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Observer les oiseaux près du Fort-Vert (Pas-de-Calais), de la « jungle » de Calais à une zone humide arrière-dunaire
Introduction
À l’est de la ville de Calais et autour du hameau du Fort-Vert, dans la commune de Marck (Pas-de-Calais), s’étend une zone de polders gagnés sur la mer à partir des XVII et XVIIIe siècles suite à la construction des digues Royale (1630) et Taaf (1773). Appelées localement des salines ou des hemmes, ces prairies sillonnées de fossés (watergangs) et parsemées de mares sont devenues attractives pour les oiseaux migrateurs et nicheurs, malgré une forte pression cynégétique. Elles s’étendent derrière un grand massif dunaire recouvert d’une végétation arbustive dense.
Du fait de la proximité du Tunnel sous la Manche, un campement illégal de plusieurs milliers de migrants désireux de rejoindre le Royaume-Uni s’y était établi dans les années 2000 avant son évacuation durant l’automne 2016. Des travaux de démantèlement puis de renaturation, d’un montant total de près de 1,7 million d’euros, y ont été menés à partir de 2017 et ont été achevés en 2018, aboutissant à la création d’une zone humide, d’un observatoire et d’une passerelle en bois menant à la batterie d’artillerie Oldenbourg construite durant la Seconde Guerre Mondiale, qui offre une belle vue sur la plage du phare de Walde.
À proximité s’étend l’Espace Naturels Sensible du Fort-Vert, appartenant au Conservatoire du Littoral et géré par le Syndicat mixte Eden 62, qui protège 330 hectares composés de différents habitats (estran, plage, prés salés, dunes, boisements, mares saumâtres, marais d’eau douce et polders). Du fait de son intérêt ornithologique durant les migrations, une station de baguage y a été établie en 2011.
Grâce à l’association Eden 62, nous vous proposons une présentation de ce secteur et de son avifaune.
Abstract
To the east of the town of Calais and around the hamlet of Fort-Vert (municipality of Marck), in the Pas-de-Calais department, extends an area of polders reclaimed from the sea from the 17th and 18th centuries following the construction of the parallel Royale dikes (1630) and Taaf (1773). Locally called salines or hemmes, these meadows crisscrossed by ditches (watergangs) and dotted with ponds have become attractive to migratory and breeding birds, despite strong hunting activity. They extend behind a dune massif covered with dense shrub vegetation.
Due to the proximity of the Channel Tunnel, an illegal encampment of several thousand migrants wishing to reach the United Kingdom was established there in the 2000s before its evacuation in the fall of 2016. Dismantling work then renaturation, for a total amount of nearly 1.7 million euros, were carried out there from 2017 and were completed in 2018, leading to the creation of a back-dune wetland, an observatory and a wooden walkway leading to the Oldenburg Battery, a World War II bunker overlooking the beach of Walde Lighthouse.
Nearby extends the Espace Naturel Sensible of Fort-Vert, belonging to the Conservatoire du Littoral and managed by the Syndicat mixte Eden 62, protects 330 hectares made up of different habitats (foreshore, beach, salt meadows, dunes, woodlands, ponds and brackish pans, freshwater marshes and polders). Due to its ornithological interest during migrations, a ringing station was established there in 2011.
Thanks to Eden 62, we offer you a presentation of this area and its avifauna.
De la « jungle de Calais » à une zone humide arrière-dunaire
Situation du hameau du Fort-Vert (Pas-de-Calais). |
La « jungle de Calais », appelée aussi « la Lande », est le nom couramment utilisé pour désigner le campement illégal de milliers de migrants désireux de se rendre en Grande-Bretagne qui s’était progressivement formé dans les boisements et milieux arbustifs dunaires au sud de l’ancien centre aéré Jules Ferry, en contrebas de la rocade portuaire de Calais (Pas-de-Calais), suite à la fermeture du centre d’accueil de Sangatte en 2002. Il rassemblait encore plus de 6 000 personnes sur près de 20 hectares au moment de son évacuation en octobre 2016.
Les anciens boisements et formations arbustives avaient été fortement dégradés par la présence de ces milliers de personnes : en partenariat avec les villes de Calais et de Marck, de la région des Hauts-de-France et du Syndicat mixte Eden 62, le Conservatoire du Littoral, devenu propriétaire des terrains en 2015, a réalisé à partir d’octobre 2016, une restauration de la zone appelée le « Site des Deux Mers » s’étendant entre les infrastructures du Grand Port de Calais et l’Espace Naturel Sensible du Fort-Vert, à la limite du Domaine Public Maritime et de la batterie d’artillerie Oldenburg construite par les Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale.
Après une phase de nettoyage, des travaux de terrassement ont été menés pour créer des plans d’eau peu profonds et remodeler des dunes, avec notamment la création d’un talus pour les Hirondelles de rivage (Riparia riparia), tout en préservant les petites zones humides existantes. Les bâtiments du centre Jules Ferry, qui avaient été transformés en camp d’accueil des migrants, ont été détruits.
Afin de préserver ces milieux de la surfréquentation et des dérangements, des équipements d’accueil du public ont été créés : une aire de stationnement, un observatoire (dit de la Lande) donnant sur la nouvelle zone humide arrière-dunaire et une passerelle en bois menant au sommet de la batterie Oldenburg, qui offre une belle vue sur les dunes et la plage. La prairie arrière-dunaire est entretenue par un pâturage extensif, tout d’abord équin puis ovin.
Les 20 hectares du site des Deux Mers ont été ouverts au public en juin 2018 et constituent désormais un prolongement écologique des 330 hectares de polders, de dunes et de boisements de l’Espace Naturel Sensible du Fort-Vert.
La flore et la faune sont revenues petit à petit à partir de 2018. Les premiers occupants ont certainement été les amphibiens, avec le Crapaud calamite (Epidalea calamita) qui raffole des mares temporaires dépourvues de végétation. Des espèces végétales patrimoniales, dont la Sagine noueuse (Sagina nodosa), sont également rapidement venues coloniser les berges des nouveaux plans d’eau.
La parcelle située à l’emplacement de l’ancien centre aéré Jules Ferry, en partie (voire parfois totalement) inondée l’hiver, devient de plus en plus intéressante au niveau floristique, avec entre autres la présence de la Samole de Valérand (Samolus valerandi), du Gnaphale jaunâtre (Laphangium luteoalbus) et du Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus).
Rapidement, les Hirondelles de rivage se sont installées dans la « falaise » de sable créée à leur intention, et quelques couples de Petits Gravelots (Charadrius dubius) ont été repérés près des nouveaux plans d’eau.
L’Espace Naturel Sensible du Fort-Vert, une mosaïque de dunes, de bois et de prairies
L’Espace Naturel Sensible (ENS) du Fort-Vert est une zone de 330 hectares située sur les communes de Calais et de Marck, à proximité du hameau du Fort-Vert. Il protège une mosaïque d’habitats : un vaste estran sablonneux et vaseux, des prés salés, des dunes dépourvues et recouvertes de végétation, notamment un peuplement dense d’Argousiers (Hippophae rhamnoides), des boisements de saules et de frênes, des zones humides et des polders.
L’ENS du Fort-Vert appartient au Conservatoire du Littoral et est géré par le Syndicat mixte Eden 62.
La flore est variée et compte plusieurs espèces peu communes et protégées comme la Littorelle des étangs (Littorella uniflora), la Laîche à trois nervures (Carex trinervis), la Balbelle fausse-renoncule (Baldellia ranunculoides), la Pensée de Curtis ou Violette des dunes (Viola tricolor) et la Dactylorhize négligée ou Orchis négligé (Dactylorhiza praetermissa).
Les mares accueillent différentes plantes aquatiques « à enjeux » comme certaines Characées et la Ruppie maritime (Ruppia maritima).
L’entomofaune est aussi intéressante, avec la présence entre autres de plusieurs coccinelles remarquables, du grand coléoptère aquatique Hydroporus notatus, rare dans les Hauts-de-France, de plusieurs papillons peu communs comme la Boarmie des résineux (Peribatodes secundaria) et le Sphinx tête-de-mort (Acherontia atropos), et d’odonates peu répandus comme le Leste verdoyant (Lestes virens) et la Leucorrhine à gros thorax (Leuccorhinia pectoralis).
Des orthoptères présentant une valeur patrimoniale ont été identifiés, dont le Gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus), qui vit dans les pelouses rases et plutôt sèches, le Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis), le Criquet des clairières (Chrysochraon dispar) et le Tétrix des vasières (Tetrix ceperoi) dans les zones humides (peuplements de joncs, de laîches, de graminées, sablières ou vasières).
Le cortège des amphibiens est composé des Crapauds commun (Bufo bufo) et calamite, des Grenouilles rousse (Rana temporaria) et verte (Pelophylax esculentus) et les Tritons ponctué (Lissotriton vulgaris) et crêté (Triturus cristatus). Par ailleurs, l’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans) et le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) ont déjà été notés.
Quelques couples de Grands Gravelots (Charadrius hiaticula) nichent sur la plage du phare de Walde (Pas-de-Calais) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
La plage du phare de Walde, une construction métallique sur pieux de 18 mètres de haut datant de 1859 qui marque la limite de la mer du Nord et la Manche et qui n’est plus utilisée depuis 2001, constitue un reposoir pour des dizaines de Phoques veaux-marins (Phoca vitulina) et gris (Halichoerus grypus), parfois dérangés par les activités humaines (promeneurs, sulkies, chars à cerf-volant, et même passage à faible altitude des avions de l’aérodrome de Marck tout proche).
L’immense plage sauvage des Hemmes de Marck
Au nord des dunes du Fort-Vert s’étend l’immense plage sauvage de la Huchette aux Hemmes (un nom local désignant les polders) de Marck, qui est très appréciée des amateurs de char à voile. Elle est bordée de vastes étendues de prés salés ponctués de mares circulaires creusées pour la chasse.
On y trouve une végétation halophile typique, comme l’Aster maritime (Tripolium pannonicum) et la Lavande de mer (Limoniastrum monopetalum), dont les floraisons de couleur violette égaient le site à la fin de l’été et en automne, mais aussi l’Obione pédonculée (Halimione pedunculata), une plante rarissime en France.
Les Ruppies maritime (Ruppia maritima) et piralée (R. cirrhosa) abondent certaines années dans les mares de chasse alimentées par les entrées d’eau de mer.
Ce site héberge également l’une des plus importantes populations régionales du Statice occidental (Limonium binervosum).
Accès et points d’observation
Carte des environs du Fort-Vert (Pas-de-Calais) et bon sites d’observation (les numéros sont ceux repris dans le texte ci-contre). |
Depuis Calais à l’est, prendre la D 119 (route de Gravelines) en direction du chemin des Dunes. Continuer sur le chemin des Dunes et se garer sur l’aire de stationnement du site du Fort-Vert.
(1) Rejoindre d’abord l’observatoire de la Lande pour observer les oiseaux sur la zone humide récemment créée suite au démantèlement de la « jungle » de Calais.
(2) Prendre ensuite la passerelle en bois en direction de la batterie Oldenbourg, qui offre un bon point de vue sur les dunes recouvertes d’une végétation arbustive dense.
(3) Suivre l’un des sentiers vers le plage du phare de Walde, qui accueille des reposoirs des Phoques veaux-marins et gris, de laridés et parfois de limicoles. Le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula) et le Gravelot à collier interrompu (C. alexandrinus) nichent sur le haut de la plage (panneaux d’information).
(4) Revenir dans l’aire de stationnement où vous avez laissé votre véhicule et suivre à pied les sentiers de l’ENS du Fort-Vert qui parcourent les prairies, boisements et zones humides de cette vaste zone naturelle.
(5) Rejoindre ensuite le secteur de la station de baguage du Fort-Vert, située au coeur de la dune Noyon, près du hameau du Fort-Vert (voir sa localisation sur Google Maps).
(6) Reprendre votre véhicule pour atteindre le village des Hemmes de Marck. Prendre l’avenue de la Mer et se garer sur l’aire de stationnement à son extrémité. Suivre ensuite l’un des nombreux sentiers de la plage de la Huchette qui parcourent les prés salés, en évitant de déranger les oiseaux.
Les oiseaux durant la période de nidification
Le Vanneau huppé (Vanellus vanellus) niche dans les prairies arrière-dunaires du Fort-Vert (Pas-de-Calais) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Plus de 190 espèces d’oiseaux ont été recensées dans l’Espace Naturel Sensible du Fort-Vert, dont plus d’une vingtaine sont nicheuses. La nouvelle zone humide du site de La Lande accueille ainsi le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) (trois à quatre couples), le Canard souchet (Spatula clypeata) et le Fuligule milouin (Aythya ferina).
Quelques couples de Grands Gravelots et de Gravelots à collier interrompu nichent sur le haut de la plage du phare de Walde.
Une colonie d’Hirondelles de rivage est installée dans le talus créé à leur intention : en 2023, une trentaine de nids étaient occupés.
Durant la période de nidification, les prairies arrière-dunaires sont le domaine du Vanneau huppé (Vanellus vanellus), de l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), de l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus), du Petit Gravelot (Charadrius dubius) et de l’Échasse blanche (Himantopus himantopus).
La prairie rase qui a succédé au centre aéré Jules Ferry permet la reproduction du Vanneau huppé, du Tarier pâtre (Saxicola rubicola) et du Pipit farlouse (Anthus pratensis).
La Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) se reproduit aussi dans les pâtures humides à l’arrière des dunes, tandis que le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) recherche les petites phragmitaies au bord des étangs.
Les dunes boisées accueillent un cortège varié de passereaux nicheurs incluant le Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina), le Verdier d’Europe (Chloris chloris), les Fauvettes des jardins (Sylvia borin), à tête noire (S. atricapilla), grisette (Curruca communis) et babillarde (C. curruca) et les Pouillots véloce (Phylloscopus collybita) et fitis (P. trochilus).
Le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), l’Épervier d’Europe (Accipiter nisus), la Bondrée apivore (Pernis apivorus) et probablement la Buse variable (Buteo buteo) se reproduisent sur le site.
Durant les migrations : la création d’une station de baguage
Vue du lieu de baguage du Fort-Vert, situé dans la dune Noyon (Pas-de-Calais) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Durant les migrations, et notamment en automne, plusieurs espèces de limicoles stationnent dans la petite zone humide créée après le démantèlement de la « jungle » de Calais, les plus régulières étant la Bécassine des marais (Gallinago gallinago) (une trentaine d’oiseaux par an), le Vanneau huppé (une quinzaine par an), le Courlis cendré (Numenius arquata) (une dizaine par an) et la Bécasse des bois (Scolopax rusticola) (une dizaine par an). D’autres, moins communes, ont déjà été notées, comme les Bécasseaux maubèche (Calidrus canutus) et sanderling (C. alba), la Bécassine sourde (Lymnocryptes minimus), le Courlis corlieu (Numenius phaeopus), et l’Échasse blanche.
Des groupes d’Anatidés sont également observés lors des passages, les plus fréquents étant les Canards colvert (Anas platyrhynchos) (une cinquantaine d’oiseaux par an) et souchet, la Sarcelle d’hiver (Anas crecca) (une trentaine par an) et le Cygne tuberculé (Cygnus olor) (une quarantaine par an).
Le Hibou des marais (Asio flammeus) est à rechercher en automne lorsqu’il chasse dans les dunes, par exemple depuis le point d’observation de la batterie Oldenbourg.
Plusieurs espèces de goélands, de mouettes et de sternes stationnent par ailleurs sur la plage du phare de Walde et dans les zones humides du Fort-Vert.
Des oiseaux marins, comme le Fou de Bassan (Morus bassanus), la Mouette tridactyle (Rissa tridactyla), des labbes ou des alcidés longent la côte à partir de la fin de l’été.
Du fait de sa situation géographique le long d’une importante voie de migration sur le littoral de la mer du Nord, l’Espace Naturel Sensible du Fort-Vert est connu pour ses passages importants de passereaux qui font une halte dans les zones buissonneuses et les boisements.
Pic vert (Picus viridis) juvénile capturé et mesuré dans la station de baguage du Fort-Vert (Pas-de-Calais) (cliquez sur la photo pour l’agrandir). |
Une station de baguage gérée par la Syndicat mixte Eden 62 a été créée en 2011 au cœur de la dune Noyon, acquise en 2009 par le Conservatoire du Littoral et située près du hameau du Fort-Vert. Il s’agit d’un secteur de dunes boisées et arbustives d’environ 200 hectares. En mars et en avril, les bagueurs suivent un protocole adapté à la migration prénuptiale, puis l’activité se poursuit de mai à juillet selon le protocole STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), et s’achève en automne (entre la fin août et la mi-novembre) avec le programme SEJOUR.
La station est ouverte au public sur réservation sur le blog station-baguage-fortvert.blogspot.com.
Le nombre de prises varie en fonction des programmes, et depuis l’ouverture de la station, 106 000 oiseaux ont été capturés (baguages, reprises et contrôles), les espèces les plus nombreuses étant la Fauvette à tête noire, le Merle noire (Turdus merula), l’Accenteur mouchet (Prunella modularis) et le Rougegorge familier (Erithacus rubecula).
Outre les espèces régulières, des oiseaux peu communs, ou même très rares, ont déjà été capturés (parfois à plusieurs reprises pour certains), essentiellement entre août et novembre, comme la Fauvette épervière (Curruca nisoria), les Pouillots à grands sourcils (Phylloscopus inornatus), brun (P. fuscatus), de Pallas (P. proregulus), boréal (P. borealis) et oriental (P. orientalis), le Rossignol progné (Luscinia luscinia), le Roselin cramoisi (Carpodacus erythrinus), la Rousserolle des buissons (Acrocephalus palustris) ou le Bruant nain (Emberiza pusilla).
Ces résultats indiquent qu’une promenade automnale dans les dunes et boisements du Fort-Vert peut être très intéressante.
Observer les oiseaux en hiver : des passereaux nordiques sur la plage des Hemmes de Marck
En hiver, de grands groupes de Laridés se rassemblent sur la plage du phare de Walde, et des limicoles et des anatidés sont à rechercher dans la zone humide de La Lande. À cette période de l’année, la plage des Hemmes de Marck est réputée pour l’observation des passereaux nordiques, dont les effectifs varient toutefois d’une année sur l’autre : Plectrophanes des neiges (Plectrophenax nivalis) et lapon (P. lapponicus), Alouette haussecol (Eremophila alpestris) et Linotte à bec jaune (Linaria flavirostris).
D’autres bons sites d’observation sur le littoral des Hauts-de-France
Un peu plus à l’est, la réserve naturelle du Platier d’Oye est l’un des meilleurs sites du littoral des Hauts-de-France pour l’observation des oiseaux toute l’année, avec plus de 235 espèces recensées, dont de nombreuses raretés. Par exemple, en 2023 les Chevaliers à pattes jaunes (Tringa flavipes) et bargette (Xenus cinereus), les Bécasseaux rousset (Calidris subruficollis) et tacheté (C. melanotos) ou le Faucon kobez (Falco vespertinus) y ont été notés.
À proximité, la plage du Casino à Oye-Plage, et celle voisine de Grand-Fort-Philippe (Nord), font partie des meilleurs sites de France pour l’observation en hiver des Plectrophanes des neiges et lapon, de l’Alouette haussecol et de la Linotte à bec jaune.
Le bassin des Chasses et le port de Calais sont intéressants en hiver pour l’observation des Laridés, dont parfois des espèces peu communes comme les Goélands bourgmestre (Larus hyperboreus) et à ailes blanches (L. glaucoides) (lire Cinq bons secteurs pour observer les oiseaux dans le Calaisis).
Plus au sud, le cap Blanc-Nez accueille des colonies d’oiseaux marins (lire Le cap Blanc-Nez : falaises, pelouses calcicoles et oiseaux).
Le cap Gris-Nez est l’un des meilleurs sites de France pour l’observation des oiseaux marins, et les petits bois à l’arrière sont réputés pour la recherche des passereaux rares en automne (lire Rencontre en décembre 2022 avec le Pouillot de Hume dans le bois d’Haringzelles, un lieu chargé d’histoire).
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Compléments
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À lire sur le web
- Le site web du Syndicat mixte EDEN 62 : eden62.fr
- Le site web des Espaces Départementaux Naturels du Pas-de-Calais : www.eden62.fr
- Le site web du parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale : www.parc-opale.fr
- Le blog de la station de baguage du Fort-Vert : station-baguage-fortvert.blogspot.com
Ouvrages recommandés
- Nord-Pas-de-Calais Côte d’Opale (2023) de Christophe Lépine
- Les oiseaux nicheurs du Nord et du Pas-de-Calais du GON (Sous la direction de), José Godin (Préface), Christian Boutrouille (Préface)
- Balades nature en Pas-de-Calais: Les plus beaux sites naturels de David Melbeck (Auteur), Jean Chevallier (Illustrations)
Sources
- Collectif du Réseau National Phoques (2021). Recensement des colonies et reposoirs de phoques en France en 2019. www.milieumarinfrance.fr
- Europe 1 (2018). L’ancienne « Jungle » de Calais officiellement réhabilitée en site naturel. Date : 09/06. www.europe1.fr
- Conservatoire du Littoral (2017). Renaturation de la lande de Calais. Date : 10/07. www.conservatoire-du-littoral.fr
- Quentin Dupriez (2013). Où observer les passereaux sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais ? Ornithos. Volume : 20. Numéro : 5. Pages 25–266. www.lpo.fr
- INPN (2014). Platier d’Oye et Plage du Fort Vert (Identifiant national : 31000728). inpn.mnhn.fr
- EDEN 62. Fort Vert. eden62.fr
- Le blog de la station de baguage du Fort-Vert. Liste d’oiseaux. station-baguage-fortvert.blogspot.com
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