Créé en 2012, le parc naturel de Makira est l’une des plus grandes aires protégées terrestres de Madagascar, avec une superficie de 372 470 hectares. Il protège le plus vaste vaste bloc de forêts denses humides de moyenne et de basse altitude encore intactes de l’île. C’est un important foyer de biodiversité et d’endémisme, qui accueille 720 espèces de plantes (dont 16 endémiques locales), près de 60 de reptiles et amphibiens, 60 de mammifères, dont 17 de lémuriens, incluant le Propithèque soyeux (Propithecus candidus) et le Vari roux (Varecia rubra), aux aires de distribution restreintes, et 112 d’oiseaux, dont cinq sont en danger, comme le Grèbe malgache (Tachybaptus pelzelnii).

Situation de la forêt de Makira (Madagascar)

Situation de la forêt de Makira (Madagascar).
Carte : Ornithomedia.com

Lors d’une expédition menée dans ce massif forestier en septembre 2023 dans le cadre du projet Re:wild’s Search for Lost Species, une équipe de plus de 30 personnes, composée de biologistes de l’université d’Antananarivo University, de guides locaux et de membres des associations American Bird Conservancy, The Peregrine Fund, Wildlife Conservation Society et Biodiversity Inventory for Conservation, a annoncé, dans un article publié 2024 sur le site web de l’initiative Re:wild, la redécouverte de 21 espèces de vertébrés et d’invertébrés que l’on croyait disparues, incluant trois poissons presque translucides (Bedotia alveyi, Ptychochromis makira et Rheocles sp.) et le millepattes Spirostreptus sculptus, qui n’avait pas été noté depuis 126 ans par les scientifiques.

Ce bilan est plutôt une réussite, étant donné que l’équipe espérait initialement retrouver 30 espèces (trois mammifères, sept reptiles, douze insectes, cinq araignées et trois poissons) perdues pour la science. D’autre part, 17 nouvelles espèces d’araignées ont été recensées. Des photos sont disponibles sur le site web de Re:wild.

Par contre, les biologistes n’ont pas observé un petit lémurien, le Phaner à fourche (Phaner furcifer), un grand caméléon (Calumma vatososa) et le Fouditany obscur (Crossleyia tenebrosa), un passereau récemment redécouvert à Madagascar (lire Redécouverte du Fouditany obscur à Madagascar près de 24 ans après la dernière observation confirmée). Ils n’ont pas non plus vu le Firasabé de Madagascar (Eutriorchis astur), un rapace qui y serait pourtant présent. Réné De Roland Lily Arison, directeur du programme Madagascar du Peregrine Fund, a précisé avoir été particulièrement surpris par l’abondance de la Chevêche à sourcils blancs (Athene superciliaris), une espèce endémique peu commune et en déclin.

Documentaire sur le programme international de gestion durable de la faune de la forêt de Makira (Madagascar).
Source : Food and Agriculture Organization of the United Nations

Réagir à notre article

Réagissez à cet article en publiant un commentaire