La communication vocale entre les rapaces nocturnes est élaborée et permet à des individus éloignés de plusieurs kilomètres de rester en contact, d’attirer un partenaire sexuel et marquer les limites des territoires. On recense différents répertoires en fonction des objectifs. Certains cris sont utilisés pour communiquer entre individus conspécifiques, tandis que d’autres servent aux interactions avec les autres espèces.

La Chouette hulotte (Strix aluco) est une espèce rare dans les forêts de feuillues et mixtes dans la République russe de Mordovie, située dans la région de la Moyenne Volga, notamment depuis l’installation de la Chouette de l’Oural (S. uralensis), qui constitue une concurrente sérieuse pour la recherche de proies et qui peut même devenir une prédatrice (lire “Afflux” de Chouettes de l’Oural dans les zones urbaines de Slovaquie en 2017-2018).

La pose d’enregistreurs dans différents districts à partir de l’année 2009 et l’analyse des enregistrements par le logiciel Audacity ont permis d’identifier des co-vocalisations entre les deux espèces au mois d’avril, durant entre 21 et 22 heures, qui correspond au pic d’activité vocale annuel des deux espèces, à un moment où se déroule l’incubation. La Chouette hulotte était toujours la première à commencer à chanter, rejointe ensuite par la Chouette de l’Oural. Lorsque la première espèce devenait silencieuse, la seconde semblait la relancer.

Il est difficile d’interpréter le sens de ces interactions vocales, mais il est intéressant de noter que les interventions de la Chouette de l’Oural, plus puissante et dominante, entraînaient toujours l’arrêt du chant de la Chouette hulotte, qui évite ainsi peut-être de trop s’exposer à sa « dangereuse » voisine.

Ces deux espèces sont apparentées et de l’autre, et elles sont donc probablement capables de communiquer, au moins dans une certaine mesure. D’autres études seraient nécessaires pour en savoir plus. 

Chouette de l’Oural (Strix uralensis) chantant en Suède.
Source : Nordic Safari Sweden

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