Le Milan noir (Milvus migrans) est un rapace répandu, de taille moyenne (envergure : 135 à 155 cm), à la queue en forme de » V » et au plumage brun foncé, avec une zone pâle à la base des rémiges primaires visible sous l’aile. Il niche dans des habitats variés, souvent près de l’eau, et construit son aire dans un arbres ou un grand arbuste. Il est bien adapté aux activités humaines : il peut vivre dans des zones urbaines (lire Urbanisation et agressivité des oiseaux : les Milans noirs japonais) et chercher sa nourriture le long des routes ou dans des décharges. Les populations des zones tempérées ou froids sont migratrices, tandis que celles des régions tropicales sont sédentaires.

Son aire de nidification est très vaste, allant de l’ouest de l’Europe et du nord-ouest de l’Afrique à la Chine et au Japon, et du Moyen-Orient à l’Australie, en passant par l’Inde et le Sud-est asiatique. Plusieurs sous-espèces sont reconnues, dont la sous-espèce nominale M. m. migrans qui niche dans l’ouest du Paléarctique (lire Qu’est-ce que le Paléarctique occidental ?), y compris en France, et le Milan brun (M. m. lineatus), qui occupe l’est de cette aire biogéographique, de la Sibérie au Japon et à l’Inde, qui est en expansion vers l’Ouest (lire ).

Situation de Beit She'an (Israël)

Situation de Beit She’an (Israël).
Carte : Ornithomedia.com 

La sous-espèce nominale hiverne principalement en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient, ainsi que plus modestement en Afrique du Nord et dans le sud de l’Europe, où le nombre d’observations d’individus appartenant à la sous-espèce orientale M. m. lineatus est par ailleurs en augmentation.

En Israël, le Milan noir est un nicheur peu commun, mais est un hivernant abondant. C’est le rapace le plus commun dans le pays durant la mauvaise saison, avec des effectifs en progression depuis les années 1980 et qui sont principalement concentrés dans les plaines du nord du pays, notamment d’Acre, de Jezreel et du Jourdain. Les zones humides et les cultures de cette dernière sont attractives pour de nombreuses espèces d’oiseaux à cette période de l’année, comme le Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus), les Aigles criard (Clanga clanga) et impérial (Aquila heliaca), le Faucon émerillon (Falco columbarius), les Busards des roseaux (Circus aeruginosus), Saint-Martin (C. cyaneus) et pâle (C. macrourus) (rare), la Grue cendrée (Grus grus) et de nombreux Ardéidés, canards et limicoles (lire Hula Bird Festival 2012 : grues, aigles et compagnie).

En hiver, le Milan noir adopte un comportement très sociable et forme des troupes qui se rassemblent en dortoirs en fin de journée, principalement sur des grands arbres où ils se sentent en sécurité. Leur arrivée dans le dortoir final est précédée de rassemblements appelés pré-dortoirs (lire Les pré-dortoirs, dortoirs et post-dortoirs chez les oiseaux), qui servent essentiellement de points de convergence, mais qui pourraient avoir d’autres fonctions, comme :

  • faciliter les pré-regroupements et donc organiser les arrivées dans les dortoirs finaux, évitant ainsi les arrivées massives et simultanées.
  • Servir de repères et aider les oiseaux à rejoindre les dortoirs finaux au dernier moment, quand la lumière est la plus faible, réduisant ainsi la transmission d’informations aux prédateurs.
  • Faciliter les échanges d’informations sur les meilleurs zones d’alimentation, les sources de dangers, etc.

Sur  sa page X/Twitter, Yoav Perlman a publié le 29 novembre 2024 une spectaculaire photographie, présentée en haut de cet article, montrant des milliers de Milans noirs posés sur une longue rampe d’irrigation dans la vallée de Beit She’an, montrant la capacité de cette espèce à s’adapter aux structures humaines. 

Dortoir hivernal de Milans noirs (Milvus migrans) en Israël en décembre 2015.
Source : BirdFamilies OfTheWorld

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