Le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un petit rapace (envergure de 65 à 82 cm) répandu en Europe. Il a des ailes étroites et une longue queue. Le dos et le dessus des ailes sont bruns, le bout des ailes est noirâtre et le dessous est ocre tacheté de noir. Le mâle a la tête, la nuque et les côtés du cou gris bleuté, des moustaches noires et le croupion et la queue gris avec une extrémité noire, tandis que la femelle, qui est plus grande, a la tête et la nuque châtain clair rayées de brun foncé, des moustaches sombres moins nettes, le dos et le dessus des ailes tachetés de noir, et le croupion et la queue bruns finement barrés. L’immature ressemble beaucoup à la femelle, mais il est plus fortement barré dessus (lire Distinguer les Faucons crécerelle et crécerellette).

Jeunes Faucons crécerelles (Falco tinnunculus)

Jeunes Faucons crécerelles (Falco tinnunculus) prêts à quitter leur nichoir posé sur une maison dans les Pyrénées-Atlantiques (cliquer sur la photo pour l’agrandir). 
Photographie : François Bres

Le Faucon crécerelle est répandu en Europe, où il vit dans une grande variété d’habitats, y compris dans les zones urbaines. Il niche dans des cavités sur les parois rocheuses ou des bâtiments, parfois des endroits inattendus (lire Le Faucon crécerelle peut nicher dans une jardinière sur un balcon), et il utilise aussi des nichoirs adaptés (lire Conseils pour favoriser la nidification du Faucon crécerelle sur une maison). Il chasse principalement les micromammifères (rongeurs, musaraignes, chauves-souris), mais aussi les oiseaux, les reptiles, les amphibiens et les invertébrés. Il est bien présent à Paris : la Ligue pour la Protection des Oiseaux d’Île-de-France, avait recensé au moins 20 couples en 1989 dans la capitale et 33 en 1999, mais moins de 30 actuellement. La densité des Faucons crécerelles dans les grandes villes européennes est généralement comprise entre 23 et 55 couples pour 100 km², mais elle atteint 60 à 96 couples à Vienne (Autriche) : la superficie de Paris étant de 105 km², il reste donc encore en théorie des territoires disponibles à occuper. 

L’ornithologue Z. Gerbe avait noté sa nidification sur la cathédrale Notre-Dame de Paris dès 1840 : en effet, le monument leur fournit un abri sécurisant, des postes d’observation inviolables, comme les gargouilles, et des cavités suffisamment grandes pour nicher. Ils utilisaient en particulier les trous de boulin, des ouvertures de 20 cm de haut et de large et d’une profondeur de 50 à 60 cm placées dans les murs et supportant les traverses des échafaudages utilisées lors de la construction de la bâtisse puis de son entretien. Entre 1986 et 2012, les nids avaient principalement été trouvés sur les transepts nord et sud, mais aussi sur le chœur, les côtés de la nef et la tour sud. Certaines années (1986, 1987, 1988 et 1989), trois voire quatre nichées avaient été comptées.

Sur le monument religieux, durant la saison de nidification, ils entraient principalement en concurrence avec les Pigeons bisets (Columba livia) pour occuper les cavités de la cathédrale, le nombre de couples de Pigeons colombins (Columba oenas), de Martinets noirs (Apus apus), de Moineaux domestiques (Passer domesticus) et d’Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) ayant diminué ces dernières années, et notamment après l’installation des échafaudages utilisés pour la rénovation de la flèche.  Le Choucas des tours (Coloeus monedula) ne niche plus depuis plusieurs années. Outre le Faucon crécerelle et les autres oiseaux cités plus haut, d’autres espèces ont déjà été notées sur la cathédrale, comme le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), qui a été vu et photographié posé sur la flèche en 2017 (lire Les monuments religieux de France où l’on peut observer le Faucon pèlerin), ou le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), qui avait été observé en 1963 (lire Le Tichodrome échelette, un « amateur » du patrimoine culturel français).

Incendie de Notre-Dame de Paris

La cathédrale Notre-Dame de Paris pendant l’incendie du 15 avril 2019 (cliquer sur la photo pour l’agrandir). 
Photographie : GodefroyParis / Wikimedia Commons

En 2019, avant l’incendie du 15 avril qui a détruit le toit, la charpente et la flèche de Notre-Dame de Paris, le couple alors présent s’apprêtait à nicher, et leur nid avait été probablement aperçu sur la façade est du transept nord. La LPO Île-de-France avait indiqué que la femelle avait été revue le matin du 18 avril, devant la  cavité où elle avait prévu de pondre, et le 19 avril, le mâle l’avait rejoint. La semaine précédent l’incendie, les deux oiseaux avaient abandonné leur nichoir situé dans un trou du transept sur la façade Est du bâtiment, au début de la période de reproduction (lire L’incendie de Notre-Dame de Paris et les Faucons crécerelles).

Le 5 décembre 2024, sur son site web, la LPO Île-de-France a indiqué qu’en 2022, soit trois ans plus tard, un couple (le même ?) avait pu se reproduire dans un pinacle derrière la tour Nord, mais qu’en revanche, la nidification avait échoué en 2023. Aucune information n’a été donnée pour 2024.

Depuis 2022, la LPO accompagne l’Établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris dans une démarche visant à intégrer la biodiversité dans les travaux de restauration. Dans le cadre de ce partenariat, des visites techniques ont permis d’identifier et d’évaluer les emplacements potentiels pour l’accueil des nids et de proposer des mesures d’amélioration. Les compagnons et les entreprises du chantier ont été (ou vont être) formés à repérer et à préserver la faune, tandis que les naturalistes de l’association effectuent un inventaire régulier des espèces présentes. La mairie de Paris a émis le souhait que les squares entourant Notre-Dame rejoignent les Refuges LPO.

Une vidéo de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) sur les Faucons crécerelles (Falco tinnunculus) de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Source : INA Paris Vintage

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