Brèves
L’arrivée des rats sur les îles Ogasawara (Japon) semble avoir « profité » à une sous-espèce endémique de la Buse du Japon
La Buse du Japon ou d’Orient (Buteo japonicus) est un rapace de taille moyenne au dessus brun, avec la tête et la poitrine plus claires et les flancs et le bas-ventre tachetés de brun foncé. En vol, le dessous des ailes est pâle avec les extrémités sombres et des taches sombres proéminentes sur les poignets. Le mâle et la femelle ont des plumages similaires.
Elle vit dans des espaces arborés plus ou moins densément boisés et elle chasse principalement les rongeurs, mais aussi les reptiles, les amphibiens et les insectes dans les prairies et les cultures.
Elle niche en Sibérie (Russie), en Mongolie, en Chine, dans la péninsule de Corée et au Japon, et les populations les plus nordiques hivernent en Asie de l’Est et du Sud-Est. Il ressemble à la buse des steppes. Trois à quatre sous-espèces (selon les auteurs) sont reconnues :
- B. j. japonicus qui se reproduit au Japon et hiverne du sud de l’archipel nippon au sud-est de la Chine et à Taiwan.
- B. j. burmanicus qui se reproduit en Sibérie, en Mongolie, dans le nord de la Chine et en Corée du Nord et qui hiverne en Asie du Sud-Est.
- B. j. oshiroi qui niche sur les îles Daito (Japon).
- B. j. toyoshimai qui se reproduit sur îles Izu et Ogasawara ou Bonin (Japon).
Situation des îles Ogasawara (ou Bonin) (Japon). |
L’avifaune des îles Ogasawara est remarquable et compte plusieurs espèces endémiques ou sub-endémiques (lire La sous-espèce du Verdier de Chine vivant sur les îles d’Ogasawara devrait être considérée comme une espèce distincte), mais depuis l’arrivée des humains sur l’archipel au début du XIXe siècle, plusieurs d’entre elles ont disparu, en raison notamment de l’introduction d’espèces non indigènes. En particulier, sur l’île d’Hahajima, les colonies d’oiseaux marins ont été dévastées.
Toutefois, la présence des rats semble avoir profité à la sous-espèce toyoshimai de la Buse du Japon. Sur une période de dix ans, plusieurs aires ont été filmées dans trois sites afin d’identifier les proies apportées aux jeunes par les adultes, et on a constaté que les rongeurs introduits représentaient de 71 à 91 % du régime alimentaire des poussins, suivis par l’Anole vert (Anolis carolinensis), un reptile également introduit, avec de 6 à 21 % des proies, et enfin les oiseaux, avec de 1 à 6 % du total.
Sur l’un des sites étudiés, les biologistes ont noté une corrélation positive significative entre le nombre de rats livrés pendant la période de nidification et le niveau des précipitations pendant la période de reproduction, ce qui semble signifier que ces rongeurs constituent des proies essentielles pour cette sous-espèce endémique, y compris quand les conditions météorologiques ne sont pas optimales pour la chasse.
Cette étude montre que si l’introduction d’espèces exotiques est globalement néfaste pour les oiseaux endémiques, certains d’entre eux peuvent tout de même en « profiter » (lire Le Faucon ou Crécerelle de Maurice semble profiter de la prolifération d’une plante invasive, l’Arbre du voyageur).
Buse du Japon (Buteo japonicus) de la sous-espèce toyoshimai sur les îles Ogasawara (ou Bonin) (Japon) le 29 décembre 2019.
Source : Awaysartzone
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Compléments
Ouvrages recommandés
- Birds of East Asia (Helm Field Guides) de Mark Brazil (janvier 2009)
- Endemic Birds of Japan de Frederic P. Miller, Agnes F. Vandome et John McBrewster (2010)
- Japan North & Hokkaido Travel Map (1 : 850 000) (janvier 2011)
- Photographic Guide to the Birds of Japan and North-East Asia de Tadao Shimba (Broché – 1 février 2008)
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