Brèves
Grâce à son bec, l’Ibis hagedash profite de la progression des surfaces irriguées en Afrique du Sud
L’Ibis hagedash (Bostrychia hagedash) mesure environ 76 cm de long. Son plumage est globalement brun, avec les pattes et le cou grisâtres, et un long bec arqué avec une nette tache rouge à la base de la mandibule supérieure. Chez l’adulte, les couvertures alaires ont une couleur irisée qui varie du verdâtre au rouge et au violet en fonction de leur exposition à la lumière, la queue est bleu foncé et le croupion et les sus-caudales sont verts. L’immature est plus terne.
Il vit dans des milieux ouverts variés (prairies, savanes, zones cultivées, pelouses urbaines, etc.), souvent près de l’eau, et il se nourrit principalement d’invertébrés. Il niche dans les arbres. Son aire de répartition est vaste, s’étendant au sud du Sahara, à l’exception d’une grande partie de la corne (Somalie et Érythrée) et du sud-ouest (une grande partie de l’Angola, de la Namibie et du Botswana et le nord-ouest de l’Afrique du Sud). Trois sous-espèces sont reconnues, dont B. h. hagedash en Afrique du Sud et au sud de la vallée du Zambèze.
Il se nourrit principalement d’invertébrés qu’il détecte grâce aux capacités sensorielles remarquables de son bec, équipé d’un grand nombre de mécanorécepteurs regroupés à son extrémité et qui lui permettent de percevoir les moindres vibrations mécaniques du substrat résultant des mouvements de ses proies ou des différences de pression provoquées par la présence de corps durs, comme les coquilles de bivalves, dans les galeries souterraines. L’Ibis hagedash présente également une hypertrophie des régions cérébrales associées au traitement des informations tactiles provenant du bec.
Tous les ibis (Threskiornithidés) possèdent un bec muni du même organe détecteur à son extrémité, ainsi que les kiwis (Apterygidés) et les limicoles de la famille des Scolopacidés. Chez l’Ibis nippon (Nipponia nippon), l’audition jouerait également un rôle important dans la technique de chasse (lire Le nombre d’Ibis nippons est passé de 7 à plus de 7 000 en trente ans).
Chez l’Ibis hagedash, le succès de détection des proies semble augmenter quand le sol est humide, et cela a pu être démontré lors d’expériences menées sur quatre oiseaux détenus en captivité dans le World of Birds sanctuary, à Hout Bay (Afrique du Sud), dont les résultats ont été publiés en 2024 dans un article publié dans le Journal of Avian Biology.
La corrélation positive existant entre l’humidité du sol et la capacité de détection des proies expliquerait la formidable expansion de l’aire de répartition de l’espèce en Afrique du Sud, où les surfaces irriguées, mais aussi les zones urbaines aux pelouses régulièrement arrosées, ont fortement progressé depuis quelques décennies. Autrefois localisé dans l’est du pays, il est en effet désormais présent dans quasiment toutes les provinces, à l’exception de celle de Cap-Nord.
Ibis hagedash (Bostrychia hagedash) se nourrissant dans un jardin à Durban (Afrique du Sud).
Source : Dukantakeru
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Compléments
Ouvrages recommandés
- Birds of the Horn of Africa: Ethiopia, Eritrea, Djibouti, Somalia and Socotra de Terry Stevenson, John Fanshawe et Brian Small
- Sasol eBirds of Southern Africa de Cool Ideas LLC
- Birds of Africa South of the Sahara: A Comprehensive Illustrated Field Guide de Ian Sinclair et Peter Ryan
Sources
- Carla J. du Toit, Anusuya Chinsamy et Susan J. Cunningham (2024). Good vibrations: remote-tactile foraging success of wading birds is positively affected by the water content of substrates they forage in. Journal of Avian Biology. Date : 15/04. nsojournals.onlinelibrary.wiley.com
- Velisile Bukula (2024). African alarm clocks: Hadeda ibises’ sixth sense key to range expansion – UCT study reveals. University of Cape Town. Date : 17/04. www.news.uct.ac.za
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