Le Caracara huppé (Caracara plancus) est un rapace de taille moyenne (envergure de 120 à 132 cm) aux pattes assez longues. Chez l’adulte, la calotte, le ventre, les cuisses, la plus grande partie des ailes et l’extrémité de la queue sont marron foncé, la gorge et la nuque sont beige pâle à blanc, la poitrine, le cou et le dos sont blanchâtres ou beiges finement rayés de brun foncé. La base de la queue est blanche barrée de noir, et son extrémité est noire. En vol, les plumes les plus externes des ailes forment une grande tache blanche bien visible. Ses pattes sont de couleur jaune. La zone de peau nue à la base du bec et autour des yeux est rouge vif et le bec est bleu-gris. Le juvénile ressemble à l’adulte, mais les parties sombres de son plumage sont plus claires (brunâtres), sa poitrine est striée verticalement, ses pattes sont grisâtres et la peau nue à la base de son bec est plus pâle.

Il vit dans des habitats ouverts variés (prairies, steppes, cultures, savanes, marais, etc.). C’est une espèce opportuniste, qui se nourrit principalement d’arthropodes et de petits mammifères. Il mange aussi volontiers des charognes et de déchets générés par les humains.

Aires de répartition des sous-espèces C. p. cheriway et C. p. plancus  du Caracara huppé (Caracara plancus)

Aires de répartition des sous-espèces C. p. cheriway (en rouge) et C. p. plancus  du Caracara huppé (Caracara plancus) (en orange).
Carte : Ornithomedia.com d’après The Cornell Lab

C’est une espèce sédentaire qui vit du sud des États-Unis (Texas, Arizona et Floride) au sud de l’Amérique du Sud en passant par certaines îles des Caraïbes. Deux sous-espèces sont actuellement reconnues : C. p. cheriway du sud des États-Unis jusqu’au nord du Brésil et du Pérou, et C. p. plancus dans le reste de son aire de répartition. Dans le centre et le sud de la Floride vit une population relique isolée (environ 1 000 individus) menacée par l’urbanisation des prairies parsemées de palmiers, les collisions avec les véhicules et les destructions illégales.

Dans un article publié en 2023 dans le Journal of Heridity, des auteurs ont présenté les résultats d’une étude génomique sur 290 individus provenant de Floride, du Texas et de l’Arizona. Leurs objectifs étaient d’évaluer la diversité génétique et la structure de la population de Floride et d’évaluer les relations taxonomiques des caracaras à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce.

À partir d’échantillons de sang, un séquençage du gène mitochondrial codant pour la protéine NADH déshydrogénase 2 a été effectué. Les analyses de la structure de la population, réalisées à partir de plus de 9 000 variations génétiques (SNP ou polymorphisme génétique), suggèrent l’existence de deux groupes nettement distincts génétiquement, l’un comprenant uniquement les individus de Floride et l’autre incluant ceux de l’Arizona et du Texas. 

Les résultats de cette étude confirment que les Caracaras huppés de Floride sont isolés depuis longtemps : il y a environ 12 500 ans, la vaste région comprise entre la Floride et le Texas était recouverte d’une savane arborée. À la fin de la dernière période glaciaire, la fonte des glaces a élevé le niveau de la mer et créé le golfe du Mexique, séparant les aires de répartition des populations de Floride de celles du Texas et de l’Arizona (qui se prolonge jusqu’en Amérique centrale).

Les Caracaras huppés de Floride formeraient donc une lignée évolutive distincte justifiant peut-être son élévation au rang de sous-espèce. Jimmy Gaudin nous signale d’ailleurs qu’une telle proposition avait déjà été faite au XIXe siècle, quand l’ornithologue John Cassin avait suggéré le taxon C. p. auduboni. Ce résultat renforce en tout cas la nécessité de mieux les protéger. Les auteurs n’ont pas abordé d’éventuelles autres différences (plumage et morphologie) pouvant renforcer cette proposition.

Reportage sur les Caracaras huppés (Caracara plancus) en Floride (États-Unis).
Source : A Wild Connection

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