La Perruche (ou Géopsitte) nocturne (Pezoporus occidentalis) est un petit perroquet endémique australien verdâtre dessus, jaunâtre dessous, et tacheté de brun et de noir. Les deux sexes sont identiques. Elle ressemble aux deux autres espèces du même genre, les Perruches à ventre doré (P. flaviventris) et terrestre (P. wallicus), mais sa queue est plus courte (lire Reconnaissance d’une nouvelle espèce de Perruche terrestre). Elle est furtive, plutôt silencieuse et vit surtout au sol, ne s’envolant qu’en cas de nécessité. Ses cris, rappelant ceux de la Perruche terrestre, sont des sifflements doux à deux notes, un  “croassement” et des sifflements prolongés, tristes et répétés espacés de trois secondes.

Vue de l'habitat typique (peuplement de Triodia) de la Perruche (ou Géopsitte) nocturne (Pezoporus occidentalis)

Vue de l’habitat typique (peuplement de Triodia) de la Perruche (ou Géopsitte) nocturne (Pezoporus occidentalis) en Australie.
Photographie : Hesperian / Wikimedia Commons

Il s’agît d’une espèce nocturne ou crépusculaire, qui vit dans les zones à Spinifex dans l’intérieur de l’Australie. Elle reste souvent cachée dans la végétation, voire dans des terriers, durant la journée. Elle se nourrit de graminées, de graines, de tubercules et de racines. Elle est sédentaire, mais elle effectuerait des mouvements après les pluies. Elle construit son nid (ce qui est très rare chez les Psittacidés) dans la végétation dense, y pondant jusqu’à six œufs.  

C’est l’un des oiseaux les plus mystérieux et les plus insaisissables du monde : aucune observation n’a été faite entre 1912 et 1979, laissant supposer alors qu’il avait disparu. Il n’y a en effet que 23 spécimens dans les musées, et la plupart ayant été collecté au XIXe siècle (16 d’entre eux ont été collectés par F.W. Andrews dans le sud de l’Australie dans les années 1870 et 1880) et deux au XXe siècle, dont un trouvé mort au bord d’une route dans les années 1990. Les chats errants constituent l’une des principales menaces qui pèsent sur elle (lire Les chats ont également des effets négatifs indirects). C’est une espèce en danger et l’un des oiseaux les plus rares d’Australie, avec une population probablement inférieure à 250 individus principalement répartis entre les États du Queensland et d’Australie-Occidentale.

Les observations rapportées depuis 1979 sont très rares, avec par exemple quatre oiseaux vus en vol en 1979 près du lac Perigundi, dans l’État d’Australie-Méridionale, un oiseau trouvé mort en 1990 dans le Queensland, une en 2005 près de Minga Well dans la région de Pilbara, en Australie-Occidentale (lire Trois Perruches nocturnes auraient été observées en Australie occidentale), ou une en 2006 dans le Diamantina National Park, au sud du Queensland (lire Découverte d’un cadavre de Perruche nocturne dans le Diamantina National Park).

Situation de l'Aire Indigène Protégée de Ngururrpa, en Australie-Occidentale

Situation de l’Aire Indigène Protégée de Ngururrpa, en Australie-Occidentale.
Carte : Ornithomedia.com 

Dans un article publié en septembre 2024 dans le journal Wildlife Research, des biologistes australiens 
ont annoncé la découverte de la plus grande population connue de Perroquets nocturnes, avec au moins 50 individus, dans l’Aire Indigène Protégée de Ngururrpa, située en Australie-Occidentale, dans le Grand Désert de Sable. 

Entre 2020 et 2023, ils ont installé des enregistreurs acoustiques dans 31 sites espacés de plus de 2 km pour surveiller la présence de cette espèce. Des oiseaux ont été détectés dans 17 sites répartis dans une zone de 160 km du nord au sud et de 90 km d’est en ouest. Dix dortoirs ont été repérés dans des secteurs à Triodia longiceps, des Poacées dures et épineuses.

Là où l’espèce été détectée, des pièges photographiques ont été posés pour surveiller les prédateurs et prélever les excréments de ces derniers pour des analyses. Quarante années d’images de la société Landsat ont également été examinées pour évaluer les risques d’incendies.

Les incendies semblent constituer une menace plus importante que dans le Queensland, se produisant tous les six à dix ans. Le Dingo (Canis dingo) est le prédateur qui a été détecté le plus fréquemment, or ce canidé tue fréquemment les Chats harets (Felis catus) qui constituent une menace sur les perruches, et il contribue donc à la conservation de ces oiseaux.

Les auteurs recommandent une gestion écologique basée sur le brûlage dirigé pour réduire la densité des broussailles inflammables et d’épargner les Dingos dans les opérations de contrôle des prédateurs.

Vidéo d’une Perruche (ou Géopsitte) nocturne (Pezoporus occidentalis) filmée par Steve Murphy dans le sud du Queensland (Australie) en avril 2015.
Source : SciNews

Réagir à notre article

Réagissez à cet article en publiant un commentaire