La Buse de Patagonie (Buteo ventralis) mesure 60 cm de long et a une envergure comprise entre 119 et 139 cm. Elle ressemble globalement à la Buse à queue rousse (B. jamaicensis) répandue en Amérique du Nord. L’adulte de forme claire (lire La phase des oiseaux, un terme à bannir ?) a les bords d’attaque et de fuite foncés sous l’aile, un dessous blanc strié de sombre sur le ventre et une queue rousse étroitement barrée de sombre, tandis que la forme sombre, plus rare, a un plumage noirâtre, sa queue étant grisâtre.

Elle niche dans différents, notamment les hêtraies australes à Nothofagus sp. bordées ou entrecoupées de zones ouvertes, ainsi que parfois dans les plantations de Pins de Monterey (Pinus radiata) ou d’Eucalyptus communs (Eucalyptus globulus), dans le sud de l’Argentine et du Chili. C’est une espèce rare et en danger, avec une population qui serait inférieure à 1 000 adultes.

La limite nord de son aire de répartition n’est pas bien connue, des oiseaux ayant été observés jusque dans les régions de Santiago (lire Observer les oiseaux dans le centre du Chili, des Andes à l’océan Pacifique), de Coquimbo et de Constitución, atteignant le fleuve Maule.

Aire de nidification de la Buse de Patagonie (Buteo ventralis) 

Aire de nidification de la Buse de Patagonie (Buteo ventralis) (en rouge) et son extension vers le Nord (en orange).
Carte : Ornithomedia.com d’après Tomás Rivas-Fuenzalida et al

Dans un article publié en 2023 dans la Revista Chilena de Ornitología, on apprend que son aire de répartition serait plus étendue qu’on ne le pensait. Entre 2012 et 2023, les auteurs ont en effet recensé 27 observations dans le centre du pays, étendant sa distribution vers le nord de près de 290 km au nord du fleuve Maule, même si cette extension ne concerne pas forcément des individus nicheurs. À l’exception de deux individus, tous ont été observés dans la chaîne de montagnes côtière, entre 90 et 650 mètres d’altitude, entre Pilén et la colline de Mauco.

La Buse de Patagonie serait présente dans au moins 33 sites du centre du Chili, occupant une mosaïque d’habitats composée de forêts natives, de plantations de pins et de champs ouverts. Toutefois, sa nidification n’a été confirmée que dans neuf sites : citons par exemple une aire active construite dans un pin trouvée le 26 janvier 2023 à Monaco, dans la province de Cardenal Caro, au centre du pays.

La densité des couples est bien inférieure à celui constaté dans des régions plus australes (quatre fois moindre entre celles de Cardenal Caro et de Cauquenes par exemple), et les auteurs ne savent pas s’il existe une continuité territoriale dans la distribution de l’espèce : il pourrait y avoir en effet une interruption entre les villes de Concepción et de Cauquenes.

Dans le centre du pays, ce rapace a tendance à nicher dans des plantations forestières entrecoupées de zones buissonneuses sclérophylles, contrairement à ce que l’on constate en Patagonie, ce qui la rend plus sensible aux activités humaines, notamment sylvicoles, et le succès de reproduction est d’ailleurs moindre. Par ailleurs, des oiseaux sont tués par les agriculteurs, qui les accusent de manger leurs volailles. Il existe aussi une compétition avec la Buse tricolore (Geranoaetus polyosoma) pour les proies et les sites de nidification.

D’autres recherches effectuées durant la saison de reproduction seraient nécessaires pour préciser son statut à la limite nord de son aire de distribution.

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