L’Ara de Spix (Cyanopsitta spixii) est un perroquet mesurant 55 à 60 cm de long, incluant sa longue queue. Sa tête est gris clair teinté de bleu, son  corps est entièrement bleu, avec une nuance verdâtre sur la poitrine et le ventre. Son bec est noirâtre et une zone de peau nue bleue clair est visibles autour de ses yeux. Le juvénile ressemble à l’adulte, mais son plumage est plus terne et une ligne blanche est visible sur son bec.

Il a été rendu célèbre par le film d’animation américain « Rio » sorti en 2011 (lire Quelques remarques à propos du film “Rio”). 

Ara de Spix (Cyanopsitta spixii) et son aire de distribution historique estimée

Ara de Spix (Cyanopsitta spixii) et son aire de distribution historique estimée.
Carte : Ornithomedia.com d’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature

C’est un oiseau emblématique de la caatinga, un écosystème tropical semi-aride composé de forêts épineuses, de cactus et de prairies sèches s’étendant sur plus de 800 000 km² dans le nord-est du Brésil. Son avifaune a été moins étudiée que celles de l’Amazonie et de la forêt atlantique, et pourtant elle accueille 442 espèces, dont 13 sont endémiques ou quasi-endémiques (lire Description d’une nouvelle espèce de passereau du genre Sakesphoroides vivant au nord du fleuve São Francisco).

Il se nourrit principalement de graines, et notamment du Pin du Paranà (Araucaria angustifolia) et du Cnidoscole à feuilles de chêne (Cnidoscolus quercifolius), deux essences originaires d’Argentine et introduites au Brésil.  

Bien que totalement protégé par la législation brésilienne depuis 1967, l’Ara de Spix n’a été redécouvert dans la nature qu’en 1985, quand cinq oiseaux (dont deux couples) ont été localisés dans le nord de l’État de Bahia. En 1994, il a été classé “en danger critique d’extinction”, les principales causes de son déclin étant la disparition de son habitat, la chasse et les captures illégales. En septembre 2018, Birdlife International a annoncé qu’il était officiellement éteint à l’état sauvage, même si le dernier individu sauvage a été observé en 2000. 
 
Quelques dizaines individus (53 en 2000) vivaient toutefois encore en captivité dans des zoos et des collections privées, mais ce nombre n’augmentait pas, voire diminuait, à cause d’un manque de coordination au niveau international. En 2012, l’Instituto Chico Mendes de Conservação da Biodiversidade a lancé un plan national d’action afin d’augmenter la population captive, de protéger l’habitat et de promouvoir la réintroduction de l’espèce dans la nature. L’ACTP (Association for the Conservation of Threatened Parrots) a débuté la pratique de l’insémination artificielle en Allemagne et en 2015, plus de 100 aras étaient recensés en captivité au niveau mondial. Un centre d’élevage a été créé au Brésil en 2019 et le parc zoologique belge Pairi Daiza a alors également débuté un programme de reproduction. En 2020, la population captive comptait 180 individus, et elle est en croissance continue depuis. 

Le 3 mars 2020, 52 oiseaux ont été transférés de l’Allemagne au Brésil et placés dans des volières dans une zone protégée de 45 hectares située dans la municipalité de Curaçá, dans l’État de Bahia, restaurée depuis 2018 dans l’objectif d’une réintroduction (protection contre le pâturage et élimination des espèces végétales invasives). En 2022, vingt aras ont finalement été lâchés dans la nature avec le concours de la Fondation et du parc Pairi Daiza, de l’ACTP et du gouvernement brésilien. En octobre 2023, les deux premiers jeunes (voir une photographie) sont nés dans la caatinga, soit 25 ans après la disparition officielle de l’espèce dans la nature. Cette nouvelle constitue une étape essentielle pour la conservation de l’espèce.

Vidéo sur la réintroduction dans la nature en 2022 de vingt Aras de Spix (Cyanopsitta spixii) dans la municipalité de Curaçá, dans l’État de Bahia (Brésil).
Source : Planeta Aves

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