Un rapport riche en informations sur les bons sites d’observation

Situations de Sainte-Lucie, de la Dominique et de la Barbade

Situations de Sainte-Lucie, de la Dominique et de la Barbade.
Carte : Ornithomedia.com

Bien que des rapports ornithologiques relativement récents aient déjà été publiés sur l’île Sainte-Lucie, ils ne fournissent souvent pas de détails sur les sites clés pour l’observation des oiseaux endémiques, tandis que la Dominique est très peu abordée. Ce rapport a notamment été rédigé pour combler ce vide, tout en abordant les autres aspects d’un séjour réussi sur ces deux îles.
Notre itinéraire et nos lieux d’hébergement ont été choisis en fonction de leur proximité avec les principaux sites d’observation des oiseaux : les quatre nuits à Sainte-Lucie ont ainsi été passées à Balenbouche, permettant de visiter facilement les forêts sèches de Praslin et d’Anse Chastenet, ainsi que la forêt montagnarde humide du sentier Des Cartier (Des Cartier Trail), du secteur de Belvédère et du domaine de Grand Eden (Grand Eden Estate).
Les routes de Sainte-Lucie étant généralement étroites et sinueuses, les déplacements entre le nord et le sud de l’île peuvent prendre beaucoup de temps : c’est pour cette raison que nous avons ensuite dormi durant quatre nuits à Gros Islet, pour parcourir la forêt sèche de Grand Anse et du domaine du Marquis (Marquis Estate), ainsi que la forêt humide du Piton Flore.
Après avoir pris l’avion pour l’île de la Dominique, nous avons séjourné à Portsmouth, où nous avons dormi six nuits, cette ville permettant d’accéder facilement à la réserve naturelle de Syndicate et aux chutes d’eau de Middleham (Middleham Falls), qui sont seulement à un peu plus d’une heure. Tous ces emplacements se trouvent également à deux pas de magnifiques sites de plongée, de plages et de villages pittoresques et de bons restaurants.
La combinaison de la visite de ces deux îles nous a permis de passer deux semaines inoubliables et conviviales, de découvrir une culture décontractée, des paysages spectaculaires et une cuisine délicieuse : ce voyage était ainsi l’un des plus agréables que nous ayant fait aux Caraïbes. J’ai également observé relativement facilement tous les oiseaux endémiques insulaires.
Au retour, j’ai effectué une correspondance dans l’aéroport Douglas-Charles de la Barbade, ce qui m’a permis d’observer le Pèrenoir de Barbade (Loxigilla barbadensis), le seul endémique de l’île.

Les étapes du séjour du 4 au 18 mars 2023

Carte de Sainte-Lucie, trajet effectué et sites visités

Carte de Sainte-Lucie, avec le trajet effectué (en rouge) et les sites visités en mars 2023 (cliquez sur la carte pour l’agrandir).
Carte : Ornithomedia.com

  • Jour 1 – Vol entre le Royaume-Uni et Sainte-Lucie. Hébergement : Balenbouche AirBnB.
  • Jour 2 – Matinée dans la forêt sèche de Praslin et première découverte du sentier Des Cartier (Des Cartier Trail). Après-midi de plongée à Anse Chastenet et soirée à Morne Tabac. Hébergement : Balenbouche AirBnB.
  • Jour 3 – Matinée à Belvédère. Après-midi de plongée à Anse Chastenet, puis visite de la baie de la Soufrière. Soirée à Laborie. Hébergement : Balenbouche AirBnB.
  • Jour 4 – Matinée sur le sentier Des Cartier. Après-midi de plongée à Sugar Beach. Soirée à Laborie et repas chez Mama Illy. Hébergement : Balenbouche AirBnB.
  • Jour 5 – Matinée dans le domaine de Grand Eden et trajet vers le nord jusqu’à Gros Islet. Hébergement : Gros Islet AirBnB.
  • Jour 6 – Matinée dans la partie supérieure du sentier de Grand Anse (Grand Anse Trail). Après-midi de plongée à Smuggler’s Cove. Soirée dans le domaine du Marquis. Hébergement : Gros Islet AirBnB.
  • Jour 7 – Matinée dans la partie inférieure du sentier de Grand Anse. Après-midi de plongée à Smuggler’s Cove. Soirée en bord de la mer à Gros Islet. Hébergement : Gros Islet AirBnB.
  • Jour 8 – Matinée au Piton Flores. Après-midi de plongée à Pigeon Island. Soirée au bord de mer à Gros Islet et repas au Dukes Place. Hébergement : Gros Islet AirBnB.
  • Jour 9 – Vol entre Sainte-Lucie et La Dominique. Trajet jusqu’à Portsmouth. Hébergement: Portsmouth AirBnB.
  • Jour 10 – Matinée dans la réserve naturelle de Syndicate et dans la vallée de Colihaut. Visite de Portsmouth en début d’après-midi, et après-midi dans la réserve naturelle de Syndicate. Hébergement: Portsmouth AirBnB.
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Carte de la Dominique, avec le trajet effectué (en rouge) et les sites visités en mars 2023 (cliquez sur la carte pour l’agrandir).
Carte : Ornithomedia.com

  • Jour 11 – Matinée dans la réserve naturelle de Syndicate et à Portsmouth. Après-midi de plongée dans le parc national des Cabrits. Apéritif au coucher du soleil au Almond Deck, à Toucari Bay et repas au Madiba Beach Café. Hébergement: Portsmouth AirBnB.
  • Jour 12 – Observation des oiseaux tôt le matin puis sortie en mer pour voir les baleines avec la compagnie Anchorage au départ de Portsmouth. Fin d’après-midi dans le parc national des Cabrits. Apéritif au coucher du soleil au Almond Deck, à Toucari Bay. Hébergement: Portsmouth AirBnB.
  • Jour 13 – Matinée aux chutes d’eau de Middleham, puis repas au Starline Ital Kitchen à Roseau, puis après-midi de plongée à Champagne Reef. Apéritif au coucher du soleil au Almond Deck, à Toucari Bay et repas au Madiba Beach Café. Hébergement: Portsmouth AirBnB
  • Jour 14 – Matinée dans la réserve naturelle de Syndicate. Apéritif au coucher du soleil à l’Almond Deck, à Toucari Bay, puis repas au Madiba Beach Café. Hébergement : Portsmouth AirBnB.
  • Jour 15 – Vol entre la Dominique et Sainte-Lucie via la Barbade. Taxi entre Castries et Vieux Fort. Vol du soir entre Sainte-Lucie et le Royaume-Uni, puis arrivée le lendemain matin.

Le choix des dates du voyage

Le but de ce voyage était surtout de fuir une fin d’hiver froide et humide en Grande-Bretagne. Le mois de mars correspond à la saison sèche à Sainte-Lucie, qui s’étend de décembre à mai, alors qu’à la Dominique, elle s’étale de février à avril. La période hivernale en Europe semble en tout cas favorable pour visiter ces deux îles.

Les déplacements sur place

Vue de la baie de la Soufrière

Vue de la baie de la Soufrière, avec le Petit Piton à l’arrière-plan, à Sainte-Lucie 
Photographie : Ian Merrill

Nous avons pris un vol long-courrier de la British Airways entre Gatwick (Londres) et l’aéroport international Hewanorra (UVF) de Vieux Fort, à l’extrémité sud de l’île de Sainte-Lucie.
Les vols inter îles partent quant à eux de l’aéroport George F. L. Charles (SLU), situé à Castries, au nord-ouest de l’île. Le trajet en taxi entre ces deux aéroports prend un peu moins de quatre-vingt-dix minutes.
Pour notre vol vers la Dominique, nous avons pris un avion de la compagnie InterCaribbean Airways, Air Antilles Express ayant annulé son vol. En nous basant sur notre expérience, je conseillerais plutôt la première compagnie et de faire une réservation directe (= ne pas passer par un intermédiaire). En effet, au départ, nous avions réservé nos vols Air Antilles Express via Opodo, et il est très compliqué de se faire rembourser sur cette plateforme de voyages.
À Sainte-Lucie, nous avons loué une Suzuki Vitara auprès de Sixt, et on m’a demandé de montrer un permis de conduite international, ce qui est assez inhabituel. Un permis local peut être délivré par la société de location, mais c’est une solution légèrement plus coûteuse. La voiture Suzuki était superbe, en excellent état et très efficace sur les routes accidentées menant au sentier Des Cartier et aux domaines de Grand Eden, de Grand Anse et du Marquis. Nous avons parcouru 698 km en huit jours sur l’île.
À la Dominique, nous avons loué une Toyota RAV4 auprès de la compagnie Avis, et mon permis de conduire britannique a été accepté. C’était un vieux véhicule assez fatigué, mais qui a “fait le travail”. Avec le recul, un véhicule tout-terrain n’était pas vraiment indispensable sur l’île, en dépit des nombreux nids-de-poule et ralentisseurs, mais son prix était le même que celui d’un véhicule classique. Nous avons parcouru 481 km en six jours.
Nous avons repéré et atteint les sites visités grâce au site Google Maps préchargé. Même si les distances parcourues n’étaient pas très grandes, les routes étroites et sinueuses ont rendu les trajets plus longs que prévu. Les cartes préchargées de l’application Maps.me ont été très utiles, et certains sites auraient été autrement pratiquement impossibles à trouver sans elle.

Hébergements et restauration

Vue de la plage de Gros Islet, à Sainte-Lucie

Vue de la plage de Gros Islet, à Sainte-Lucie.
Photographie : Ian Merrill

Tous les hébergements ont été réservés auprès de la plateforme AirBnB. Notre hébergement à Balenbouche était superbe et parfaitement bien placé pour visiter tous les sites du sud de l’île, alors que celui de Gros Islet était très bien équipé et nous a permis de découvrir facilement les sites au nord.
À la Dominique, où le tourisme est beaucoup moins développé, le choix était plus limité. Notre hébergement à Portsmouth était bien placé, mais il était plus basique que ceux de Sainte-Lucie. Le choix des restaurants a été fait en fonction des avis lus sur TripAdvisor et de conseils locaux.
À Sainte-Lucie, la visite du domaine de Grand Eden, dirigée par Silvanus, est incontournable selon moi. Non seulement ce site est très intéressant d’un point de vue ornithologique, mais l’enthousiasme et les connaissances de son propriétaire ont été très précieux.
À la Dominique, la sortie en mer pour observer les baleines organisée par la compagnie Anchorage Whale Watching au départ de Portsmouth, dirigé par Andrew et son équipage, était l’une des plus agréables que j’ai eu l’occasion de faire.
Nous avons souvent cuisiné nous-mêmes, profitant des produits frais locaux et surtout des fruits de mer, mais nous avons également mangé dans de très bons restaurants, comme Mama Tilly’s à Laborie, dans le sud de Sainte-Lucie, Dukes Place à Gros Îlot, au nord de l’île et au Madiba Beach Café à Portsmouth, à la Dominique. Les cocktails de l’Almond Deck, à Toucari Bay (la Dominique), sont délicieux. Tous ces lieux étaient très authentiques.

Les sources d’information utilisées pour organiser le voyage

Les informations sur les oiseaux que nous avons utilisées ont presque toutes étaient extraites du site web eBird, complétées par plusieurs rapports de voyages téléchargés sur CloudBirders. Aucun guide n’était nécessaire à Sainte-Lucie, même si les informations de Silvanus obtenues lors de la matinée dans le domaine de Grand Eden ont été très utiles.
À la Dominique, j’ai choisi de réserver les services de Bertrand Baptiste pour mon premier matin sur place (courriel : drbirdy2@cwdom.dm et téléphone : +1 767 2454768) : il connaissait très bien les mouvements de l’Amazone impériale (Amazona imperialis), ce qui nous a été très utile  pour observer cet oiseau très rare. Il nous a également donné des conseils précieux pour trouver l’Effraie des Petites Antilles (Tyto furcata nigrescens) et la Grive à pieds jaunes de Sainte-Lucie (Turdus lherminieri dominicensis). Si vous êtes sensible aux impacts de vos déplacements en avions sur le climat, vous pouvez les compenser sur le site web du World Land Trust.

Les secteurs visités à Sainte-Lucie : le sentier de Praslin (Praslin Trail)

Forêt sèche le long du sentier de Praslin, à Sainte-Lucie

Forêt sèche le long du sentier de Praslin, à Sainte-Lucie.
Photographie : Ian Merrill

Ce site est réputé pour l’observation du Moqueur de Sainte-Lucie (Ramphocinclus sanctaeluciae). Il commence par une piste quelconque partant de l’autoroute de Micoud, juste au nord du village de Praslin (voir la localisation sur Google Maps du point de départ du sentier). Depuis le bord de la route, suivre le chemin de graviers vers le nord. Après quelques centaines de mètres, la piste s’arrête et se transforme en un étroit sentier forestier. J’ai seulement marché un peu au-delà de la fin de la piste et j’ai rapidement vu un couple de Moqueurs gorge-blanche de Sainte-Lucie (voir la localisation sur Google Maps).

Les secteurs visités à Sainte-Lucie : le sentier Des Cartier (Des Cartier Trail)

Ce sentier est excellent pour l’observation des oiseaux de la forêt tropicale humide. Il traverse la réserve forestière de Quilesse. Pour l’atteindre, il faut emprunter la petite route nord-ouest (voir la localisation sur Google Maps du point de départ), juste au nord du village de Blanchard. Un petit virage à gauche (voir la localisation sur Google Maps) mène à une piste praticable munie d’un panneau “Des Cartier Trail”. La suivre et tourner à droite au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps), en suivant une piste praticable légèrement envahie par la végétation. Garez-vous à côté des tables de pique-nique et des toilettes au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps).

Organiste des Petites Antilles (Cyanophonia flavifrons)

Organiste des Petites Antilles (Cyanophonia flavifrons) à Saint-Lucie. 
Photographie : Ian Merrill

À partir de là, le sentier part vers le nord en se divisant en deux parties : nous avons pris celle de gauche (vers l’ouest) sur environ 2,5 km jusqu’à un point de vue sur une large vallée boisée, qui semble être idéal pour voir l’Amazone de Sainte-Lucie (Amazona versicolor) en vol. Cette espèce est très bruyante et plusieurs oiseaux ont été entendus/aperçus tout au long du sentier, mais cet endroit semble être le meilleur pour l’observer (voir sa localisation sur Google Maps). Nous avons également vu un couple d’Orioles de Sainte-Lucie (Icterus laudabilis) et un groupe d’Organistes des Petites Antilles (Cyanophonia flavifrons) à cet endroit (voir sa localisation sur Google Maps).
Au début du sentier, un garde de la réserve forestière de Quilesse, qui est apparu quand nous sommes revenus à la voiture, nous a demandé de payer des frais de dix dollars par personne. Apparemment, il faut obtenir un permis à l’avance, mais le processus, qui nécessite de se rendre dans des bureaux à Vieux Fort, semble très complexe et aucun système de paiement en ligne n’est encore disponible. Nous avons donc payé sur place, ce qui était probablement plus simple.

Les secteurs visités à Sainte-Lucie : le secteur de Belvédère, du carrefour de Bouton et du sanctuaire des perroquets de Morne Tabac (Morne Tabac Parrot Sanctuary)

Vue sur la baie de la Soufrière et les Petit et Gros Pitons depuis Morne Tabac

Vue sur la baie de la Soufrière et les Petit et Gros Pitons depuis Morne Tabac, à Sainte-Lucie.
Photographie : Ian Merrill

Ce secteur de forêt humide est traversé par la route principale du nord qui monte vers La Soufrière, en direction de Canaries. Les observations se font principalement en bordure de la route et sont parfois interrompues par le passage des véhicules. Je me suis garé sur l’aire de stationnement située du côté d’un vieil abri envahi par la végétation au niveau du point de vue (voir sa localisation sur Google Maps). De là, j’ai simplement marché vers le nord, puis vers le sud le long de la route principale, puis vers l’ouest le long de la petite route menant à Mahaut et à l’école primaire de Bouton (au niveau du carrefour de Bouton). Elle traverse une forêt plutôt dégradée, mais le trafic routier était relativement peu intense.
Il y a aussi une petite piste menant à quelques maisons et à un émetteur radio, qui passe en face du virage de Mahaut et traverse une plantation.
À quelques kilomètres au sud du carrefour de Bouton se trouve le sanctuaire des perroquets de Morne Tabac (Morne Tabac Parrot Sanctuary), que nous avons visité un soir. Se garer en face de la maison et du jardin (voir sa localisation sur Google Maps) : le propriétaire, un merveilleux vieux monsieur appartenant au mouvement Rasta et nommé Asa, viendra probablement vous saluer.
Le nom de l’établissement est trompeur, car il s’agit en fait d’une petite plantation gérée dans un véritable souci du développement durable et de protection de l’habitat forestier restant. Une participation quelques dollars doit être payée, mais cela en vaut la peine rien que pour la vue sur les pitons rocheux, et les Amazones de Sainte-Lucie semblent être quasiment garanties lors de leur retour à leur dortoir. Les échanges avec Asa sur de sujets variés étaient aussi enrichissants.

Les secteurs visités à Sainte-Lucie : le domaine de Grand Eden (Grand Eden Estate)

Ce site a été trouvé tout à fait par hasard et mérite vraiment une visite. Prendre la direction du village de Fond Saint-Jacques, puis du petit hameau de Migny juste au nord-est. Au-delà de Migny, la route devient une piste et un véhicule à assise haute est recommandé. Au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps), prendre la bifurcation à gauche (celle de droite mène aux cascades d’Enbas Saut), jusqu’à l’entrée du domaine de Grand Eden (voir sa localisation sur Google Maps). 
Nous avons été accueillis par le copropriétaire et guide Silvanus, qu’il est possible de contacter par WhatsApp au +1 758 7294882. Bien qu’il s’agisse plutôt d’un lieu culturel, ce site est fantastique pour l’observation des oiseaux et les connaissances ornithologiques de Silvanus permettent d’observer facilement les espèces endémiques des forêts humides de Sainte-Lucie, même si l’Amazone de Sainte-Lucie semble être moins visible ici.

Les secteurs visités à Sainte-Lucie : le sentier de Grand Anse (Grand Anse Trail)

Forêt sèche de long du sentier de Grand Anse, à Sainte-Lucie

Forêt sèche de long du sentier de Grand Anse, à Sainte-Lucie.
Photographie : Ian Merrill

Cet excellent secteur de forêt sèche situé au nord-est de l’île est accessible via le petit village de Des Barras (ou Desbarras). En arrivant par l’ouest, on atteint un croisement en T avec un arrêt de bus en face, avec une fresque murale de tortue. Tourner à gauche (= vers le nord) et suivre la route, qui devient vite non pavée, jusqu’à un terrain de cricket. Se garer à côté du terrain de cricket (voir sa localisation sur Google Maps). La piste continue vers le nord à partir d’ici, puis tourne vers l’est, mais descend rapidement et devient très vite impraticable, sauf avec un véhicule tout-terrain.
La première section de la piste traverse plusieurs plantations agricoles mais reste assez intéressante d’un point de vue ornithologique, avec notamment la présence du Troglodyte familier de Sainte-Lucie (Troglodytes aedon mesoleucus) tout au long. La meilleure zone pour observer la Colombe (ou Zénaïde) à croissants (Geotrygon mystacea) commence à environ 2 km du départ, là où le terrain devient plus plat et où la forêt sèche est ininterrompue (voir sa localisation sur Google Maps). Cette zone semble également être la meilleure pour observer le Moisson pied-blanc (Melanospiza richardsoni) et l’Oriole de Sainte-Lucie, mais ces deux espèces peuvent être trouvées n’importe où le long du sentier. Je me suis arrêté au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps).

Les secteurs visités à Sainte-Lucie : le domaine du Marquis (Marquis Estate)

Le Domaine du Marquis

Collines boisées dans le domaine du Marquis, à Sainte-Lucie.
Photographie : Ian Merrill

Bien qu’il existe de nombreuses données de l’Engoulevent roux de Sainte-Lucie (Antrostomus rufus otiosus) le long du sentier de Grand Anse, le domaine du Marquis semble être le secteur le plus fiable pour observer cette espèce. Il faut prendre la route goudronnée jusqu’à Boguis, puis continuer vers le nord sur la piste praticable qui commence au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps). Continuer vers le nord-est sur quelques kilomètres jusqu’au point où la piste croise un chemin agricole qui part vers la droite (vers le sud), et se garer au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps).
Suivre le chemin agricole sur quelques centaines de mètres : on traverse d’abord une plantation, puis l’on monte vers une forêt basse et sèche qui recouvre la colline. Au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps), prendre la piste à droite qui traverse la forêt et écouter le long de la piste. Nous avons entendu trois oiseaux, et finalement nous en avons vu un au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps). Il est intéressant de noter que l’un des chanteurs était assez proche de l’endroit où la voiture était garée, mais l’habitat ici est loin d’être idéal.

Les secteurs visités à Sainte-Lucie : le sentier de Piton Flore (Piton Flore Trail)

Offrant un bon accès à la forêt humide et parfois appelé sentier de Forestière, il s’agit d’un sentier en boucle qui s’étend vers le sud-est depuis l’extrémité sud du village de Forestière et contourne le Piton Flore. Il y a une aire de stationnement (voir sa localisation sur Google Maps), d’où le sentier part dans les deux sens. J’ai marché dans le sens des aiguilles d’une montre le long d’un sentier bien entretenu traversant une grande forêt, mais il convient de noter qu’il y a des montées et des descentes importantes. Lors de ma visite, un groupe vocal et assez voyant d’Amazones de Sainte-Lucie se nourrissait au-dessus d’un ravin (voir sa localisation sur Google Maps).

Les secteurs visités à la Dominique : la réserve naturelle de Syndicate (Syndicate Nature Reserve)

Amazone impériale (Amazona Imperialis)

Amazone impériale (Amazona Imperialis) dans la réserve naturelle de Syndicate, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

Ce site unique accueille toutes les espèces d’oiseaux endémiques de Sainte-Lucie et est accessible via une déviation bien signalée à partir de la route principale longeant la côte occidentale de l’île, juste au nord de Dublanc, au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps). De nombreux ornithologues rejoindront directement le sentier nature pour commencer leur recherche de l’Amazone impériale, mais on peut aussi l’observer depuis la route pavée qui mène au centre des visiteurs, la forêt près de ce point (voir sa localisation sur Google Maps) étant particulièrement productive.
Continuer sur plusieurs kilomètres, traverser plusieurs plantations agricoles puis prendre le virage à gauche au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps). Le centre des visiteurs de la réserve naturelle de Syndicate est équipé d’une aire de stationnement et de toilettes (voir leur localisation sur Google Maps). Il semble être souvent inoccupé, mais quand il l’est, une participation financière vous sera demandée.
Nous avions déjà un permis hebdomadaire que nous avions acheté dans le parc national des Cabrits : il permet d’accéder non seulement à ce parc, mais aussi à la réserve de naturelle de Syndicate et aux chutes de Middleham et à d’autres sites, ce qui très intéressant pour 12 dollars par personne, et cela contribue aux activités de conservation.
Derrière le centre d’accueil démarre un court sentier en boucle, très bien entretenu et d’une longueur totale de moins de deux kilomètres. L’observation des oiseaux y est intéressante partout, en particulier les trois points de vue surplombant la profonde vallée boisée coupée par la rivière Picard. C’est là que vous aurez le plus de chance de voir l’Amazone impériale, qui semble rarement observée ailleurs. Au moment de notre visite, nous l’avons notée depuis ce point de vue (voir sa localisation sur Google Maps). 

Les secteurs visités à la Dominique : l’église St John et St Lewis à Portsmouth

Il s’agit d’un site de dortoir diurne pour l’Effraie des Petites Antilles, que l’on peut donc visiter en journée, lorsque le personnel de l’église est sur place. Elle est située dans la rue Rodney, et on peut se garer à cet endroit (voir sa localisation sur Google Maps). Juste après les grandes portes d’entrée se trouve un bureau sur la gauche : on peut demander à voir le rapace, et l’on sera alors conduit dans une annexe située à l’arrière de l’église (voir sa localisation sur Google Maps). Elle est cadenassée, or l’effraie ne peut pas être vue sans entrer : le personnel doit donc être sur place (j’ai essayé de faire en vain de faire un enregistrement depuis le lit asséché de la rivière plus au nord en soirée). J’ai fait un don de 40 Dollars des Caraïbes Orientales  (ECD) à l’église au moment de mon départ.

Les secteurs  visités à la Dominique : les chutes d’eau de Middleham (Middleham Falls)

Forêt primaire près des chutes d'eau de Middleham, à la Dominique

Forêt primaire près des chutes d’eau de Middleham, à la Dominique.
Photographie : Ian Merrill

C’est un excellent site d’observation des oiseaux de la forêt humide, notamment de la Grive à pieds jaunes de la Dominique, et la beauté des lieux est à couper le souffle. Il faut y accéder par la route qui conduit au village de Laudat, puis prendre le virage à gauche (= vers le nord) au niveau de ce point (voir sa localisation sur Google Maps). Suivre cette route jusqu’à sa fin où se trouve une petite aire de stationnement, des tables de pique-nique couvertes et des toilettes (voir leur localisation sur Google Maps). Notez qu’au moment de notre visite, d’importants travaux de construction d’un nouveau complexe d’écolodges perturbaient l’ accès.
Depuis l’aire de stationnement, prendre le sentier balisé des chutes d’eau de Middleham qui suit d’abord une pente très raide sur environ un kilomètre. Il atteint ensuite une sorte de plateau à cet endroit (voir sa localisation sur Google Maps) qui constitue selon le guide Bertrand un bon habitat pour la Grive à pieds jaunes. J’ai d’ailleurs pu observer deux oiseaux territoriaux à deux endroits (voir la localisation du point 1 et celle du point 2). La piste se divise en deux : la branche de gauche descend abruptement vers les chutes, et il faut une bonne condition physique pour aller plus loin. Si ce n’est pas un problème, la promenade et les vues sont superbes, et le secteur est intéressant pour observer les oiseaux.

Samedi 4 mars

15h30 : arrivée à l’aéroport international d’Hewanorra, à l’extrémité sud de Sainte-Lucie, après huit heures et demie de vol direct depuis Gatwick (Royaume-Uni), à bord d’un avion de la British Airways. Le dédouanement a été simple, et j’ai pu facilement louer une Suzuki Vitara auprès de la compagnie Sixt. Nous avons ensuite roulé dix minutes en voiture jusqu’au supermarché de Vieux Fort Massey, puis quinze minutes vers l’ouest, le long de la route côtière sinueuse, pour nous enregistrer dans notre AirBnB de Balenbouche merveilleusement situé.

Dimanche 5 mars

Moqueur de Sainte-Lucie (Ramphocinclus sanctaeluciae)

Moqueur de Sainte-Lucie (Ramphocinclus sanctaeluciae) au nord de Praslin, à Sainte-Lucie. 
Photographie : Ian Merrill

Réveil à 5 h, puis trajet d’une quarantaine de minutes vers l’Est, en longeant principalement la côte et en traversant des villages colorés et des zones de forêt secondaire. La destination était une forêt sèche intacte jouxtant l’autoroute de Micoud, juste au nord de Praslin. Pendant deux heures, j’ai emprunté le sentier traversant la forêt basse et dense, permettant d’observer plusieurs espèces communes des Petites Antilles et quelques endémiques de Sainte-Lucie : Moqueur gorge-blanche de Sainte-Lucie (un couple), Moisson pied-blanc, Trembleur gris de Sainte-Lucie (Cinclocerthia gutturalis macrorhyncha), Paruline de Sainte-Lucie (Setophaga delicata), Saltator gros-bec (Saltator albicollis) et Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie (Loxigilla noctis sclateri).
Grâce à mon GPS et à mes notes, j’ai ensuite roulé pendant encore vingt minutes, coupant à l’intérieur des terres et montant jusqu’au début du sentier Des Cartier. Il s’agissait de faire une première reconnaissance des lieux. Dans une plantation, j’ai observé le Mango madère (Eulampis jugularis) et une Amazone de Sainte-Lucie en vol. Une fois cette première promenade terminée, je suis retourné à Balenbouche pour me reposer et me restaurer.
En début d’après-midi, ma compagne et moi nous sommes dirigés vers le nord-ouest pour rejoindre notre premier lieu de plongée, l’Anse Chastenet. Notre itinéraire nous a permis d’apercevoir le Petit et le Gros Piton, les deux montagnes les plus connues de Sainte-Lucie, à la forme pyramidale caractéristique. Après avoir traversé la pittoresque ville de la Soufrière, nous avons emprunté une piste raide, sinueuse et très accidentée jusqu’à l’Anse Chastenet, justifiant le choix d’un véhicule tout-terrain.
Cette visite avait pour objectif, outre de découvrir le récif corallien, de rencontrer un guide qui pouvait m’aider à observer la Colombe à croissants dans ce secteur côtier. Après quelques appels depuis le centre de plongée, j’ai pu contacter Meno, qui avait aidé dans le passé d’autres observateurs à voir cette espèce. Hélas, il n’était plus disponible que le dimanche.
La plongée a été très agréable, même si la plage publique n’est accessible qu’après avoir traversé un complexe privé, ce qui est fréquent à Sainte-Lucie. Une fois douchés et changés, nous avons roulé vers le nord à travers une forêt humide vers un site nommé  Belvédère. Le sanctuaire des perroquets de Morne Tabac était notre destination : il s’agit d’une petite ferme gérée de façon écologique. Le propriétaire, nommé Asa, est un homme chaleureux et passionnant. L’observation des oiseaux a été très productive, avec le Moucherolle gobemouche de Sainte-Lucie (Contopus latirostris latirostris), la Paruline et l’Amazone de Sainte-Lucie, mais aussi le Martinet chiquesol (Chaetura martinica) et le Moqueur grivotte (Allenia fusca).
Retour en fin de journée à Balenbouche, puis dîner “fait maison”.

Lundi 6 mars

Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie (Loxigilla noctis sclateri)

Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie (Loxigilla noctis sclateri) au niveau du carrefour de Bouton, à Sainte-Lucie. 
Photographie : Ian Merrill

Départ tôt le matin jusqu’au carrefour de Bouton, près de Belvédère, comme la veille. La météo était maussade, avec des averses intermittentes. Pendant quatre heures, j’ai marché au bord de la route et j’ai observé une belle variété d’oiseaux, mais pas l’Oriole de Sainte-Lucie, le seul endémique de l’île qui soit assez difficile à trouver. Parmi les espèces vues, citons l’Amazone et la Paruline de Sainte-Lucie, le Moisson pied-blanc, le Moucherolle gobemouche de Sainte-Lucie, la Colombe (ou Zénaïde) rouviolette (Geotrygon montana), le Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie, le Saltator gros-bec, le Tyran janeau (Myiarchus oberi), Les Mangos madère et falle-vert (Eulampis holosericeus) et les seules Hirondelles à ventre blanc (Progne dominicensis) de tout le voyage. Le conducteur d’un véhicule 4×4 qui est passé sur la route a crié “Visitez le domaine de Grand Eden si vous voulez voir les oiseaux endémiques !”.
Arrêt ensuite à Balenbouche pour faire des courses et déjeuner à base de plantain frit.
Après une petite sieste, retour à l’Anse Chastenet pour faire de la plongée. Près de l’aire de stationnement du centrée de plongée, observation du Coulicou manioc (Coccyzus minor), du Moqueur grivotte (Allenia fusca) et de la Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita). Visite de la ville de Soufrière, aux styles architecturaux variés.
Retour à Balenbouche pour nous reposer, puis trajet vers l’est jusqu’au charmant petit village côtier de Laborie, à l’atmosphère simple et détendue. Après plusieurs bières Peton et verres de punch au rhum, dégustés en compagnie d’un sympathique couple de Canadiens, direction le Mama Tilley’s Bar, qui est une sorte d’institution gastronomique locale. Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu la même idée, et nous avons finalement renoncé.
Retour dans notre hébergement et prise de renseignement sur le domaine de Grand Eden, dont le nom m’a été suggéré plus tôt dans la journée par le conducteur d’une voiture : sur le site web eBird, j’ai découvert que c’était un site intéressant, et j’ai dialogué avec son gérant Sylvanus via WhatsApp.

Mardi 7 mars

Forêt humide le long du sentier Des Cartier, à Sainte-Lucie

Forêt humide le long du sentier Des Cartier, à Sainte-Lucie. 
Photographie : Ian Merrill

Départ tôt le matin et trajet avec Victoria jusqu’à l’aire de stationnement du sentier Des Cartier, que l’on ne peut atteindre qu’avec un véhicule 4×4. Nous avons ensuite marché lentement le long d’un sentier parfaitement entretenu et relativement plat. Les arbres étaient immenses et les fougères, les mousses, les broméliacées, les orchidées et les champignons étaient nombreux. Durant notre trajet aller-retour d’environ 2,5 km jusqu’au “parrots viewpoint” (point de vue des perroquets), nous avons noté onze Amazones de Sainte-Lucie, dont les cris rauques étaient constamment audibles. Nous avons également observé le Coulicou manioc, le  Solitaire siffleur de Sainte-Lucie (Myadestes genibarbis sanctaeluciae), la Paruline, le Moucherolle gobemouche et le Tyran jeaneau de Sainte-Lucie, les Moqueurs grivotte et corossol (Margarops fuscatus), le Trembleur gris de Sainte-Lucie, le Mango madère, l’Élénie siffleuse (Elaenia martinica) et le Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie.
Depuis le point de vue, qui offre un superbe panorama sur la vallée boisée, nous avons fait nos plus belles observations d’Amazones de Sainte-Lucie. Pas moins de sept Organistes des Petites Antilles ont aussi été vus dans la canopée, principalement autour des guis, ainsi qu’un couple d’Orioles de Sainte-Lucie se nourrissant pendant cinq minutes dans les hautes branches. Quelle matinée !
De retour au parking, un membre du personnel de la réserve forestière de Quilesse nous a expliqué qu’un supplément de dix dollars par personne par personne était demandé, que nous avons payé volontiers pour soutenir la protection de ce merveilleux endroit. De retour à notre hébergement, nous avons pris un repas bien mérité sur notre balcon ensoleillé avec vue sur les jardins de Balenbouche.
Le programme de l’après-midi était de rejoindre le site de plongée de Sugar Beach. L’accès est peu facile, car il faut se garer sur une pente raide, puis traverser des établissements hôteliers luxueux. Nous avons finalement atteint une plage pittoresque nichée entre les imposants Gros et Petit Pitons. Les fonds sous-marins étaient superbes.
Le soir, nous avons mangé au Mama Tilley’s Bar à Laborie une cuisine locale authentique, préparée sur un barbecue fabriqué à partir d’un demi-baril d’huile. Retour ensuite à Balenbouche et préparation de ma visite du lendemain matin au domaine de Grand Eden.

Mercredi 8 mars

Trembleur gris de Sainte-Lucie (Cinclocerthia gutturalis macrorhyncha)

Trembleur gris de Sainte-Lucie (Cinclocerthia gutturalis macrorhyncha). 
Photographie : Ian Merrill

Petit-déjeuner rapide, puis trajet de quarante minutes, d’abord vers le nord-ouest, puis vers l’intérieur des terres, sur des routes de plus en plus étroites. Au-delà du village de Migny, la route devient à voie unique, jusqu’au panneau annonçant le domaine de Grand Eden.
C’est un endroit magnifique, situé à la lisière d’une immense étendue de forêt primaire montagnarde et d’une plantation, avec de superbes vues sur les pitons rocheux et la mer des Caraïbes au-delà, mais aussi sur le mont Gimie, le plus haut sommet de l’île avec une altitude de 950 mètres. Silvanus nous attendait à 7 h du matin, et après une présentation rapide, nous avons entamé une visite passionnante de cinq heures, incluant à la fois la découverte de milieux forestiers et agricoles et une présentation de l’histoire du site, des plantes médicinales et des pratiques agricoles. Des fruits (Noix de coco, goyaves, pamplemousses, framboises et carottes) ont été cueillis et consommés au cours de la promenade, qui s’est terminée par la préparation de noix de cajou grillées et une dégustation de rhum épicé.
Silvanus connaît parfaitement l’avifaune de l’île, et en particulier les cris des espèces. Nous avons observé et photographié la Paruline, l’Oriole, le Moucherolle gobemouche et le Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie, l’Organiste des Petites Antilles, le Saltator gros-bec, le Tyran janeau de Sainte-Lucie, les Mangos madère et falle-vert, les Moqueurs grivotte et corossol, ainsi que le Trembleur gris de Sainte-Lucie.
Après cette matinée enrichissante, nous avons salué Silvanus et sa petite équipe d’agriculteurs biologiques. Nous recommandons vivement la visite de ce domaine, qu’il faut soutenir.
Retour à Balenbouche : brunch copieux, préparation de nos bagages et adieu chaleureux, à notre hôte, Gloria. Il était temps de mettre le cap vers le nord, en suivant la route de l’Est qui décrit des lacets le long de la côte, en passant par Praslin et par la jolie ville de Dennery. De là, la route monte, serpentant à travers des collines boisées, avant de descendre vers la côte nord-ouest plus peuplée. C’était un véritable choc d’être confronté à des agglomérations tentaculaires, des hôtels, des bateaux de croisière et des embouteillages, après notre séjour dans le sud tranquille !
Après un réapprovisionnement rapide dans une épicerie, nous nous sommes enregistrés dans notre AirBnB de Gros Islet fantastiquement équipé au moment où le soleil se couchait. C’était l’heure d’un rhum Bounty, de bières Piton et d’un dîner relaxant, après une grosse journée de voyage.

Jeudi 9 mars

Troglodyte familier de Sainte-Lucie (Troglodytes aedon mesoleucus)

Troglodyte familier de Sainte-Lucie (Troglodytes aedon mesoleucus). 
Photographie : Ian Merrill

Il est toujours excitant d’explorer un nouvel habitat, et ce matin, je suis parti tôt pour effectuer un trajet de quarante minutes vers le sud-est, en passant par la ligne centrale de partage des eaux de l’île, puis en descendant vers la forêt côtière sèche, dans le nord-est de l’île. Ma destination était le hameau de Desbarras, et notamment le sentier qui mène à la plage de Grand Anse.
Il faut se garer à côté du terrain de cricket et se diriger vers le nord, en descendant une forte pente. La forêt sèche est parsemée de champs, mais les oiseaux étaient nombreux. La sous-espèce endémique mesoleucus du Troglodyte familier, qui sera probablement élevée au rang d’espèce dans le futur, était l’un des premiers oiseaux entendus et était commun. Durant les trois heures suivantes, j’ai observé la Paruline, le Moucherolle gobemouche, le Tyran janeau, le Pèrenoir rougegorge et le Trembleur gris de Sainte-Lucie, le Saltator gros-bec, le Moqueur grivotte et le Coulicou manioc.
Lors de la descente, j’ai rencontré un guide de la compagnie St Lucia Birding qui m’a signalé que la Colombe à croissants était plus facile à trouver en bas de la piste, et je m’y suis donc rendu. J’ai entendu deux oiseaux, mais je manquais de temps pour essayer de les voir.
Après une remontée ardue et une conversation intéressante avec quelques sympathiques charbonniers locaux, j’ai paramétré mon GPS pour rejoindre les vendeurs de poissons de Gros Islet. En discutant avec des dames, l’une d’entre elles m’a guidé vers un fantastique marché aux poissons caché dans les ruelles du village.
De retour dans notre hébergement, nous avons mangé un copieux brunch dans notre véranda surplombant un océan turquoise parsemé de yachts. Le jardin était riche en oiseaux, avec la présence du Colibri falle-vert, du Trembleur gris et du Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie, du Saltator gros-bec, du Merle à lunettes (Turdus nudigenis), Moqueur grivotte et du Coulicou manioc.

Moucherolle gobemouche de Sainte-Lucie (Contopus latirostris latirostris)

Moucherolle gobemouche de Sainte-Lucie (Contopus latirostris latirostris).
Photographie : Ian Merrill

L’après-midi, nous avons rejoint le site de plongée de Smugglers Cove, une plage publique située à seulement dix minutes en voiture, et accessible en traversant un complexe privé luxueux. C’était le meilleur lieu de plongée de tout le séjour, avec une remarquable diversité de poissons et l’observation d’une grande pieuvre des récifs des Caraïbes (Octopus briareus).
Après la plongée, nous avons pris la voiture en soirée et roulé durant quarante minutes jusqu’à la forêt basse du domaine du Marquis. La route était pittoresque, mais son état était de moins en moins bon au fur et à mesure de notre progression. Toutefois, elle est restée praticable jusqu’au bout. L’objectif de la soirée était de voir l’Engoulevent roux de Sainte-Lucie (Antrostomus rufus otiosus), une sous-espèce endémique qui pourrait être considérée comme une espèce à part entière dans le futur.
Je me suis éloigné de la route et j’ai gravi les collines basses qui offraient une vue magnifique sur la vallée cultivée et sur les collines boisées environnantes, dans la lumière du soir. J’ai observé le Moucherolle gobemouche, la Paruline et le Troglodyte familier de Sainte-Lucie, le Colibri falle-vert et le Moqueur grivotte en attendant que la lumière baisse. Un appel lointain, ressemblant au chant de l’Engoulevent de Caroline (Antrostomus carolinensis), m’a rassuré, mais il a fallu faire preuve de patience avant qu’un oiseau fasse quelques brèves apparitions.
Ayant atteint mon “objectif”, nous sommes retournés à Gros Islet sur des routes sombres et sinueuses pour passer une soirée relaxante en mangeant du thon servi avec du plantain frit, du riz et des tomates fraîches.

Vendredi 10 mars

Départ très matinal pour rejoindre le sentier de Grand Anse avant que le soleil ne se lève. Mon objectif était d’observer la Colombe à croissants, une espèce que j’avais entendue mais que je n’avais pas réussi à voir la veille. J’ai exploré le même secteur de forêt dense, et une fois encore, un individu s’est envolé dès que je me suis approché.

Colombe (ou Zénaïde) à croissants (Geotrygon mystacea)

Colombe (ou Zénaïde) à croissants (Geotrygon mystacea) le long du sentier de Grand Anse, à Sainte-Lucie. 
Photographie : Ian Merrill

En continuant sur la piste, j’ai entendu deux autres oiseaux crier, et j’ai enfin finalement repéré un oiseau perché. Pendant mon retour vers ma voiture j’ai observé le Troglodyte familier, le  Moucherolle gobemouche, le Pèrenoir rougegorge, le Trembleur gris et la Paruline de Sainte-Lucie, le Moisson pied-blanc, le Saltator gros-bec, le Coulicou manioc et le Moqueur grivotte.
Après un repas léger de fin de matinée à Gros Islet, nous sommes retournés à Smugglers Cove pour un après-midi de plongée, puis nous avons pris un verre au bord de l’océan. Les rues étaient très animées, et la musique reggae résonnait partout. Nous sommes finalement repartis dans notre hébergement pour dîner.

Samedi 11 mars

Nous avons décidé ce jour de visiter le secteur peu connu de Piton Flore, situé à seulement trente minutes en voiture de Gros Islet, et ainsi de retrouver les forêts verdoyantes et fraîches des hautes terres après deux jours passés sur des sentiers de plaine surchauffés.
J’avais rassemblé peu d’informations sur le site, mais j’ai facilement trouvé une aire de stationnement au bout du sentier d’accès à l’antenne radio. J’ai ensuite débuté une randonnée dans un terrain escarpé mais sur un sentier très bien entretenu et à travers de magnifiques forêts.

Amazone de Sainte-Lucie (Amazona versicolor)

Amazone de Sainte-Lucie (Amazona versicolor) le long du sentier du Piton Flore, à Sainte-Lucie. 
Photographie : Ian Merrill

Les cris des Amazones de Sainte-Lucie retentissaient constamment, accompagnés des deux espèces de Moqueurs, tandis que des Martinets polioures (Chaetura brachyura), les seuls vus durant mon voyage, volaient au-dessus de la forêt. À mi-chemin, j’ai fait de belles observations d’un groupe de huit Amazones de Sainte-Lucie.
Retour à Gros Islet pour un repas d’anniversaire, puis trajet vers Pigeon Island pour un après-midi de plongée. Cet endroit étant situé dans un parc national, un droit d’entrée était requis, mais les fonds sous-marins étaient superbes et la plage équipée de douches.
Après un peu de repos, nous avons flâné sur le front de mer de Gros Islet et pris un verre au soleil couchant. Repas au Dukes Place avec des amis autour avec un merveilleux poisson grillé.

Dimanche 12 mars

Après un séjour sur Sainte-Lucie qui a dépassé toutes nos attentes, nous avons fait nos bagages et rejoint l’aéroport de la capitale, Castries. L’enregistrement a été fluide et nous nous sommes dirigés vers la “salle d’embarquement”, qui ressemblait davantage à un café en plein air avec une vue sur la mer des Caraïbes !
À 12 h 15, nous avons décollé à bord d’un avion assez ancien de la compagnie InterCaraïbes pour un vol de quarante-cinq minutes vers la Dominique. Tout s’est bien passé et nous avons atterri dans le minuscule aéroport Douglas-Charles et loué un Toyota Rav 4 en assez mauvais état auprès de la compagnie Avis. Nous avons suivi la route sinueuse du nord le long de la côte occidentale dans un paysage luxuriant et plus humide qu’à Sainte-Lucie.
Après quelques pauses, nous avons atteint notre hôtel AirBnB à Portsmouth en fin d’après-midi, où nous avons dormi six nuits. L’appartement était plus basique que ceux que nous avons occupés à Sainte-Lucie, mais le niveau de développement de la Dominique est inférieur, et l’affluence touristique moindre. Le choix dans les supermarchés locaux était aussi plus réduit, mais nous avons acheté du thon frais au bord de la plage.
Le plus grand atout de notre hébergement était  son grand balcon qui offre sur une vue fantastique sur la mer des Caraïbes, entre Secret Bay et le parc national des Cabrits. Nous avons bu du punch au rhum et des bières caribéennes en observant des Frégates superbes de Rothschild (Fregata magnificens rothschildi) au soleil couchant.

Lundi 13 mars

Émeraude à tête bleue (Riccordia bicolor)

Émeraude à tête bleue (Riccordia bicolor) dans la réserve naturelle de Syndicate, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

J’avais rendez-vous à 7 h avec Bertrand Baptiste, un ornithologue reconnu à la Dominique. Nous avons rejoint la réserve naturelle de Syndicate, qui protège une forêt de montagne humide accessible après une montée raide à travers une mosaïque de cultures de plantation.
Durant les deux heures, dont une bonne partie passée au point de vue de la vallée des perroquets (“Parrots Valley”), nous avons observé la Paruline caféiette (Setophaga plumbea), l’Émeraude à tête bleue (Riccordia bicolor), les Mangos falle-vert et madère, les Trembleurs brun (Cinclocerthia ruficauda) et grivotte, le Troglodyte familier de la Dominique (Troglodytes aedon rufescens), le Pèrenoir rougegorge de la Dominique (Loxigilla noctis dominicana) et le Martinet chiquesol.
Sur le belvédère, nous avons rencontré Gabriel Naudet, un jeune ornithologue français et un défenseur de l’environnement vivant en Guadeloupe. Au bout d’une heure, nous avons commencé à entendre dans la vallée les cris métalliques distincts du Sisserou, le nom local de l’Amazone impériale, mais il a fallu encore une heure avant que nous repérions un couple au-dessus de la canopée.
Observer cette espèce, certainement la plus difficile à trouver de tout le voyage, était un immense soulagement, car elle est très rare et il faut parfois des jours pour la trouver. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la vallée du Colihaut, où nous avons passé une heure dans la forêt riveraine et observé la Paruline caféiette, le Moqueur roux (Toxostoma rufum), le Troglodyte familier de la Dominique, le Merle vantard de la Dominique (Turdus plumbeus albiventris) et la sous-espèce brunneicapillus du Moucherolle gobemouche (Contopus latirostris) qui est localement rare et très différente de celle de Sainte-Lucie.
De retour à Portsmouth, j’ai remercié Bertrand pour son aide durant la matinée et ses conseils pour les jours à venir. Repos et repas sur notre balcon, puis courses dans le marché local.
Victoria avait hâte de visiter la forêt des hautes terres, et après une sieste, départ vers la réserve naturelle de Syndicate pour une balade le long du sentier nature, avec de belles vues sur la forêt s’étendant jusqu’au Morne Diablotins, qui est le plus haut sommet de l’île et le second des Petites Antilles avec une altitude de 1 447 mètres, et qui constitue le véritable bastion de l’Amazone impériale selon Bertrand. La forêt était calme, juste animée par les cris des Amazones de Bouquet (Amazona arausiaca) et du Troglodyte familier de la Dominique, ainsi que d’une Amazone impériale au loin dans la vallée. Retour dans notre hébergement et repas au soleil sur le balcon.

Mardi 14 mars

Paruline caféiette (Setophaga plumbea)

Paruline caféiette (Setophaga plumbea) dans la réserve naturelle de Syndicate, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

Désireux de me familiariser seul avec les oiseaux de la Dominique et de faire de belles photos, j’ai visité ce matin un habitat intéressant le long de la route d’accès à la réserve naturelle de Syndicate. Une promenade d’une heure et demie m’a permis d’observer le Trembleur brun, la Paruline caféiette, le Troglodyte familier, le Merle vantard et Pèrenoir rougegorge de la Dominique, l’Amazone de Bouquet, les Mangos falle-vert et madère et le Saltator gros-bec.
Je suis revenu ensuite sur le sentier nature de Syndicate et j’ai observé l’Amazone de Bouquet, l’Émeraude à tête bleue, le Moqueur grivotte, le Troglodyte familier de la Dominique, la Paruline caféiette et le Martinet chiquesol. J’ai recroisé Gabriel, qui menait toujours sa quête photographique de l’Amazone impériale.
En revenant à Portsmouth, j’avais pour objectif d’observer l’Effraie des Petites Antilles. J’ai fait un premier arrêt à l’imposante église catholique romaine de St John & St Lewis et j’ai suivi les conseils donnés la veille par Bertrand. J’ai respectueusement frappé à la porte et j’ai demandé à la dame qui m’a ouvert s’il était possible de voir la chouette. Elle m’a regardé sévèrement puis m’a emmené dans l’église pour voir le prêtre, qui m’a accueilli plus chaleureusement.
Après une discussion sympathique, on m’a accompagné vers un immense bâtiment de fonction et on m’a précisé que l’effraie était posée quelque part sur le toit. En m’aventurant à l’intérieur, j’ai repéré une Effraie des petites Antilles qui me regardait depuis une poutre.

Effraie des Petites Antilles (Tyto furcata nigrescens)

Effraie des Petites Antilles (Tyto furcata nigrescens) dans l’église de St John & St Lewis, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

J’ai fait un don à l’église, comme me l’avait suggéré Bertrand, puis j’ai parcouru les petites ruelles de Portsmouth pour essayer de trouver du pain.
Après un repas copieux et une courte sieste, nous avons rejoint notre premier site de plongée de la Dominique. à seulement dix minutes en voiture du parc national des Cabrits. Nous avons payé 12 dollars par personne pour un permis hebdomadaire nous permettant de visiter aussi la réserve naturelle de Syndicate et les chutes d’eau de Middleham. Les gros rochers du rivage étaient assez dangereux à cause de la houle, mais sous l’eau, la richesse en poissons et la beauté du récif corallien étaient remarquables. Alors que le soleil se couchait, nous avons rejoint la baie de Toucari, située à seulement quelques kilomètres au nord.
Ce court trajet nous a éloignés de la banlieue nord touristique de Portsmouth. Nous avons pris des cocktails à l’Almond Deck, et en revenant vers le sud, nous avons mangé au Madiba Beach Café, avec une vue sur une baie parsemée de bateaux se balançant doucement.

Mercredi 15 mars

Après une promenade matinale rapide autour de Portsmouth et de l’Indian River pour faire quelques photos d’espèces communes, nous avons rejoint à 9 h le quai sur le petit fleuve, d’où nous avons embarqué à bord de l’impressionnant catamaran “Passion”, géré par la compagnie Anchorage Whale Watching.
Andrew et son équipe sont compétents, professionnels et motivés. Pendant quatre heures et demie, nous avons observé plus de 200 Dauphins tachetés pantropicaux (Stenella attenuata) et trois Grands Cachalots (Physeter macrocephalus), mais également près de 50 Fous bruns (Sula leucogaster), un Fou à pieds rouges (Sula sula) et un lointain Phaéton à bec jaune (Phaethon lepturus), en plus des prévisibles Frégates superbes de Rothschild.

Fous bruns (Sula leucogaster)

Fous bruns (Sula leucogaster) au large de Portsmouth, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

Pour localiser les Grands Cachalots, nous avons dû nous diriger vers le sud jusqu’à Mahaut, ce qui signifie que nous étions seulement de retour à Portsmouth en début d’après-midi. Après quelques courses rapides, nous avons mangé et fait une sieste.
Tard dans l’après-midi, nous avons fait un court trajet en voiture jusqu’au parc national des Cabrits pour explorer la forêt sèche autour de Fort Shirley. Les bâtiments restaurés et les vues sur la baie étaient impressionnants, mais l’observation des oiseaux assez pauvre, avec seulement le Moqueur grivotte, le Pèrenoir rougegorge de la Dominique et la Paruline des mangroves (Setophaga petechia).
Comme le soleil commençait à décliner, nous avons de nouveau rejoint la baie de Toucari et le bar de l’Almond Deck. Retour à notre hébergement pour dîner et nous avons dormi tôt pour notre promenade du lendemain à l’aube.

Jeudi 16 mars

L’alarme du réveil était réglée à 4 h 15. Après un petit-déjeuner rapidement pris, nous avons effectué un trajet d’une heure et quart vers le Sud sur une route côtière sinueuse pour atteindre le début du sentier des chutes d’eau de Middleham et visiter une forêt de montagne verdoyante au-dessus de la capitale, Roseau. J’ai laissé dormir Victoria dans la voiture et j’ai entamé une ascension ardue sur une pente raide.

Grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri dominicensis)

Grive à pieds jaunes de la Dominique (Turdus lherminieri dominicensis) le long du sentier des chutes d”eau de Middleham, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

En arrivant au sommet de l’escarpement et en reprenant mon souffle, j’ai découvert un superbe habitat forestier où résonnaient constamment les cris des Amazones de Bouquet. Les Troglodytes familiers de la Dominique chantaient le long du sentier, ainsi que le Moucherolle gobemouche et le Pèrenoir rougegorge de la Dominique, le Trembleur brun, le Moqueur grivotte, l’Émeraude à tête bleue et le Mango madère. Mon principal objectif était d’observer la sous-espèce dominicensis de la Grive à pieds jaunes, un oiseau très rare à la Dominique. Bertrand m’avait conseillé de me concentrer sur les ravines humides et d’écouter ses cris contact.
Alors que j’entamais mon retour, un “chack” aigu distinctif s’est fait entendre : après une courte diffusion d’un enregistrement de l’espèce, un individu s’est posé brièvement sur une branche moussue, dans un recoin ombragé. J’ai entendu un autre individu au sommet de la pente, et cette fois, j’ai pu admirer dans de très bonnes conditions une grive posée sur une branche dégagée. Il s’agissait de la dernière espèce “ciblée” de mon voyage.
Victoria m’a rejoint et nous sommes allés admirer les superbes chutes d’eau de Middleham en suivant les indications sur un sentier descendant à pic et en nous dirigeant vers le bruit de l’eau. Les Amazones de Bouquet et les Solitaires siffleurs de la Dominique (Myadestes genibarbi dominicanus) étaient nombreux. Au pied des chutes d’eau, la végétation était luxuriante, et un tapis de mousses, de fougères et d’épiphytes recouvrait les arbres et les rochers. L’endroit est vraiment superbe et mérite une visite tôt le matin, avant l’arrivée des touristes.
De retour à la voiture, nous avons savouré un petit-déjeuner, puis nous nous sommes garés dans un endroit ombragé pour rattraper un peu de sommeil. Une fois arrivés à Roseau, nous avons été impressionnés par un énorme bateau de croisière amarré dans le port.
Après avoir garé la voiture, nous nous sommes promenés dans les rues animées en nous imprégnant de l’architecture unique de cette ville. Après une pause au Starline Ital Café, nous sommes partis plus au sud.
Notre destination de plongée du jour était Champagne Reef, à seulement quinze minutes de route au sud de Roseau. Une participation de deux dollars par personne est demandée pour aider à la conservation des tortues marines. Le récif corallien était superbe, et on y trouve de fascinantes remontées gazeuses qui ont donné leur nom au lieu.
Nous sommes ensuite retournés à Portsmouth et nous sommes arrivés juste à temps pour un cocktail au coucher du soleil à l’Almond Deck, suivi d’un bon repas au Madiba Beach Café.

Vendredi 17 mars

Baie de Toucari

Vue de la baie de Toucari, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

Ayant observé toutes les espèces attendues, nous avons débuté cette journée tranquillement, en rejoignant la réserve naturelle de Syndicate. En marchant le long de la route d’accès, j’ai observé le Coulicou manioc, le Troglodyte familier de la Dominique, la Paruline caféiette, le Saltator gros-bec, le Mango madère et l’Amazone de Bouquet dans une forêt plutôt ouverte.
Les trois heures suivantes ont été consacrées à parcourir le sentier nature de Syndicate et une partie de celui de Waitukubuli, où nous avons observé le Pèrenoir rougegorge et le Troglodyte familier de la Dominique, le Martinet chiquesol, l’Amazone de Bouquet, la Paruline caféiette, le Moqueur grivotte et l’Émeraude à tête bleue.
De retour à Portsmouth, nous avons fait nos courses avant de nous détendre l’après-midi et de préparer nos bagages. Nous avons passé cette dernière soirée en prenant un cocktail à l’Almond Deck au coucher du soleil, puis en mangeant des fruits de mer au Madiba Beach Café.

Samedi 18 mars

Notre départ de l’appartement s’est fait sous une pluie torrentielle, la première de tout le voyage ! Le trajet jusqu’à l’aéroport Douglas-Charles nous a pris environ une heure, toujours sous des averses intermittentes, et en observant quatre Amazones de Bouquet survolant des cultures.

Pèrenoir de Barbade (Loxigilla barbadensis)

Pèrenoir de Barbade (Loxigilla barbadensis) dans l’aéroport Douglas-Charles, à la Barbade.
Photographie : Ian Merrill

Nous avons rendu notre voiture de location et effectué l’enregistrement de nos bagages. Notre avion à turbopropulseurs a finalement décollé avec environ une heure de retard et nous avons atterri à la Barbade, qui semblait plate, sèche et surpeuplée vue du ciel.
Dans le petit aéroport de Grantley Adams, j’ai aperçu un Pèrenoir de Barbade (Loxigilla barbadensis), le seul endémique de l’île !
Nous avons passé au total quarante-cinq minutes à la Barbade avant de rejoindre l’aéroport régional de Castries, à Sainte-Lucie, où le taxi que nous avions réservé nous a conduit à l’aéroport international Hewanorra, à l’extrémité sud de l’île.
Après un vol de nuit, nous avons atterri à Gatwick au Royaume-Uni.
Ce fut vraiment un voyage extrêmement agréable et réussi, dans deux des plus belles îles des Antilles.

Liste commentée des espèces d’oiseaux observées à Sainte-Lucie

Engoulevent roux de Sainte-Lucie (Antrostomus rufus otiosus)

Un vu et deux autres entendus dans le domaine du Marquis le soir du 03/09/2023, dans une forêt sèche (voir sa localisation sur Google Maps). Aucun chant n’a été entendu avant 16 h 48. Il a fallu un certain effort pour inciter un oiseau à se montrer brièvement.
La sous-espèce otiosus est géographiquement éloignée des sous-espèces sud-américaines (la population la plus proche se trouve à Trinidad) et fera probablement l’objet d’une élévation au rang d’espèce distincte dans le futur. C’est une espèce des forêts sèches de plaine, essentiellement présente dans le nord-est de Sainte-Lucie. Bien qu’on puisse l’apercevoir à Grand Anse, je me suis concentré dans le domaine du Marquis car des informations précises étaient disponibles sur ce site et l’accès semblait plus simple au crépuscule.

Martinet chiquesol (Chaetura martinica)

Vu uniquement au-dessus de la forêt montagnarde dans les secteurs de Belvédère, du carrefour de Bouton, de Morne Tabac et du sanctuaire des perroquets. Environ six individus observés les 5 et 6 mars. Endémique des Petites Antilles, avec une répartition allant de Guadeloupe au nord à Saint-Vincent au sud.

Martinet polioure (Chaetura brachyura praevelox)

Seulement cinq vus au-dessus du sentier du Piton Flore le 11 mars. Il est décrit comme étant sédentaire et peu commun à Sainte-Lucie, mais son aire de répartition est vaste. La sous-espèce praevelox est endémique des Petites Antilles et de Tobago.

Mango falle-vert (Eulampis holosericeus holosericeus)

Observé dans les habitats forestiers humides et secs, mais généralement à des altitudes plus basses que le Mango madère, et y compris dans les forêts secondaires et les jardins. Observé chaque jour en petit nombre, à Praslin, au niveau du carrefour de Bouton, des domaines de Grand Eden et de Marquis, de Gros Islet et du Piton Flore. Cette espèce est essentiellement endémique des Petites Antilles, mais elle est présente de Porto Rico au nord à Grenade au sud.

Mango madère (Eulampis jugularis)

Mango madère (Eulampis jugularis)

Mango madère (Eulampis jugularis). 
Photographie : Ian Merrill

Limitée aux habitats forestiers humides, cette espèce est assez abondante dans certains sites, avec jusqu’à vingt oiseaux notés par jour. Observée le long du sentier Des Cartier, du carrefour de Bouton, du domaine de Grand Eden et du Piton Flore. Cette espèce est une endémique stricte des Petites Antilles, avec une répartition allant d’Anguilla au nord à Saint-Vincent au sud.

Colibri ou Néctarin huppé (Orthorhyncus cristatus exilis)

Observé quotidiennement dans tous les habitats, avec jusqu’à cinquante oiseaux notés certains jours dans certains arbres en fleurs. Comme le Colibri falle-vert, c’est un quasi-endémique des Petites Antilles, présent de Porto Rico au nord-ouest à Grenade au sud.

Coulicou manioc (Coccyzus minor)

Étonnamment répandu et entendu pendant les six jours passés à Sainte-Lucie, dans les habitats forestiers humides et secs. Les meilleures observations ont été faites dans le jardin de notre hébergement AirBnB de Gros Islet !

Pigeon (ou Patagion) à cou rouge (Patagioenas squamosa)

Omniprésent dans tous les habitats forestiers et observé quotidiennement, généralement en petit nombre (vingt au maximum). Endémique des Caraïbes.

Colombe (ou Zénaïde) rouviolette (Geotrygon montana martinica)

Un seul vu au niveau du carrefour de Bouton le 03/06/2023.

Colombe (ou Zénaïde) à croissants (Geotrygon mystacea)

Deux oiseaux ont été entendus depuis le sentier de Grand Anse le 03/09/2023. Un a été très bien observé, deux autres probables ont été vus en vol et deux ont été entendus le 10/03/2023 (voir la localisation du site sur Google Maps). La meilleure section pour observer cette espèce est la partie inférieure du sentier, environ 2 km après le terrain de cricket (voir la localisation du site sur Google Maps).
Le sentier de Grand Anse est probablement le meilleur secteur pour observer cette espèce de la forêt sèche, mais d’autres visiteurs ont payé les services d’un guide appelé Meno pour la voir dans l’Anse Mamin. Il occupe toutefois désormais presque un emploi à temps plein, ce qui signifie qu’il est beaucoup moins disponible. Son numéro de téléphone est le +1 758 7129674.
C’est une espèce endémique des Petites Antilles, présente de l’île de Vieques, au large de Porto Rico dans le nord-ouest, à Sainte-Lucie au sud. Peu commune, elle est certainement plus facile à trouver sur les îles des Petites Antilles les plus septentrionales. Toutefois, une recherche dans le secteur de Grand Anse devrait permettre aussi de l’observer.

Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita)

Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita)

Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita).
Photographie : Ian Merrill

Espèce commune, surtout dans les basses terres, avec jusqu’à trente oiseaux vus par jour. Cette jolie colombe est un endémique des Caraïbes, mais elle colonise la péninsule du Yucatan au Mexique.

Frégate superbe de Rothschild (Fregata magnificens rothschildi)

Un oiseau impressionnant, observé régulièrement partout le long de la côte. Maximum de 18 oiseaux vus en une seule journée. Cette sous-espèce est considérée comme une espèce distincte par certains auteurs, comme John Croxall.

Fou brun (Sula dactylatra dactylatra)

Trois oiseaux isolés vus au large.

Petite Buse (Buteo platypterus rivierei)

Cette sous-espèce sédentaire a été observée presque quotidiennement dans tous les habitats, avec un maximum de six en une seule journée.

Crécerelle d’Amérique (Falco sparverius caribaearum)

La sous-espèce caribéenne a été observée durant trois jours de notre séjour à Sainte-Lucie.

Faucon émerillon (Falco columbarius columbarius)

Oiseaux hivernants observés brièvement en vol à Praslin et au niveau du carrefour de Bouton.

Amazone de Sainte-Lucie (Amazona versicolor)

Endémique de Sainte-Lucie. Une vue et plusieurs entendues le long du sentier Des Cartier le 05/03/2023, deux vues et environ dix entendues à Morne Tabac le soir du même jour, trois vues et plusieurs entendues au niveau du carrefour de Bouton le 06/03/2023, et onze vues et d’autres entendues depuis le sentier Des Cartier le 07/03/2023. Entendue uniquement dans le domaine de Grand Eden le 08/03/2023, mais neuf vues sur le Piton Flore le 11/03/2023. Le belvédère du sentier Des Cartier nous a permis de faire les meilleures observations en vol, mais les plus belles photos ont été faites sur le Piton Flore.

Moucherolle gobemouche de Sainte-Lucie (Contopus latirostris latirostris)

Moucherolle gobemouche de Sainte-Lucie (Contopus latirostris latirostris)

Moucherolle gobemouche de Sainte-Lucie (Contopus latirostris latirostris). 
Photographie : Ian Merrill

Un couple vu à Morne Tabac le 05/03/2023, un couple au niveau du carrefour de Bouton  le 06/03/2023, un couple depuis le sentier Des Cartier le 07/03/2023, un dans le domaine de Grand Eden le 08/03/2023, un depuis le sentier de Grand Anse et un couple dans le domaine du Marquis le 09/03/2023, et enfin un depuis le sentier de Grand Anse 10/03/2023. On le trouve aussi bien dans les forêts humides que sèches, mais toujours en petit nombre. Espèce endémique des Petites Antilles, de Porto Rico à Sainte-Lucie. Dans le futur, il est possible que les sous-espèces de Porto Rico, des Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique et Martinique) et de Sainte-Lucie soient reconnues comme des espèces distinctes. Les parties inférieures de couleur cannelle de la sous-espèce nominale présente à Sainte-Lucie sont typiques.

Élénie siffleuse (Elaenia martinica martinica)

Vue et plus souvent entendue quotidiennement et en bon nombre, avec un maximum de quinze en une journée. Espèce endémique des Caraïbes, avec une répartition discontinue, couvrant essentiellement les Petites Antilles et la péninsule du Yucatan du Mexique.

Tyran gris (Tyrannus dominicensis vorax)

Commun dans toute l’île.

Tyran janeau de Sainte-Lucie (Myiarchus oberi sanctaeluciae)

Tyran janeau de Sainte-Lucie (Myiarchus oberi sanctaeluciae)

Tyran janeau de Sainte-Lucie (Myiarchus oberi sanctaeluciae).
Photographie : Ian Merrill

Cette sous-espèce endémique de Sainte-Lucie, à la répartition discontinue, a été observée au niveau du carrefour de Bouton le 06/03/2023, le long du sentier Des Cartier le 07/03/2023, dans le domaine de Grand Eden (un couple) le 08/03/2023, et trois depuis le sentier de Grand Anse le 09/03/2023. C’est un endémique strict des Petites Antilles, avec une répartition allant de la Barbade au nord à Sainte-Lucie au sud.  

Viréo à moustaches (Vireo altiloquus barbadensis)

Vu et plus souvent entendu quotidiennement, avec jusqu’à dix individus notés certains jours.

Hirondelle à ventre blanc (Progne dominicensis)

Seulement trois oiseaux vus au niveau du carrefour de Bouton le 06/03/2023. Je pensais en voir davantage, mais notre séjour était précoce et cette espèce migratrice commençait alors à peine à revenir sur leurs lieux de reproduction. Espèce endémique des Caraïbes.

Troglodyte familier de Sainte-Lucie (Troglodytes aedon mesoleucus)

Cette sous-espèce très distincte vit dans les forêts sèches de Sainte-Lucie, et le nord-est de l’île est l’endroit idéal pour l’observer. Environ dix oiseaux oiseaux ont été vus et entendus le long du sentier de Grand Anse le 09/03/2023, un a été vu dans le domaine du Marquis le même jour, et six ont été entendus depuis le sentier de Grand Anse le 10/03/2023.

Troglodyte familier de Sainte-Lucie (Troglodytes aedon mesoleucus)

Troglodyte familier de Sainte-Lucie (Troglodytes aedon mesoleucus). 
Photographie : Ian Merrill

La taxonomie du Troglodyte familier est complexe et évolutive. Les quatre sous-espèces présentes dans les Petites Antilles sont forestières et leur plumage varie considérablement d’une île à l’autre. La Dominique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et Grenade ont des sous-espèces endémiques, tandis que celles de la Guadeloupe et de la Martinique sont considérées comme éteintes. Certains auteurs suggèrent de les regrouper dans une seule sous-espèce ou dans une espèce endémique, le Troglodyte des Antilles.

Moqueur des savanes (Mimus gilvus antillarum)

Vu ou entendu presque tous les jours, mais seulement en petit nombre et souvent à proximité des habitations humaines.

Moqueur de Sainte-Lucie (Ramphocinclus sanctaeluciae)

Seulement un couple vu le long du sentier de Praslin e 03/05/2023. Cette sous-espèce endémique de la forêt sèche peut être parfois vue à d’autres endroits, comme à Grand Anse, mais le sentier de Praslin est le site le plus connu pour l’observer. Il y a une autre espèce endémique à la Martinique (lire Séjour ornithologique en Martinique du 13 au 22 juin 2017).

Moqueur grivotte de Sainte-Lucie (Allenia fusca schwartzi)

Commun et répandu sur l’île, dans les habitats humides ou secs, il a été vu ou entendu lors de chaque visite dans les forêts favorables, avec jusqu’à douze oiseaux notés. Espèce endémique des Petites Antilles, présente d’Anguilla au nord à Grenade au sud. Cette sous-espèce est endémique de Sainte-Lucie.

Moqueur corossol  de Sainte-Lucie (Margarops fuscatus klinikowskii)

Seulement trois oiseaux vus le long du sentier Des Cartier le 03/07/2023, dans le domaine de Grand Eden le 03/08/2023 et sur le Piton Flore le 11/03/2023. Oiseau endémique des Caraïbes, présent dans les Bahamas, à l’extrémité orientale d’Hispaniola, sur Porto Rico et dans les Petites Antilles jusqu’à Sainte-Lucie. Cette sous-espèce est endémique de Sainte-Lucie.

Trembleur gris de Sainte-Lucie (Cinclocerthia gutturalis macrorhyncha)

Trembleur gris de Sainte-Lucie (Cinclocerthia gutturalis macrorhyncha)

Trembleur gris de Sainte-Lucie (Cinclocerthia gutturalis macrorhyncha). 
Photographie : Ian Merrill

Vu et entendu quotidiennement en petit nombre dans tous les types de forêts, même près de notre hébergement AirBnB de Gros Islet. Au maximum quatre oiseaux vus en une journée. Cette espèce est endémique des Petites Antilles, présente uniquement à Sainte-Lucie et à la Martinique, chaque île accueillant une sous-espèce endémique.

Solitaire siffleur de Sainte-Lucie (Myadestes genibarbis sanctaeluciae)

Espèce vivant dans les forêts humides de Sainte-Lucie, et observée uniquement depuis le sentier Des Cartier (trois chanteurs). Ce bon chanteur est endémique des Caraïbes, avec six sous-espèces réparties entre la Jamaïque, Hispaniola, la Dominique, la Martinique, Sainte-Lucie et Saint-Vincent. Une sous-espèce endémique est présente à Sainte-Lucie.

Merle à lunettes (Turdus nudigenis nudigenis)

Vu et entendu quotidiennement en petit nombre.

Organiste des Petites Antilles (Cyanophonia flavifrons)

Sept oiseaux ont été vus dans la canopée de la forêt au-dessus du sentier Des Cartier le 03/07/2023. Deux d’entre eux se nourrissaient de gui. Un couple a été très bien vu dans le domaine de Grand Eden le 03/08/2023. Cette espèce endémique des Petites Antilles est présente d’Anguilla à Grenade, où elle est rare, mais Sainte-Lucie est l’une des îles les plus favorables pour l’observer.

Oriole de Sainte-Lucie (Icterus laudabilis)

Oriole de Sainte-Lucie (Icterus laudabilis)

Oriole de Sainte-Lucie (Icterus laudabilis). 
Photographie : Ian Merrill

Un couple a été vu au-dessus du sentier Des Cartier le 03/07/2023 (voir la localisation du site sur Google Maps), se nourrissant dans les arbres. Un mâle vu et une femelle a été entendue dans le domaine de Grand Eden le 03/08/2023 dans la forêt secondaire bordant les plantations. Bien que l’Oriole de Sainte-Lucie soit présent dans toutes les forêts sèches et humides de l’île, il n’est pas facile à observer. Le domaine de Grand Eden est probablement l’endroit le plus fiable pour observer cet endémique de Sainte-Lucie. 

Quiscale merle (Quiscalus lugubris inflexirostris)

Vu quotidiennement en grand nombre, avec un maximum de quarante certains jours.

Saltator gros-bec (Saltator albicollis albicollis)

Quelques oiseaux ont été vus quotidiennement dans les habitats forestiers humides et secs, plus souvent entendus que vus. Espèce assez facile à observer, endémique des Petites Antilles, où elle est présente en Guadeloupe, à la Dominique, en Martinique et à Sainte-Lucie.

Paruline de Sainte-Lucie (Setophaga delicata)

Paruline de Sainte-Lucie (Setophaga delicata)

Paruline de Sainte-Lucie (Setophaga delicata). 
Photographie : Ian Merrill

Vu et entendu dans toutes les zones de forêt visitées, humides ou sèches, avec jusqu’à vingt oiseaux notés quotidiennement. Un magnifique petit oiseau souvent très voyant, et certains ont bien répondu au “pishing” (lire Pratiquer le pishing : oui, mais avec prudence). Endémique de Sainte-Lucie

Sucrier à ventre jaune (Coereba flaveola martinicana)

Omniprésent.

Pèrenoir rougegorge de Sainte-Lucie (Loxigilla noctis sclateri)

Couramment observé dans tous les habitats, sauf dans les plus dégradés et les plus urbanisés, avec une vingtaine vue par jour. Endémique des Petites Antilles, des îles Vierges britanniques au nord-ouest à la Grenade au sud. Une sous-espèce endémique à Sainte-Lucie.

Moisson pied-blanc (Melanospiza richardsoni)

Un mâle a été vu le long du sentier de Praslin le 03/05/2023, une femelle au niveau du carrefour de Bouton le 03/06/2023, une femelle dans le domaine de Grand Eden le 03/08/2023,et un couple et une femelle le long du sentier de Grand Anse le 10/03/2023. Cette espèce endémique de Sainte-Lucie passe une grande partie de son temps cachée dans des fourrés denses et est assez localisée.

Liste commentée des espèces d’oiseaux observées à la Dominique

Martinet chiquesol (Chaetura martinica)

Martinet chiquesol (Chaetura martinica)

Martinet chiquesol (Chaetura martinica). 
Photographie : Ian Merrill

Vu lors de chaque visite dans la réserve naturelle de Syndicate les 13, 14 et 17/03/2023, avec un total quotidien maximum de 25 oiseaux. Espèce endémique des Petites Antilles, avec une répartition allant de la Guadeloupe au nord à Saint-Vincent au sud.

Colibri falle-vert (Eulampis holosericeus holosericeus)

Observé dans les habitats forestiers humides et secs, mais généralement à des altitudes plus basses que le Colibri madère, et souvent dans les boisements secondaires et même les jardins. Vu en petit nombre dans des endroits variés, notamment le long du sentier nature de Syndicate, ainsi que dans le  jardin de notre hébergement Airbnb de Portsmouth. Essentiellement endémique des Petites Antilles, cette espèce est présente de Porto Rico au nord à la Grenade au sud.

Colibri madère (Eulampis jugularis)

Limitée aux habitats forestiers humides, cette espèce est assez abondante dans certains sites, avec jusqu’à dix oiseaux vus par jour. Vue le long du sentier de Syndicate, ainsi que près des chutes d’eau des Middleham. Cette espèce est strictement endémique des Petites Antilles, d’Anguilla au nord à Saint-Vincent au sud.

Émeraude à tête bleue (Riccordia bicolor)

Espèce localisée dans les forêts humides des hautes terres de la Dominique. J’ai observé deux mâles le long du sentier nature de Syndicate le 13/03/2023, et un mâle et une femelle dans le même site le 14/03/2203. Une femelle a été vue près des chutes d’eau de Middleham 16/03/2023 et un mâle le long du sentier nature de Syndicate le 17/03/2023. Observé le plus souvent dans les forêts denses et sombres de basse altitude, recherchant les arbustes à fleurs. Espèce endémique de la Dominique et de la Martinique.

Colibri huppé (Orthorhyncus cristatus exilis)

Observé quotidiennement dans tous les habitats, avec jusqu’à vingt oiseaux notés certains jours, lorsqu’ils se rassemblaient sur les arbres en fleurs. Comme le Colibri falle-vert, c’est un quasi-endémique des Petites Antilles, bien qu’il atteigne Porto Rico au nord.

Coulicou manioc (Coccyzus minor)

Coulicou manioc (Coccyzus minor)

Coulicou manioc (Coccyzus minor). 
Photographie : Ian Merrill

Entendu à plusieurs reprises et un vu le long du sentier nature de Syndicate.

Pigeon à cou rouge (Patagioenas squamosa)

Omniprésent et observé quotidiennement dans les zones forestières, généralement en petit nombre. Endémique des Caraïbes.

Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita aurita)

Espèce abondante, surtout dans les basses terres, avec jusqu’à dix oiseaux vus par jour. Cette jolie espèce est endémique des Caraïbes, mais elle colonise la péninsule du Yucatan au Mexique.

Frégate superbe (Fregata magnificens rothschildi)

Observée régulièrement partout le long de la côte. Maximum de cinquante oiseaux vus en une seule journée, lors de la sortie d’observation des baleines.

Fou à pieds rouges (Sula sula sula)

Un adulte de forme brune observé lors de la sortie d’observation des baleines le 15/03/2023.

Fou masqué (Sula dactylatra dactylatra)

Environ 40 vus lors de la sortie d’observation des baleines le 15/03/2023.

Petite Buse (Buteo platypterus rivierei)

Petite Buse (<Buteo platypterus rivierei)

Petite Buse (Buteo platypterus rivierei). 
Photographie : Ian Merrill

Cette sous-espèce sédentaire sur plusieurs îles des Antilles, dont la Dominique et la Martinique, a été observée tous les jours dans tous les habitats, avec un nombre maximum de dix par jour.

Effraie des Petites Antilles (Tyto furcata nigrescens)

Une vue posée de jour sur l’église catholique romaine de St John & St Lewis à Portsmouth le 14/03/2023. Cette sous-espèce endémique de la Dominique est certainement beaucoup plus répandue que les rares données publiées sur eBird ne le suggèrent. Considérée comme une sous-espèce de l’Effraie d’Hispaniola (Tyto glaucops) par Kirwan et al ou de l’Effraie d’Amérique par le CIO.

Martin-pêcheur à ventre roux (Megaceryle torquata stictipennis)

Vu à différents endroits le long des cours d’eau et de la côte, la meilleure observation ayant été faite au-dessus d’une rivière près du terminal de l’aéroport.

Amazone de Bouquet (Amazona arausiaca)

Espèce endémique de la Dominique. Onze oiseaux vus le long du sentier nature de Syndicate le matin du 13/03/2023, principalement depuis le belvédère de la rivière Picard (voir la localisation du site sur Google Maps). Trois autres oiseaux ont été vus en soirée le même jour au même endroit. Dix oiseaux ont également été vus le long du sentier nature de Syndicate le matin du 14/03/2023. Douze individus ont aussi été notés près des chutes d’eau de Middleham le 16/03/2023, principalement lors de la descente vers celles-ci, plus de dix oiseaux le long du sentier nature de Syndicate le matin du 17/03/2023 et quatre au-dessus des plantations en plaine dans le nord-est de l’île le 18/03/2023.

Amazone de Bouquet (Amazona arausiaca)

Amazone de Bouquet (Amazona arausiaca). 
Photographie : Ian Merrill

C’est une espèce facile à voir le long du sentier nature de Syndicate et près des chutes d’eau de Middleham, et probablement également dans d’autres bons sites forestiers.

Amazonie impériale (Amazona Imperialis)

Un couple a été aperçu le 13/03/2023 dans la réserve naturelle de Syndicate, depuis le belvédère sur la rivière Picard (voir la localisation du site sur Google Maps). Repérés d’abord par leurs cris, nous avons finalement vu les deux oiseaux en vol le long de la vallée, en direction du sud-est. Entendue également le soir du même jour, au même endroit. Il semble que l’Amazone impériale soit le seul oiseau endémique de la Dominique difficile à observer. J’ai effectué une sortie d’une matinée avec le guide Bertrand Baptiste, ce qui m’a permis de la voir.

Élénie siffleuse (Elaenia martinica martinica)

Vue et, le plus souvent, entendue quotidiennement et en grand nombre. Espèce endémique des Caraïbes, avec une répartition couvrant essentiellement les Petites Antilles et la péninsule du Yucatan au Mexique.

Moucherolle gobemouche de la Dominique (Contopus latirostris brunneicapillus)

Un seul oiseau vu dans la vallée de Colihaut le 13/03/2023 (voir la localisation du site sur Google Maps), et un autre près des chutes d’eau de Middleham le 16/03/2023. Cette sous-espèce endémique semble être inféodée aux forêts humides de la Dominique. Son plumage est très différent des oiseaux au ventre cannelle de Sainte-Lucie. Le Moucherolle gobemouche est endémique des Petites Antilles, avec une répartition allant de Porto Rico à Sainte-Lucie. Il est probable que dans le futur, trois espèces soient reconnues à Porto Rico, dans les Petites Antilles (se produisant sur Guadeloupe, Dominique et Martinique) et à Sainte-Lucie.

Tyran gris (Tyrannus dominicensis vorax)

Commun dans toute l’île.

Tyran janeau (Myiarchus oberi oberi)

Un seul oiseau vu près des chutes d’eau de Middleham le 16/03/2023. Espèce strictement endémique des Petites Antilles, présente de la Barbade au nord à Sainte-Lucie au sud.

Viréo à moustaches (Vireo altiloquus barbadensis)

Vu et, le plus souvent, entendu quotidiennement.

Troglodyte familier de la Dominique (Troglodytes aedon rufescens)

Troglodyte familier de la Dominique (Troglodytes aedon rufescens)

Troglodyte familier de la Dominique (Troglodytes aedon rufescens) dans la réserve naturelle de Syndicate, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

Entendu dans tous les secteurs forestiers visités. Les oiseaux de la Dominique sont très différents de ceux de Sainte-Lucie, avec des parties inférieures brun foncé et non pas blanc crème, et ils fréquentent des habitats plus variés. 

Moqueur des savanes (Mimus gilvus antillarum)

Vu ou entendu presque quotidiennement, mais seulement en petit nombre et souvent à proximité des habitations humaines.

Moqueur grivotte (Allenia fusca fusca)

Espèce endémique des Petites Antilles, répandue et commune à la Dominique, aussi bien dans les habitats humides que secs.

Moqueur corossol (Margarops fuscatus densirostris)

Cette espèce semble être plutôt urbaine à la Dominique, avec trois observations dans les faubourgs de Portsmouth les 13 et 15/03/2023. Endémique des Caraïbes, présente des Bahamas à Sainte-Lucie en passant par Porto Rico et Hispaniola.

Trembleur brun (Cinclocerthia ruficauda ruficauda)

Vu ou entendu en petit nombre lors de chaque visite dans la réserve naturelle de Syndicate et près des chutes d’eau de Middleham. Endémique des Petites Antilles, de Saint-Kitts-et-Nevis à Saint-Vincent et aux Grenadines. Son aire de répartition ne comprend pas la Martinique et Sainte-Lucie, qui sont occupées par le Trembleur gris, anciennement considéré comme une sous-espèce de Trembleur brun.

Solitaire siffleur de la Dominique (Myadestes genibarbis dominicanus)

Sous-espèce endémique de la Dominique. Deux vus et plusieurs entendus près des chutes d’eau de Middleham le 16/03/2023. Le Solitaire siffleur  est endémique des Caraïbes, avec six sous-espèces réparties entre la Jamaïque, Hispaniola, Dominique, Martinique, Sainte-Lucie et Saint-Vincent.

Merle vantard de la Dominique (Turdus plumbeus albiventris)

Merle vantard de la Dominique (Turdus plumbeus albiventris)

Merle vantard de la Dominique (Turdus plumbeus albiventris). 
Photographie : Ian Merrill

Noté en petit nombre dans la vallée de Colihaut, dans la réserve naturelle de Syndicate et près des chutes d’eau de Middleham. La sous-espèce endémique de la Dominique se distingue de toutes les autres par son ventre blanc. Kirwan et al distinguent trois espèces : celle de l’Est, vivant sur les îles d’Hispaniola, de Porto Rico et de la Dominique, de l’Ouest à Cuba et du Nord aux Bahamas. Le CIO ne reconnaît par contre qu’une seule espèce.

Grive à pieds jaunes de la Dominique (Turdus lherminieri dominicensis)

Sous-espèce endémique. C’est probablement l’espèce la plus rare de l’île. J’ai vu deux oiseaux chanteurs à deux endroits (voir la localisation du site 1 sur Google Maps et du site 2 sur Google Maps) près des chutes d’eau de Middleham tôt le matin du 16/03/2023. La section du sentier des chutes de Middleham, entre le point le plus haut de la montée raide du début et la fourche qui mène aux chutes est la plus favorable. Je n’ai entendu aucun chant, mais j’ai repéré les deux oiseaux à leur cri aigu distinct. Les deux ont réagi à la repasse de leur chant, mais de manière très différente : le premier a sauté sur une branche basse et s’est caché, alors que le second s’est posé sur une branche dégagée. Espèce endémique des Antilles, présente sur les îles de Monserrat, de la Guadeloupe, de la Dominique et de Sainte-Lucie, avec une sous-espèce endémique sur chacune d’entre elles.

Merle à lunettes (Turdus nudigenis nudigenis)

Vu et entendu en petit nombre presque tous les jours.

Quiscale merle (Quiscalus lugubris guadeloupensis)

Régulièrement observé autour des habitations, avec un maximum de dix par jour.

Paruline caféiette (Setophaga plumbea)

Paruline caféiette (Setophaga plumbea)

Paruline caféiette (Setophaga plumbea) dans la réserve naturelle de Syndicate, à la Dominique. 
Photographie : Ian Merrill

Espèce assez nombreuse dans les zones forestières et observée dans tous les sites favorables visités. Observée dans la vallée de Colihaut, dans la réserve naturelle de Syndicate et au niveau des chutes d’eau de Middleham les 14, 15, 16 et 17/03/2023. La Paruline caféiette a tendance à rester cachée dans le sous-bois. Espèce endémique des Petites Antilles, présente uniquement à la Dominique et en Guadeloupe.

Paruline des mangroves (Setophaga petechia melanoptera)

Observée uniquement dans le parc national des Cabrits le 15/03/2023, mais peu d’habitat convenable visité pendant tout le voyage.

Saltator gros-bec (Saltator albicollis guadelupensis)

Vu ou entendu lors de nos trois jours sur l’île, généralement dans un habitat forestier assez sec. La route d’accès au sentier de Syndicate était le meilleur site pour cette espèce endémique des Petites Antilles, présente uniquement en Guadeloupe, à la Dominique, en Martinique et à Sainte-Lucie.

Sucrier à ventre jaune (Coereba flaveola bartholemica)

Omniprésent.

Pèrenoir rougegorge de la Dominique (Loxigilla noctis dominicana)

Couramment rencontré dans tous les habitats, sauf dans les plus dégradés et les plus urbanisés. Endémique des Petites Antilles, présent des îles Vierges britanniques au nord-ouest à la Grenade au sud.

Liste commentée des espèces d’oiseaux observées à la Barbade

Quiscale merle de Barbade (Quiscalus lugubris fortirostris)

Quiscale merle de Barbade (Quiscalus lugubris fortirostris)

Quiscale merle de Barbade (Quiscalus lugubris fortirostris). 
Photographie : Ian Merrill

Un seul oiseau observé dans le parc paysager de l’aérogare le 18/03/2023. Cette sous-espèce endémique présente très peu de dimorphisme sexuel et pourrait être élevée au rang d’espèce à part entière dans le futur.

Pèrenoir de Barbade (Loxigilla barbadensis)

Un seul oiseau observé dans le parc paysager de l’aérogare le 18/03/2023. C’est une vraie chance d’avoir pu observer cette espèce endémique tout en étant resté dans le terminal ! Il vit dans les zones fortement urbanisées.

Liste commentée des espèces de mammifères observées durant le voyage

Mangouste tachetée (Herpestes auropunctatus)

Plusieurs de ces petits carnivores introduits ont été observés à Sainte-Lucie.

Agouti doré (Dasyprocta leporina)

Espèce introduite. Nous en avons vu un à la Dominique au bord d’une route au nord de l’île, vers l’aéroport, le 18/03/2023.

Opossum commun (Didelphis marsupialis)

Un vu à la Dominique sur la route avant les premières lueurs lors du trajet vers les chutes d’eau de Middleham le 16/03/2023.

Dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata)

Un groupe d’environ 200 individus a été observé de très près lors de notre sortie en mer au large de Portsmouth (la Dominique) le 15/03/2023.

Grand Cachalot (Physeter macrocephalus)

Trois individus, deux adultes et un jeune, ont été vus de près lors de notre sortie en mer large de Portsmouth (la Dominique) le 15/03/2023.

Liste commentée des espèces de reptiles observées durant le voyage

Anole de Sainte-Lucie (Anolis luciae)

Anole de Sainte-Lucie (Anolis luciae)

Anole de Sainte-Lucie (Anolis luciae). 
Photographie : Ian Merrill

Un photographié dans notre hébergement AirBnB de Belenbouche.

Anole de la Dominique (Anolis oculatus)

Plusieurs vus et deux photographiés dans la réserve naturelle de Syndicate.

Iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima)

Un vu sur la route d’accès vers la réserve naturelle du Syndicate.

 

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