Oiseaux des jardins en hiver, oiseaux des jardins au printemps

Comportements des oiseaux dans le jardin, autour d'une mangeoire

Les comportements des oiseaux dans le jardin constituent un premier repère pour les identifier : certains restent plutôt dans les arbres (1) comme la Mésange à longue queue, d’autres se nourrissent volontiers dans les mangeoires (2) comme les mésanges ou le Verdier d’Europe, d’autres restent près des buissons (3) comme le Troglodyte mignon ou l’Accenteur mouchet, et d’autres enfin se nourrissent au sol (4) comme le Merle noir ou la Grive musicienne.
Photographie : Ornithomedia.com

Paradoxalement, en Europe de l’Ouest, on observe généralement davantage d’espèces d’oiseaux dans son jardin en hiver qu’au printemps, car les oiseaux sédentaires sont alors rejoints par d’autres venus de contrées plus nordiques, chassés par le gel et/ou l’absence de nourriture. Si vous mettez à leur disposition de la nourriture et de l’eau (lire Comment nourrir les oiseaux l’hiver ?), la variété et les effectifs des espèces augmenteront considérablement. D’ailleurs, une grande partie de ces oiseaux  ne viendra que si vous les attirez en déposant des graines, des miettes, des fruits et/ou des matières grasses.
Plusieurs espèces des parcs et des jardins, mais aussi des villes et des villages, sont absentes entre octobre et mars-avril : nous leur avons consacré un autre article intitulé Identifier les oiseaux du jardin et des parcs au printemps et en été.

Observer les comportements

Les comportements de chaque espèce sont variables, et cela peut déjà constituer une première aide pour les identifier :

  • certains sont confiants et faciles à voir comme le Merle noir (Turdus merula), le Rougegorge familier (Erithacus rubecula) et le Moineau domestique (Passer domesticus);
  • d’autres sont timides et restent plutôt dans ou à proximité des buissons et des plantes grimpantes comme l’Accenteur mouchet (Prunella modularis) ou le Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes);
  • certains préfèrent manger sur les mangeoires (plateaux, tubes) comme le Verdier d’Europe (Chloris chloris), la Sittelle torchepot (Sitta europaea) ou les mésanges, alors que d’autres préfèrent se nourrir au sol comme la Grive musicienne (Turdus philomelos) ou le Pinson des arbres (Fringilla coelebs).

Il est conseillé d’acheter un guide d’identification avec de nombreuses illustrations, comme le fameux Guide Ornitho  et des jumelles de bonne qualité, voire un monoculaire que vous aurez tout le temps dans votre poche, même en ville.

Des oiseaux que l’on ne peut pas confondre

Nourrir les oiseaux en hiver dans son jardin ou son balcon

Pour aider les oiseaux durant la mauvaise saison, on peut leur distribuer de la nourriture adaptée dans son jardin ou sur son balcon : nous vous proposons donc une sélection d’aliments de qualité et de mangeoires robustes fabriquées en France.

Même un débutant n’aura pas de problème à identifier les oiseaux suivants, du fait de leur (relative) familiarité  et de leur abondance :

  • L’Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) : il ressemble superficiellement au Merle noir par sa taille et la couleur de son plumage, mais il est plus élancé, il se tient plus droit, son bec est plus long, sa queue plus courte, il est moucheté de petits points blancs en hiver, et il ne saute pas pour se déplacer mais marche. Il est généralement vu en groupes, ce qui n’est pas le cas du Merle noir.
  • Le Merle noir (Turdus merula) : le mâle est entièrement noir avec un bec jaune, la femelle et le jeune sont bruns avec un bec terne, mais tous ont la même corpulence et le même comportement. Cet oiseau apprécie les fruits (notamment les pommes), les miettes, les matières grasses et les déchets alimentaires disposés sur le sol à son attention.
  • Le Rougegorge familier (Erithacus rubecula) : il est très facile à reconnaître avec son plastron orange, son dos marron clair et sa forme rondouillarde. Il est généralement vu seul, et il peut parfois s’approcher très près des maisons. Il ne mange pas de fruits ni de graines mais préfère les miettes, les matières grasses et les déchets alimentaires. Son chant mélancolique peut être entendu tard dans la saison.
Merle noir (Tudus merula) mâle

Merle noir (Turdus merula) mâle : notez la couleur noire et le bec jaune-orange.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Merle noir (Turdus merula)

Merle noir (Turdus merula) femelle : notez la teinte générale brune et la poitrine plus claire et striée de brun.
Photographie : Ornithomedia.com

Etourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris)

Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) : notez (1) le bec fin et pointu et (2) les nombreux petits points blancs qui apparaissent en hiver.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Rougegorge familier (Erithacus rubecula)

Rougegorge familier (Erithacus rubecula) : notez la forme rondouillarde, le plastron orangé, les flancs gris et le ventre blanchâtre.
Photographie : François Peintre

  • La Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) : c’est un petit oiseau très facile à reconnaître, avec son dessous jaune et sa calotte bleue. C’est généralement l’oiseau le plus fréquent sur les mangeoires. La Mésange bleue est très vive et remuante. Elle pousse souvent des trilles et des cris de contact aigus. C’est une acrobate qui n’hésite pas à se suspendre la tête en bas pour manger. Elle adore les graines de tournesol, et il est amusant de la voir prendre une graine, l’emporter sur une branche pour la manger puis revenir en chercher une autre. Quand elles sont nombreuses, cela devient un vrai ballet aérien !
  • La Mésange charbonnière (Parus major) : elle ressemble superficiellement à la Mésange bleue, mais elle est un peu plus grande, sa tête est noire avec des joues blanches, et elle a une « cravate » noire qui se détache sur le dessous jaune. Elle est souvent moins commune et plus « calme » que la Mésange bleue. Elle raffole aussi des graines de tournesol.
  • Le Moineau domestique (Passer domesticus) : c’est un passereau bien connu et familier. Il est globalement brun et gris, son bec est conique, et il est généralement vu en groupes. Le mâle est plus coloré que la femelle, avec du roux sur la calotte et le dos, tandis que la femelle est plus pâle, d’un beige uniforme.
  • La Perruche à collier (Psittacula krameri) : c’est un grand oiseau entièrement vert, à la longue queue, et bruyant (ses cris stridents et répétés sont audibles de loin). Le mâle a un fin collier noir.  Elle est d’origine férale (échappée de captivité) et est de plus en plus fréquente dans certaines régions urbaines d’Europe, par exemple dans les banlieues de Paris, de Londres ou de Bruxelles. Elle fréquente parfois les mangeoires en hiver et se nourrit de graines.

Perruche alexandre (Psittacula eupatria)

Perruche alexandre (Psittacula eupatria). Notez (1) le gros bec entièrement rouge et (2) les épaules rouges.
Photographie : Charles Lam / Wikimedia Commons

  • La Perruche alexandre (Psittacula eupatria) ressemble à la Perruche à collier, mais elle est nettement plus grande (longueur de 50 à 62 cm contre 37 à 43 cm), son bec est plus fort, ses deux mandibules sont rouges (alors la mandibule inférieure est noire chez la Perruche à collier), et ses scapulaires (épaules) sont rouges (et non pas vertes). Ses cris sont plus rauques, moins stridents et moins fréquents. Arrivée plus récemment en Europe, elle y est encore beaucoup plus rares, les principales populations étant établies dans quelques villes d’Allemagne (Cologne, Wiesbaden, Mainz et Bonn), des Pays-Bas (Amsterdam et Groningue) et de Belgique (Evere et Bruxelles). En France, les premiers cas de reproduction ne remonte qu’à 2017, et sont tous localisés en Île-de-France (entre cinq et dix couples).  Son installation dans l’hexagone est encore assez timide.
  • La Pie bavarde (Pica pica) : c’est un Corvidé de grande taille, noir et blanc, avec une longue queue, très facile à reconnaître. Elle est assez méfiante, mais elle sera attirée si vous mettez à sa disposition vos déchets alimentaires. Elle ne mange ni les fruits ni les graines (sauf si elle a très faim !).
  • La Tourterelle turque (Streptopelia decaocto) : familière, elle a une silhouette typique, est d’un gris-beige clair, avec un fin demi-collier. Elle se nourrit de graines sur le sol ou sur les mangeoires (plateaux). Elle est plutôt méfiante et prompte à s’envoler.
  • Le Pigeon ramier (Columba palumbus) : c’est un pigeon gris-bleu qui ressemble superficiellement au Pigeon biset (C. livia) que l’on voit partout en ville, mais qui s’en distingue par sa taille bien supérieure, son allure plus ronde (il semble avoir un gros ventre et ses pattes semblent à peine dépasser), son comportement plus tranquille et solitaire, en tout cas dans les parcs et les jardins (il peut former en hiver de grandes troupes qui se nourrissent dans les cultures et qui se regroupent la nuit dans les arbres), sa tache blanche bien visible sur le cou, ses ailes gris uni sans barres noires et qui présentent deux grands croissants blancs sur le dessus qui sont bien visibles quand l’oiseau est en vol.
Mésange bleue (Cyanistes caeruleus)

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) : notez la calotte bleue.
Photographie : Maximilian Dorsch / wikipedia

Mésange charbonnière (Parus major)

Mésange charbonnière (Parus major) : notez la calotte noire, les joues blanches, et la cravate noire.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Moineau domestique (passer domesticus) mâle

Moineau domestique (Passer domesticus) mâle en plumage d’hiver : notez les zones rousses sur la calotte et le dos, et la petite bavette noire.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Moineau domestique (Passer domesticus) femelle

Moineau domestique (Passer domesticus) femelle : elle est d’une teinte plus claire et plus uniforme que le mâle.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto) : notez la teinte beige pâle, le demi-collier noir.
Photographie : Ornithomedia.com

Perruche à collier (Psittacula krameri)

Perruche à collier  (Psittacula krameri) mâle.
Photographie : Ornithomedia.com

Pigeon ramier (Columba palumbus)

Pigeon ramier (Columba palumbus) : notez (1) la tâche blanche sur le cou et (2) les ailes uniformément grises (sans barre noire).
Photographie : Snowmanradio / Wikimedia Commons

Pigeon ramier (Columba palumbus)

Pigeon ramier (Columba palumbus) : notez (1) la zone blanche  sur les ailes en forme de croissant et (2) la tâche blanche sur le cou.
Photographie : Adrian Pingstone /  Wikimedia Commons

Des espèces au plumage vert et jaune

Pouillot véloce (Phylloscopus collybita)

Pouillot véloce (Phylloscopus collybita). Notez (1) le dessus vert-brun, (2) les sourcils jaunâtres, (3) le bec fin sombre, (4) le dessous blanchâtre avec les flancs et la poitrine jaunâtres, (5) les pattes sombres et (6) les ailes courtes.
Photographie : Samuel Desbrosses

  • Dans le sud de la France, et de plus en plus souvent dans le nord du fait du réchauffement climatique, il est désormais possible d’observer un tout petit oiseau (longueur : 10 à 12 cm) aux sourcils jaunes, au dessus vert brunâtre, au dessous blanchâtre avec la poitrine et les flancs plus ou moins jaunâtres, aux ailes courtes, au bec fin sombre et aux pattes noirâtres : le Pouillot véloce (Phylloscopus collybita). Son cri de contact est un « huit » sifflé, vaguement montant à la fin (écoutez un enregistrement).
    Précisons que de plus en plus d’oiseaux de la sous-espèce sibérienne P. c. tristis, au dessus beige-gris et au dessous blanchâtre, sont notés en hiver en France. Son cri est différent (lire Les Pouillots véloces tristis, abietinus et fulvescens).
  • Les cris fins et aigus (écoutez un enregistrement) du Roitelet huppé (Regulus regulus) permettent de repérer ce très petit oiseau verdâtre et rondelet avec une raie jaune doré bordée de noir sur sa calotte et une barre alaire blanche sur l’aile.
    Il fréquente de préférence les conifères, et il est assez difficile à bien observer car il est très remuant.
  • Le Roitelet triple-bandeau (Regulus ignicapilla) ressemble au Roitelet huppé, mais il est moins connu et un peu moins commun. Il s’en distingue par le dessin différent de sa tête : il a des sourcils blancs, et les côtés de son cou sont jaunâtres. Sa calotte est jaune-orangée chez le mâle et jaune chez la femelle.  Il apprécie les boisements de feuillus et de conifères. 
  • Si vous voyez un oiseau vert jaunâtre se nourrissant de graines, il s’agit très certainement d’un Verdier d’Europe (Chloris chloris) : il est souvent vu en petits groupes.
    Son cri de contact roulé est caractéristique et permet de le repérer même de loin.
Roitelet triple-bandeau (Regulus ignicapilla)

Roitelet triple-bandeau (Regulus ignicapilla), presqu’île de Rhuys (Morbihan), le 30/10/2017. Notez (1) les sourcils blancs et (2) le jaune sur le côté de son cou.
Photographie : Patrick Gabrielle

  • Quand il fait plus froid ou dans les zones montagneuses, un autre passereau globalement jaune mais plus discret et plus rare peut parfois fréquenter les mangeoires (il apprécie notamment les graines de tournesol), même s’il préfère manger les graines de bouleaux et d’aulnes : c’est le
  • Tarin des aulnes (Spinus spinus), que l’on reconnaît à sa calotte et à sa bavette noires chez le mâle, et chez les deux sexes à la barre alaire jaune et noire. Le Tarin des aulnes se nourrit parfois comme les mésanges, suspendu la tête en bas au bout des branches fines.
  • Le Serin cini (Serinus serinus) est discret, mais il peut être vu toute l’année dans les jardins du sud de la France, surtout quand il y a de grands arbres à proximité : le mâle est jaune (la femelle a un plumage plus terne), a un dessous fortement strié de noir, et il est très petit par rapport aux deux autres espèces précédentes. Il est sédentaire. Il émet son chant aigu et grinçant perché au sommet des arbres ou sur les antennes.

Roitelet huppé (Regulus regulus)

Roitelet huppé (Regulus regulus), parc du Marquenterre (Somme), le 15/12/2012. Notez la couleur générale verdâtre, (1) la raie jaune bordée de noir sur la calotte, l’œil entouré de blanc, le bec noir court et pointu, et la barre alaire blanche.
Photographie : Pascale Bécue

Verdier d'Europe (Carduelis chloris)

Verdier d’Europe (Chloris chloris) : mâle notez (1) la zone jaune vif sur l’aile, et le corps jaune-vert et gris.
Photographie : François Peintre

Serin cini (Serinus serinus) mâle

Serin cini (Serinus serinus) mâle : notez les fortes stries noires sur le dessous.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Tarin des aulnes (Spinus spinus)

Tarin des aulnes (Spinus spinus) mâle : notez (1) le front la bavette noirs et (2) la barre alaire jaune et noire.
Photographie : Jean Forjonel

Différentes mésanges

Les débutants connaissent généralement les Mésanges bleues et charbonnières, mais d’autres espèces peuvent être vues en hiver dans un jardin, comme les petites et remuantes Orites (Mésanges) à longue queue (Aegithalos caudatus), qui se déplacent en bandes en poussant des petits cris perçants et bourdonnants, et qui ne restent jamais longtemps. Leur plumage gris, noir et rose et leur longue queue sont très caractéristiques.
La Mésange nonnette (Poecile palustris), discrète et peu abondante, se reconnaît à sa calotte et à sa bavette noires, à ses joues blanches et à son dos brun (lire Distinguer les Mésanges nonnette et boréale).
En cas de présence de conifères, vous pourrez peut-être également noter la Mésange huppée (Parus cristatus), caractéristique avec sa tête noire et blanche, sa huppe et son dos marron, ou la Mésange noire (Periparus ater), qui ressemble à une petite Mésange charbonnière au dessous chamois-gris, avec une tache blanche derrière la tête, un dos gris-bleu et deux petites barres alaires blanches.

Orite à longue queue (Aegithalos caudatus)

Orite (Mésange) à longue queue (Aegithalos caudatus) : notez le plumage gris, noir et rose et la longue queue.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Mésange huppée (Lophophanes cristatus)

Mésange huppée (Lophophanes cristatus) : notez sa couleur générale blanc et marron, et le dessin blanc et noir de sa tête.
Photographie : François Lelièvre 

Mésange nonnette (Poecile palustris)

Mésange nonnette (Poecile palustris). Notez (1) la calotte noire, (2) la bavette noire, (3) les joues blanches, (4) le dos et et les ailes bruns et (5) le dessous beige.
Photographie : Marc Le Moal

Mésange noire (Periparus ater)

Mésange noire (Periparus ater), La Beylie (Corrèze), le 17/12/2017. Elle ressemble à une petite Mésange charbonnière (Parus major), mais notez (1) la tache blanche derrière la tête, (2) le dos gris-bleu, (3) les deux petites barres alaires et (4) le dessous chamois grisâtre.
Photographie : Jean Morillon / Sa galerie Flickr

Des oiseaux bruns et discrets, restants souvent près du sol

L’Accenteur mouchet (Prunella modularis) est souvent confondu avec le Moineau domestique car il est aussi globalement brun et gris, mais son comportement est différent : il se déplace souvent près des buissons et presque toujours seul. Sa tête et le dessous sont gris, les flancs sont striés de marron, son dos est brun et strié, et son bec est plus fin. C’est un oiseau sédentaire, et l’on peut le voir toute l’année (au printemps, vous entendrez parfois son chant aigu) : mais il est tellement discret qu’il passe généralement inaperçu. En hiver, il est un peu plus visible…
On voit parfois une « petite boule » brune bougeant rapidement le long des buissons ou près des murs couverts ou près des plantes grimpantes comme le lierre : c’est le Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) ! Si vous le regardez bien, vous noterez sa queue courte dressée. C’est un oiseau sédentaire, et l’on peut entendre au printemps son chant riche et étonnamment puissant pour un oiseau de sa taille ! Quand il est inquiet, il pousse des cris durs (trilles).

Accenteur mouchet (Prunella modularis)

Accenteur mouchet (Prunella modularis) : notez (1) le bec fin, (2) la tête grise et (3) le dessous gris avec les flancs striés de brun.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) : notez la teinte générale marron et (1) la petite queue dressée.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Des oiseaux avec des motifs pâles sur les ailes

En hiver, si l’on dispose des graines, on peut attirer des Pinsons des arbres (Fringilla coelebs), qui arrivent souvent  en petits groupes. Les marques blanches sur les ailes sont visibles de loin. Si l’on regarde de plus près, les mâles sont assez colorés, avec une tête gris bleue et un dessous rose-rouille. La femelle est gris-verdâtre dessus et blanc-beige dessous. Il pousse souvent des « huit ! » forts.
Certains hivers, parmi les Pinsons des arbres, il est possible de voir un oiseau plus rare, superficiellement semblable, avec également des barres pâles (jaune-rouille)  sur les ailes, mais au corps orangé (notamment sur la poitrine) et noir et au croupion blanc : c’est le Pinson du Nord (Fringilla montifringilla). En hiver, son bec est pâle.
Encore plus rare et surtout plus discret, qui s’approche rarement des jardins sauf quand il n’y a plus rien en forêt, voici le Gros-bec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes) : sa couleur est globalement beige-gris-orange, il a aussi une zone blanche sur l’aile (bien visible en vol), mais il est plus gros que le Pinson des arbres, son puissant bec est bien visible, et il a un masque et une petite bavette noirs.

Pinson des arbres (Fringilla coelebs) mâle

Pinson des arbres (Fringilla coelebs) mâle : notez la calotte grise, et les zones blanches sur l’aile.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Pinson des arbres (Fringilla coelebs) femelle

Pinson des arbres (Fringilla coelebs) femelle : notez les zones blanches sur l’aile.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Pinson du Nord (Fringilla montifringilla)

Pinson du Nord (Fringilla montifringilla) mâle en hiver : notez (1) le bec pâle, (2) la poitrine orange, (3) la tête sombre, et (4) le croupion blanc.
Photographie : Luigi Andena

Gros-bec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes)

Gros-bec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes) : notez (1) le gros bec et (2) la zone pâle sur l’aile, bien visible en vol.
Photographie : Michel Priac

Deux beaux passereaux en plumage en partie rouge

Le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) est sûrement l’un des plus beaux passereaux européens : il se comporte globalement comme le Verdier d’Europe, mais il est beaucoup plus rare dans les jardins européens en hiver : si vous voyez de loin un oiseau blanc, marron avec une zone jaune sur l’aile qui « flashe », c’est sûrement lui ! Essayez de repérer sa face rouge, parfois peu marquante de loin.
Le mâle de Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) est un passereau unique, avec son dessous rouge-rose magnifique (la femelle a un dessous beige plus discret). Il a aussi une calotte noire, un dessus gris, une bande alaire et un croupion blanc. Il est rare et discret dans les jardins. Il mange des graines. Son cri est un doux « pyu » mélancolique qui aide à le repérer.

Chardonneret élégant (Carduelis carduelis)

Chardonneret élegant (Carduelis carduelis) : notez la bande jaune très visible sur l’aile, même de loin, la teinte générale blanc et beige, et la face rouge.
Photographie : François Peintre

Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula)

Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) : le dessous rouge vif du mâle est immanquable !
Photographie : Jonathan Wyplosz

 

Fauvette mélanocéphale (sylvia melanocephala) mâle

Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala) mâle. Notez (1) la tête noire contrastant avec la gorge blanche, (2) le cercle oculaire rouge et (3) les pattes claires.
Photographie : Andreas Trepte / Wikimedia Commons

Des oiseaux gris et discrets, avec du noir sur la tête, restant souvent dans les buissons

Dans les jardins du sud de la France riches en buissons, il n’est pas rare d’entendre des bruits de crécelle dont l’auteur est assez difficile à repérer car il reste souvent caché : c’est la Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala), un oiseau sédentaire dans le Midi de la France, que l’on peut donc voir aussi en hiver. Le mâle est gris dessus et blanc dessous, avec le dessus de la tête noire contrastant avec la gorge blanche, et un anneau rouge autour de l’œil, tandis que la femelle a le dessus de la tête gris (mais aussi avec un cercle oculaire plus pâle). Elle se nourrit d’insectes et de baies toute l’année, et elle ne s’aventure guère plus au nord que la vallée du Rhône.
Une espèce proche, la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), reste de plus en plus souvent en hiver en Europe de l’Ouest, grâce au nourrissage. Le mâle est tout gris avec une calotte noire, la femelle est  grise avec une calotte rousse. Au printemps, son chant qui fuse des buissons et des arbres est magnifique.

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) mâle

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) mâle. Notez la teinte générale grise et la calotte noire.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) femelle

Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) femelle. Notez la teinte générale grise et la calotte rousse (1).
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Des oiseaux qui ressemblent à la femelle du merle et qui se comportent comme elle

Les grives ressemblent (superficiellement) à la femelle ou au juvénile du Merle noir, mais le dessous est blanchâtre strié ou tacheté de noir. Comme eux, elles se déplacent sur le sol en sautant (les étourneaux se déplacent en marchant, rappelons-le), et comme eux, elles aiment les fruits (surtout les pommes). La plus commune est la Grive musicienne (Turdus philomelos), qui a le dessus brun et le dessous blanc teinté de chamois parsemé de taches marron sombre. En vol, ses couvertures sous-alaires sont chamois-roussâtre. La Grive draine (Turdus viscivorus) niche aussi en France, mais elle est moins commune et moins connue que la Grive musicienne, et elle est rarement vue dans les jardins : elle ressemble à la Grive musicienne, mais elle est plus grande (26 à 29 cm de long contre 19 à 23 cm), les côtés de sa tête sont plus pâles avec une tache noire sur les joues, sa queue est plus longue, ses couvertures sous-alaires sont blanches et non pas chamois, et ses taches sombres sont plus rondes. En hiver, elle apprécie particulièrement les baies blanches du Gui (Viscum album). Ses cris de contact roulés et secs sont typiques et aident à la repérer.
En hiver, deux autres espèces nordiques peuvent parfois être observées dans les grands jardins et dans les parcs : la Grive mauvis (Turdus iliacus), qui se reconnaît à sa petite taille, à ses sourcils clairs et nets et à ses flancs et ses couvertures sous-alaires orange-roux bien visibles en vol, et la Grive litorne (Turdus pilaris), qui se distingue par sa grande taille, son bec à la base orange, sa tête et à son croupion gris et son dos marron.
Les sifflements fins et prolongés de la Grive mauvis, qui sont également émis lors de sa migration nocturne, sont typiques. La Grive litorne lance des « djak-dhjak-djak » jacassants très différents.

Grive musicienne (Turdus philomelos)

Grive musicienne (Turdus philomelos) : notez (1) le dessous blanc-chamois parsemé de taches marron sombre légèrement allongées et (2) le dessus brun uni.
Photographie : Yves Dallier

Grive draine (Turdus viscivorus)

Grive draine (Turdus viscivorus) : notez (1) les côtés clairs de la tête avec une tache noire verticale sur les joues, (2) le dessus brun, (3) le dessous blanchâtre parsemé de taches sombres arrondies et (4) la longue queue.
Photographie : Imran Shah / Wikimedia Commons

Grive mauvis (Turdus ilaicus)

Grive mauvis (Turdus iliacus) : notez ses grands sourcils clairs nets et ses flancs roux-orange.
Photographie : Olivier Thoret

Grive litorne (Turdus pilaris)

Grive litorne (Turdus pilaris) : notez (1) le bec à base orange, (2) la tête grise, (3) le dos marron et (4) le croupion gris pâle (bien visible de derrière).
Photographie : Jean-Pascal Weber

Des oiseaux rapides qui grimpent le long des troncs

La Sittelle torchepot (Sitta europaea) est finalement assez rare dans les jardins urbains, et on la voit généralement quand les hivers sont assez froids. Comme les mésanges, elle aime les graines de tournesol mais aussi les arachides (non salées !). Comme les mésanges, c’est une acrobate, mangeant parfois suspendue la tête en bas. Mais son habitude de grimper le long des troncs, son plumage bicolore gris-bleu dessus et orange dessous et son « loup » noir attirent l’attention. Son dessous orangé est bien visible, tout comme son loup noir. Ses cris forts caractéristiques aident à la repérer.
Le Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) est discret et s’approche peu des petits jardins : il recherche sa nourriture dans les anfractuosités des troncs d’arbre. Si vous avez un gros arbre, il n’est pas exclu qu’un individu s’aventure chez vous en hiver, si la nourriture devient plus rare dans les bois. Son dessus brun bariolé de marron et de blanc, ses sourcils clairs, son dessous blanc, son bec recourbé et son habitude de grimper le long des troncs sont typiques. Son chant bref est très reconnaissable.

Sittelle torchepot (Sitta europaea)

Sittelle torchepot (Sitta europaea) : notez la posture horizontale, le dessus gris et le dessous orangé.
Photographie : André Mallen

Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla)

Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) : notez le dessus brun bariolé de brun et de blanc, le dessous blanc, les sourcils blancs, et le bec recourbé.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Un gros oiseau discret brun-orange, noir, blanc et bleu

En automne et en hiver, le Geai des chênes (Garrulus glandarius) se rapproche parfois des jardins et des maisons, mais malgré sa taille, il passe souvent inaperçu. Il reste en effet plutôt dans les arbres, se nourrissant des fruits des arbres (glands, samares) et se pose peu au sol. Il peut parfois s’approcher des mangeoires. Son croupion blanc et sa queue noire sont très visibles en vol. Ses cris rauques et grinçants sont typiques (il sert « d’avertisseur de danger » pour les autres animaux de la forêt).

Geai des chênes (Garrulus glandarius)

Geai des chênes (Garrulus glandarius) : notez la teinte générale orange, et les zones bleue, blanche et noir du plumage.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Geai des chênes (Garrulus glandarius)

Geai des chênes (Garrulus glandarius) en vol : le croupion blanc est très visible.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

Un oiseau gris, blanc et noir à longue queue

Bergeronnette grise (Motacilla alba)

Bergeronnette grise (Motacilla alba) mâle adulte en hiver, Guérande (Loire-Atlantique), le 26/02/2017. Notez le plumage général noir, gris et blanc, (1) la poitrine noire, (2) les barres blanches sur l’aile et (3) la très longue queue.
Photographie : Marc Le Moal

La Bergeronnette grise (Motacilla alba) est un oiseau élancé et gracieux blanc, gris et noir à très longue queue, qu’elle hoche souvent. Sa longueur totale est de 18 cm environ. Sa poitrine est noire toute l’année. Elle apprécie la proximité de l’eau pour nicher et se nourrir, mais en hiver, on peut aussi l’observer en ville (sur les toits par exemple) ou dans les grands jardins et les parcs, où elle forme des dortoirs de plusieurs dizaines d’oiseaux.
Ses cris de contact sont des « tli-vitt » « zi-ze-litt » aigus.

Des oiseaux arboricoles bariolés de noir, de blanc et de rouge

Les gens connaissent généralement (de nom du moins, car peu l’on souvent vu) le Pic vert (Picus viridis), surnommé « pivert », un gros oiseau vert dessus, blanchâtre dessous, avec du rouge sur la tête (chez le mâle), qui arpente parfois les pelouses des parcs, des cimetières et des grands jardins à la recherche d’insectes. Mais deux autres pics peu connus du grand public peuvent visiter les mangeoires lors des hivers froids :

  • le Pic épeiche (Dendocropos major), blanc, noir et rouge : c’est un oiseau de taille moyenne, au long bec et à la forme allongée. Ses cris aigus et métalliques (des « kik ! ») peuvent aider à le repérer. Son vol onduleux est caractéristique.
  • le Pic épeichette (Dryobates minor) discret, peu connu, s’approchant peu des mangeoires et appréciant les grands arbres. Il se nourrit d’ailleurs comme les mésanges, suspendu parfois à l’extrémité des branches fines. Son plumage est aussi blanc et noir, mais il est tout petit (de la taille d’une mésange).
  • Le Pic mar (Dendrocoptes medius) est bien plus rare et il se distinguer du Pic épeiche par sa calotte rouge et ses flancs roses striés de sombre (lire Le retour des champignons, des coléoptères et du Pic mar). Il peut parfois explorer les jardins situés près des bois.
Pic épeiche (Dendrocopos major)

Pic épeiche (Dendrocopos major) femelle.
Photographie : Ornithomedia.com

Pic épeichette (Dryobates minor)

Pic épeichette (Dryobates minor) mâle.
Photographie : François Lelièvre / Sa galerie sur Flickr

De petits oiseaux exotiques localisés

Léiothrix jaune (Leiothrix lutea)

Léiothrix jaune (Leiothrix lutea) se nourrissant dans un jardin dans la région de Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Photographie : Anne Rougeaux

Si vous habitez certains secteurs précis de la France, vos mangeoires peuvent aussi être visitées par trois petits oiseaux exotiques : des populations issues d’individus captifs se sont établies dans la nature dans certains secteurs de France : dans le sud-ouest (notamment dans le bassin de l’Adour, autour de Pau), et localement dans le sud-est de la France (secteur de Nice) et de la région parisienne (autour de Montmorency, dans le Val-d’Oise), des Léiothrix jaunes (Leiothrix lutea), une belle petite espèce originaire d’Asie, viennent parfois dans les jardins en hiver et profitent de la nourriture mise à la disposition des autres oiseaux. Ils sont petits, remuants, gris et jaune-orange vif avec un bec rouge.
Dans le sud-est de la France, autour de Nice, il existe une petite population de Capucins bec-de-plomb (Euodice malabarica), de petits oiseaux beige dessus, blanc dessous, avec un bec argenté et une queue noire, qui peuvent fréquenter les mangeoires en hiver.
Sur les communes de Saint-Jean-Cap-Ferrat et de Beaulieu-sur-Mer, non loin de Nice (Alpes-Maritimes), s’est installée une petite population férale d’Inséparables de Fischer (Agapornis fischeri), de petits perroquets africains à la tête et à la poitrine jaune-orange et au corps vert : ils visitent aussi parfois les mangeoires.

Capucins bec-de-plomb (Euodice malabarica)

Capucins bec-de-plomb (Euodice malabarica) à une mangeoire dans les Alpes-maritimes (France).
Photographie : Mr Bridonneau

Inséparables de Fischer (Agapornis fischeri)

Inséparables de Fischer (Agapornis fischeri).
Photographie : Takashi Hososhima / Wikimedia Commons

Un petit rapace au dessus gris attiré par tous ces oiseaux

Lors des hivers froids, quand les mangeoires sont fréquentées par de nombreux oiseaux, un petit rapace peut oser s’aventurer dans les jardins, même en ville : l’Épervier d’Europe (Accipiter nisus). Bien souvent, vous ne verrez de lui qu’un oiseau de taille moyenne au dessus gris et à longue queue volant rapidement et déclenchant l’envol des passereaux, mais vous aurez parfois la chance d’en voir un posé sur un arbre, dévorant sa proie ou posté à l’affût : remarquez son iris jaune vif, les belles rayures rousses du dessous du mâle ou les fines rayures sombres de la femelle (lire Prédation de l’Épervier d’Europe sur les oiseaux des jardins : que faire ?).

Épervier d'Europe

Épervier d’Europe (Accipiter nisus) mâle : notez le dessous orangé et le dessus gris-ardoisé.
Photographie : François Lelièvre

Épervier d'Europe

Épervier d’Europe (Accipiter nisus) femelle : notez le dessous finement barré.
Photographie : Meneer Zjeroen

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