Le Cabézon du Sira  (Capito fitzpatricki) mesure de 19,5 à 20 cm de long. Le mâle adulte a une couronne, la nuque, la poitrine et les flancs rouge cramoisi, la gorge, les sourcils, les sous-caudales et le croupion blancs, un masque, les ailes, la queue et les cuisses noirs. Le plumage de la femelle est très similaire. Le bec est robuste et grisâtre.

Il vit dans la canopée de la forêt nébuleuse au-dessus de 950 mètres d’altitude sur le versant oriental des Cerros del Sira (ou cordillère El Sira), dans le département d’Ucayali (Pérou). Cette espèce avait été observée pour la première fois le 8 octobre 2008 à 1 225 mètres d’altitude dans la vallée du río Tzipani au cours d’une expédition ornithologique, et huit individus avaient été collectés en novembre 2008 dans le secteur du río Shinipo, environ 19 km plus au nord.

Le Cabézon du Sira été décrit officiellement en 2012 (lire Description d’une nouvelle espèce au Pérou : le Cabézon du Sira), puis il a é été observé à quelques reprises jusqu’en octobre 2013. Depuis, aucune observation documentée n’est connue, que ce soit dans la littérature ou sur des plateformes en ligne. En juillet 2024, trois membres de l’association GECO Nature, ainsi que Jasmín Odar, membre de l’Instituto Peruano de Herpetología, ont décidé d’explorer la partie sud de la Cordillère El Sira, en visitant spécifiquement des zones qui n’avaient pas été visitées en 2008.

Situation des Cerros del Sira (Pérou)

Situation des Cerros del Sira (Pérou).
Carte : Ornithomedia.com

Après dix jours sur le terrain, qui ont débuté par l’observation de nombreuses espèces rares ou jamais répertoriées dans la cordillère, comme le Râle concolore (Amaurolimnas concolor), l’Anabate à bec retroussé (Syndactyla ucayalae), le Microtyran noir et blanc (Poecilotriccus capitalis), le Tyranneau à lunettes (Pogonotriccus orbitalis), le Cotinga chevalier (Pipreola frontalis), le Piauhau à queue grise (Snowornis subalaris) et le Troglodyte bambla (Microcerculus bambla), l’équipe a décidé de changer de site d’étude. Le premier jour sur ce dernier, Fabrice Schmitt a entendu puis observé trois Cabézons du Sira à une altitude de 1 750 mètres, soit bien au-dessus du point le plus élevé connu à ce jour pour cette espèce. Grâce à une utilisation prudente de la repasse (lire La repasse et les oiseaux : utilisation, avantages, risques et conseils), cinq individus ont finalement été observés au total, et Jasmín Odar a pu prendre quelques photos. En quelques heures, ils ont également enregistré d’autres espèces intéressantes, comme le Calliste de Phillips (Stilpnia phillipsi), la Grallaire à dos uni (Grallaria haplonota) et le Tangara carmin (Calochaetes coccineus).

Après cette première journée productive, les ornithologues ont décidé de partir pour ne pas dépasser le « seuil de tolérance » de la communauté indigène Asheninka, très méfiante envers les étrangers. L’endroit exact de la redécouverte du Cabézon du Sira a été tenu secret pendant plusieurs mois, mais au cours du premier semestre 2025, un groupe de l’association péruvienne Corbidi doit se rendre sur place pour poursuivre les discussions avec la communauté locale afin de tenter d’organiser des visites guidées. En attendant, toute excursion individuelle est déconseillée.

Après la redécouverte du Cabézon du Sira, Fabrice Schmitt a suivi le sentier qui avait été emprunté par les ornithologues Weske et Terborgh à la fin des années 1960, et il a observé et enregistré les 4 et 5 août 2024 deux Grives du Pérou (Cichlopsis peruviana), un passereau qui n’avait pas été noté depuis octobre 2013, ainsi que d’autres espèces rares, comme le Lanisome de Buckley (Laniisoma buckleyi) et le Hocco de Koepcke (Pauxi koepckeae) (lire Les premières photos connues du Hocco cornu de Koepcke).

Vidéo de la présentation de la réserve communale El Sira, dans la Cordillère El Sira (Pérou). 
Source : ReservaComunalElSira

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