Les fausses toiles d’araignées décoratives peuvent constituer un piège pour les oiseaux

Petit-duc maculé (Megascops asio)

Petit-duc maculé (Megascops asio) emprisonné dans une fausse toile d’araignée d’Halloween.
Source : Wildcare

Pour décorer leur jardin durant la fête d’Halloween, certains propriétaires ou locataires ne se contentent pas de vider des citrouilles et d’y découper le visage grimaçant de Jack-o’-Lantern : ils suspendent de faux squelettes, des pendus ou des fantômes aux branches, ils installent des chapeaux de sorcières, ils placent un peu partout des crânes en plastique ou des figurines effrayantes, ou bien ils accrochent des fils imitant la soie des araignées. Ces fibres synthétiques, fabriquées en polyester ou à partir d’autres matières artificielles, qui recouvrent parfois des arbustes entiers ou qui sont tendus entre les branches des arbres, peuvent représenter un vrai danger pour les oiseaux, ainsi que pour les autres animaux des jardins (petits mammifères, amphibiens, reptiles et insectes) qui s’y font parfois piéger.
Tout comme les vraies toiles d’araignées, ces fils sont parfois collants, et les animaux ne les voient pas toujours : en emprisonnant des insectes, des oiseaux essaient de s’y poser pour les manger, et ils ne peuvent pas se dégager.
D’autres peuvent essayer d’utiliser ces fibres pour garnir leur nid (dans l’hémisphère sud, Halloween correspond au printemps austral), et ils s’intoxiquent alors ou ne peuvent pas repartir. Une fois ces fils incorporés dans les nids, les oisillons sont aussi susceptibles de s’y emmêler.
En Amérique du Nord, les bénévoles et les salariés des centres de soins de la faune sauvage reçoivent souvent des appels durant la période d’Halloween concernant des animaux emprisonnés dans ces fausses toiles. Alison Hermance, directrice de la communication chez WildCare, un hôpital pour animaux sauvages de San Rafael, en Californie (États-Unis), a par exemple précisé que sa structure avait déjà aidé des oiseaux variés, allant du Colibri d’Anna (Calypte anna) au Bruant à couronne blanche (Zonotrichia leucophrys) en passant par le Petit-duc maculé (Megascops asio). Une fois enchevêtrés, ils peuvent se blesser (doigts ou pattes coupés, ailes brisées), s’étrangler ou s’empoisonner en ingérant des fils pour essayer de les couper. Ils peuvent être difficiles à dégager par les sauveteurs, et si l’on ne vérifie pas son jardin chaque jour, ils peuvent finir par mourir.
Halloween se déroulant en automne, à une période de l’année où de nombreux oiseaux sont de passage, le danger est encore augmenté, et combinées aux lumières urbaines, qui désorientent les oiseaux, notamment les migrateurs nocturnes (lire
La pollution lumineuse et les oiseaux), ces toiles décoratives peuvent devenir de vrais pièges, même s’ils ne sont pas intentionnels comme les filets posés par des braconniers. 
Enfin, ces  fausses toiles ne sont pas recyclables et finissent souvent dans une décharge

Comment limiter les risques ?

Mangeoire pour oiseaux créée à partir d'une citrouille

Mangeoire pour oiseaux créée à partir d’une citrouille.
Source : HealthyWay

Pour limiter les risques, le plus simple est certainement de ne pas utiliser de fausses toiles pour décorer son jardin et de limiter leur usage à l’intérieur des maisons.
Si vous désirez vraiment en placer à l’extérieur, plaquez-les contre des murs ou des planches, ou bien utilisez des fibres épaisses (ou de petites cordes) formant de larges mailles, en évitant toujours de les placer dans les buissons et dans les arbres. 

Des décorations d’Halloween utiles pour les oiseaux 

Il est préférable d’utiliser des décorations qui seront fidèles à l’esprit d’Halloween tout en aidant la faune : 

Un reportage sur les dangers potentiels des fausses toiles d’araignées pour la faune

Un reportage sur les dangers que peuvent représenter les fausses toiles d’araignées pour la faune.
Source  : CBS 8 San Diego

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