La Perruche à ventre orange (Neophema chrysogaster) mesure environ 21 cm de long. Chez le mâle adulte, les parties supérieures sont vertes, le front est bleu azur, le dessus de ses ailes est vert et bleu foncé et le dessous est bleu, la poitrine est jaune-vert, le ventre est orangé, le dessus de sa queue est vert, les rectrices externes sont jaunes et son extrémité est bleue. Le bec et les yeux sont noirs et ses pattes sont grises. La femelle est plus terne et sa tache ventrale orangée est plus réduite. Chez le juvénile, la tache frontale bleue est très réduite.

Durant le printemps austral (décembre à février), elle niche dans les buissons le long des cours d’eau et se nourrit de graines dans les landes ouvertes ayant brûlé au cours des quinze dernières années. En hiver, elle migre vers les marais littoraux où elle se nourrit d’algues, de graines et de salicornes des genres Salicornia et Arthrocnemum. Elle visite aussi alors les prairies.

Situation de Melaleuca, en Tasmanie (Australie)

Situation de Melaleuca, en Tasmanie (Australie).
Carte : ornithomedia.com

C’est une espèce endémique de Tasmanie, au sud de l’Australie. Alors qu’elle y était commune au XIXe siècle, elle est désormais très rare et menacée, son seul site de nidification étant situé dans le secteur de Melaleuca, un lieu accessible par bateau ou par avion, ou après plusieurs jours de marche sur le “South Coast track”. Les derniers oiseaux hivernent dans quelques sites côtiers dans les États de Victoria et d’Australie-Méridionale, par exemple près de la Western Treatment Plant (usine de traitement des eaux) proche de Melbourne.

Les causes de ce déclin sont multiples, notamment la densification des landes depuis la colonisation européenne suite à l’arrêt des brûlis organisés par les Aborigènes et la destruction des marais littoraux.

En 1979, sa population était comprise entre 100 et 140 oiseaux. Un plan de conservation avait été lancé en 1984, mais la population a continué à décliner au cours des années 1990 et 2000. Un programme d’élevage en captivité avait été lancé dans les années 1980 et des centaines d’oiseaux lâchés entre 1999 et 2009 sur l’îlot de Birch pour tenter d’établir une nouvelle population, mais sans succès.

En 2010, moins de 50 oiseaux avaient été comptés à Melaleuca après leur retour de leurs zones d’hivernage. Des perruches élevées en captivité sont relâchées à Melaleuca depuis 2013, mais leur succès de reproduction et leur taux de survie sont particulièrement faibles (sur 53 oiseaux lâchés en 2014 et en 2015, seuls six ont survécu à leur migration). Des introductions ont également été organisées dans les zones d’hivernage.

À la fin de la saison de reproduction 2017-2018, 15 oiseaux nés dans la nature (principalement des femelles) ont été capturés, maintenus en captivité pendant l’hiver, puis relâchés à la fin de l’année 2018. D’autre part, un écobuage (ou brûlage dirigé) a été organisé près du site de nidification de l’espèce afin de fournir une nouvelle zone de nidification à l’espèce. La nidification 2018-219 a été relativement productive, avec 58 oiseaux qui auraient pris le chemin des zones d’hivernage, dont 13 jeunes nés dans la nature et 15 en captivité. Au début de l’année 2019, 29 perruches, dont des juvéniles nés dans la nature et des adultes nés en captivité, ont été relâchés à Melaleuca. En décembre 2021, les bénévoles du Tasmanian Department of Natural Resources et du programme “Orange-bellied Parrot” ont compté 70 oiseaux sur ce dernier site, soit le chiffre le plus élevé depuis quinze ans (lire La population de Perruches à ventre orange semble enfin commencer à augmenter après plus de 35 ans d’efforts).

La croissance lente mais régulière de la population semble se poursuivre : en effet, 81 oiseaux (50 mâles et 31 femelles) ont été comptés en décembre 2023 à Melaleuca, dont 30 jeunes (24 nés dans la nature et six en captivité) qui ont fait le voyage pour la première fois, ce qui constitue un nouveau record pour cette espèce, qui reste toutefois l’une des plus rares d’Australie. Durant l’automne austral 2023, 139 individus étaient partis en migration.

Pour Shannon Troy, la responsable du programme, la prochaine étape sera de réussir à créer une population plus autonome dans la recherche de nourriture et des sites de nidification, et qui nécessitera donc peu de soutien. Actuellement, des nichoirs sont posés, de la nourriture est distribuée  dans des points de nourrissage et un brûlage dirigé est organisé par le Tasmania Parks and Wildlife Service dans le secteur de Melaleuca, favorisent la croissance des plantes dont se nourrissent ces oiseaux, augmentant ainsi leur taux de survie. Il faudrait que la population devienne suffisamment importante afin de pouvoir supporter une prédation naturelle et d’éventuels problèmes sanitaires. 

En 2023, le budget de l’État de Tasmanie consacré à la conservation de la Perruche à ventre orange s’est élevé à 1,3 million de dollars australiens, une somme incluant le suivi des individus et l’entretien du centre de reproduction de Five Mile Beach.

Documentaire sur la conservation de la Perruche à ventre orange (Neophema chrysogaster) en Australie.
Source : ABC News

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