L’Astrild à masque noir (Estrilda nigriloris) mesure de 10 à 11 cm de long. L’adulte possède une zone noire allant de la base du bec à l’arrière des yeux, ses joues, ses couvertures auriculaires et sa gorge sont blanc chamois teinté de rose, ses parties supérieures sont brun pâle et sont finement barrées de noir, ses ailes étant plus sombres, le dessus de sa queue est brun barré de sombre, sa poitrine et ses flancs sont d’un brun teinté de rose et également barrés, le centre de son ventre est rosé, et le dessous de sa queue est noir. Le bec est rouge et les pattes sont brun foncé. Le juvénile n’a pas encore été décrit. Ses vocalisations ne sont pas connues.

Sa taxonomie est mal connue : il est fréquemment considéré comme étant conspécifique avec l’Astrild ondulé (E. astrild), mais il existe des différences notables, notamment l’absence de rouge au-dessus des yeux, la présence d’une étroite ligne blanc-rosé au-dessus des lores, des joues grises et non pas blanches et un bec plus court.

Situation du parc national de l'Upemba (République Démocratique du Congo)

Situation du parc national de l’Upemba (République Démocratique du Congo).
Carte : Ornithomedia.com  

Il vit en petits groupes dans les plaines herbeuses parsemées de buissons dans une zone estimée à moins de 2 600 km² dans le sud-est de la République Démocratique du Congo, le long du fleuve Lualaba et du lac Upemba. La majeure partie de sa population vivait dans le parc national de l’Upemba, une zone protégée de plus de 1,2 million d’hectares qui a beaucoup souffert (braconnage, déforestation et activités minières illégales) des conflits qui ravagent cette partie de l’Afrique depuis la fin du XXe siècle.

Les premiers spécimens ont été collectés en 1927 par James Chapin à Kiabo, le long de la rivière Lualaba, à Kiabo. L’espèce a été réobservée en 1948, en 1949 et en 1950 le long du cours supérieur du Lualaba et de la rive sud du lac Upemba, mais elle n’avait pas été vue depuis. L’Astrild à masque noir est classé dans la catégorie « Données insuffisantes » sur la Liste rouge des espèces menacées de l’Union International pour la Conservation de la Nature.

Dans un article publié en mars 2025 sur le site web du projet « Search for Lost Birds« , on apprend qu’elle a été revue le 29 septembre 2023 par Manuel Weber, lors d’une expédition de 14 jours menée dans le parc national de l’Upemba. Juste avant de quitter les lieux, il a repéré un groupe de huit individus alors qu’il observait les oiseaux le long des rives du lac Kabwe depuis un bateau. Il a donc demandé aux membres du parc qui l’accompagnaient de faire demi-tour afin d’essayer de les photographier.

Les clichés et les détails de cette rencontre ont été présentés dans le numéro de décembre 21024 du Bulletin of the African Bird Club. Il s’agit de la première mention documentée de l’espèce depuis 1950, et les photographies sont les premières jamais prises dans la nature.

Cette redécouverte pourrait permettre d’en savoir plus sur son statut taxonomique grâce à la réalisation d’analyses génétiques, et de mieux connaître son aire de répartition, sa biologie, son habitat et son statut.

L’avifaune de la République Démocratique du Congo reste largement méconnue du fait de sa superficie, de l’inaccessibilité de vastes zones et de l’insécurité qui y règne : le Bagadais d’Albert (Prionops alberti) a ainsi été photographié pour la première fois en 2024 (lire Le Bagadais d’Albert a été photographié pour la première fois lors d’une expédition récente organisée dans la République Démocratique du Congo).

Documentaire présentant les efforts pour restaurer la faune du parc national de l’Upemba (République Démocratique du Congo), dévasté par des années de conflits. 
Source : ReWild Africa

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