Le Vautour de l’Himalaya (Gyps himalayensis) est la plus grande espèce du genre Gyps, avec une envergure de 2,56 à 3,1 mètres, comparable à celle du Vautour moine (Aegypius monachus). L’adulte a le corps chamois pâle, avec les rémiges primaires et secondaires et les rectrices brun sombre, les couvertures sous-alaires chamois à blanchâtres, la tête blanchâtre et la collerette beige pâle. Le juvénile est globalement plus sombre et ses couvertures alaires sont striées de brun. 

Contrairement à d’autres espèces de vautours asiatiques, il n’a pas subi le déclin dramatique causée par le diclofénac, un produit vétérinaire utilisée pour soigner le bétail, ce produit étant moins utilisé dans son aire de nidification (lire Découverte de la première colonie connue de Vautours chaugouns au Laos).

Aire de répartition du Vautour de l'Himalaya

Aire de répartition du Vautour de l’Himalaya (Gyps himalayensis)  (en violet, toute l’année et en bleu, en hiver) et situation du plateau de Yerablur (Arménie).
Carte : Ornithomedia.com d’après  GROMS

Il niche sur des parois rocheuses dans les zones montagneuses, généralement au-dessus de 1 200 mètres d’altitude, de l’est du Kazakhstan à l’ouest de la Chine, à la Mongolie et au Bhoutan. Il est sédentaire, mais en hiver, il descend plus bas en altitude, par exemple dans la province chinoise du Yunnan et dans les montagnes du nord du Myanmar. Des individus, principalement des jeunes et des immatures, atteignent parfois les plaines indochinoises, indonésiennes et indiennes : ce rapace est par exemple devenue un visiteur hivernal rare mais régulier en Thaïlande et en Malaisie. Un individu a même été noté aux Émirats Arabes Unis en octobre 2012, et il y a au moins six données en Iran. 

En avril 2024, un probable adulte a été observé et photographié (voir des photos) au-dessus du plateau de Yerablur, dans la province arménienne de Syunik, à l’extrémité sud-est du pays, au sud du Caucase (lire Séjour ornithologique en Arménie du 1er au 11 juillet 2019 : comptages et observations). Il s’agit a priori de la première donnée de cette espèce pour le Paléarctique occidental, une écorégion qui s’étend de l’Europe de l’Ouest aux monts Oural, à l’Afrique du Nord, au Moyen-Orient et au Caucase (lire Qu’est-ce que le Paléarctique occidental ?).

La dispersion d’individus au-delà de l’aire de répartition normale du Vautour de l’Himalaya peut être causée par un manque de nourriture, par des erreurs de navigation (pour les oiseaux inexpérimentés) ou par l’exploration de nouveaux territoires. L’adulte vu en Arménie en avril 2024 pourrait peut-être avoir suivi des Vautours fauves (Gyps fulvus) lors de mouvements de cette espèce entre les montagnes d’Asie centrale et le Caucase, des échanges que l’on observe aussi  au printemps et en été au sein du continent européen (lire Comment expliquer les mouvements printaniers de vautours dans le nord et l’ouest de l’Europe ?). Toutefois, sur sa page Facebook, Vasil Ananian précise que l’espèce étant parfois détenue en captivité, une origine sauvage n’est pas totalement certaine, même si elle est probable. 

La pression d’observation étant faible dans les pays du Caucase, il est possible que des Vautours de l’Himalaya atteignent parfois cette région et passent inaperçus.

Vautours de l’Himalaya (Gyps himalayensis) dans l’État de l’Uttarakhand (Inde).
Source : Destination UK

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