Le Nésospize de Wilkins (Nesospiza wilkinsi) est un passereau de 20 à 22 cm de long au bec large et épais. Le mâle adulte a un plumage globalement vert olive, à l’exception du menton, des sourcils, de la gorge, du haut de la poitrine et de l’espace sous-mustacien jaune vif. La femelle est légèrement plus petite et son plumage est plus terne et davantage strié. Le juvénile et l’immature ressemblent à la femelle, mais ils sont plutôt brun chamoisé et encore plus fortement striés.

Le chant du mâle est un « whut-prreu whut-prreu », alors que la femelle émet des sifflements doux et plaintifs. Les cris de contact sont des « chip », qui sont aussi émis en cas de danger, par exemple lorsque le Labbe antarctique (Stercorarius antarcticus) survole son territoire.

Il niche dans les zones arborées et arbustives dominées par Phylica arborea, dont il mange les fruits et les graines. Il consomme aussi des invertébrés au milieu des touffes de Spartina arundinaceae.

Situation de l'île Nightingale, qui fait partie de l’archipel Tristan da Cunha (Grande-Bretagne)

Situation de l’île Nightingale, qui fait partie de l’archipel Tristan da Cunha (Grande-Bretagne).
Carte : ornithomedia.com

Il est endémique de l’île Nightingale, qui fait partie de l’archipel Tristan da Cunha (Grande-Bretagne), situé dans l’Atlantique Sud. Il est considéré comme étant en danger critique d’extinction : sa population était estimée en 2013 à 250 individus et à environ 100 couples, mais des comptages effectués en septembre 2020 n’avaient permis de recenser que 20 couples. Il resterait en fait actuellement de 60 à 90 couples selon une nouvelle étude menée en février 2024.

Cette espèce est fortement menacée par la perte de son habitat, dont près de 80 % de la surface ont été détruits lors de deux tempêtes majeures en 2019. En outre, les peuplements restants de Phylica arborea sont infestés par les cochenilles invasives Hemiberlesia rapax et Coccus hesperidum et la moisissure associée Seiridium phylicae. Dans les forêts fortement infestées de l’île Inaccessible, qui fait également partie de l’archipel Tristan da Cunha, la sous-espèce dunnei du Nésospize de Tristan da Cunha (Nesospiza acunhae) a connu un déclin de 50 % au cours des dix dernières années.

Afin de tenter d’inverser cette tendance, la Royal Society for the Protection of Birds, le Centre for Agriculture and Bioscience International, la Food and Environment Research Agency et le gouvernement de Tristan da Cunha ont décidé d’introduire une petite guêpe parasitoïde originaire d’Asie, Microterys nietneri, qui empêche les cochenilles de se reproduire sans avoir a priori d’impact négatif sur les autres espèces. Ils ont également mis en place une pépinière pour cultiver des arbustes et pris des mesures pour tenter de mieux prévenir l’apparition d’espèces envahissantes.

Les hyménoptères ont été transportés par avion depuis la Grande-Bretagne et les premiers lâchers ont eu lieu en avril 2021, suivis par d’autres au cours des deux années suivantes. Une petite population a lentement commencé à s’établir, et les premiers résultats semblent encourageants, l’habitat du Nésospize de Wilkins commençant déjà à se rétablir. Les ornithologues espèrent que le nombre de ces passereaux devrait se stabiliser puis commencer à progresser au cours des prochaines années.

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