La Petite Buse (Buteo platypterus) est un rapace de taille moyenne (envergure de 86 à 100 cm) brun sombre dessus et aux parties inférieures blanchâtres striées de brun-roux, en particulier au niveau de la poitrine. Elle niche dans les forêts de feuillus ou mixtes de l’est des États-Unis, du sud du Canada et des Antilles, souvent à proximité des zones humides et le long des routes. On recense six sous-espèces, dont la nominale est migratrice et hiverne dans les forêts tropicales d’Amérique centrale et du Sud.

Ce rapace se nourrit d’une grande variété de proies (insectes, reptiles, amphibiens et petits mammifères), qu’elle chasse à l’affût depuis un perchoir, cachée dans la végétation ou en planant ou en voltigeant avant de fondre dessus. Elle peut se nourrir de charognes également.

Dans un article publié dans le journal Spizaetus, deux biologistes ont décrit un intéressant comportement opportuniste chez ce rapace. Les auteurs avaient remarqué depuis 2018 la présence chaque hiver d’un individu séjournant à proximité des bâtiments administratifs entourés de jardins et de forêts du centre de recherches Soltis, à San Isidro de Peñas Blancas (Costa Rica). En 2020, ils l’ont vu pour la première fois attraper les oiseaux (tangaras, grives, manakins, etc.) qui avaient heurté les fenêtres du bâtiment principal. En janvier et en février 2022, le rapace a été vu emportant les corps de deux Pigeons à bec noir (Patagioenas nigrirostris) et d’une Colombe rousse (Columbina talpacoti) qui s’étaient cognés contre des vitres.

Pendant la journée, les salles de ce centre ont tendance à être plus sombres que l’extérieur des bâtiments : le verre reflète les arbres et le ciel, et les oiseaux, nombreux dans les environs, peuvent percevoir les images réfléchies comme étant réelles (lire Comment voient les oiseaux et comment limiter les collisions ?) : cette Petite Buse semble donc avoir appris à observer et à attendre qu’ils se tuent ou se blessent pour les manger.

Les collisions contre des surfaces vitrées seraient la cause d’une mortalité annuelle qui représenterait plus de 2 % des populations aviaires mondiales, soit des millions d’individus. Des mesures doivent donc être prises pour prévenir, ou du moins réduire, le nombre de collisions, notamment pour les bâtiments qui sont entourés de bois, de jardins ou de champs (lire Une photo efficace pour limiter les collisions d’oiseaux contre les vitres).

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