La Chouette à lunettes (Pulsatrix perspicillata) mesure de 43 à 46 cm de long et a une envergure comprise entre 76 et 91 cm. Elle doit son nom à sa tache blanche en forme de X visible sur son disque facial. Le plumage inférieur est orange à roux, tandis que la tête, le cou, les ailes et le dessus sont brun sombre. Les deux sexes ont le même plumage, mais la femelle est plus grande que le mâle (lire Pourquoi les femelles de rapaces sont-elles généralement plus grandes que les mâles ?). Le juvénile est blanchâtre, avec les ailes et des lunettes brunes. Le chant territorial du mâle est une suite de notes gutturales ascendantes qui deviennent plus faibles et plus basses vers la fin : « pokpok -bogbogbogbobobo ».

Elle vit dans les forêts humides et denses, les savanes, les bois ouverts et les plantations du Mexique au nord de l’Argentine et au Paraguay. Six sous-espèces sont reconnues, qui diffèrent par la couleur plus ou moins sombre de leur couronne, de leur cou et de leur nuque et par leurs marques faciales plus ou moins contrastées. Deux d’entre elles sont recensées au Brésil : P. p. perspicillata, qui est présente dans une grande partie du pays, et P. p. pulsatrix, qui ne vit que dans la partie méridionale de la forêt atlantique.

Cette dernière sous-espèce n’a été vue la dernière fois de façon certaine qu’en 1974 et est considérée comme étant en danger critique d’extinction. Dans un article publié en 2024 dans la revue Ornithology Research, Luiz Pedreira Gonzaga et Luis Felipe Peixoto ont présenté deux preuves de sa persistance après près de 50 ans sans données : en décembre 2022, un oiseau mort a en effet été trouvé sur une route et un individu a été photographié et enregistré sur la côte nord de l’État de São Paulo. Il s’agit de la première photographie de ce taxon dans la nature et du troisième enregistrement de son chant.

Cette sous-espèce diffère des autres par ses marques faciales blanches moins contrastées et par sa couronne, sa nuque et sa bande pectorale de la même couleur que le dos et la queue. En outre, son chant se reconnaît à son rythme globalement plus lent, avec un plus grand intervalle entre les syllabes et une fréquence dominante légèrement croissante vers la fin. Ces différences acoustiques, documentées ici pour la première fois, concordent au moins partiellement avec celles précédemment utilisées pour considérer P. p. pulsatrix comme un taxon distinct, ce qui a été écarté dans une révision plus récente du genre. 

Les auteurs de l’article estiment donc que son statut taxonomique devrait faire l’objet d’études plus poussées. Ils précisent par ailleurs que la sous-espèce nominale été récemment observée dans des localités de présence historique de P. p. pulsatrix, suggérant une expansion de la première au détriment de la seconde.

Chouettes à lunettes (Pulsatrix perspicillata) de la sous-espèce nominale près d’Areia, dans l’État de Paraíba (Brésil), en août 2017. 
Source : Rafael Lima

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