La sous-espèce endémique davisae de la Sterne néréis (Sternula nereis), appelée localement Tara iti, mesure 25 cm de long. Elle se distingue des deux autres sous-espèces connues par des différences morphologiques, comportementales et génétiques. Elle est gris pâle dessous, blanc dessous et sur le croupion, sa calotte est noire (en plumage nuptial), son front est blanc, et son bec et ses pattes sont jaune-orange. À la fin de l’été austral, du noir apparaît à la base et à l’extrémité du bec et le noir de la calotte est moins étendu. Les oiseaux de premier hiver ont une calotte gris pâle et une bande noire sur la nuque.

Les sites de nidification de la sous-espèce endémique davisae de la Sterne néréis (Sternula nereis)

Les sites de nidification de la sous-espèce endémique davisae de la Sterne néréis (Sternula nereis) sont concentrés à l’extrémité septentrionale de l’île du Nord (Nouvelle-Zélande).
Carte : ornithomedia.com

Elle niche sur des plages de sable exemptes de végétation riches en débris coquilliers. On ne connaît que quatre sites de reproduction réguliers : les flèches sablonneuses de Waipū, de Mangawhai et de Papakānui, la plage de Pākiri. Depuis 2012, elle se reproduit également occasionnellement à l’embouchure du Te Arai, au sud de Mangawhai (lire À la recherche des oiseaux endémiques de Nouvelle-Zélande).

En dehors de la période de nidification, elles se rassemblent dans les estuaires et les ports abrités entre Whangarei et Auckland, mais principalement dans le port de Kaipara, où les groupes peuvent compter de 20 à 30 oiseaux, soit la plus grande partie de la population totale. Il ne reste en effet que 40 individus, dont moins d’une douzaine de couples reproducteurs.

Cette sous-espèce était autrefois très répandue le long des côtes de l’île du Nord et dans certaines embouchures de l’île du Sud, mais elle a fortement décliné au cours des XIXe et XXe siècles en raison de la pression prédatrice (goélands et rapaces), de la modification des habitats côtiers et des perturbations humaines pendant la période de reproduction. Le succès de la nidification est également souvent affecté par des facteurs environnementaux, les tempêtes pouvant détruire les nids.

Plusieurs mesures de conservation ont été prises pour tenter de sauver le Tara iti : contrôle des prédateurs, restauration de sites occupés historiquement, surveillance des nids, pose de leurres (fausses sternes), couvaison artificielle d’œufs et sensibilisation et éducation du public.

Ces efforts, combinés à l’absence de d’événements météorologiques extrêmes, semblent commencer à porter leurs fruits : la saison de nidification 2024 a en effet été très bonne, avec un total de 22 œufs pondus et l’éclosion réussie de 18 poussins, 13 oiseaux ayant déjà pris leur envol en février.
Alex Wilson, garde pour le Department of Conservation (DOC), souligne en particulier le taux de survie élevé des poussins cette année.

La couvaison artificielle d’œufs menacés par les intempéries et l’élevage à la main des poussins, réalisés par le zoo d’Auckland, devraient contribuer à renforcer les effectifs de la population sauvage en augmentant le nombre de jeunes prenant leur envol chaque année, l’objectif étant que la population atteigne un seuil critique à partir duquel elle redeviendra autonome. Les poussins nés en captivité sont lâchés dans une volière spécialement conçue où ils apprennent à voler puis s’intègrent progressivement à la population sauvage.

Documentaire sur le programme d’élevage en captivité de la sous-espèce endémique davisae de la Sterne néréis (Sternula nereis). 
Source : ZooBorns

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