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Observer les oiseaux dans les communaux de Lairoux et de Curzon (Vendée), l’un des plus vastes ensembles de prairies inondables du Marais poitevin

La fin de l'hiver et le printemps sont les meilleures périodes pour observer de nombreux canards et limicoles stationnant dans ces prairies alors inondées et couvrant plus de 500 hectares.
24/01/2024 | Validé par le comité de lecture

Introduction

Le Marais poitevin, situé à cheval sur les départements de Vendée, des Deux-Sèvres et de Charente-Maritime et en grande partie inclus dans un parc naturel régional, est l’une des plus grandes zones humides de France. Il est composé de vasières et de prés salés en bordure de la baie de l’Aiguillon, et plus à l’intérieur des terres, de prairies inondées (le marais mouillé) en hiver et d’une zone protégée des crues par son élévation et/ou un réseau de levées et de digues (le marais desséché).
L’intérêt écologique du Marais poitevin a fortement diminué depuis une cinquantaine d’années : alors qu’il comprenait près de 60 000 hectares de prairies permanentes en 1973, ce chiffre est tombé à moins de 30 000 dans les années 2000, à cause l’intensification agricole (drainage, remembrement et développement des cultures des céréales et du maïs), de la crise de l’élevage, causant un abandon du pâturage et de la fauche et un manque d’entretien des canaux, et du réchauffement climatique, qui multiplie les épisodes de sécheresse, réduisant le débit des rivières et le niveau des nappes phréatiques. Le développement de la Jussie, une plante invasive originaire du continent américain et détectée en 2011, constitue une menace supplémentaire. Toutefois, il faut noter que depuis le début des années 2000, les surfaces enherbées ne diminuent plus, voire réaugmentent légèrement (26 829 hectares de prairies en 2004 et et 30 319 en 2022).
Les prairies humides jouent un rôle important pour le maintien de l’élevage traditionnel et de la biodiversité : elles accueillent en effet un intéressant cortège d’espèces animales et végétales parfois rares.
Les communaux de Lairoux et de Curzon, un ensemble remarquable de prés inondables gérés de façon collective et couvrant plus de 500 hectares, constituent un exemple bien conservé de cet habitat menacé. On y a recensé plus de cent espèces végétales, dont certaines remarquables comme la Renoncule à feuilles d’ophioglosse, des invertébrés spectaculaires comme la Rosalie des Alpes, et une avifaune nicheuse et migratrice d’une grande richesse : en hiver et surtout au début du printemps, des milliers de canards, d’oies et de limicoles y stationnent.
Grâce à Yves le Quellec, de l’association Les Rouches, créée en 1988 par un groupe d’habitants inquiets du devenir de ces deux communaux, nous vous proposons une présentation de l’un des plus importants blocs de prairies naturelles inondables du marais Poitevin.

Abstract

The Marais poitevin, located straddling the departments of Vendée, Deux-Sèvres and Charente-Maritime and largely included in a regional natural park, is one of the largest French wetlands. It is made up of mudflats and salt meadows on the edge of Aiguillon Bay, and further inland, flooded meadows (the wet marsh) in winter and an area protected from flooding by its elevation and /or a network of levees and dikes (the dried marsh).
The ecological interest of the Marais poitevin has declined sharply over the past fifty years: while it included nearly 60,000 hectares of permanent meadows in 1973, this figure fell to less than 30,000 in the 2000s, a decline due to agricultural intensification (drainage, consolidation and development of cereal and corn crops), the livestock crisis, causing an abandonment of grazing and mowing and a lack of maintenance of canals, and global warming, which increases episodes of drought, reducing the flow of rivers and the level of water tables. The development of an invasive plant native to the American continent constitutes an additional threat. However, it should be noted that since the beginning of the 2000s, grassy areas have no longer decreased, or even increased slightly (26,829 hectares of meadows in 2004 and 30,319 in 2022).
Wet meadows play an important role in maintaining traditional livestock farming and biodiversity: they are home to an interesting procession of sometimes rare animal and plant species.
The communes of Lairoux and Curzon, a remarkable group of flood-prone meadows managed collectively and covering more than 500 hectares, constitute a well-preserved example of this threatened habitat. More than a hundred plant species have been recorded there, including some remarkable ones, spectacular invertebrates, and a very rich breeding and migratory avifauna: in winter and especially at the beginning of spring, thousands of ducks, geese and waders station there.
Thanks to Yves le Quellec, from the Les Rouches association, created in 1988 by a group of residents worried about the future of these two municipalities, we offer you a presentation of one of the largest blocks of natural floodable meadows in the Marais poitevin.

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Sources

  • J. P. Guéret (2006). Plan de gestion du Communal de Lairoux 2006-2012. Parc interrégional du Marais Poitevin.
  • Emmanuel Joyeux (ONCFS) et Francis Meunier (LPO) (2006). Suivi des limicoles hivernants et migrateurs – rapport 2006 Observatoire du Patrimoine Naturel du Marais Poitevin. biodiversite.parc-marais-poitevin.fr
  • Sud Vendée Littoral Tourisme. Le communal de Lairoux. www.sudvendeelittoral.com

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