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Magazine | Analyses

La chasse au Bruant ortolan, une menace parmi d’autres

Si la chasse accentue probablement la baisse de populations déjà fragiles, les raisons principales du déclin de cette espèce sont sûrement ailleurs.
10/09/2015 | Validé par le comité de lecture

Introduction

Le 4 septembre 2014, la L.P.O. (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et son président Allain Bougrain-Dubourg, épaulés par l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) et le CABS (Committee Against Bird Slaughter), ont mené une action « tolérance zéro » dans le département des Landes pour protester contre le braconnage du Bruant ortolan (Emberiza hortulana), un passereau protégé : des plaintes ont été déposées auprès de la gendarmerie, les oiseaux trouvés dans les pièges traditionnels (les « matoles ») ont été libérés et apportés à la préfecture (Mont-de-Marsan). Près de 15 000 Bruants ortolans seraient tués chaque année à la fin de l’été dans le sud-ouest de la France, les autorités chargées d’appliquer la loi et la réglementation « fermant les yeux ». La population de cette espèce aurait chuté de 84 % en 30 ans dans 25 pays d’Europe et en France, le nombre de couples aurait diminué de 42 % entre 2001 et 2011.
Régis Hargues, le directeur de la Fédération des chasseurs des Landes, a déclaré en 2013 dans la revue « Plaisirs de la Chasse » que les prélèvements effectués chaque automne en Aquitaine avaient un faible impact sur cette espèce, expliquant que la majorité des oiseaux tués proviendraient de Russie, un pays où les effectifs seraient encore importants.
Dans cet article, nous vous proposons de faire un point sur l’évolution de la population de l’espèce en Europe, d’évaluer les affirmations du directeur de la Fédération des chasseurs des Landes et d’évoquer des pistes pratiques pour tenter d’inverser la situation.

Abstract

On September 4 2014, the Ligue pour la Protection des Oiseaux and its president Allain Bougrain-Dubourg, supported by the Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) and the CABS (Committee Against Bird Slaughter) organized the « tolerance zero « operation in the Landes department (Southwestern France) to protest against poaching of the Ortolan Buntings (Emberiza hortulana), a protected songbird: complaints have been filed with the police, the birds found in traditional traps (the »matoles ») were released and brought to the prefecture (Mont-de-Marsan). Nearly 15,000 Ortolans are probably killed each year in late summer in the southwest of France, the authorities being quite permissive. The population of this species has globally fallen by 84% in 30 years in 25 countries in Europe and in France, the number of pairs have decreased by 42% between 2001 and 2011.
Régis Hargues, director of the Federation of Hunters of the Landes said in 2013 in the journal « Plaisirs de la chasse » that the traditional hunting has little impact on this species, explaining that the majority of birds killed come from Russia, a country where the number is still important.
In this paper, we propose to make a point about the evolution of the population of the species in Europe, to assess the arguments of the director of the Federation of Hunters of the Landes and to discuss ways to try to reverse the situation.

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Sources

2 commentaire(s) sur ce sujet

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Bon article relativement impartial et qui montre bien que l’impact de ce braconnage est extrêmement faible. Une ré-autorisation de cette chasse avec un encadrement renforcé (carnet de prélèvement et quota) serait par ailleurs très intéressante afin d’avoir une meilleure vision des effectifs transitant par la France. C’est une pratique qui se fait à l’aide de cages pièges et à ce titre, une chasse où le « no kill » pourrait être pratiqué.

Si l’on autorise de nouveau les chasseurs (qu’on appellera pour l’instant « braconniers », puisqu’ils chassent l’ortolan en toute illégalité) à pratiquer leur hobby, on repassera très rapidement au niveau des 50.000 oiseaux capturés, et cela aura forcément un impact direct sur les populations. D’autre part, comme il est souligné dans l’article, ceux qui sont originaires de Russie ne sont probablement pas les mêmes que ceux qui passent par la France, il faut donc craindre pour les effectifs en constante régression dans les pays scandinaves. Comme on ne peut pas restituer à cet oiseaux ses terres disparues, on peut au moins immédiatement préserver celles qui restent et faire cesser son braconnage pour tenter de préserver ses effectifs. A lire les deux petits articles de mon blog : [url=http://ecolofil.blogspot.fr/2013/11/menteur-comme-un-chasseur-dortolan.htm]Menteur comme un chasseur d’ortolan[/url] – [url=http://ecolofil.blogspot.fr/2012/09/et-le-braconnage-de-lortolan-continue.html]Et le braconnage de l’ortolan continue…[/url]