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Des oiseaux européens peuvent aussi prélever le nectar des fleurs

Les Mésanges bleues prélèvent volontiers le nectar dans les chatons de saules dès le mois de février : Sylvie Henry nous a transmis une intéressante photo prise le 26 février 2020.
27/02/2020 | Validé par le comité de lecture

Introduction

Dès la fin de l’hiver et au printemps, il est possible de voir des oiseaux inspecter des fleurs à la recherche de nectar. Il est par exemple assez fréquent, avec un peu d’attention, d’observer des Fauvettes à tête noire (Sylvia atricapilla) avec de fines particules jaunes sur le front et sur le pourtour du bec : il s’agit de pollen, ces passereaux ayant consommé le nectar de certaines fleurs au cours de leur migration de printemps. Si en Europe et en Afrique du Nord les oiseaux jouent un rôle limité dans la pollinisation par rapport à ce que l’on constate dans d’autres parties du monde (par exemple les colibris sur le continent américain et les souimangas en Afrique et en Asie), quelques passereaux nichant en Europe considèrent le nectar comme une source d’énergie efficace et facile à digérer.

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Avez-vous déjà vu des oiseaux européens buvant du nectar ?

Abstract

At the end of winter and in spring, it is possible to see birds inspecting flowers in search of nectar. It is for example quite frequent, with a little attention, to find Blackcaps (Sylvia atricapilla) with fine yellow particles on the forehead and on the circumference of the beak: it is pollen, these passerines having consumed the nectar of flowers during their spring migration. If in Europe and North Africa, birds play a limited role in pollination compared to what we find in other parts of the world (for example hummingbirds on the American continent and sunbirds in Africa and Asia ), some passerines breeding in Europe consider nectar as an efficient and easily digestible energy source.

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Compléments

Une étude à lire

Provost S., Fournier J. et Bégeot C. (2012). Pollen transporté par les Pouillots véloces Phylloscopus collybita pendant leur halte migratoire pré-nuptiale. Alauda. Volume 1.

À lire sur le web

Ouvrages recommandés

Sources

  • Hugh A. Ford (1985). Nectarivory and Pollination by Birds in Southern Australia and Europe. Oikos Vol. 44, No. 1, Plant-Animal Interactions. Proceedings of the Third European Ecological Symposium. 22-26 août 1983, pages 127-131. Blackwell Publishing. http://www.jstor.org
  • Schwilch R. Mantovani R., Spina F. et Jenni L. (2001), Nectar consumption of warblers after long-distance flights during spring migration. Ibis, 143: 24–32. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1474-919X.2001.tb04166.x/abstract
  • Santiago Merino et Inma Nogueras (2003). Loquat Eriobotrya japonica as a winter ectar source fr birds in Central Spain. Ardeola 50(2), 265-267. http://82.98.164.11/files/542.pdf
  • Ana Ortega-Olivencia, Tomás Rodríguez-Riaño, Francisco J. Valtueña, Josefa López, Juan A. Devesa (2005). First confirmation of a native bird-pollinated plant in Europe. Oikos. colume 110, numéro 3, pages 578–590, septembre.
  • Jacopo G. Cecere, Fernando Spina, Susanne Jenni-Eiermann et Luigi Boitani (2011). Nectar: an energy drink used by European songbirds during spring migration. Journal of Ornithology. Volume 152, numéro 4, pages 923-931. http://www.springerlink.com/content/cjv5ln167m50pj68/
  • Jacopo G. Cecere, Costanza Matricardi, Beatrice Frank, Simona Imperio, Fernando Spina, Gabriel Gargallo, Christos Barboutis et Luigi Boitani (2010). Exploitacio del nectar por Paserifomes en localidades de escala mediterraneas. Ardeola 57(1), pages 143-157.
  • Winfried S. Peters, Michael Pirl, Gerhard Gottsberger et Dieter S. Peters (1995). Pollination of the Crown Imperial Fritillaria imperialis by Great Tits Parus major. Journal of Ornithology. Volume 136, numéro 2, 207-212. http://www.springerlink.com/content/v666q01508r1804h/
  • Cecere J.G., Cornara L., Mezzetta S., Ferri A., Spina F. & Boitani L. (2011). Pollen couriers across the Mediterranean: the case of migrating warblers. Ardea 99: 33–42. http://www.bioone.org/doi/abs/10.5253/078.099.0105
  • Peter H. Raven, Ray F. Evert et Susan E. Eichhorn (2003). Biologie végétale. De Boeck Supérieur.
  • Gaston Gast (2004). La « corne de pollen » (Pollen horn). http://www.sciencesnaturelles.be/cb/ornitho_especes/pollen.htm

9 commentaire(s) sur ce sujet

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cela fait plusieurs jours que j’observe les 2 couples de Fauvette à tête noire de mon jardin en train de visiter les fleurs de mon mirabellier qui a poussé spontanément dans mon jardin et qui est couvert de fleurs actuellement. Se nourrissent elles du nectar ou du pollen ou des deux ? 3 mars 2021 près de Montpellier. Brigitte Dutrieux

Le 9 janvier 2021, un couple de pouillots véloces fait un passage dans mon jardin (Val-de-Marne), butinant le nectar des fleurs restantes de mon néflier du Japon, un peu désynchronisé puisque avec les températures clémentes de 2020, il a recommencé à fleurir en octobre-novembre (!).
Bonne journée à tous

En confinement dans le sud, j’ai tout le loisir d’observer un couple de fauvette mélanocéphale qui niche dans la haie à quelques mètres.
Je peux les observer venir plusieurs fois par jour dans un massif de fleur et glisser leur bec dans la fleur. J’ai cherché mais je n’ai pas trouvé d’insectes dans ces fleurs. Il semble donc bien que c’est le nectar qui les intéresse.
Une photo ici : https://photos.claudegross.fr/Photos/Oiseaux/Fauvette-melanocephale/i-t73FtSc/A

Le 7 mars dernier, lors du suivi d’une colonie de moineaux à Paris 15ème (square Duranton, a priori la plus grosse colonie de Paris), ai pu observer à la jumelle plusieurs moineaux se nourrissant sur ce qui devrait être un prunus cerasifera nigra (ou pissardi), en fleurs. Il y a au moins 4 arbres de ce type dans le square. Les moineaux semblaient manger les étamines, après avoir laissé tomber les pétales, et passaient de fleur en fleur. Ils devaient donc transporter du pollen ?
Claire Paque

Effectivement, je les ai vu faire pareil dans des parterres de primevères, horticoles donc, ils mangeaient la base des pétales, ils faisait pareil avec d’autres fleurs, je me souviens plus trop lesquelles, intéressés donc par la base plus sucré car proche du nectar, certaines fleurs ont les nectaires à la base du pétales d’ailleurs.

Il y a 15 ou 20 ans j’avais vu en Bretagne (île de Batz) un groupe d’étourneaux dont la moitié avait une tache orangé au front, sur le moment je n’avais pas du tout compris la raison, l’explication est venu que plus tard la chose étant mieux connu et répertorié en Grande Bretagne : les étourneaux vont sur le Phormium tenax, plante de Nouvelle Zélande pour le nectar et se colorent au passage le front de pollen, on trouve photos et articles sur le web. Je ne sais pas si cela aide la plante dans la pollinisation (à voir ce serait intéressant…).
Les anglais évoquent aussi le moineau comme fan du Phormium tenax, la plante étant surtout planté en Bretagne faut voir chez les ornitho de Bretagne et dans le midi of course.

Chaque hiver, dès la floraison d’un camélia rouge, les fauvettes à têtes noires viennent régulièrement y puiser du nectar. Jusqu’à présent (depuis sept ans que j’ai débuté ces observations), elles étaient les seules et cette année, les mésanges bleues s’y sont mises aussi dans le même arbuste. Une autre camélia blanc est délaissé …..

Je suis étonné de voir les chatons de saule cités dans la liste : il y a production de nectar chez cette espèce qui est, je crois, à pollinisation anémophile ?
Frédéric Malher

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