Le Faucon concolore (Falco concolor) mesure de 32 à 37 cm de long et a une envergure de 78 à 90 cm. Le juvénile ressemble à celui du Faucon d’Éléonore (F. eleonorae), mais il s’en distingue par le bord de fuite sombre plus large de ses ailes et ses couvertures sous-alaires moins contrastées.

C’est une espèce migratrice, qui niche de façon localisée en petites colonies sur des falaises et sur des îles coralliennes dans des régions désertiques de la Libye à l’Iran et au Pakistan en passant par le Moyen-Orient et hiverne en Afrique de l’Est et sur les grandes îles de l’océan Indien. Comme le Faucon d’Éléonore, il se reproduit à la fin de l’été et en automne pour profiter du passage des passereaux migrateurs.

Son statut exact et ses sites de nidification sont encore assez mal connus, notamment dans es zones désertiques d’Égypte, de Libye, de Jordanie et d’Arabie saoudite, mais sa population est petite (entre 2 298 et 3 194 adultes) et elle semble en déclin. Il est inscrit sur la Liste rouge des espèces menacées de l’Union International pour la Conservation de la Nature, où il est considéré comme vulnérable depuis 2017. Les principales menaces sont les dérangements des colonies, le vol d’œufs et de jeunes individus, et le développement d’infrastructures touristiques à proximité des sites de nidification.

Le taux de survie relativement faible des jeunes oiseaux constitue aussi un problème : la pose de radio-émetteurs dans le Sultanat d’Oman entre 2007 et 2014 avait ainsi révélé que seuls 12 % environ des jeunes oiseaux avaient atteint l’âge adulte, une forte mortalité étant constatée au cours de la première année de vie, pendant leur migration et peu après leur arrivée sur les sites où ils passent l’hiver. Dans les zones de migration et d’hivernage, l’utilisation intensive de composés chimiques dans l’agriculture pourrait diminuer la quantité de gros insectes dont ce rapace se nourrit durant la période internuptiale.

En Arabie saoudite, un inventaire ornithologique le long de 200 km de côtes de la mer Rouge, dont les résultats ont été publiés en 2022, avait permis de recenser 41 couples, soit 34 % de la population dans cette partie du pays (environ 120 couples).

Afin de mieux connaître cette population et la protéger, des radio-émetteurs ont été posés en 2023 et en 2024 sur vingt individus, et trente nichoirs ont été posés sur quatorze îles (dont celle de Quman, où est concentrée la moitié de la population saoudienne de l’espèce en mer Rouge) pour augmenter les chances de succès de nidification.

Le suivi par satellite et par GPS a révélé que les adultes étaient très fidèles à leur site de nidification, les revisitant chaque année. En revanche, les juvéniles ont tendance à rechercher de nouveaux sites. Dans les deux cas, le choix du site de nidification des oiseaux est basé sur la disponibilité de la nourriture et sur la qualité l’habitat.

Sept équipes avaient présenté leurs prototypes de nichoirs, qui ont été évalués en fonction de leurs qualités thermiques et de leur ressemblance aux sites de nidification naturels. L’équipe gagnante, RedNest, a développé un nichoir en 3D inspiré de l’architecture islamique historique. Il intègre des ouvertures de ventilation naturelle, similaires à celles utilisées sur les plafonds des mosquées, pour rafraîchir l’intérieur sans avoir besoin de recourir à des systèmes de refroidissement artificiels.

Nichoir artificiel à Faucons concolores (Falco concolor) posé sur une île saoudienne en mer Rouge.  
Source : Liz D 29

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