Brèves
Les Hiboux des marais forment parfois des dortoirs dans les plantations de sapins de Noël
Le Hibou des marais (Asio flammeus) est un rapace nocturne de taille moyenne aux longues ailes (envergure de 90 à 105 cm). Son plumage est brun-jaunâtre finement tacheté et strié de noir dessus et sur la poitrine et blanchâtre dessous. L’extrémité des ailes est noir, et une « virgule » noire est également visible sur les couvertures sous-alaires. Le masque facial est blanc-beige et ses yeux jaunes sont cernés de noir. Il ne possède pas d’aigrettes, contrairement au Hibou moyen-duc (A. otus), qui autrement lui ressemble beaucoup (lire Le Hibou moyen-duc en ville : faute de campagnols, on mange des rats).
Il chasse plutôt la nuit, mais il est souvent actif durant la journée et au crépuscule, ce qui en fait une espèce relativement facile à observer.
Son aire de distribution est très vaste, couvrant une grande partie de l’Europe, de l’Asie et des Amériques, ainsi que les Caraïbes, les îles Galápagos et Hawaï. Onze sous-espèces sont reconnues.
Il niche dans des milieux ouverts variés, de la toundra aux steppes herbeuses en passant par les marais, les landes, les prairies, les dunes et les jeunes plantations forestières. Ses effectifs et ses sites de nidification peuvent varier d’une année sur l’autre en fonction des populations de micromammifères, qui forment l’essentiel de son régime alimentaire.
Plantation de conifères de Noël en Grande-Bretagne. |
En dehors de la période de reproduction, les Hiboux des marais nordiques migrent plus au sud. Les oiseaux migrateurs et sédentaires forment alors des dortoirs dans des secteurs tranquilles : friches, dunes, marais, prairies à la végétation haute ou jeunes peuplements d’arbres. Parmi ces dernières figurent les plantations de sapins de Noël. Une étude menée entre 2006 et 2013 sur des individus hivernants dans l’État de New York (États-Unis) équipés d’émetteurs satellite a en effet révélé que certains individus choisissaient exclusivement ces parcelles de conifères pour s’y reposer, restant posés ou sol ou perchés à une hauteur moyenne d’un mètre, généralement dans la partie de l’arbre exposée est/nord-est.
Les plantations de sapins de Noël ont en effet plusieurs avantages : elles offrent un refuge sûr, abrité des vents du fait de la densité des arbres et stable pendant une période relativement longue, étant donné qu’une parcelle n’est généralement coupée que tous les dix ans. D’ailleurs, lors des bonnes années à rongeurs, une plantation de sapins peut finalement devenir un site de nidification, comme cela a déjà été observé en Grande-Bretagne (entre autres).
Plusieurs études ont montré que les plantations de sapins et d’épicéas destinés à être coupés pour les festivités de fin d’année pouvaient être favorables, sous certaines conditions, à la nidification de plusieurs espèces d’oiseaux, comme le Pipit des arbres (Anthus trivialis), l’Alouette lulu (Lullula arborea), la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina), le Bruant jaune (Emberiza citrinella) et l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus) en Europe, ou la Paruline des prés (Setophaga discolor), la Bécasse d’Amérique (Scolopax minor), le Colin de Virginie (Colinus virginianus), cinq espèces de bruants, en particulier les Bruants vespéral (Pooecetes gramineus) et sauterelle (Ammodramus savannarum), le Passerin indigo (Passerina cyanea), le Tohi à flancs roux (Pipilo erythrophthalmus) et le Chardonneret jaune (Carduelis tristis) en Amérique du Nord (lire Concilier les plantations de sapins de Noël et la conservation des oiseaux).
Enfin, après son utilisation, un sapin de Noël coupé pourra être utilisé de différents façons pour aider l’avifaune, que ce soit dans votre jardin (lire Quelques idées pour recycler son sapin de Noël après les fêtes pour aider les oiseaux) ou dans les milieux naturels (lire Des sapins de Noël utilisés pour créer des sites de nidification pour les oiseaux sur l’île Poplar dans le Maryland).
Hibou des marais (Asio flammeus) dans son dortoir à Newquay, dans les Cornouailles (Grande-Bretagne), le 4 février 2019.
Source : Ian Boreham
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Compléments
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Source
Marcel A. Gahbauer, Travis L. Booms, Paul G. Novak, Mathew D. Schlesinger, Lisa Takats-Priestley et Kristen L. Keyes (2021). Movements and habitat selection of Short-eared Owls (Asio flammeus) in North America. AIRO. Volume : 29. static1.squarespace.com
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