Les jumelles Swarovski NL Pure 14×52, un modèle lancé en 2024

Les jumelles Swarovski NL Pure 14x52

Les jumelles Swarovski NL Pure 14×52.
Source : blog « Après Ornithos… »

Le constructeur autrichien Swarovski Optik a lancé en 2020 sa gamme NL, deux lettres signifiant « Nature Lovers » ou passionnés de nature (lire Jumelles Swarovski Pure NL : une synthèse des réactions des premiers testeurs). Elle est composée de modèles à large champ de vision et à la forme bien reconnaissable, leurs deux tubes (ou barillets) ayant une forme incurvée et non pas droite, avec un léger creux au milieu. En juillet 2024, elle s’est enrichie de deux nouveaux produits équipés d’un objectif de 52 mm grossissant respectivement 10 et 14 fois.
Grâce à leur large diamètre d’objectif et leur fort grossissement, les Swarovski NL Pure 14×52 ont été conçues pour faciliter l’observation des oiseaux éloignés dans des conditions défavorables de luminosité, par exemple à l’aube et au crépuscule : leur taux de transmission lumineuse est en effet de 91 %, leur indice crépusculaire est égal à 27 et le diamètre de leur pupille de sortie est de 3,6 mm (lire Comment choisir des jumelles ?). D’après le compte-rendu d’un test publié sur site web Scope Views, leur luminosité serait de 8 % supérieure à celle des Swarovski 12×50 EL W B.
Leur champ de vision est de 93 m à 1 000 m (champ de vision apparent de 70°), et le confort est accentué par une grande netteté de l’image, pratiquement jusqu’au bord. Les lentilles « Field Flattener », qui font partie de la technologie Swarovision, offrent par ailleurs une image presque plate, pratiquement sans distorsion (elle devient « douce » et progressive sur le bord du champ de vision) ni aberrations chromatiques (lire Un test utile pour détecter les défauts optiques d’une longue-vue ou d’une paire de jumelles : le « star-test »).  
La neutralité des couleurs est assurée par les revêtements Swarobright, Swarotop et Swarodur.  
Le dégagement oculaire est d’au moins 17 mm : un porteur de lunettes qui a pu les essayer a constaté qu’il pouvait observer confortablement jusqu’au bord du champ de vision.
Le réglage dioptrique se fait via une molette munie d’un petit levier bloquant la valeur choisie. Elle est située loin du dispositif de mise au point et est dotée d’une échelle en dioptries réelles (+/- 4 dpt).
Selon le site web Scope Views, la distance minimale effective de mise au point est de 2,5 m, soit un meilleur résultat que les 3,8 m annoncés dans les caractéristiques techniques officielles.
Les Swarovski NL Pure 14×52 mesurent 174 mm de long, comme les Swarovski 12×50 EL W B et seulement 16 mm de plus que les NL Pure 12×42.
Leur poids est de 1 020 grammes, soit environ 170 grammes de plus que les NL Pure 12×42 et à peine plus que les 12×50 EL WB, qui grossissent pourtant moins.
Elles sont étanches jusqu’à 4 m de profondeur, une valeur classique chez Swarovski. 
Elles sont livrées avec des protections d’oculaires et d’objectifs qui tiennent bien en place, un étui semi-rigide de qualité et une sangle Field Pro ajustable équipée d’un large coussinet. Selon le site web Scope Views, les attaches de cette dernière seraient toutefois un peu fragiles.  
Le prix de vente conseillé en France est de 3 550 TTC sur le site web de Swarovski Optik.
Plusieurs accessoires sont disponibles en option :

  • un repose-front FRP, incurvé et flexible, qui s’ajuste confortablement au front de l’utilisateur, et qui peut être utilisé même avec des lunettes et lorsque les œilletons sont entièrement rétractés.
  • Un adaptateur TAs pour trépied.
  • Un adaptateur VPA2 pour smartphone. 

Un test sur le terrain effectué en octobre 2024 par Marc Duquet

repose-front

Le repose-front qui peut être placé sur les jumelles Swarovski NL Pure 14×52.
Source : blog « Après Ornithos… »

Sur son blog « Après Ornithos…« , Marc Duquet a présenté en décembre 2024 les résultats de son essai des Swarovski Pure NL 14×52 effectué en octobre 2024 sur l’île de Sein (Finistère) (lire Observer les oiseaux sur l’île de Sein en automne), et nous les présentons ci-dessous :
« Compte tenu de leur fort grossissement (14 x) et de leur poids (1 020 g) sensiblement supérieur à celui de mes Swarovski NL Pure 10×32, j’avais demandé un adaptateur TAs pour trépied, convaincu qu’une utilisation à main levée ne serait pas possible. J’avais tort ! En effet, ces jumelles ne pèsent finalement guère plus que les anciennes Leica Trinovid 10×42 BA que j’ai utilisées durant de nombreuses années, mais surtout leur ergonomie est tellement réussie qu’on les tient parfaitement en main. Bien sûr, suivre une chasse complète de Faucon pèlerin (Falco peregrinus), du vol de placement jusqu’à la fin de l’attaque, risque de solliciter fortement les bras, mais c’est là une situation assez exceptionnelle. En revanche, elles se sont avérées être parfaites pour l’observation des passereaux dans les (rares) buissons de l’île de Sein.
Je pensais faire quelques essais ponctuels et reprendre rapidement mes petites 10×32, mais je me suis pris à utiliser quotidiennement et longuement ce nouveau modèle, que j’ai trouvé incroyablement stable si on rajoute le repose-front FRP (le même pour tous les modèles de la gamme NL Pure).
Finalement, je n’ai pas ressenti le tremblement de l’image que je redoutais. L’équilibrage est parfait, le corps rétréci au centre facilitant la préhension, leur grossissement de 14 fois permet de voir beaucoup plus de détails qu’un modèle grossissant 10 fois, y compris sur des oiseaux lointains, leur luminosité est excellente (même sous un ciel « breton ») et comme pour les autres modèles de la gamme Pure NL, la technologie Swarovision garantit une netteté absolue jusqu’au bord de l’image et une fidélité des couleurs incomparable. En résumé, j’ai été bluffé par l’efficience de ces jumelles ».

Un essai depuis la côte et en mer effectué par Philippe J. Dubois

Les jumelles Swarovski NL Pure 14x52 placées sur un trépied grâce à l'adaptateur TAs

Les jumelles Swarovski NL Pure 14×52 placées sur un trépied grâce à l’adaptateur TAs.
Source : blog « Après Ornithos… »

À la suite du test ci-dessous effectué par Marc Duquet, Philippe J. Dubois a également essayé les jumelles Swarovski NL Pure 14×52 pour observer les oiseaux marins depuis la côte et à bord d’un bateau, dans des conditions parfois difficiles. Voici ci-dessous son compte-rendu :
« Je n’ai rien à ajouter à ce qu’a déjà dit Marc Duquet concernant la prise en mains de ces jumelles, l’ergonomie de la série NL Pure constituant une vraie amélioration par rapport à celle des modèles concurrents du marché. Avec leur diamètre d’objectif de 52 mm, leur champ de vision est sensiblement plus large que celui des modèles 10×42 classiques, ce qui constitue un plus non négligeable en mer.
Lorsque l’on observe les oiseaux marins depuis la côte, les séances prolongées sont souvent la règle, et tenir à bout de bras des jumelles de près d’un kilogramme pendant une longue durée peut devenir fatigant, surtout si l’on n’est pas haltérophile ! J’ai donc choisi, en plus du repose-front, d’utiliser l’adaptateur TAs pour trépied. Certes, le grossissement des NL Pure 14×52 est inférieur à celui d’une longue-vue, mais la qualité et le confort d’observation sont alors nettement améliorés. On peut ainsi observer pendant des heures en vision binoculaire sans se fatiguer (utiliser en même temps une longue-vue sur le même ou sur un autre trépied serait, bien sûr, une solution idéale).
Pour les sorties en mer, ces jumelles sont remarquables par leur confort et la facilité qu’elles offrent pour repérer les oiseaux, même lointains, mais les tenir à main levée peut être difficile au bout d’un certain temps : j’ai décidé d’utiliser un finnstick (ou bâton finlandais), c’est-à-dire une petite plaque fixée au bout d’un manche de bois, sur laquelle on attache les jumelles avec deux petits tendeurs. Ainsi tenues, elles ne pèsent plus, les mains qui tiennent le bâton étant positionnées au niveau du ventre: c’est à mon avis ce qui permet une observation optimale dans ce genre de situation. Il en est de même pour le suivi de la migration des rapaces sur un col ou depuis un détroit, où l’on regarde fréquemment en direction du ciel, presque à la verticale !
Le seul petit « bémol » est le prix très (trop ?) élevé du repose-front (159 euros) et de l’adaptateur pour trépied (189 euros), mais à part cela, les amateurs d’observation dans les grands espaces (terre ou ciel) seront comblés par ces nouvelles jumelles ».

Proposer un fort grossissement sans système de stabilisation ?

Les jumelles Kite APC stabilisées 14×50 ED Li-ion

Les jumelles Kite APC stabilisées 14×50 ED Li-ion.
Source : Kite Optics

Les Swarovski NL Pure 14×52 sont l’un des rares modèles haut de gamme, ou même de la gamme moyenne supérieure, à proposer un grossissement aussi élevé sans être équipé d’un système de stabilisation, à l’exception notable des Swarovski 15×56 SLC HD (voir plus bas une vidéo concurrent les deux modèles) et des Zeiss Conquest HD 15×56. Les autres concurrents non stabilisés ne grossissent en effet au maximum que 12x, comme les Leica Ultravid 12×50 HD-Plus, les Meopta Meostar 12×50 HD, les Kite Ibis 12×50 ED ou les Vortex Razor 12×50 HD et UHD.
Les observateurs peuvent donc se demander pourquoi le constructeur autrichien n’a pas équipé son dernier modèle d’un mécanisme neutralisant en partie les tremblements, comme c’est le cas d’un nombre croissant de modèles grossissant 14x et plus, comme les Fujinon Techno-Stabi 14×40, les Canon 15×50 IS AW ou les Kite APC 14×50 et 18×50 ED (lire Comment et pourquoi choisir des jumelles stabilisées pour observer les oiseaux ?).
Tout d’abord, les qualités optiques des Swarovski NL Pure 14×52, et notamment un champ de vision plus important que la concurrence et une forte luminosité, rendent l’observation prolongée confortable, ce qui compense dans une certaine mesure les vibrations induites par un grossissement élevé. L’ergonomie particulière des modèles de la gamme Pure NL, en facilitant la prise en main et un bon équilibrage, contribue également à la réduction des tremblements. 
Toutefois, du fait de leur poids de 1 020 g, une longue utilisation sur le terrain entraîne forcément une certaine fatigue, comme l’ont constaté Marc Duquet et Philippe J. Dubois. Pour s’attaquer à ce problème, Swarovski Optik propose deux petits accessoires : un adaptateur pour trépied, ce qui est assez classique, et un repose-front, ce qui est plus original. Ils sont assez efficaces et faciles à utiliser sur le terrain, et leur simplicité constitue un avantage par rapport à un système électronique de stabilisation, qui nécessite l’utilisation de batteries (piles ou chargement à l’aide d’un câble USB), augmente souvent le volume général des jumelles et peut diminuer leur étanchéité, leur robustesse et leurs performances par temps très froid. Néanmoins, on ne peut nier que cette technologie est de plus en plus populaire parmi les observateurs (et les chasseurs).
En résumé, les grandes qualités optiques et ergonomiques des NL Pure 14×52 (qui ont un certain prix), et leur grossissement élevé, mais qui reste gérable, grâce notamment au repose-front qui permet de maintenir trois points de stabilité, peuvent justifier le choix de Swarovski Optik de ne pas les avoir équipées d’un système de stabilisation.
Beaucoup d’observateurs  se demandent sur Internet si le constructeur se lancera un jour sur le marché en croissance des jumelles stabilisées : toutefois, du fait des contraintes techniques actuelles de cette technologie, ces modèles ont pour le moment un champ de vision limité pour ne pas réduire trop fortement leur autonomie et/ou de ne pas trop augmenter leur volume : en effet, une valeur plus élevée nécessiterait une plus forte puissance de stabilisation et donc une batterie plus grosse.

Une vidéo de comparaison des jumelles Swarovski 15×56 SLC et NL Pure 14×52

Dans cette vidéo (en anglais), Dane Madden compare les deux modèles de Swarovski à fort grossissement, les 15×56 SLC HD et les NL Pure 14×52
Source : Dane Madden

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