, unis
Pêche clair, unis
Pêche clair, unis
Roux, très faiblement striés
Couleur du croupion du mâle au printemps
Gris-brun, plus ou moins strié de sombre, avec parfois une zone blanche plus ou moins étendue
Gris-brun strié de sombre
Blanc parfois mêlé de beige
Blanc parfois mêlé de beige
Blanc parfois mêlé de beige
Blanc parfois mêlé de beige
Couleur du croupion (tous sexes) à partir du mois d’octobre et jusqu’à la fin de l’hiver
Gris-brun, plus ou moins strié de sombre (peu de blanc)
Gris-brun strié de sombre
Pêche-beige pâle plus ou moins mêlé de blanc
Pêche-beige pâle plus ou moins mêlé de blanc
Pêche-beige pâle plus ou moins mêlé de blanc
Roux, parfois strié de noir, plus ou moins mêlé de blanc
Extrémité des sus-caudales
Brunes striées de sombre
Marron strié de sombre
Pâles et unies
Pâles et unies
Pâles et unies
Pâles et unies
Couleur de la queue chez le mâle
Sombre
Sombre
Noire avec une petite extrémité pâle, parfois aussi avec une base blanche
Noire, avec une grande zone blanche, représentant de 50 à 80 % de la surface.
Chez la femelle, la base de la queue est chamois (difficile à voir sur le terrain)
Noire avec une base blanche représentant nettement moins de 50 % de sa surface. mais il existe des oiseaux intermédiaires avec S. m. variegatus
Willy Raitière et Eugène Archer (2014). Première mention française du Tarier de la Caspienne (Saxicola marus variegatus). Ornithos 21-2. Pages 286- 289
L. Svensson, H. Shirihai, S. Franert et E.-C. Dickinson (2012). Taxonomy and nomenclature of the Stonechat complex Saxicola torquatus sensu lato in the Caspian region. Bull. BOC. 132(4). Pages : 260-269. www.researchgate.net
Ricard Gutiérrez (2013). Caspian Stonechat Saxicola maurus variegatus at Delta de l’Ebre, Tarragona in January 2013 : 1st for Spain. Rare Birds Spain. http://www.rarebirdspain.net/arbsf069.htm
Magnus Hellström et Mats Wærn (2011). Field identification and ageing of Siberian Stonechats in spring and summer. British Birds. Volume : 104. Pages : 236-254. https://britishbirds.co.uk
En se basant sur de nombreuses sources anciennes et plus modernes, Jimmy Gaudin nous propose une utilisation plus appropriée de ces deux noms génériques français.
Il s’agit d’un cas très rare d’un hybride entre deux passereaux de genres différents, et ses parents ont été identifiés grâce aux progrès de la biologie moléculaire.
Alors que de nombreux observateurs séjournent en octobre sur cette île bretonne, l’auteur de cet ensemble de chroniques publié en 2017 a répondu à nos questions.
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