Historique des salines près des Sables-d’Olonne

Situation des Sables-d'Olonne (Vendée)

Situation des Sables-d’Olonne (Vendée).
Carte : Ornithomedia.com

Il y a plusieurs milliers d’années, le golfe d’Olonne s’étendait entre l’île Vertime (actuellement occupée en majeure partie par la forêt d’Olonne) et les coteaux d’Olonne, puis les marais de la Gachère (au nord) et le bassin des Chasses (au sud) se sont ensuite formés il y a environ 2 500 ans par comblement progressif. Ces deux bassins sont aujourd’hui reliés par le canal de la Gachère (ou de la Bauduère). Ils reçoivent l’eau des rivières Auzance et Vertonne, tout en communiquant, grâce à des écluses, avec l’océan Atlantique, dont ils subissent les marées. Des marais salants s’étendent aujourd’hui sur les communes d’Olonne-sur-Mer, des Sables-d’Olonne, de l’Île-d’Olonne, de Brem-sur-Mer, de Brétignolles-sur-Mer et de Vairé.
L’exploitation de ces terres très humides a entraîné leur drainage. Elle a débuté avec la création des marais salants qui fournissaient en sel « tout le centre de la Gaule » d’après la chronique de Saint-Denis (631 après J.-C.). Cette activité était florissante entre les XIe et XVIIIe siècles, puis elle a décliné au XIXe siècle avec la concurrence de la compagnie des Salins du Midi. Plusieurs marais salants (marais de l’Aubraie, aux Fèves, des Avocettes, de Rivolia, etc.) étaient récemment ou sont encore en activité aux Sables-d’Olonne et à l’Île-d’Olonne. 
La pisciculture, apparue au XIIe siècle, a alors pris le relais. À la même époque, l’ostréiculture s’est développée dans le bassin des Chasses. Elle a disparu en 1970 à cause du manque de reprise des exploitations et de problèmes sanitaires. Aujourd’hui, elle se cantonne essentiellement à la Gachère, près de Brem-sur-Mer, au nord de l’Île-d’Olonne.

Accès

Bons secteurs autour des Sables-d'Olonne (Vendée)

Bons secteurs ornithologiques autour des Sables-d’Olonne (Vendée) : (1) grande jetée de La Chaume, (2) phare de l’Armandèche, (3) mare des Agaures, (4) plage de La Paracou, (5) marais sablais (parc des Salines) et (6) plage de Sauveterre, 
Carte : Ornithomedia.com

La ville des Sables-d’Olonne est située sur la côte vendéenne, à peu près à mi-chemin entre Nantes au nord et La Rochelle au sud. Elle est facile d’accès depuis La-Roche-sur-Yon par la N160. Plusieurs secteurs sont à visiter depuis le centre-ville :

  • la grande jetée de La Chaume, située de l’autre côté du chenal du port, que l’on rejoint en suivant le quai George V. Elle protège l’entrée du port des tempêtes et constitue un très bon site pour l’observation des oiseaux marins durant les migrations et en hiver.
  • Le phare de l’Armandèche, que l’on peut rejoindre depuis la grande jetée par la Route Bleue, est un autre bon site pour suivre la migration des oiseaux marins.
  • La mare des Agaures, à l’arrière de la plage de La Paracou. Pour y accéder depuis le port des Sables-d’Olonne, il faut se diriger vers Le faubourg dit de La Chaume (en passant devant le stade des peuples). La mare est située en bordure de la zone pavillonnaire et n’est pas très simple à localiser. Garez votre véhicule dans les rues adjacentes et observez les oiseaux qui fréquentent les saules et la roselière autour du petit plan d’eau.
  • Les marais sablais, composés notamment du bassin Montporteau, du Marais Vieux et du Cadrit, s’étendent au nord de la ville. Pour y accéder à partir de la capitainerie, prendre la route de l’Aubraie (D87) qui se dirige vers la forêt d’Olonne. Les marais salants et les bassins sont situés à droite de la route, après un ensemble sportif (squash), au niveau du hameau des Grands Guérets, ont été inclus dans le parc aménagé des Salines (Lessalines.fr), où un observatoire a été installé.
  • La plage de La Paracou, située juste au nord des Sables-d’Olonne est bien indiquée depuis le centre-ville.
  • La plage de Sauveterre, qui s’étend au nord de celle de La Paracou, le long de la forêt d’Olonne, est accessible en continuant sur la D87 jusqu’à Sauveterre et en tournant à gauche vers l’aire de stationnement de la plage.
  • Plus au nord, il faut également visiter la réserve de chasse et de faune sauvage de Chanteloup, située sur la commune de l’Île-d’Olonne, et qui protège 38 hectares d’anciens marais salants. Pour la rejoindre, il faut se rendre dans le village de l’Île-d’Olonne, situé à environ 7 km au nord des Sables-d’Olonne, puis prendre la direction d’Olonne-sur-Mer par la D32 (D38).
    Carte autour de l'observatoire de la réserve de l'Île-d'Olonne

    Emplacement de l’observatoire de la réserve de chasse et de faune sauvage de Chanteloup, dans la commune de l’Île-d’Olonne (Vendée).
    Carte : Ornithomedia.com

    Environ 1 km plus loin, tournez à droite vers le lieu-dit de L’Îleau. Un observatoire est situé au bout de cette petite route (voir sa localisation sur Google Maps), mais il est actuellement (2024) fermé suite à un  incendie. L’itinéraire est fléché depuis l’Île-d’Olonne (suivre le panneau « observatoire ornithologique »). Il est ouvert d’avril au début du mois de septembre. Des visites guidées y sont proposées : il faut contacter l’office du tourisme des Sables-d’Olonne (lire Sortie ornithologique guidée dans les marais d’Olonne). Un deuxième observatoire, dit des marais des Sables-d’Olonne (voir sa localisation sur Google Maps), est situé près d’Olonne-sur-Mer. 

Le port des Sables-d’Olonne

Goéland à ailes blanches (Larus glaucoides)

Goéland à ailes blanches (Larus glaucoides) dans le port des Sables-d’Olonne (Vendée) le 17 février 2007.
Photographie : Frédéric Portier

En septembre ou en octobre, notamment après des tempêtes, le port des Sables d’Olonne et le chenal d’accès à la mer peuvent être très attractifs pour l’observation des oiseaux.
La grande jetée constitue un bon poste d’observation. En août et en septembre, on peut espérer voir des sternes, dont la Sterne arctique (Sterna paradiseae), les Labbes parasite (Stercorarius parasiticus) et pomarin (S. pomarinus) (lire Identifier les Labbes à longue queue, parasite et pomarin juvéniles en vol), le Grand Labbe (Stercorarius skua), le Puffin cendré (Calonectris borealis) et le Phalarope à bec large (Phalaropus fulicarius).
Après les forts coups de vent en automne, des oiseaux pélagiques peuvent arriver en nombre dans le port et dans le chenal, comme des centaines de Mouettes de Sabine (Xema sabini) en 1996 ou des dizaines d’Océanites tempête (Hydrobates pelagicus) (lire Les quatre océanites visibles dans les eaux françaises métropolitaines) lors des mois de septembre 1986, 1987 et 1988.
Après de fortes tempêtes hivernales, des Océanites culblanc (Oceanodroma leucorhoa), des Mergules nains (Alle alle) ou des Goélands à ailes blanches (Larus glaucoides) (lire Identifier le Goéland à ailes blanches de premier hiver) pénètrent parfois dans le port.
Il faut chercher à cette période d’éventuels grèbes, plongeons et canards marins (macreuses, eiders, harles). 

Le phare de l’Armandèche

Phare de l'Armandèche

Vus du phare de l’Armandèche, aux Sables-d’Olonne (Vendée).
Photographie : Annie Dalbéra / Sa galerie dans Flickr

Le phare de l’Armandèche, situé non loin de la grande jetée du port, est un autre site d’observation réputé pour observer les oiseaux marins de passage en été et en automne. Il s’avance en effet mer, il permet une vision intégrale de l’horizon, une aire de stationnement est  disponible et le site est tranquille. 
On peut observer des espèces pélagiques en août et en septembre, comme la Mouette de Sabine, le Puffin des Anglais (Puffinus puffinus), parfois le Puffin fuligineux (Ardenna grisea), voire le Puffin majeur (A. gravis) (lire Le Puffin majeur : peu connu et pourtant abondant en août dans l’Atlantique Nord) quand soufflent des vents forts. Des Mergules nains, des Océanites culblancs et des Phalaropes à bec large (Phalaropus fulicarius) peuvent être poussés vers la côte lors des tempêtes automnales.
Les buissons proches du phare attirent des passereaux, dont parfois des raretés, comme une Rousserolle des buissons (Acrocephalus dumetorum) découverte en novembre 2000 (lire Comment distinguer la Rousserolle des buissons des Rousserolles effarvatte et verderolle ?).
En hiver, des grèbes, des plongeons et des canards marins sont visibles.
Les 4, 5 et 6 août 2024, Timéo Vera, conseillé par la LPO Vendée, y a effectué trois séances d’observation, se plaçant à gauche du phare, à côté des bancs, et il a transmis ses résultats ci-dessous.

Le 4 août 2024

Puffin majeur (Ardenna gravis)

Le Puffin majeur (Ardenna gravis) peut être observé en août depuis le phare de l’Armandèche, près des Sables-d’Olonne (Vendée).
Photographie (prise au Portugal) : Charles J. Sharp / Wikimedia Commons

  • Fou de Bassan (Morus bassanus) : 30
  • Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo) : 30
  • Grand Labbe : 2
  • Labbe parasite  : 1
  • Macreuse noire (Melanitta nigra) : 9
  • Mouette tridactyle (Rissa tridactyla) : 2
  • Puffin majeur : 1
  • Puffin cendré : 2
  • Puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus) : 60
  • Tourterelle turque (Streptopelia decaocto) : 1
  • Autres oiseaux vus : goélands (Larus sp.) et Sternes caugek (Thalasseus sandvicensis) et pierregarin (S. hirundo).
Le 5 août 2024
  • Courlis corlieu (Numenius phaeopus)
  • Fous de Bassan : 18
  • Labbe parasite ou pomarin  : 1
  • Macreuse noire : 11
  • Mouette tridactyle : 4
  • Puffin fuligineux : 1 possible
  • Puffins des Anglais : 5
  • Puffin des Baléares  : 22
  • Sterne caugek : 36.
  • Sterne pierregarin : 3
  • Autres oiseaux : goélands et Mouettes mélanocéphale et rieuse.
Le 6 août 2024 
Puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus)

Le Puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus) est régulier en été au large des Sables-d’Olonne (Vendée).
Photographie (prise dans le Morbihan) : Marc Le Moal

  • Fou de Bassan : 11
  • Grand cormoran : 1
  • Grèbe huppé (Podiceps cristatus) : 1
  • Macreuse noire : 11
  • Mouette tridactyle : 1
  • Océanite tempête : 2
  • Puffin majeur : 1
  • Puffin des Anglais : 7
  • Puffin des Baléares : 60
  • Sterne caugek : 19
  • Sterne pierregarin  : 2
  • Autres oiseaux : goélands et Mouettes mélanocéphale et rieuse.

Participer à une sortie en mer

Le meilleur moyen pour voir certaines espèces qui se rapprochent très rarement de la côte, comme le Puffin majeur, les océanites ou la Mouette de Sabine, reste toutefois de participer à une sortie en mer (lire Observer les oiseaux en mer (seawatching) en Galice).  Vous pouvez vous renseigner auprès de l’office de tourisme des Sables-d’Olonne.

La mare des Agaures

Mare des Agaures

Vue de la mare des Agaures, aux Sables-d’Olonne (Vendée).
Source : GIPO (Groupe d’Intervention pour la Protection en Olonne)

La mare des Agaures est une ancienne carrière de sable d’environ deux hectares créée dans les années 1940, toujours en eau et bordée d’une grande roselière et d’une ceinture de saules. Elle est entourée de dunes couvertes de buissons et de pavillons.
C’est un site ornithologique assez peu connu, situé dans les faubourgs des Sables-d’Olonne. Au printemps, le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), le Râle d’eau (Rallus aquaticus), la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) peuvent être vus ou entendus (nicheurs probables).
La mare est surtout très attractive pour les migrateurs à la fin de l’été et en automne. Les ornithologues locaux l’ont surnommé le « Ouessant local » en raison des raretés qui y sont vues presque chaque année.
Des canards, comme la Sarcelle d’hiver (Anas crecca), le Canard souchet (Spatula clypeata) et le Canard colvert (Anas platyrhynchos), stationnent isolément ou en très petit nombre.
Le Blongios nain (Ixobrychus minutus), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta) et le Héron pourpré (Ardea purpurea) stationnent régulièrement lors du passage postnuptial.
Plusieurs passereaux font alors une halte dans les roselières, dont le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) et la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica). Le Merle à plastron (Turdus torquatus) est régulier dans les dunes proches de la mare, mais aussi plus au nord, dans les dunes de la Paracou.
Ce sont surtout les passereaux rares qui ont fait la renommée des lieux, essentiellement entre septembre et octobre. Le Pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus) y est pratiquement annuel entre la mi-octobre à la mi-novembre (lire Identifier les pouillots sibériens). Le Pouillot de Pallas (P. proregulus) et le Gobemouche nain (Ficedula parva) ont été observés en octobre, et le Pouillot brun (P. fuscatus) a déjà été noté.
D’autres espèces remarquables sont à chercher, comme l’Étourneau roselin (Pastor roseus) : un juvénile peut se « glisser » en août-septembre parmi les Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris), ces derniers étant parfois chassés par le Faucon hobereau (Falco subbuteo).
Les roselières accueillent à cette période un dortoir de Bruants des roseaux (Emberiza schoeniclus). La Panure à moustaches (Panurus biarmicus) et la Rémiz penduline (Remiz pendulinus) sont également parfois visibles dans les phragmites.
Le Butor étoilé (Botaurus stellaris) peut être vu en hiver.

Les marais sablais, dans le parc des Salines

Bécasseau tacheté (Calidris melanotos)

Le Bécasseau tacheté (Calidris melanotos) a été vu à plusieurs reprises dans les marais sablais, au nord des Sables-d’Olonne.
Photographie (prise en Bretagne) : Fabrice Desage

Situés juste au nord des Sables-d’Olonne, ces anciens marais salants sont répartis en trois ensembles : le bassin Montporteau, le Vieux Marais et le Cadrit. Ils ont été inclus dans le parc des Salines (Lessalines.fr).
Des centaines de limicoles y stationnent durant les migrations, surtout en été (juillet-août) et en automne (septembre-octobre). Parmi les espèces « européennes » régulières, des espèces nord-américaines sont notées chaque année, en particulier le Bécasseau tacheté (Calidris melanotos). Parmi les autres raretés déjà notées, citons les Bécasseaux semipalmé (Calidris pusilla) et de Bonaparte (C. fuscicollis) ou le Pluvier dominicain (Pluvialis dominica).
Mais bien d’autres migrateurs peuvent être vus dans ces salines : par exemple une Marouette ponctuée (Porzana porzana) et un Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola) ont été observés le 26 août 2013 dans le Marais Vieux (source : Faune-vendee.org).

Les plages de La Paracou et de Sauveterre

Ces deux plages sont situées au nord des Sables-d’Olonne. La plage de La Paracou est la plus proche de la ville, tandis que celle de Sauveterre s’étend plus au nord. Elles sont bordées par des rochers côté mer et par des dunes mobiles côté terre.

Plage de la Paracou

Vue de la plage de La Paracou, à l’ouest des Sables-d’Olonne (Vendée).
Photographie : Annie Dalbéra / Sa galerie dans Flickr

Au printemps, quelques couples de Gravelots à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) nichent encore dans la laisse de mer, et le Pipit rousseline (Anthus campestris) chante dans les dunes, tandis que l’Alouette lulu (Lullula arborea), le Faucon hobereau (Falco subbuteo) et l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus) font partie des nicheurs remarquables de la forêt d’Olonne voisine.
Les deux plages sont surtout deux très bons sites pour observer les oiseaux marins entre juillet et septembre. La plage de la Paracou est l’un des meilleurs endroits du littoral atlantique français pour voir dans de très bonnes conditions des Labbes parasites (Stercorarius parasiticus) et pomarins (S. pomarinus) harcelant les sternes caugeks et pierregains qui pêchent près du littoral.
En juillet et en août, des milliers de Puffins des Baléares (Puffinus mauretanicus), auxquels se joignent quelques Puffins des Anglais (Puffinus puffinus) et cendré, se rassemblent au large de la plage de Sauveterre.
En septembre, le Pluvier guignard (Eudromias morinellus) peut faire une halte sur les dunes couvertes d’une végétation rase (lire Quelques conseils pour rechercher le Pluvier guignard en migration), et en octobre, le Pipit de Richard (Anthus richardi) (lire Le Pipit de Richard, un grand pipit à découvrir) est possible. Le Faucon émerillon (Falco columbarius) chasse parfois dans les dunes en automne.
Les rochers et les zones sablo-vaseuses attirent de nombreux limicoles durant les migrations, comme l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus), le Tournepierre à collier (Arenaria interpres) et plusieurs espèces de bécasseaux. Le Bécasseau violet (Calidris maritima) s’alimente sur les rochers parfois dès le mois d’août.
En hiver, des Alcidés, comme le Guillemot de Troïl (Uria aalge), le Pingouin torda (Alca torda), le Macareux moine (Fratercula arctica), voire le Mergule nain, s’échouent sur la plage ou stationnent non loin du rivage.

La réserve de chasse et de faune sauvage de Chanteloup (Île-d’Olonne)

Vue des marais de l'ïle d'Olonne

Vue des marais de l’Île-d’Olonne (Vendée).
Photographie : Sylvie Evin / Sa galerie dans Flickr

Le marais d’Olonne appartient en partie au Conservatoire du Littoral, qui est propriétaire d’une centaine d’hectares acquis depuis 2003, et qui comprennent notamment le marais des Loirs de Chanteloup (Olonne-sur-mer) et le Marais des Loirs (86 hectares chacun), qui jouxtent la réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Chanteloup, d’une superficie de 38 hectares. Créée en 1970 et gérée par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, ce dernier site été voué à l’activité salinière entre 1930 et 1950, puis l’exploitation a cessé et les grands plans d’eau ont été désaffectés et sont devenus très attractifs pour les oiseaux d’eau.
L’intérêt du marais d’Olonne réside dans la présence de grandes vasières non végétalisées ceinturant des lagunes, parsemées d’ilots et entourées de prés salés. Cet ensemble présente des habitats spécifiques abritant une faune et une flore diversifiée. Elle permet notamment la conservation de formations végétales qui affectionnent les milieux salés, dont le localisé Iris de mer (Iris spuria). On y trouve une espèce de libellule menacée en France, le Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma).
Le meilleur moyen pour observer les oiseaux de la réserve de l’île d’Olonne (38 hectares) est de visiter l’observatoire public ouvert normalement d’avril à début septembre (voir sa localisation sur Google Maps), mais qui est actuellement (2024) fermé suite à un incendie. Un autre observatoire, marais des Sables-d’Olonne, est situé près d’Olonne-sur-Mer (voir sa localisation sur Google Maps). 
Le mieux est d’arriver le matin pour avoir le soleil dans le dos et à marée haute. Il est  important de se renseigner sur les coefficients : il faut de « petites » marées (coefficient < 70) pour que les bassins soient vidés et que des vasières se découvrent, attirant les limicoles. Étant donné la grande distance d’observation depuis l’observatoire, il est grandement conseillé d’utiliser une longue-vue.

Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis)

Des limicoles peu communs, comme le Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis),  ont déjà été vus aux passages dans le marais de l’Île-d’Olonne (Vendée).
Photographie (prise en Dordogne) : Jean-Claude Bonnet

Plus de 300 espèces d’oiseaux ont déjà été observées dans la  réserve nationale de chasse et de faune sauvage de Chanteloup. Pendant la période de reproduction, elle accueille ou a accueilli plusieurs espèces nicheuses, comme l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), l’Échasse blanche (Himantopus himantopus), le Chevalier gambette (Tringa totanus), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), la Sterne pierregarin (Sterna hirundo), les Goélands brun (Larus fuscus graelsii), leucophée (L. michahellis) et argenté (Larus argentatus) et les Mouettes rieuse (Chroicocephalus ridibundus) et mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus). Le Milan noir (Milvus milvus) et le Busard des roseaux (Circus pygargus), qui sont nicheurs dans les environs, chassent sur les bassins. L’Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) est désormais vu toute l’année. 
Le printemps et l’automne attirent des milliers de limicoles (chevaliers, bécasseaux, courlis, barges, etc.) : c’est notamment l’un des plus importants sites de halte migratoire du Courlis corlieu (Numenius phaeopus). Des raretés ont déjà été notées, comme le Pluvier bronzé (Pluvialis dominica), les Bécasseaux de Baird (Calidris bairdii), tacheté (Calidris melanotos), à échasses (Micropalama himantopus) et rousset (Tryngites subruficollis), le Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis) ou le Phalarope de Wilson (Phalaropus tricolor).
La Spatule blanche (Platalea leucorodia) est régulière aux passages.
Des surprises sont toujours possibles, comme la Talève d’Allen (Gallinula alleni) ou l’Hypolaïs bottée (Hypolais caligata).
En hivernage, les effectifs moyens de limicoles sur la réserve sont de 1 990 individus et ceux des anatidés sont de 1 350, dont 520 Canard pilets (Anas acuta), 335 Tadornes de Belon, 315 Canards souchets et 105 Canards siffleurs (Mareca penelope). Des raretés sont alors possibles, comme la Sarcelle à ailes vertes (Anas carolinensis) et le Goéland à ailes blanches. Le Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) a été signalé durant la mauvaise saison.  

D’autres bons sites à visiter non loin des Sables-d’Olonne

  • Le havre de la Gachère, au sud de Brem-sur-Mer, accessible en suivant le panneau de la « plage des Granges », est un petit estuaire intéressant pour voir des limicoles durant les migrations.
  • Le lac et la plage du Tanchet, au sud des Sables-d’Olonne, sont intéressants en hiver, notamment pour leurs rassemblements de goélands. Le  Goéland bourgmestre (Larus hyperboreus) y a déjà été vu.
  • Les marais de la Guittière, une zone humide située à une dizaine de kilomètres au sud des Sables-d’Olonne, le long de l’estuaire du Payré, accessibles depuis Talmont-Saint-Hilaire et Jard-sur-Mer. C’est un très bon site pour voir la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) au printemps et des limicoles aux passages (voir une idée d’itinéraire).

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