La Paruline jaune (Setophaga aestiva) est un passereau mesurant de 10 à 18 cm de long. Le mâle adulte est jaune, avec le dos et les scapulaires verdâtres, les rémiges et les rectrices olive noirâtre bordées de jaune et le dessous plus ou moins rayé de brun-rougeâtre. Le mâle en plumage internuptial, la femelle et l’immature ont les parties supérieures jaune verdâtre et le dessous d’un jaune terne. Le bec est gris sombre et les pattes olive chamois.

Elle se reproduit dans la majeure partie de l’Amérique du Nord, de l’Alaska et du nord du Canada au centre du Mexique, à l’exception du sud-est et d’une partie du sud-ouest des États-Unis, mais aussi dans les Grandes Antilles et aux Galápagos. Elle hiverne de l’Amérique centrale au nord de l’Amérique du Sud. On reconnaît 35 sous-espèces rassemblées en trois groupes principaux.

Elle se reproduit dans des habitats plus ou moins humides variés (marais, ripisylves, lisières, vergers, etc.), souvent près d’un point d’eau. C’est une espèce migratrice, et comme de nombreuses espèces de passereaux, les populations de l’est de l’Amérique du Nord traversent généralement le golfe du Mexique sans faire d’escales.

En Europe de l’Ouest, c’est une espèce occasionnelle très rare. En France par exemple, une seule donnée a été homologuée (lire Première mention de la Paruline jaune pour la France et l’Europe continentale), et en Grande-Bretagne, on ne recense que dix données confirmées, dont une seule en hiver : un mâle en plumage internuptial a été découvert le 24 décembre 2024 dans les gravières de New Hythe, dans le Kent, où a stationné jusqu’au 3 janvier 2025 au moins, se nourrissant dans les aulnes et attirant de très nombreux observateurs et photographes.  

Situation des gravières de New Hythe (Grande-Bretagne)

Situations (1) des gravières de New Hythe et (2) du terminal gazier de l’île de Grain (Grande-Bretagne).
Carte : Ornithomedia.com

La plupart des observations de parulines en Europe de l’Ouest sont faites en automne, avec un pic septembre, et on considère généralement que ces arrivées sont facilitées par les vents forts accompagnant les dépressions qui se succèdent sur l’océan Atlantique Nord à cette période de l’année (lire Comment arrivent les oiseaux rares ?).   

La Paruline jaune découverte le 24 décembre 2024 dans le Kent pourrait également être arrivée en automne et n’avoir été découverte qu’à la fin de l’année, mais sur son blog « The Wryneck« , Jim Wright émet l’hypothèse qu’elle qui aurait traversé l’océan Atlantique sur un navire (lire Ces oiseaux qui voyagent sur des bateaux). En effet, les gravières de New Hythe sont situées à moins de 40 km du terminal gazier de l’île de Grain : or c’est là que le 20 décembre 2024, le méthanier Gaslog Winchester, qui est parti du port texan de Freeport, situé sur le golfe du Mexique, a accosté. La Paruline jaune se trouvait peut-être à bord de ce bateau de 297 mètres de long, sur lequel elle a pu trouver suffisamment de proies pour se nourrir. Après s’être envolée, elle a pu atteindre les gravières, où elle a été découverte le 24 décembre et où elle est restée plusieurs jours, avant de repartir. En supposant qu’elle survive, il est possible qu’elle ait poursuivi sa route vers le sud, qu’elle ait traversé la Manche et qu’elle soit arrivée en France. 

Cette hypothèse, si elle ne peut pas être confirmée, est plausible : après tout, dans l’autre sens, un Rougegorge familier (Erithacus rubecula) aurait bien atteint en 2022 l’Amazonie brésilienne après avoir probablement traversé l’océan Atlantique sur un bateau (lire Un Rougegorge familier a atteint l’Amazonie après avoir probablement traversé l’océan Atlantique sur un bateau).

Vidéo sur la découverte d’une Paruline jaune (Setophaga petechia) dans le Kent (Grande-Bretagne) le 24 décembre 2024. 
Source : Matthew Mellor

Réagir à notre article

Réagissez à cet article en publiant un commentaire