Présentation générale de l’île de Sein (Finistère)

Situation de l'île de Sein (Finistère)

Situation de l’île de Sein (Finistère).
Carte : Ornithomedia.com

Sein est située au large de la pointe du Raz, non loin de la fameuse baie d’Audierne (lire Observer les oiseaux dans la baie d’Audierne), dans le Finistère (Bretagne). C’est une petite île aux formes déchiquetées de 58 hectares, d’une longueur de 1,8 km et d’une largeur allant de 50 à 500 mètres. Son point culminant ne s’élève qu’à six mètres. Elle est ainsi beaucoup plus petite qu’Ouessant, plus célèbre d’un point de vue ornithologique (lire Benoît Hémidy et son livre « L’île d’Ouessant et ses oiseaux migrateurs »), mais elle constitue également un site ornithologique incontournable en automne (lire Observer les oiseaux sur l’île de Sein en automne).
Ses milieux naturels sont en effet variés : bourg, jardins, plages, landes, rade, friches, prés (et terrain de foot), rochers et vasières découverts à marée basse, etc.

L’automne 2023 a été faste en Europe pour les oiseaux nord-américains

Pipit farlousane ou d'Amérique (Anthus rubescens)

Pipit farlousane ou d’Amérique (Anthus rubescens) près de la chapelle Saint-Corentin, sur l’île de Sein (Finistère) le 4 octobre 2023.
Photographie : Thomas Dagonet

En matière de raretés automnales, l’année 2023 a été considérée par beaucoup d’observateurs européens comme étant la plus faste depuis très longtemps. Par exemple, l’île de Corvo aux Açores (Portugal), l’un des meilleurs sites du Paléarctique occidental (lire Qu’est-ce que le Paléarctique occidental ?) pour l’observation d’oiseaux égarés néarctiques (lire Observer les oiseaux sur l’île de Corvo), a vécu une saison historique, avec 53 espèces concernant 214 oiseaux, dont une Paruline triste (Geothlypis philadelphia), une première mention pour l’écozone. En Grande-Bretagne également, particulièrement dans les jours suivant le passage de l’ouragan Lee, à la fin du mois de septembre, 58 oiseaux appartenant à 15 espèces néarctiques ont été observés, dont des premières mentions pour le pays, comme la Paruline du Canada (Cardellina canadensis) (lire Parulines et autres oiseaux rares dans le parc national côtier du Pembrokeshire).
Du côté français, on n’a malheureusement pas mesuré un tel afflux, et l’île de Sein n’a pas dérogé pas à cette particularité française, avec seulement une seule espèce (vivante) provenant du continent américain, un Pipit farlousane (Anthus rubescens) (lire Comment différencier le Pipit d’Amérique ou farlousane des Pipits spioncelle et farlouse ?). L’île d’Ouessant de son côté n’a accueilli que trois passereaux américains durant l’automne : la Paruline jaune (Setophaga petechia) (deux oiseaux entre le 30 septembre et le 12 octobre), l’Oriole de Baltimore (Icterus galbula) (le 9 octobre) et le Viréo à œil rouge (Vireo olivaceus) (les 25 et 26 septembre). En France continentale, le long du littoral atlantique, il n’y a eu aucun passereau néarctique, mis à part un possible Martinet ramoneur (Chaetura pelagica) à Plogoff (Finistère) le 6 octobre.  
L’automne en France a également été marqué par le passage de la tempête Ciaran, le 2 novembre, qui a causé sur l’île de Sein quelques dégâts préjudiciables aux habitants et aux oiseaux, notamment le déracinement de plusieurs arbres bien connus des ornithologues, au Chaudron et derrière l’église.

De nouvelles espèces en 2023 pour l’île de Sein

Carte de l'île de Sein et emplacements de plusieurs bons sites pour observer les oiseaux 

Carte de l’île de Sein et emplacements des bons sites pour observer les oiseaux en automne (cliquez sur la carte pour l’agrandir).
Carte : Ornithomedia.com

Malgré cela, huit nouveaux taxons (sous réserve de leur validation par les Comités d’Homologation) ont été répertoriés sur l’île en 2023 : l’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) les 16 et 20 mai, le Blongios nain (Ixobrychus minutus) le 29 mai, le Guêpier de Perse (Merops persicus) le 3 juillet, le Moineau doré (Passer luteus) le 1er septembre, la Bernache nonnette (Branta leucopsis) le 15 septembre, le Puffin de Scopoli (Calonectris diomedea) le 27 septembre, le Faucon pèlerin du type de la toundra (Falco peregrinus calidus/tundrius) le 5 octobre et le Coulicou à bec jaune (Coccyzus americanus), découvert mort le 25 octobre. Ces premières mentions portent à 328 le nombre total de taxons répertoriés sur l’île, dont 309 espèces (+7), 15 sous-espèces (+1) et quatre hybrides.  
Quatre taxons ont été observés (ou documentés) en 2023 pour la seconde fois : le Bécasseau variable du Groenland (Calidris alpina arctica) les 16 et 26 mai (il s’agit en outre de la première documentation photographique de cette sous-espèce), le Goéland pontique (Larus cachinnans) entre les 12 et le 20 octobre, le Bruant (Plectrophane) des neiges islandais (Plectrophenax nivalis nivalis) les 19 et 29 octobre et le Jaseur boréal (Bombycilla graculus) le 4 novembre.
Quelques espèces ont été beaucoup plus souvent observées en 2023 que sur la moyenne des années précédentes, comme l’Océanite tempête (Hydrobates pelagicus), le Puffin cendré (Calonectris borealis) et la Bernache cravant à ventre sombre (Branta bernicla bernicla).
Parmi les autres observations inhabituelles, citons les premières mentions du Râle d’eau (Rallus aquaticus) au printemps, avec un individu le 29 avril (S. Normant), de l’Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) au printemps, avec un individu les 17 et 19 mai (M. Normant), et du Vanneau huppé (Vanellus vanellus) en hiver (observation collective).
Les espèces pélagiques (puffins, océanites, etc.) ont quasiment toutes été exceptionnellement plus observées en 2023 qu’au cours de n’importe quelle autre année. 

Pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus)

Pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus) sur l’île de Sein (Finistère) le 2 octobre 2023.  
Photographie : Christian Kerihuel

D’autres espèces, pourtant régulières sur l’île, ont peu ou pas été observées en 2023, comme le Harle huppé (Mergus serrator), le Pipit à dos olive (Anthus hodgsoni), le Pluvier guignard (Eudromias morinellus), la Mésange noire (Periparus ater), la Locustelle tachetée (Locustella naevia) ou même le Pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus).
Enfin, il ne faut pas oublier des données non confirmées, comme un Pouillot de Bonelli/oriental (Phylloscopus bonelli/orientalis) (lire Distinguer les Pouillots de Bonelli et oriental) le 4 septembre au Sphinx (auteur anonyme), un possible Pouillot de Lorenz (Phylloscopus lorenzii/indianus lorenzii) le 26 octobre (O. Laugero et al.) et un Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola) le 10 septembre au phare.

La méthode suivie : quelques points importants

Plutôt que de parler de donnée ou de mention, la synthèse, tout comme pour les deux dernières années, a utilisé la notion de « présence journalière », qui est plus pertinente localement pour établir des comptages et des statistiques : il s’agit du nombre de jours par an où une espèce a été observée. 
Comme pour 2022, les données de 2023 sont issues de plusieurs sources : Faune-bretagne.org, eBird.org et Observation.org, iNaturalist, synthèses individuelles réalisées par Éric Lapous (1999, 2000, 2001 et 2003), Maxime Zucca (années 2006, 2007, 2010) et les données du Comité d’Homologation National. D’autres éléments, notamment relatifs au détail et aux circonstances des observations, proviennent du groupe WhatsApp « Sein alert », et enfin certains détails sont issus d’échanges directs avec les observateurs.

Le navire Enez Sun 3

Le navire Enez Sun 3 amarré au port d’Audierne (Finistère) le 17 octobre 2023.
Photographie : Grégoire Duffez

Des données provenant d’autres sources (bulletins ornithologiques Ar Vran, édités entre 1992 et 2003, plateforme Global Biodiversity Information Facility, observations personnelles, etc.) ont aussi été ajoutées.
Toutes les observations d’oiseaux dont l’identification n’était pas certaine (ou rapportée comme telle) ont été exclues.
Plusieurs données ont été regroupées, notamment lorsqu’elles concernaient une espèce et sa sous-espèce nominale, par exemple la Bergeronnette printanière (Motacilla flava) et la sous-espèce Motacilla f. flava.
Les observations effectuées depuis le bateau reliant le continent et l’île de Sein ont été incluses, à
condition de concerner des oiseaux vus plus au large que la pointe du Raz.
Les noms français utilisés des espèces sont ceux de la Liste des Oiseaux de France, éditée par la Commission de l’Avifaune Française en 2020.
Les photos présentées ont toutes été prises en 2023 sur l’île de Sein (ou depuis le bateau qui fait la traversée vers le continent).
Lorsque plusieurs observateurs ont réalisé le même jour des décomptes estimant le nombre total d’oiseaux,
c’est le chiffre le plus élevé qui a été retenu.
Pour tenter d’évaluer la rareté des espèces, et la qualité du « cru » ornithologique de l’année, un score de
rareté (annuel) a été calculé de la façon suivante : nombre de jours d’observation d’une espèce dans l’année divisé par le nombre de jours d’observation total de cette espèce dans toute la base de données (depuis 1980). Par exemple, le Jaseur boréal (Bombycilla garrulus), qui a été observé pour la deuxième fois, a obtenu un score de 86 %. 

L’année ornithologique 2023 en quelques chiffres

Grand Gravelot (Charadrius hiaticula)

Grand Gravelot (Charadrius hiaticula) sur l’île de Sein (Finistère) le 28 septembre 2023.
Photographie : Hichem Machouk

En 2023, le nombre de jours d’observation a augmenté significativement : les observations ont couvert ainsi 148 jours répartis sur l’année entière, dont 90 avec au moins dix données transmises. Les mois d’automne (notamment octobre) ont été les plus prospectés. L’autre pic saisonnier est intervenu au printemps, durant la migration prénuptiale, les mois d’avril et de mai cumulant 18 % des données annuelles. 
Suite de l’inclusion de nouvelles sources, le nombre de données a largement augmenté, pour s’établir à 17 442 en 2023, soit près du double de la moyenne 2015-2022.
201 taxons (191 espèces, 9 sous-espèces et 1 hybride) ont été observés en 2023, sur les 329 déjà recensées sur l’île, ce qui constitue un nouveau record. L’automne 2023 fait office de nouvelle référence, avec 195 espèces observées (97 % du total de l’année), dont 177 pour le seul mois d’octobre.
Les cinq espèces les plus courantes en 2023 ont été le Grand Gravelot (Charadrius hiaticula) (83), le Tournepierre à collier (Arenaria interpres) (81), l’Huîtrier pie (Himatopus ostralegus) (77), le Merle noir (Turdus merula) (75) et le Bécasseau variable (Calidris alpina) (73).
Près de 45 % des espèces observées provenaient de régions plus ou moins lointaines (Europe du Nord et du Sud, Asie et Amérique du Nord).

Des oiseaux bagués

Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus)

Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) baguée sur l’île de Sein (Finistère) le 3 octobre 2023.
Photographie : Christian Kerihuel

Des oiseaux bagués ont été observés. Citons par exemple deux Mouettes mélanocéphales (Ichthyaetus melanocephalus) marquées « R9HP » et « R5PA » dans le polder de Sébastopol, sur l’île de Noirmoutier (Vendée), le même jour (25 juin 2022), observées le 3 octobre par Christian Kerihuel, une Sterne caugek (Thalasseus sandvicensis) marquée « J.LA » aux Pays-Bas le 12 juin 2021 et également observée le 3 octobre par Christian Kerihuel, un Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) marqué « NG-W(UC » en Islande le 1er juillet 2021 et observé au Guéveur le 24 octobre (Laëtitia Vibert et Maxime Pirio), ou encore un Pouillot de Sibérie (Phylloscopus collybita tristis) porteur d’une bague en métal sur le tarse droit qui n’a pas pu être lue.

Liste détaillée des espèces observées en 2023 : quelques données marquantes

La liste générale des espèces observées sur l’île de Sein peut être téléchargée au format PDF. La liste détaillée et commentée des espèces vues en 2023 peut également être téléchargée au format PDF, mais voici ci-dessous quelques données marquantes (espèces rares ou très rares, première ou seconde mentions, effectifs remarquables, etc.).

  • Bernache cravant à ventre sombre (Branta b. bernicla). Un individu a été observé les 10 et 19 février (J.-M. Rohou), puis un individu adulte stationnant longtemps au Men Brial, a été observé entre le 1er et le 19 octobre. Très bonne année pour l’espèce, qui a établi un record avec 11 jours d’observation, notamment grâce à un individu qui a stationné dans le port.
Bernache nonnette (Branta leucopsis)

Bernache nonnette (Branta leucopsis) sur l’île de Sein (Finistère) le 18 octobre 2023.
Photographie : Grégoire Duffez

  • Bernache nonnette (Branta leucopsis). Un individu adulte et un de première année ont été observés à partir du 15 septembre (S. Cornec et A. Desnos) et tous les jours jusqu’au 17 décembre (S. Wroza), entre la chapelle Saint-Corentin et Beg al Lann. Première mention pour l’île. Il est difficile de se prononcer sur l’origine exacte de ces oiseaux, qui étaient très peu farouches.
  • Coulicou à bec jaune (Coccyzus americanus). Première « mention » pour l’île et quatrième pour la France, si l’on compte les oiseaux morts (lire Un Coulicou à bec jaune sur l’île d’Ouessant). Des restes d’un oiseau (plumes) ont été retrouvés dans les fougères près du phare le 25 octobre (P. Gitenet). Le prélèvement de ces plumes a permis l’identification de l’espèce, avec une mort estimée qui remontait probablement à quelques jours. Le 19 octobre, un individu épuisé puis retrouvé mort avait aussi été découvert sur l’île d’Yeu (U. Viaud et J.-M. Auriaux-Guilpain) (lire Observer les oiseaux sur l’île d’Yeu). Cette espèce américaine a déjà fait plusieurs apparitions en Europe, à la faveur sans doute de dépressions automnales au-dessus de l’océan Atlantique (lire Comment arrivent les oiseaux rares ?). Les individus arrivent souvent exténués et deviennent probablement des proies faciles pour les prédateurs européens.
  • Œdicnème criard (Burhinus o. oedicnemus). Un individu a été découvert au Sphinx le 16 mai (S. Reyt), puis observé à nouveau (le même oiseau ?) les 20 et 21 mai (M. Normant, B. Segerer). Première mention de l’espèce pour l’île. Elle est rare au passage en Bretagne, et elle n’a été contactée (en dehors de l’île de Sein) en 2023 qu’en migration nocturne.
Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus)

Bécasseau variable du Groenland (Calidris alpina arctica) sur l’île de Sein (Finistère) le 16 mai 2023.
Photographie : Sylvain Reyt

  • Bécasseau variable du Groenland (Calidris alpina arctica). Un individu qui a été observé le 16 mai (S. Reyt) présentait les caractéristiques de la sous-espèce arctica (bec plus court, structure plus compacte, teinte plus grise et ventre tacheté de points noirs distincts). Trois ou quatre individus ont aussi été notés le 26 mai. Cette sous-espèce niche à l’est du Groenland et dans l’archipel Svalbard (Norvège). Bien que probablement présente aux deux passages, elle n’est détectable (sauf individus bagués) qu’au printemps, sur la base de caractéristiques phénotypiques parfois évidentes, quand les différentes sous-espèces peuvent être comparées.
  • Goéland à ailes blanches (Larus g. glaucoides / kumlieni). Un individu de seconde année a été vu à Kélaourou le 22 octobre (J.-N. Rieffel). Une nouvelle observation en 2023 pour une espèce qui reste rare sur l’île de Sein, avec six données (après 2001, 2018, 2020, 2021 et 2022). 
  • Puffin de Scopoli (Calonectris diomedea). Un individu a été vu depuis le Guéveur parmi des dizaines de Puffins cendrés (C. borealis) le 27 septembre (A. Le Nevé), puis identifié à partir de photographies en se basant sur des critères morphologiques (taille et corpulence) et de nuances de plumage, comme l’étendue de blanc sur les primaires P9 et P10 et la présence de taches sur les grandes couvertures sous alaires (lire Comment distinguer les Puffins cendré et de Scopoli ?). Suite à la validation par le Comité d’Homologation Régional de Bretagne, il s’agit de la première mention de l’espèce pour l’île.
  • Puffin majeur (Ardenna gravis). Observé entre le 30 juillet (S. Guérin) et le 26 octobre (M. Pirio) avec des effectifs très variables, allant de quelques individus à plusieurs centaines, par exemple 250 oiseaux le 27 septembre (A. Le Nevé, T. Vivensang et S. Wroza).
  • Blongios nain (Ixobrychus m. minutus). Un mâle adulte a été observé posé au Nifran le 29 mai (J.-M. Rohou). C’est la première donnée pour l’île.
Guêpier de Perse (Merops persicus)

Guêpier de Perse (Merops persicus) sur l’île de Sein (Finistère) le 3 juillet 2023.
Photographie : Marie-Paule Peyrard

  • Guêpier de Perse (Merops persicus). Un individu a été observé le 3 juillet sur les pelouses de Beg al Lann (observation anonyme). Première mention documentée pour l’île et cinquième mention française. L’observation aurait pu passer inaperçue, car elle a été effectuée par des vacanciers non ornithologues. En 2023, il y a eu d’autres observations en Europe : un oiseau le 3 juin à Kajaani (Finlande) (quatrième mention finlandaise), un oiseau le 10 juin sur l’île Foula, dans les Shetland (Grande-Bretagne) (onzième donnée britannique), et un oiseau le 6 août aux Pays-Bas.
  • Faucon pèlerin du type de la toundra (Falco peregrinus calidus / tundrius). Un oiseau a été vu le 5 octobre dans la baie du Gueveur, capturant et consommant un Tournepierre à collier (B. Duchenne et M. Tréguier). Il s’agit de la première mention de ce taxon sur l’île. Les Faucons pèlerins de ces deux sous-espèces, qui proviennent d’Amérique du Nord, du Groenland et d’Europe du Nord, diffèrent de la sous-espèce nominale par leurs parties supérieures plus claires, leurs moustaches plus fines et leur taille et leur structure plus massives.
  • Jaseur boréal (Bombycilla g. garrulus). Un oiseau a été vu et photographié le 4 novembre sur le Quai des Français Libres (D. Beauvais). Il s’agit de la seconde mention pour l’île, qui s’inscrit dans un petit afflux automnal en Europe de l’Ouest.
  • Alouette calandrelle (Calandrella b. brachydactyla). Un individu a été observé posé puis en vol le 9 mai aux Sables Blancs (S. Reyt), et un autre a été vu dans les mêmes conditions le 21 mai (M. Normant). Cette espèce a été observée après deux années d’absence, uniquement au printemps.  
  • Pouillot à grands sourcils (Phylloscopus inornatus). Sans doute trois ou quatre oiseaux observés au phare (S. Wroza) sur deux courtes périodes, du 1er au 3 octobre et du 9 au 13 octobre. Il s’agissait d’une année en demi-teinte pour cette espèce emblématique de l’automne, observée seulement sept jours, soit la moitié de la moyenne des dernières années.
  • Pouillot de Sibérie (Phylloscopus collybita tristis). Un individu bagué est resté autour de l’église durant une quinzaine de jours, entre le 6 et le 22 octobre, et jusqu’à cinq individus ont été observés le 15/10 (observation collective). L’espèce a donc été observée donc durant 20 jours, établissant un nouveau record.
Fauvette épervière (Curruca n. nisoria)

Fauvette épervière (Curruca n. nisoria) sur l’île de Sein (Finistère) le 26 septembre 2023.
Photographie : Stanislas Wroza

  • Fauvette épervière (Curruca n. nisoria). Un individu de première année a été découvert au Chaudron, puis rue du Troejeur, le 26 septembre (A. Le Mieux, T. Vivensang et S. Wroza). Retour de l’espèce après deux années d’absence (sixième donnée).
  • Fauvette passerinette (Curruca iberiae). Une observation prénuptiale a été faite le 10 avril (S. Reyt, B. Jorigné et M. Esnault), puis un individu a été vu près du phare du 7 au 11 septembre. Ce dernier oiseau, de type femelle, a soulevé des débats sur son identification, avec un doute sur une possible Fauvette des Balkans (C. cantillans), voire de Moltoni (C. subalpina), mais les photos et les enregistrements sonores ont confirmé son identification (lire Distinguer les mâles des Fauvettes passerinette, de Moltoni et des Balkans au printemps).
  • Étourneau roselin (Pastor roseus). Un individu de première année a été découvert sur la plage du Sphinx le 5 octobre (F. Duchenne), réobservé ensuite à plusieurs points de l’île en compagnie d’Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris), puis revu le lendemain et le surlendemain (J-M. Thibault et al.).
  • Grive mauvis islandaise (Turdus iliacus coburni). Cette sous-espèce a été repérée à huit reprises entre le 17 octobre et le 17 décembre (S. Wroza). Elle a davantage été observée cette année, avec huit jours d’observation en automne. Les individus de cette sous-espèce sont globalement bien plus sombres que la sous-espèce nominale, avec des taches ventrales plus épaisses, une tache rousse sous l’aile moins étendue et une calotte de la même couleur que le dos (lire Comment identifier les Grives mauvis d’Islande ?).
Gobemouche nain (Ficedula parva)

Gobemouche nain (Ficedula parva) sur l’île de Sein (Finistère) le 1er octobre 2023.
Photographie : Sylvain Reyt

  • Gobemouche nain (Ficedula parva). Sans doute quatre individus différents ont été observés entre le 26 septembre et le 9 octobre, près du phare et dans les jardins du village. Exactement dans la moyenne habituelle, avec huit observations automnales.
  • Traquet du Groenland (Oenanthe oenanthe leucorhoa). Cette sous-espèce a été observée cinq jours entre le 10 et le 24 avril, avec un maximum de 8 individus le 24 avril (S. Reyt), ce qui reste dans la moyenne des années antérieures, avec neuf jours d’observation. Cette sous-espèce niche au Groenland et dans le nord-est du Canada et migre avec un peu de décalage avec la sous-espèce nominale (lire Un possible Traquet du Groenland mâle fin avril 2016 dans le Maine-et-Loire).
  • Moineau doré (Passer luteus). Un mâle de première année a été observé du 1er septembre au 11 octobre. Il s’agit de la première mention de l’espèce pour l’île. Initialement découvert par des habitants au sein d’une bande de Moineaux domestiques (Passer domesticus), l’identification a été transmise le 6 septembre (A. Boussemart et L. Gavory), puis l’oiseau a été régulièrement observé les jours suivants (F. Schmitt et al.). L’espèce niche de la Mauritanie et du Sénégal à l’Erythrée et elle n’est pas migratrice. Beaucoup d’observations concernent des individus échappés de captivité, mais il n’est pas impossible qu’un oiseau erratique ait pu bénéficier de conditions météorologiques l’ayant éloigné de son aire de répartition africaine : durant la première quinzaine de septembre, une masse d’air chaud provenant de la région saharienne s’est en effet dirigée vers l’Europe, et notamment vers la France.
    Moineau doré (Passer luteus)

    Moineaux doré (Passer luteus) et domestiques (P. domesticus) sur l’île de Sein (Finistère) le 7 septembre 2023.
    Photographie : Fabrice Schmitt

    Précisons que plusieurs autres observations de Moineaux dorés ont déjà été faites en Europe, principalement en Espagne (lire Observations récentes de Moineaux dorés autour du détroit de Gibraltar). Enfin, l’oiseau a pu se poser sur un bateau (lire Ces oiseaux qui voyagent sur des bateaux).

  • Pipit de Richard (Anthus r. richardi). Un oiseau en migration a été observé le 17 octobre, posé entre la chapelle Saint-Corentin et le phare (P. Crouzier), puis a été vu en vol vers la table d’orientation (H. Gauche, F. Garcia), au Sphinx (M. Zucca et al.), et enfin vers le village. Espèce quasi annuelle, observée à nouveau une seule fois cette année.
  • Pipit farlousane (Anthus r. rubescens). Un individu a été détecté par son cri à la parabole à la chapelle Saint-Corentin, arrivant de la mer (S. Wroza), puis relocalisé en divers points de l’île par de nombreux observateurs. L’oiseau a été observé cinq jours entre le 30 septembre et le 4 octobre. Il s’agit d’une nouvelle mention de cette espèce américaine très rare, gratifiant les observateurs de sept jours de présence. C’est la troisième année où cette espèce a été observée, après trois jours en 2010 et huit en 2021
  • Roselin cramoisi (Carpodacus e. erythrinus). Deux individus ont été observés entre le 27 (H. Machouk, T. Rivière) et le 30 septembre en divers points de l’île. L’un des deux individus arborait un plumage comprenant déjà un peu de rose, même si le plumage adulte est normalement acquis à la fin de l’été de la seconde année. L’année a plutôt été bonne pour l’espèce, qui a été observée durant cinq jours.
  • Bruant ou Plectrophane lapon (Calcarius l. lapponicus). Un individu a été observé le 15 octobre à Kelaourou (J. Birard) et un le 30 octobre (S. Roques). Très discrète en 2023, l’espèce n’a été observée que durant deux jours.
Bruant ou Plectrophane des neiges islandais (Plectrophenax nivalis insulae)

Bruant ou Plectrophane des neiges islandais (Plectrophenax nivalis insulae) femelle sur l’île de Sein (Finistère) le 28 octobre 2023.
Photographie : Sylvain Reyt

  • Bruant ou Plectrophane des neiges (Plectrophenax n. nivalis). Première mention au printemps d’un mâle en plumage nuptial, les 12 et 13 avril (les observations printanières sont très rares). Une femelle a été vue le 14 octobre, puis une autre le 19 octobre (observations collectives). Espèce régulière sur l’île, observée durant quatre jours, bien moins que les années récentes. Les deux sous-espèces classiques ont été observées (lire Le Bruant ou Plectrophane des neiges : distinguer les âges, les sexes et les sous-espèces).
  • Bruant ou Plectrophane des neiges islandais (Plectrophenax nivalis insulae). Une femelle de premier cycle de cette sous-espèce a été observée entre le 28 et le 31 octobre (S. Reyt et S. Roques). 
  • Bruant nain (Emberiza pusilla). De un à deux oiseaux ont été observés entre le 29 septembre et le 27 octobre. Très belle année pour l’espèce, qui a établi, et de loin, un nouveau record, avec 18 jours d’observation.
  • Bruant rustique (Emberiza r. rustica). Un individu a été détecté le 4 octobre en vol, puis observé posé brièvement dans des fougères près du phare (J.-F. Blanc, K. Le Rest et T. Dagonet). C’est la troisième donnée pour l’île. 

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