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Conseils pour aménager son jardin pour les oiseaux
Introduction
Du fait de nombreuses perturbations humaines (destruction des haies, des vieux arbres ou utilisation de produits chimiques), les oiseaux ont souvent du mal à trouver des endroits pour nicher ou se nourrir, notamment en zone urbaine. Vous pouvez les aider à votre échelle en créant un coin de nature propice aux oiseaux, d’où seront bannis les produits chimiques.
Un jardin favorable aux oiseaux leur offrira nourriture, eau et abri. Les arbres et les arbustes constitueront des sites de nidification et pourront offrir des baies, les grimpantes comme le lierre constitueront des abris et les fleurs seront fréquentées par les insectes pollinisateurs (parfois mangés par les oiseaux et les chauves-souris) et fourniront parfois des graines en automne. N’oubliez pas bien sûr un point d’eau pour que les oiseaux puissent boire et se baigner.
Après plusieurs conseils généraux pour rendre son jardin attractif pour les oiseaux, nous vous indiquons comment le rendre plus résistant à la sécheresse, nous vous suggérons des espèces de fleurs, d’arbustes et de plantes intéressantes pour l’avifaune, nous vous donnons une liste de dix plantes utiles dans un petit jardin en ville (et ailleurs), et nous rappelons le danger des plantes invasives et l’importance de fournir un point d’eau pour les oiseaux.
Abstract
Due to numerous human disturbances (destruction of hedges, old trees or use of chemicals), birds often have difficulty finding places to breed or feed, especially in urban areas. You can help them by creating a birds-friendly garden.
A garden attractive to birds will provide them with food, water and shelter. Trees and shrubs will offer them breeding sites and may provide berries, climbers such as ivy will provide shelter and food, and flowers will be frequented by pollinating insect, which can be eaten by birds and bats, and sometimes provide seeds in autumn. Do not forget of course a water point so that the birds can drink and bathe.
After several general tips to make your garden attractive to birds, we show you how to make it more resistant to drought, we suggest interesting species of flowers, shrubs and plants for birdlife, we give you a list of ten useful plants in an urban garden (and elsewhere), we recall the danger of invasive plants and the importance of providing a water point for birds.
I – Conseils généraux pour rendre son jardin attractif pour les oiseaux
Assurer les besoins vitaux
Pour créer un jardin ou un coin favorable aux oiseaux, il faut que celui-ci leur permette de satisfaire leurs besoins vitaux : manger, boire, s’abriter et nicher. Il faut donc repenser l’aménagement de votre espace en fonction de ces besoins et prévoir des végétaux qui les attireront et les nourriront. Assurer un approvisionnement en eau pour qu’ils puissent boire et se baigner est aussi essentiel (lire Pensez à fournir de l’eau aux oiseaux sur votre balcon ou dans votre jardin).
Différents étages de végétation
La Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) est un passereau peu exigeant, que l’on peut facilement attirer dans un jardin urbain. |
Les habitats de transition, comme les lisières des bois ou des marais, sont souvent plus riches en oiseaux que les milieux homogènes (hêtraie ou sapinière pures par exemple). Le but est donc de proposer aux oiseaux différents étages de végétation, sur une certaine largeur. Les espèces n’ont en effet pas tous les mêmes besoins : certaines se nourrissent au sommet des arbres et nichent dans les branches basses, tandis que d’autres se nourrissent au sol et nichent dans les arbustes.
Si vous avez un jardin suffisamment grand, il est donc idéal de planter des arbustes qui tolèrent l’ombre des grands arbres. Ces derniers sont très importants pour les oiseaux grimpeurs comme la Sittelle torchepot (Sitta europae), le Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla), les Pics épeichette (Dendrocopos major) et épeiche (Dendrocopos major).
Si vous possédez un vieil arbre, surtout gardez-le : il sera vite colonisé par les insectes, et il pourra servir de lieu de nidification aux pics et aux mésanges. Choisissez de préférence une essence donnant des fruits et faisant vivre beaucoup d’insectes comme le pommier.
Pour un petit jardin, plantez des arbustes à végétation dense et basse. Favorisez avant tout des espèces végétales propres à votre région, car les oiseaux y sont habitués.
Taillez vos haies avant la fin mars pour éviter de perturber la nidification.
Les pelouses permettent à certains oiseaux comme la Grive musicienne (Turdus philomelos), le Merle noir (Turdus merula), la Bergeronnette grise (Motacilla alba), ou l’Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) de trouver leur nourriture (vers de terre, larves, petits insectes). Une pelouse mal entretenue permettra aux pissenlits et aux trèfles de pousser. Un espace herbeux peut ainsi devenir un bon site d’observation.
Si vous préférez une belle pelouse, réservez un petit carré non tondu où pousseront les graminées (fétuque…) qui donneront des graines et abriteront des insectes. Dans ce coin, laissez également pousser les « mauvaises » herbes (Pissenlit, cardère, ortie, trèfle). Les cardères (chardons) attirent les Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis). Le pissenlit, le chardon et le trèfle, une fois montés en graines, attireront les chardonnerets et les Verdiers d’Europe (Chloris chloris). Les graines du Cerfeuil sauvage sont appréciées par les verdiers.
Planter des haies et créer des talus
La haie constitue un brise-vent efficace : elle offre en outre le gîte et le couvert à de nombreuses espèces. Au lieu de choisir les sempiternels alignements de lauriers ou de thuyas, optez pour une haie naturelle constituée de plusieurs sortes d’arbustes dont les fruits attirent les oiseaux et qui fleurissent au printemps. Si cela est possible, créez ou bien utilisez les talus, les creux ou tout autre accident de terrain, il seront très appréciés des oiseaux qui pourront s’y dissimuler et se placer à l’abri des prédateurs. Les Ronces communes ou des haies (Rubus fruticosus) que vous laisserez pousser permettront aux oiseaux de nicher et leurs fleurs leur fourniront de nombreux insectes. Les mûres régaleront à la fin de l’été les Merles noirs et les grives. Pour leur assurer un abri, vous pouvez également tout simplement déposer un tas de branches dans un coin du jardin.
Les plantes grimpantes offrent le gîte et le couvert aux oiseaux
Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) dans le Lierre grimpant (Hedera helix), La Beylie (Corrèze) le 06/05/2017. |
Si vous possédez un mur ou une cabane, faîtes pousser des plantes grimpantes (chèvrefeuille, lierre, Morelle douce amère, Vigne vierge) qui sont idéales pour la nidification des oiseaux, pour leur permettre de se cacher des prédateurs et de s’abriter en hiver. En outre, les vignes et autres grimpants servent à verdir les petits espaces, à habiller les murs aveugles et à masquer les structures inesthétiques.
Les baies noir bleuté groupées en grappe du Lierre grimpant (Hedera helix), riches en antioxydants (lire Des fruits riches en antioxydants dans votre jardin pour les oiseaux) et en lipides, sont en outre très appréciées des oiseaux, notamment à la fin de l’hiver (lire Laissez le lierre grimper sur les troncs pour favoriser les oiseaux).
Attirer les insectes
Les insectes ont trois exigences principales, qu’il convient de respecter au mieux pour les attirer (et les retenir) : de la nourriture, des abris et un lieu de reproduction. De façon très générale (mais efficace), essayez simplement de diversifier les milieux, plantes et cachettes. Un jardin avec des plantes variées attire beaucoup plus d’animaux qu’un jardin « propre » et « géométrique ». Un jardin bien entretenu, avec des fleurs fanées soigneusement coupées et des mauvaises herbes consciencieusement éliminées, n’abritera pas une grande variété d’insectes, alors qu’un jardin quelque peu « négligé », où l’on laisse les fleurs monter en graines et les plantes se ressemer naturellement, profitera aux oiseaux (lire Semez ou laissez pousser des fleurs qui produisent des graines pour les oiseaux).
L’idéal (si vous avez un jardin d’une certaine taille !) est donc de planter des haies vives composées d’espèces naturelles, avec un potager et un verger, une prairie fleurie, une mare, des parterres de fleurs sauvages et d’herbes folles. Bien souvent, vous vous contenterez de quelques-uns de ces éléments. Les insectes sont particulièrement importants en période de nidification. En effet, la plupart des oiseaux de jardin (même les granivores) nourrissent leurs petits d’insectes, riches en protéines.
Plus le feuillage des arbustes choisis est abondant et plus les insectes seront nombreux.
Il faut bien prendre conscience que dans un jardin favorable aux oiseaux il est préférable de bannir l’utilisation de produits chimiques tels que les insecticides et les herbicides car ils peuvent empoisonner directement les oiseaux et supprimer leur nourriture.
La façon de travailler la terre est importante
La façon de travailler votre terre a également un impact sur l’attractivité de votre jardin : un jardin bien retourné en automne est un milieu triste et assez pauvre. Favorisez la présence d’un couvert végétal minimum durant la mauvaise saison, en plaçant du foin, des feuilles, des écorces de cacao ou des tontes de gazon sur la terre de votre potager ou de vos plates-bandes. Si vous avez peur que ce foin ou ces herbes coupées ne favorisent la pousse de « mauvaises herbes », vous pouvez choisir d’étendre des composts de déchets verts.
Créer un refuge LPO
Si votre jardin est devenu un petit paradis pour les oiseaux, pourquoi ne pas le transformer en refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) ? La surface du refuge importe peu : même le plus petit jardin peut se révéler extraordinaire avec un peu de patience et d’enthousiasme. Toute le monde peut inscrire son jardin ou sa propriété, que l’on soit un particulier ou une entreprise, un propriétaire ou un locataire (avec l’accord du propriétaire). Une fois inscrit au réseau des refuges, après en avoir signé la charte, vous recevrez un coffret « refuge LPO » contenant les éléments indispensables à la création de votre refuge (un nichoir évolutif adaptable à différents oiseaux, un panneau Jardin d’oiseaux », des brochures « Oiseaux de votre jardin » et « Oiseaux d’automne et d’hiver », et les cinq premières fiches pratiques pour aménager votre refuge).
Contact : LPO Service Refuge LPO – Corderie Royale – BP 263 – 17305 Rochefort cedex – Tel : 05 46 82 12 34 – Site web : www.lpo.fr.
II – Rendre son jardin plus résistant à la sécheresse
Avec le réchauffement climatique, les périodes de sécheresse et de canicule sont des plus en fréquentes, et il faut donc adapter son jardin à ses nouvelles conditions (lire aussi notre article Comment faire de son jardin une oasis pour les oiseaux en plein été ?).
Quelques conseils simples
Merle noir (Turdus merula) femelle dans un If commun (Taxus baccata) dans le parc Montsouris à Paris (France) : cet arbuste résiste bien à la sécheresse. |
- Stockez l’eau de pluie quand cela est possible, en automne et en hiver, dans des tonneaux ou des barils.
- Lorsque vous arrosez vos plantes, appliquez l’eau exactement à leur pied et près du sol, et n’arrosez pas leur feuillage, car l’eau s’évaporera en grande partie.
- Arrosez le soir ou tôt le matin, quand il fait plus frais.
- Lorsque vous préparer une zone pour faire une plantation, incorporez un mélange de gravier et de matière organique, comme de la litière de feuilles ou du fumier. Ce mélange permettra au sol de maintenir l’humidité.
- Déposez un paillis composé de herbe coupée ou d’autres végétaux autour du pied plantes pendant leur saison de croissance.
- Plantez les arbres, arbustes et plantes grimpantes en automne et au début de l’hiver, pour qu’elles s’installent plus rapidement, ce qui permettra de moins les arroser l’été suivant et pendant les périodes de sécheresse.
- Lorsque vous plantez une bordure, essayez placer les plantes le plus près possible les unes des autres, car un couvert végétal dense augmente l’humidité localement et réduit l’évaporation.
Choisir des plantes supportant le manque d’eau
Sélectionnez des fleurs, arbres et arbustes capables de supporter le manque d’eau et qui fourniront aux oiseaux de la nourriture et/ou un gîte, donc voici une petite sélection :
- Aubépine lisse (Crataegus laevigata)
- Bouleau verruqueux (Betula pendula)
- Olivier d’Europe (Olea europea)
- If commun (Taxus baccata)
- Buisson ardent (Pyracantha coccinea)
- Houx (Ilex aquifolium)
- Lavande vraie (Lavandula vera)
- Mahonia faux houx (Mahonia aquifolium)
- Molène noire (Verbascum nigrum)
- Globe-chardon bleu (Echinops ritro).
III – Choisir et planter des fleurs pour les oiseaux
Les fleurs peuvent attirer des oiseaux variés
L’Accenteur mouchet (Prunella modularis) se nourrit sous les arbustes et entre les fleurs. |
Les oiseaux insectivores (Accenteur mouchet, Rouge-gorge familier, Merle noir…) fréquentent les zones de terre nues dans les parterres de fleurs. Certaines espèces comme le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis), le Verdier d’Europe (Chloris chloris) et les mésanges apprécient en particulier les graines de tournesol (riches en lipides). Outre leur aspect décoratif, vous pourrez en récupérer les graines pour nourrir les oiseaux durant l’hiver (lire Semez ou laissez pousser des fleurs qui produisent des graines pour les oiseaux).
Si vous habitez en Amérique du Nord, les fleurs pourront également attirer les colibris. Il est facile d’attirer ces « bijoux » volants avec une boîte à fleurs ou une jardinière garnie de ses fleurs préférées (Ancolie, Campanule, Digitale, Lobélie du cardinal, Phlox des jardins, Capucine, Fuchsia, Géranium, Verveine, Clématite, …) pour qu’il vous rende visite (lire Attirer et nourrir les colibris et les souimangas dans les jardins).
Une sélection de fleurs utiles
Les espèces suivantes attireront les oiseaux granivores et les insectivores, car elles fournissent des graines et attirent les insectes et les papillons (lire Semez ou laissez pousser des fleurs qui produisent des graines pour les oiseaux).
Nom français | Nom latin | Exposition conseillée | Hauteur (m) | Floraison |
Vivaces | ||||
Achillée | Achillea sp. | Soleil | 0,3-0,9 | 6-8 |
Aster | Aster sp. | Soleil à mi-ombre | 0,2-1 | 5-9 |
Centaurée | Centaurea sp. | Soleil | 1,2 | 6-7 |
Céraiste | Cerastium tomentosum | Soleil | 0,2 | 5-6 |
Chrysanthème « Clara Curtis » | Chrysanthemum « Clara Curtis » | Soleil à mi-ombre | 0,8 | 8-10 |
Échinacée | Echinacea purpurea | Soleil à mi-ombre | 0,8 | 7-9 |
Echinops (petit chardon) | Echinops ritro | Soleil | 0,9-1,2 | 7-8 |
Gaillarde | Gaillardia | Soleil | 0,15-0,9 | 6-9 |
Héliopside | Heliopsis sp. | Soleil à mi-ombre | 0,45-1,2 | 7-10 |
Julienne des jardins | Hesperis matronalis | Soleil à mi-ombre | 0,6-0,9 | 6-8 |
Lin vivace | Linum perenne | Soleil | 0,3-0,9 | 5 |
Mysosotis | Myosotis sp. | Soleil | 0,3-0,45 | 6-8 |
Onagre ou Oenothère | Oenothera | Soleil | 0,2-0,6 | 6-8 |
Pavot | Papaver orientale | Soleil | 0,6-1,2 | 6-7 |
Scabieuse | Scabiosa caucasia | Soleil | 0,3-0,75 | 7-8 |
Sédum d’automne | Sedum spectabile | Soleil | 0,4-0,5 | 8-10 |
Thym | Thymus vulgaris | Soleil | 0,2-0,3 | 6-8 |
Annuelles | ||||
Aster | Aster | Soleil à mi-ombre | 0,45-5 | 5-9 |
Centaurée | Centaurea cyanus | Soleil | 0,4-0,5 | 6-9 |
Cosmos | Cosmos bipinnatus | Soleil | 0,7-1,5 | 6-9 |
Oeillet | Dianthus chinensis | Soleil | 0,3-0,35 | 6-9 |
Tournesol | Helianthus sp. | Soleil | 1-2,5 | 7-9 |
Pourpier | Portulaca | Soleil | 0,1-0,15 | 5-9 |
Tagète | Tagetes sp. | Soleil à mi-ombre | 0,2-0,3 | 5-9 |
Zinnia | Zinnia sp. | Soleil | 0,15-1 | 5-9 |
IV – Choisir et planter des arbres et des arbustes pour les oiseaux
Les arbustes et arbres à fruits
Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) femelle posée dans un rosier du genre Rosa sur Fair Isle (Grande-Bretagne) en octobre 2017. |
Les oiseaux sont attirés par les arbustes fruitiers et les arbres produisant des graines et des conifères. Ces derniers, en plus de fournir des graines aux Becs-croisés des sapins (Loxia curvirostra) (en montagne), aux Sittelles torchepots (Sitta europaea), aux mésanges et aux fringilles comme le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) ou le Verdier d’Europe (Chloris chloris), offrent un endroit pour nicher en sécurité et un couvert pour se réfugier en cas d’intempéries ou d’attaques de prédateurs.
Les arbres et arbustes fruitiers seront visités notamment par les fauvettes, les étourneaux, les merles et les grives, les baies étant importantes pour le nourrissage de leurs jeunes (fin du printemps) et pour faire des réserves en automne. Entre mai et juillet, il faudra trouver un moyen pour qu’ils ne mangent pas toutes les cerises, par exemple en diffusant de temps en temps des cris de rapaces de plusieurs espèces (pour éviter l’effet d’usure) avec une enceinte Bluetooth portable (voir une vidéo), et/ou en distribuant de la nourriture (cerises trop mures, miettes de gâteaux, repas pour oiseaux, etc.) pour les détourner un peu des arbres.
Les arbres producteurs d’akènes (glands, noix, faines et noisettes) attireront le Geai des chênes (Garrulus glandarius) (si vous n’êtes pas trop loin d’un bois), la Sittelle torchepot, voire un Écureuil roux (Sciurus vulgaris).
Le Mûrier platane et l’invasion des Étourneaux roselins de mai 2018
Étourneaux roselins (Pastor roseus) se nourrissant des fruits d’un Mûrier platane (Morus bombycis ou kagayamae) près de Murviel-lès-Montpellier (Hérault) le 28/05/2018. |
Le Mûrier à feuilles de platane ou Mûrier platane (Morus bombycis ou kagayamae) est un arbre de 5 à 10 mètres de haut, originaire d’Asie, dont le nom provient de ses grandes feuilles lisses, inégalement dentées, qui tombent très tard en automne. Il s’agit d’une espèce dioïque (individus mâles et femelles). Chaque fleur fécondée des arbres femelles donne un fruit (drupe), appelé mûre, qui arrive à maturité en juin ou en juillet selon les régions.
Ces petites drupes charnues, de couleur rouge virant au noir, sont salissants (taches), mais elles sont très appréciées des oiseaux (grives, merles, orioles, jaseurs…) : lors de l’important afflux d’Étourneaux roselins (Pastor roseus) en Europe en mai 2018 (lire Afflux d’Étourneaux roselins dans le sud-est de l’Europe en mai 2018), les groupes se posaient fréquemment sur les Mûriers platanes.
Cette essence, bien que capable de résister à une température de -15 °C, est plutôt adaptée aux climats doux, notamment en bord de mer. Les sols légers, sablonneux et bien drainés sont les plus favorables (si le sol est lourd, ajoutez un peu de sable et de graviers au fond du trou). La plantation doit être réalisée en automne. La première année, arrosez le mûrier copieusement, notamment par temps sec. Un apport d’engrais au moment de la plantation suffit.
Il existe d’autres espèces de mûriers produisant des fruits appréciées des oiseaux et pouvant être plantés dans un jardin : le Mûrier blanc (Morus alba), cultivé pour ses feuilles dont se nourrissent les vers à soie, aux fruits comestibles très sucrés (noirs, blancs, rouges ou jaunes), le Mûrier noir (Morus nigra), qui donne des fruits rouge foncé, sucrés et acidulés, ou encore le Mûrier rouge (Morus rubra).
D’autres espèces d’arbres et des arbustes intéressantes pour les oiseaux
- Aulne glutineux (Alnus glutinosa) : pousse dans les zones humides. Il est riche en insectes. De nombreux oiseaux, comme les pics, mésanges, grimpereaux, fauvettes, Sizerins flammés (Acanthis flammea) ou Tarins des aulnes (Carduelis spinus) se nourrissent des ses fruits durant l’hiver.
- Sureau noir (Sambucus nigra) : ses fleurs attirent de nombreux insectes. En automne, les oiseaux mangent ses baies (lire Des fruits riches en antioxydants dans votre jardin pour les oiseaux).
- Noisetier commun (Corylus axellana) : au printemps, attire les oiseaux comme la Mésange bleue (Cyanistes caeruleus). En hiver, la Sittelle torchepot (Sitta europaea) apprécie ses noisettes. Il est riche en insectes.
- Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) : nombreuses baies en automne.
- Cerisier (Prunus cerasus) ou Merisier (P. avium) : bon site de nidification. Fruits à la fin du printemps et en été.
- Rosiers du genre Rosa, comme l’Églantier commun ou des chiens (Rosa canina) : arbustes buissonnants au feuillage dense et aux tiges couvertes d’une multitude d’aiguillons. En automne, ils produisent des fruits (cynorhodons) charnus rouge-orange riches en antioxydants et en vitamine C appréciés par les oiseaux, qui mangent aussi leurs graines. C’est un arbuste facile d’entretien, rustique, qui se plait en général dans tous types de terre. Il faut les planter en automne ou en hiver, en dehors des périodes de gel, ou au printemps, dans un sol bien drainé et plutôt frais. Il peut être planté isolément ou servir à la constitution de haies denses et épineuses.
- Saule pleureur (Salix caprea) : produit de nombreuses graines en automne appréciées de plusieurs espèces (mésanges, etc.).
- Houx commun (Ilex aquifolium) : offre de bons sites de nidification. De nombreux insectes y vivent. Il fournit en hiver de grandes quantités de baies rouges.
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Grive mauvis (Turdus iliacus) mangeant des baies de Cotonéaster laiteux (Cotoneaster lacteus) à Lasseube (Pyrénées-Atlantiques) le 13 janvier 2017.
Photographie : François BresBuisson ardent (Pyracantha coccinea) : buisson persistant et épineux de la famille des Rosacées. Il produit à la fin de printemps des fleurs blanches riches en nectar qui se transforment en automne en baies rouges, orange, ou jaunes mûres très appréciées des oiseaux (moyennement toxiques pour l’Homme). Ses épines en font aussi un abri pour les oiseaux.
- Cotonéaster laiteux (Cotoneaster lacteus) : arbuste compact, à tiges arquées produisant des cymes de fleurs blanches suivies de nombreux petits fruits rouges, persistant tout l’hiver.
- Chalef de Ebbing (Elaeagnus ebbingei) : un arbuste aux feuillage persistant ou semi-persistant, de un à trois mètres de haut, aux fleurs en forme de clochettes allongées, petites et blanchâtres, et aux fruits de 2 cm de long produits en automne très appréciés de la Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala) par exemple. Convient pour les haies taillées ou libres et supporte bien les embruns marins.
- Callicarpe (Callicarpa sp.). Ce sont des arbustes originaires d’Amérique du Nord ou d’Asie parfaits pour apporter une note originale aux massifs d’automne. Très décoratifs, leurs fruits violets groupés en petites boules compactes sur les rameaux ressemblent à des perles ou des bonbons, que les oiseaux dégusteront à la fin de l’hiver. On peut les planter en automne ou au printemps, hors période de gel.
- Plaqueminier du Japon (Diospyros kaki). Il est originaire d’Asie, mais il pousse aussi dans le sud de l’Europe, où il est désormais cultivé. Il produit d’octobre à janvier à fruits orangés appelés kakis riches en antioxydants et appréciés par de nombreux oiseaux. Il faut le planter en automne dans un sol riche en humus et bien drainé. Il est rustique (jusqu’à -20 °C).
Remarque : la plantation de l’Aubépine (Crataegus monogyna ou Crataegus oxycanthoides) est interdite en France (article 352 du code rural) car il est vecteur de maladies pour les arbres fruitiers).
Des conseils de plantation pour quelques espèces d’arbustes
Nom français | Nom latin | Exposition conseillée | Hauteur (m) | Fructification (mois de l’année) |
Aronie noire | Aronia melanocarpa | Soleil à mi-ombre | 1 | 8-11 |
Aulne | Alnus sp. | Soleil | 3 | 8-10 |
Cerisier | Prunus sp. | Soleil | 6 | 7-10 |
Chèvrefeuille | Lonicera sp. | Soleil à ombre | 1,5 | 7-8 |
Cornouiller à feuilles alternes | Cornus sp. | Soleil à ombre | 5-8 | 7-9 |
Framboisier | Rubus idaeus | Soleil à mi-ombre | 5 | 7-10 |
Mûrier-ronce | Rubus fructicosus | Soleil à mi-ombre | 2 | 8-9 |
Groseillier et gadellier | Ribes sp. | Soleil | 1,5 | 7-9 |
Houx | Ilex sp. | Soleil à mi-ombre | 1-2 | 8-10 |
Pommier à fleurs | Malus sp. | Soleil | 6-8 | 8-10 |
Rosier | Rosa sp. | Soleil | 2 | 7-9 |
Saule | Salix sp. | Soleil | 6 | 3 |
Spirée à larges feuilles | Spirea latifolia | Soleil | 1,5 | 9-10 |
Sureau | Sambucus spp. | Soleil | 3-4 | 7-9 |
Chalet de Ebbing | Elaeagnus ebbingei | Soleil à mi-ombre | 1-3 | 9-10 |
Viorne | Viburnum sp. | Soleil à mi-ombre | 2-6 | 8-10 |
Des arbres feuillus fréquemment plantés en France
- Frêne commun (Fraxinus excelsior) : en hiver, ses samares constituent une nourriture appréciée.
- Hêtre (Fagus sylvatica) : produit des faînes prisées par de nombreuses espèces.
- Chêne (Quercus spp.) : riche en fruits et en insectes. Offre de nombreux sites de nidification.
- Charme (Carpinus betulus) : fournit des graines (verdier…).
- Peuplier tremble (Populus tremula) : riche en insectes. Apprécié des mésanges et des fauvettes.
- Bouleau (Betula pendula) : c’est l’arbre préféré des oiseaux. Fournit des graines et attire les insectes. Les Sizerins flammés (Carduelis flammea) se nourrissent au printemps de ses chatons.
Des conseils de plantation pour quelques espèces d’arbres feuillus
Nom français | Nom latin | Exposition conseillée | Hauteur (m) | Fructification (mois) | Fruit persistant |
Bouleau | Betula sp. | Soleil | 10-20 | 8-10 | oui |
Cerisier / Merisier | Prunus sp. | Soleil | 10 | 8-10 | oui |
Charme | Carpinus sp. | Soleil à mi-ombre | 8 | 8-10 | |
Chêne | Quercus sp. | Soleil | 15-25 | 9-11 | oui |
Érable | Acer sp. | Soleil à mi-ombre | 20-25 | 8-10 | oui (certaines espèces) |
Frêne | Fraxinus sp. | Soleil | 15-20 | 9-11 | oui |
Hêtre | Fagus sp. | Soleil à mi-ombre | 20 | 9-11 | |
Peuplier | Populus sp. | Soleil | 20-30 | 5-6 | |
Mûrier | Morus sp. | Ensoleillée | 5-10 | 6-7 |
Conseils de plantation pour quelques espèces de conifères
Les conifères ont plusieurs avantages pour les oiseaux : ils offrent un abri durant l’hiver et les intempéries, une protection contre les prédateurs, de la nourriture (graines) lors de leur période de fructification et des sites de nidification. De nombreux passereaux se nourrissent des graines contenues dans les cônes : c’est le cas par exemple des sittelles, des pinsons, de certaines mésanges, des gros-becs, des sizerins, des tarins, des geais, des cassenoix ou des becs-croisés.
Quelques conifères, comme le Genévrier commun (Juniperus communis) et l’if commun (Taxus baccata), fournissent des baies appréciées par les merles, les grives, les jaseurs (en Amérique du Nord et en Scandinavie), les merlebleus (Sialia sp.)… Les roitelets et d’autres insectivores inspecteront les branches et les rameaux à la recherche d’insectes et d’araignées.
La meilleure période pour planter les résineux est comprise entre octobre et mars. Ils préfèrent plutôt les sols légèrement acides et bien drainés. Beaucoup redoutent la sécheresse, mais d’autres sont bien adaptés au manque d’eau comme les genévriers, les pins ou les cèdres (Cedrus sp.). Les conifères n’ont pas besoin de beaucoup de soins et ils peuvent s’accommoder de sols pauvres : il suffit d’apporter une fois par an un peu de compost ou une couche de feuilles.
Nom français | Nom latin | Exposition conseillée | Hauteur (m) | Fructification (mois) | Fruit persistant |
Genévrier commun | Juniperus communis | Soleil | 0,6 | 9-11 | oui |
Mélèze | Larix sp. | Soleil | 25 | 8-9 | oui |
Pin | Pinus sp. | Soleil à mi-ombre | 20-25 | 8-11 | oui |
Sapin | Abies sp. | Soleil à mi-ombre | 20-25 | 8-10 | non |
If commun | Taxus baccata | Tous types | 12-15 | 8-11 | non |
L’If commun, un conifère original aux nombreuses qualités
Les baies de l’If commun (Taxus baccata) sont très appréciées des merles, des grives et de la Sittelle torchepot (Sitta europaea). |
L’if commun (Taxus baccata) ne porte pas de cônes, les arbres femelles produisant des baies rouges entre août et novembre. Il vit longtemps et pousse lentement, et il se prête bien à la taille. Son bois est très dur, et ses aiguilles contiennent de la baccatine, une substance largement utilisée pour la production de médicaments anti-cancéreux. Si toutes les parties sont toxiques pour les humains et le bétail (sauf la partie rouge de la baie qui peut même servir à faire des confitures), cet arbre a beaucoup de qualités pour les oiseaux : il leur offre des sites de nidification et un abri, et ses baies sont très appréciées des Turdidés, principalement du Merle noir (Turdus merula) et des Grives musicienne (T. philomelos) et draine (T. viscivorus), mais aussi de la Sittelle torchepot (Sitta europaea). Ces oiseaux jouent un rôle essentiel dans la dissémination de l’If commun.
On peut le planter en haie ou isolément entre octobre et avril (en dehors des périodes de gel), dans des sols bien drainés et dans des emplacements plutôt ensoleillés ou légèrement ombragés. Il peut atteindre 16 mètres de haut.
Des conifères nains et décoratifs
Beaucoup de résineux (sapins, pins, épicéas, cèdres…) atteignent des tailles imposantes et il est donc difficile de les planter dans un petit jardin en ville. Une solution est de choisir des espèces ou des variétés naines (= moins de trois mètres de haut une fois adultes) : elles sont souvent décoratives, de formes variées, odorantes et ont les mêmes avantages pour les oiseaux que des essences de grande dimension.
Vous pouvez planter des espèces européennes comme le Genévrier commun (Juniperus communis), le Cyprès commun (Cupressus sempervirens) ou le Pin mugo (Pinus mugo), mais certains conifères exotiques et/ou ornementaux au port réduit (nain) fourniront rapidement un abri sûr et une nourriture abondante (on a même remarqué en Écosse que les becs-croisés préféraient se nourrir des graines des conifères nord-américains, lire En Écosse, les becs-croisés préfèrent les conifères exotiques).
Voici ci-dessous une sélection de variétés ornementales de taille réduite attractives pour les oiseaux :
- Cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) de la variété « ellwoodii » (forme conique, moins de trois mètres de haut) : offre de bons sites de nidification pour le Verdier d’Europe (Chloris chloris) ou le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) par exemple;
- Cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) des variétés « minima » (forme arrondie, moins de 1,5 mètre de haut) et « gnome » (forme arrondie, moins de un mètre de haut) : offrent de bons sites de nidification pour l’Accenteur mouchet (Prunella modularis) par exemple;
- Genévrier rampant (Juniperus horizontalis) de la variété « Mother Lode » : beau feuillage vert doré qui offre des baies et un couvert protecteur;
- Pruche du Canada (Tsuga canadensis) de la variété « Cole’s prostrate » : port bas, en cascade, offre un bon abri aux passereaux qui se nourrissent au sol comme les pinsons ou les accenteurs en en Amérique du Nord les tohis (Pipilo sp.) ou les juncos (Junco sp.);
- Épicéa bleu du Colorado (Picea pungens) de la variété « ‘montgomery » : très beau feuillage, atteignant moins de 1,5 mètre de haut, très apprécié des mésanges et des gros-becs.
V – Dix plantes indispensables dans un petit jardin urbain
Voici ci-dessous une sélection de dix plantes « incontournables », utiles pour la faune (pas uniquement les oiseaux), et qui pourront également être installées dans un petit jardin urbain.
Nom | Arguments |
Tournesol (Helianthus sp.) | Une fleur incontournable. Il faut toutefois éviter les variétés doubles (celle par exemple qui figure dans le célèbre tableau de Van Gogh), leurs pétales supplémentaires signifiant qu’il y a moins de pollen disponible pour les insectes. Ces fleurs sont décoratrices et offrent des graines pour les oiseaux au moment du changement de saison. |
Digitale (Digitalis sp.) | Il s’agit de fleurs classiques très attractives pour les espèces pollinisatrices, comme les bourdons. Leurs fleurs apparaissent entre juin et septembre. Attention toutefois, ces plantes sont toxiques si elles sont consommées par les humains ou les animaux. |
Thym (Thymus sp.) | Les fleurs de cet arbuste attirent les abeilles et les autres espèces pollinisatrices, et il constitue un excellent abri pour les coléoptères et d’autres invertébrés qui constituent une source de nourriture pour les oiseaux. |
Lavande (Lavendula sp.) | Les fleurs de cet arbuste attirent les abeilles et les papillons et quand elles montent en graines, les oiseaux peuvent en profiter. |
Chèvrefeuille (Lonicera sp.) | Les fleurs de cette plante grimpante sont très attractives pour de nombreux insectes en été, et les fauvettes et les grives adorent ses baies. |
Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) | Les baies rouges de ce petit arbre sont très appréciées en automne par les oiseaux (notamment les grives et les merles), et sa petite taille en font un très bon choix pour les petits jardins en ville. |
Sédum remarquable (Sedum spectabile) | Les fleurs de cette espèce fournissent du nectar tard dans la saison et sont très appréciées par les syrphes, les abeilles et les papillons. Les sédums en général sont des plantes très intéressantes car décoratives et rustiques. |
Buisson ardent (Pyracantha sp.) | Cet arbuste dense offre un refuge sûr aux oiseaux et leur fournit de la nourriture (baies rouges). Le nectar de ses fleurs est très apprécié des insectes. |
Vinette (Berberis sp.) | Une très bonne plante pour les bordures. Les nombreuses variétés fournissent du nectar aux papillons et un abri pour leurs chenilles. |
Salicaire commune (Lythrum salicaria) | Cette plante appréciera les parties les plus humides de votre jardin. Elle fleurit de juin à la fin du mois d’août et constitue une importante source de nectar, surtout pour les sphinx. |
VI – Attention aux plantes invasives
La Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) est considérée comme invasive, donc ne la planter pas dans votre bassin pour oiseaux ! |
Lors du choix de végétaux que l’on désire planter dans son jardin pour attirer les oiseaux, il convient de ne pas choisir certaines espèces invasives, qui risquent de se développer au détriment de la flore locale. Nous remercions Mathias Voirin, du bureau d’études Esope, pour la rédaction de ce paragraphe très important qui nous rappelle quelques notions souvent oubliées.
Une prise de conscience récente
En effet, la prise de conscience des problèmes engendrés par les espèces invasives est apparue que récemment (à peine plus de 10 ans) mais il ne faut pas les sous-estimer. Les plantes invasives sont considérées comme la deuxième cause de disparition des espèces au niveau mondial : le problème est donc réel.
Toutes les espèces introduites dans un but ornemental (jardin) ou de culture (pour les apiculteur, par exemple) ne sont pas invasives mais sont susceptibles de le devenir. Une liste (non exhaustive) de ces espèces envahissantes a d’ailleurs été réalisée au niveau français.
Liste des espèces invasives au niveau français
Des listes d’espèces invasives sont disponibles sur Internet, comme celle-ci sur Wikipedia. Nous vous proposons dans le tableau ci-dessous celle issue d’une synthèse coordonnée par Serge Muller, de l’université de Metz (57), pour le Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Direction de la Nature et des Paysages (mars 2000).
Nom latin | Nom français |
Acer negundo | Erable negundo |
Ailanthus altissima | Faux-Vernis du Japon |
Ambrosia artemisiifolia | Ambroisie à feuilles d’Armoise |
Amorpha fruticosa | Faux-indigo |
Aster lanceolatus | Asters américains |
Aster novi-belgii | Asters américains |
Azolla filiculoides | Azolla fausse-fougère |
Baccharis halimifolia | Sénéçon en arbre |
Bidens frondosa | Bident à fruits noirs |
Buddleja davidii | Buddleia de David |
Campylopus introflexus | Une mousse invasive (pas de nom en français) |
Carpobrotus edulis | Griffe de sorcière |
Carpobrotus acinaciformis | Doigt-de-sorcière |
Clathrus archeri | Anthurus d’Archer |
Cortaderia selloana | Herbe de la Pampa |
Egeria densa | Elodée dense |
Elodea canadensis | Elodée du Canada |
Elodea nuttallii | Elodée de Nuttall |
Elodea callitrichoides | Élodée à feuilles allongées |
Reynoutria/Fallopia japonica | Renouée du Japon |
Reynoutria/Fallopia sachalinensis | Renouée de Sakhaline |
Reynoutria/Fallopia japonica xsachalinensis | Renouée de Bohème |
Helianthus tuberosus | Topinambour |
Heracleum mantegazzianum | Berce du Caucase |
Impatiens glandulifera | Balsamine de l’Himalaya |
Impatiens parviflora | Balsamine à petites fleurs |
Lagarosiphon major | Élodée crépue |
Lemna minuta | Lentille d’eau minuscule |
Lemna turionifera | Lentille d’eau rouge |
Ludwigia peploides/ Ludwigia uruguayensis |
Jussie rampante |
Myriophyllum aquaticum | Myriophylle du Brésil |
Orthodontium lineare | Une mousse invasive (pas de nom en français) |
Paspalum dilatatum | Paspale dilaté |
Paspalum distichum | Paspale distique |
Prunus serotina | Cerisier tardif |
Rhododedron ponticum | Rhododendron pontique |
Robinia psedoacacia | Robinier faux-acacia |
Senecio inaequidens | Sénéçon du Cap |
Solidago canadensis | Solidage du Canada ou Verge d’Or du Canada |
Solidago gigantea | Solidage glabre |
Spartina townsendii | Spartine de Townsend |
NB : A noter que certaines espèces comme la Berce du Caucase peuvent avoir des répercussions directes sur l’homme au niveau sanitaire : en effet, cette plante contient des molécules urticantes puissantes pouvant entraîner des brûlures de la peau assez sérieuses.
Des espèces invasives interdites
Le conseil est alors simple pour éviter de propager ces espèces : il ne faut généralement pas les planter, même dans les jardins car elles peuvent s’en « échapper » et coloniser des espaces naturels, perturbant l’équilibre des habitats naturels (flore et faune). Toutefois le débat est ouvert en Grande-Bretagne, certaines espèces comme le buddleia attirant par exemple les papillons, et la Royal Horticultural Society étudie actuellement en détail quelles sont les plantes posant vraiment problème. Même si l’espèce qui vous intéresse ne figure pas dans le tableau ci-dessus, il faut se renseigner sur son caractère indigène des plantes que vous désirez planter pour ne pas provoquer un nouveau point d’essaimage. La notion de zone géographique est très importante pour qualifier l’aspect autochtone d’une espèce : un taxon méditerranéen est par exemple exotique pour les régions septentrionales d’Europe et inversement. La plupart des espèces introduites en France provenant d’Amérique du Nord, la barrière continentale est souvent utilisée pour définir une espèce introduite.
Un autre problème se rajoute: les jardineries ne sont pas forcément sensibilisées sur ce problème et mettent en vente de nombreuses plantes invasives ou pouvant le devenir. Il faudra du temps pour que les mentalités changent et prennent conscience de se problème déjà important à travers le monde.
Des espèces « sûres »
Concernant les espèces autochtones :
- Arbres : bouleaux, tilleuls, sorbiers, hêtre, charme, alisiers, cerisiers, aulnes…
- Arbustes : viornes, fusain, chèvrefeuilles, cornouillers, noisetier…
- Plantes aquatiques : iris, joncs, nénuphar, potamot … (surtout pas de jussie, de jacinthe d’eau ou d’élodées, toutes considérées comme très invasives)
- Herbacées : beaucoup d’espèces sauf les asters (souvent invasifs), les solidages, rudbeckia…
VII – Fournir de l’eau aux oiseaux
Merle noir (Turdus merula) femelle se baignant, Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) le 18/02/2015. |
Les oiseaux ont besoin d’eau toute l’année
Les oiseaux en ont besoin pour survivre, surtout lors des canicules ou des périodes de grand froid. Pour en savoir plus, lire notre article Donner de l’eau aux oiseaux toute l’année.
Étang ou bassin d’eau
Un étang ou un bassin d’eau doit avoir une plage d’accès ou une partie peu profonde pour que les oiseaux y aient accès en marchant sans être obligés de nager. Un bosquet d’arbustes près de l’étang est recommandé pour qu’ils puissent s’y réfugier en cas d’attaque par un prédateur. Le bruit de l’eau qui coule attire les oiseaux, donc un jet d’eau ou une cascade est souhaitable. En outre, cette circulation de l’eau l’empêche de geler en hiver.
Une cascade
Une cascade attire l’attention des oiseaux par son clapotis. Disposez des roches à proximité pour que les oiseaux puissent s’approcher et se poser. Des arbustes contre la cascade offrent un refuge sûr.
Une fontaine
Une fontaine est plus difficilement aménageable pour les oiseaux parce qu’elle est généralement trop profonde : pensez alors à placer une roche ou une dalle à fleur d’eau, submergée d’environ un centimètre. Les oiseaux vont aimer s’y baigner.
Un bain d’oiseaux
Un bain est très décoratif : les oiseaux s’y abreuvent et s’y baignent à condition que l’eau soit changée tous les jours. L’eau sale et limoneuse ne fera en effet qu’attirer les insectes indésirables.
Remarque : il est possible d’installer un chauffe-eau d’aquarium ou un dispositif spécialement conçu pour les bains d’oiseaux qui permettront aux oiseaux de boire même en hiver.
Un robinet qui goutte
Vous serez surpris de voir comment des oiseaux peuvent être attirés par un simple robinet qui goutte.
L’hygiène
Merle noir (Turdus merula) se baignant près de la citadelle de Namur (Bruxelles) le 04/04/2013. |
Un bain pour oiseaux requiert une hygiène régulière : le vent y apporte en effet divers débris et les oiseaux y laissent les traces de leur passage. Immanquablement, des algues se formeront. Il faut donc changer l’eau tous les deux ou trois jours. De plus, un brossage hebdomadaire avec de l’eau chaude additionnée de savon noir vous permettra de maintenir les lieux propres.
Des solutions astucieuses
Un point d’eau, peu importe sa grandeur, est l’un des moyens les plus sûrs pour attirer les oiseaux. Vous trouverez sur le marché plusieurs modèles de bains d’oiseaux du plus simple au plus sophistiqué, à prix souvent modiques. Mais, vous pouvez improviser un bain d’oiseaux avec un simple couvercle de poubelle renversé sur le sol. La soucoupe d’un pot de fleurs convient aussi. Il suffit que la profondeur du bain ait un maximum de 5 cm. Si vous avez déjà un bain et qu’il est trop profond, vous n’avez qu’à y mettre quelques pierres au fond.
On recommande l’utilisation d’un bain sur socle partout où il y a des chats car les oiseaux aux plumes sont mouillées volent difficilement et sont très vulnérables. Assurez-vous qu’il y ait des arbres ou des arbustes à proximité pour que les baigneurs puissent s’y percher pour lisser leurs plumes ou échapper à un prédateur.
Le bruit de l’eau qui coule a un pouvoir d’attraction très important. Si vous ne désirez pas acheter une pompe ou une fontaine, il existe une solution peu coûteuse et facile à réaliser pour produire un clapotis irrésistible : il suffit de suspendre un seau d’eau dont le fond sera percé d’un tout petit trou au-dessus d’un bassin. N’oubliez pas de couvrir le seau pour empêcher l’évaporation de l’eau et les débris de tomber dans le seau. Une autre solution économique est l’achat d’un réservoir d’eau conçu pour le camping. Il est déjà muni d’un bec verseur dont vous n’aurez qu’à régler le débit pour obtenir un clapotis.
Fournir de l’eau en hiver n’est pas facile et vous trouverez dans les magasins spécialisés des éléments chauffants et des bains d’oiseaux chauffés pour résoudre le problème. Il existe une solution plus économique : il suffit de placer une ampoule de 60 Watts dans un grand pot à fleur en céramique enveloppé d’un isolant. Vous le coifferez ensuite d’une soucoupe (qui vient habituellement avec le pot) remplie d’eau. La seule chaleur dégagée par l’ampoule empêchera l’eau de geler.
Note : cliquez sur chaque chapitre pour dérouler son contenu.
Compléments
Ouvrages recommandés
- Comment attirer les oiseaux sur son balcon ou dans son jardin de E.Gismondi, Catherine Baldisserri
- Nourrir et abriter les oiseaux de André Mauxion
- Nourrir les oiseaux dans sa main de Wiberg
Sources
- BTO. Plants for nesting cover. www.bto.org/volunteer-surveys/gbw/gardens-wildlife/gardening/plants-for-birds
- Kris Wetherbee. Attract Birds with Dwarf Conifers. Brds and Blooms. www.birdsandblooms.com/birding/attracting-birds/plants-and-trees-that-attract-birds/attract-birds-dwarf-conifers/
1 commentaire(s) sur ce sujet
Participer à la discussion !François Turrian
Cudrefin
Posté le 19 janvier 2017
Attention aux espèces exotiques; à BirdLife, nous ne soutenons pas la plantation d’arbustes non autochtones, même s’ils peuvent être consommés par les oiseaux. Il ne faut pas oublier qu’ils sont généralement très peu attractifs pour les insectes, qui sont eux-mêmes une nourriture importante pour une grand nombre de passereaux durant la saison de reproduction.