Le Colibri du Chimborazo (Oreotrochilus chimborazo) mesure environ 13 cm de long et possède un bec noir légèrement recourbé et une queue fourchue vert sombre et bordée de blanc. Le mâle adulte a les parties supérieures vert-olive sombre, les rémiges externes noirâtres, la tête et le haut de la gorge bleu-violet et les parties inférieures blanches. La femelle a les parties supérieures vert-bronze clair, les rémiges et le dessus de la queue vert sombre et les parties inférieures blanchâtres.

Il se reproduit dans les prairies andines parsemées de buissons, d’arbres et de rochers entre 3 500 et 5 200 mètres d’altitude en Équateur et dans l’extrême sud de la Colombie, où il se nourrit principalement du nectar des fleurs, et plus spécialement de celles de l’arbuste Chuquiragua insignis.

Aire de répartition du Colibri du Chimborazo (Oreotrochilus chimborazo)

Aire de répartition du Colibri du Chimborazo (Oreotrochilus chimborazo).
Carte : Ornithomedia.com d’après BirdLife International

Trois sous-espèces sont reconnues :

  • O.c. chimborazo se reproduisant au centre de l’Équateur. Le mâle a le bas de la gorge vert irisé.
  • O.c. jamesoni nichant dans les montagnes de l’extrême sud de la Colombie et du nord de l’Équateur. Le mâle a le capuchon entièrement violet, et les rectrices externes présentent moins de blanc que la sous-espèce nominale.
  • O.c. soederstroemi vivant notamment sur le mont Quilotoa, au centre de l’Équateur. Cette sous-espèce possède seulement quelques plumes vertes sur la gorge.

Le Colibri du Chimborazo est normalement une espèce assez agressive et territoriale, mais dans un article publié en 2024 dans la revue Ornithology, des ornithologues ont présenté une étonnante découverte, faite dans les Andes équatoriennes, lors du suivi d’une population appartenant à la sous-espèce nominale : ils ont repéré sept colonies reproductrices totalisant 61 nids. Elles étaient associées à des mâles et à des femelles non nicheurs formant des dortoirs à proximité.

Ces observations remarquables remettent donc en question l’idée répandue selon laquelle les colibris nichent normalement séparément et défendent leur domaine de façon active (lire Les colibris, des oiseaux étonnants). Chez le Colibri du Chimborazo, la disponibilité des sites de nidification est limitée par la vitesse du vent, la température, le taux d’humidité, la couverture végétale et la présence de l’eau à proximité. Toutefois, ces éléments n’expliquent pas pourquoi la grande majorité (80 %) des oiseaux de la population étudiée niche en colonies, alors que des secteurs pourtant a priori favorables, comme des ravins bien abrités du vent, restent inoccupés, ce qui suggère que d’autres facteurs seraient également impliqués.

Gustavo Cañas-Valle, biologiste à l’université d’État de Bowling Green (États-Unis), rappelle que le succès reproducteur est la clé de l’évolution adaptative des oiseaux : les colonies se forment progressivement et une coopération complexe entre les individus les composant se met en place, l’objectif final étant d’augmenter le succès de reproduction, en particulier dans des zones aux conditions de vie difficiles. En s’associant, certains Colibris du Chimborazo pourraient ainsi accéder plus facilement à des partenaires et à des ressources alimentaires grâce à un échange accru d’informations.

Sur notre page Facebook, Harry Salamon nous signale que sur l’île de Cuba, l’Émeraude de Ricord (Riccordia ricordii) forme aussi de petites colonies.  

Colibri du Chimborazo (Oreotrochilus chimborazo) mâle de la sous-espèce nominale sur l’arbuste Chuquiragua insignis, dont il apprécie particulièrement le nectar des fleurs. 
Source : luigi scarpellini

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