Une étude espagnole confirme que le gazon artificiel constitue une menace pour l’avifaune des parcs et des jardins

Les espaces verts urbains sont indispensables pour de nombreux oiseaux qui y trouvent leur nourriture, de l’eau et des sites de nidification. Les pelouses en particulier constituent des terrains de chasse pour les espèces insectivores et pour les rapaces qui y capturent des petits rongeurs. Toutefois, en raison des tontes trop fréquentes ou de l’usage de produits chimiques, elles ont tendance à être moins productives et attractives. Un autre problème encore plus grave menace ces étendues herbeuses : leur remplacement par du gazon synthétique, voire par du béton ou par un sol en caoutchouc. Des pelouses synthétiques sont en effet de plus en plus souvent mises en place dans les parcs, les jardins privés, les terrains de sport et les aires de jeu et même le long des pistes d’aéroport.
Dans les régions arides et semi-arides, les gestionnaires adoptent volontiers cette solution pour réduire les besoins en arrosage et les frais d’entretien. Pourtant, outre leur effet négatif sur la richesse des sols en supprimant les échanges gazeux et aqueux, les pelouses artificielles affectent l’avifaune urbaine en la privant de nourriture. Dans un article publié en 2022 dans la revue Conservation International, des biologistes ont voulu le vérifier en étudiant la diversité ornithologique de 45 parcs urbains de la Communauté valencienne (Espagne) avec ou sans pelouse synthétique.