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L’Épervier d’Europe : un rapace opportuniste de plus en plus urbain

Ce rapace est de plus en plus souvent observé dans les jardins, où il n'hésite pas à chasser les passereaux : Nadège Zielcke nous a transmis une intéressante vidéo d'un jeune posé sur le barbecue de son jardin à Bobigny (Seine-Saint-Denis) en août 2019.
30/08/2019 | Validé par le comité de lecture

Introduction

L’Épervier d’Europe (Accipiter nisus) est un petit rapace commun et en expansion. Il se nourrit presque exclusivement d’oiseaux (mésanges, pinsons, grives, merles, étourneaux, etc.). Le mâle étant d’une taille inférieure à celle de sa « compagne », il s’attaque à des proies plus petites (jusqu’à 120 grammes), la femelle pouvant elle tuer des oiseaux plus gros qu’elle, comme le Pigeon ramier.
On n’observait autrefois cette espèce que dans les bois et dans les forêts de feuillus, de conifères ou mixtes (elle chassait alors dans les lisières et les clairières) et dans les secteurs de bocage et de bosquets, mais depuis une vingtaine d’années, suite à l’expansion urbaine, à l’interdiction de l’usage de certains produits chimiques qui perturbaient sa reproduction et à la protection dont elle bénéficie, elle colonise de plus en plus souvent les banlieues et même les centres des villes : elle niche ainsi en plein Paris.
Certains éperviers ont bien compris que les jardins dans lesquels de la nourriture était distribuée (en hiver surtout, mais aussi parfois toute l’année), et qui attirent donc de nombreux passereaux, constituaient de très intéressants terrains de chasse : ils se postent à l’affût près des mangeoires. Leurs attaques, même si elles sont rarement couronnées de succès, provoquent la panique et entraînent parfois une désertion du secteur.
Même si nous pensons qu’il est préférable de ne pas intervenir car il s’agit là d’un processus tout à fait normal (et l’impact de ces rapaces sur les populations d’oiseaux est bien moindre que celui des chats), des personnes nous ont contacté pour connaître des moyens de limiter le nombre d’oiseaux tués.
Nous présentons dans cet article des arguments en faveur d’un « laissez-faire », mais aussi des solutions pratiques pour diminuer les captures. Nous remercions les photographes qui nous ont aidés à illustrer cet article.

Abstract

The Eurasian Sparrowhawk (Accipiter nisus) is a small raptor which is more and more common. It feeds almost exclusively on birds (tits, finches, thrushes, blackbirds, starlings…). The male is smaller than the female, and so it hunts smaller preys (up to 120 grammes). The female can kill larger birds such as Woodpigeons. In the past, we only watched this species in woods, forests and wooded cultivated areas, but For about  twenty years, it has been colonizing suburbs and even city centres as a result of urban expansion, the prohibition of certain chemicals and its legal protection.
Some Sparrowhawks have understood that gardens where food is distributed (in winter, but sometimes all year round) attract many birds and are so very interesting hunting grounds: they station themselves near feeders and try to catch Passerines. Even if they are rarely successful, they cause panic and the sector often becomes more and more deserted (it is nevertheless important to say that cats are much more dangerous for the birds in our gardens!).
We propose practical solutions to decrease the number of killed birds, although we are in favour of laissez faire.

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Un peu comme vous, je fais ce que je peux pour protéger les mésanges (noires & bleues) qui nichent dans mon petit jardin… mangeoires et écuelles d’eau à deux ou trois mètres de haut pour éviter les chats et je profite de leurs ballets… Aujourd’hui, je les regardais batifoler quand un rapace s’est jeté dans le fond de mon jardin puis est revenu sur un portique pour déguster sa proie… J’ai pas vu grand chose mais à travers la végétation j’ai quand même pu apercevoir sa livrée rayée… J’hésite entre l’Epervier et l’Autour… mais je ne pensais pas voir ce genre de rapace dans ce genre de petit jardin très arboré ! Les plumes de la proie était bien une Mésange… J’ai interrogé AVES et voic leur réponse :
 » Bonjour,
il s’agit bien d’un épervier d’Europe. Ce petit rapace est en fait assez commun en Wallonie. Sa présence est liée à la présence de ses proies, à savoir les petits passereaux et même les pigeons pour les femelles. Il fréquente souvent les jardins où les oiseaux profitent des mangeoires. Les groupes d’oiseaux offrent un nourriture plus facile à attraper pour l’épervier. Les oiseaux ont toujours vécu avec ce prédateur et aucune espèce n’a disparu à cause de lui.
Généralement ce sont les oiseaux les plus faibles (malades, mal-nourris…) qui sont pris car ils sont moins rapide à la fuite. Le cycle, parfois cruel de la nature…
Bien à vous,

Antoine Derouaux
Département Études Aves-Natagora

Pour la photo du rapace, c’est ici : https://araigneesdewaterloo.wordpress.com/2021/08/13/lepervier-et-la-mesange-snif/

Très intéressant merci !

Première observation d’un épervier d’’Europe venu faire une attaque dans mon jardin ce 11 avril 2021. Impressionnant et très surprenant car on ne s’y attend pas du tout. Situé à Linkebeek, commune presque bruxelloise, où seul le sol parle encore flamand, l’environnement est agricole et boisé. On y voit un grand nombre de moineaux domestiques, pinsons des arbres, merles, rouges-gorges, mésanges bleues et charbonnières, pic épeiche, geais, tourterelles turques et troglodytes mignon, moins régulièrement mésanges noires et à longue queue, chardonnerets, sittelles torchepots et pic vert et sans doute trop souvent pies, corneilles et ramiers. Un faisan s’était égaré une année mais jamais je n’ai pu observer un épervier de si près. Il s’est figé une ou deux minutes sur le sol et est reparti vers la zone boisée de mon voisin. Mon jardin ne fait que 15 sur 6 mètres mais a effectivement l’avantage d’être entouré d’autres jardins plus grands et légèrement boisés.

merci beaucoup !

J’ai un épervier qui s’était manifesté au printemps 2017, et qui est revenu ces derniers jours. Ce qui m’a inquiété notamment pour le destin d’une bergeronnette grise (yarelli) baguée en Écosse, qui nous a revisité cet hiver, après un séjour assez long de janvier à début mars 2017. Mais samedi dernier, alors que l’épervier était de retour dans mon jardin, posé dans mon prunier, j’ai constaté qu’il y avait au moins 3 ou 4 mésanges (bleues et charbonnières) dans les branches au-dessus de lui. Et à peine il est parti, la bergeronnette grise a ré-apparu, sur ma terrasse. Pire, alors que j’ouvrais la porte-fenêtre pour lui tirer le portrait, elle est allée se poser dans un amas de branchages où j’avais immortalisé l’épervier la veille… Depuis, je suis plus serein, car j’ai pu mesurer les ressources des passereaux face à ce prédateur redoutable. 😉

La fin justifie les moyens, ce rapace est effectivement téméraire. J’ai vécu une situation des plus étrange ou plutôt surprenante.

Je nourris également les oiseaux en hiver et chez ma voisine, il y a un épicéa de prêt de trente mètres de haut, un super point d’observation pour celui-ci et, pour ne pas être reperé aussi avec vue directe sur mes mangeoire et son garde manger bien entendu.

Il y avait beaucoup d’oiseaux aux mangeoires (Gros bec, Pinsons des arbres, du Nord, Mésanges bleue…, Verdiers, sitelle, etc… J’avais pour habitude de les admirer aux jumelles.

Mais ce matin, les oiseaux se comportaient bizzarrement et je me dis que c’était certainement normale puisque quelques chats du quartier essayaient également d’attraper des passereaux de temps en temps et qu’ils en avait reperé un !

Et bien se fût tout autre et les oiseaux s’envolerent dans un vacarne pas possible, certain se réfugierent dans la haie champêtre, d’autre, dans les arbres et certain restaient même au sol, immobiles, sans bouger sous les cotonneaster couvre sol.

Je quittai donc mon poste d’observation et allai voir dans mon jardin ce qui se tramait et, à mon plus grand étonnement, je vis quelques passereaux par ci par là, comme figé qui ne bougeaient pas d’une plûme ! Tu m’étonnes…

L’epervier était sur son poste d’observation et m’en était même pas rendu compte. Celui-ci c’est envolé, est passé à quelques centimètres de moi à hauteur d’homme et à prelevé un passereau qui c’était réfugié dans un arbuste sur ma droite, je suis resté comme deux ronds de frite.

Voilà pour l’anecdote.

Yannick

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