Le Pic à dos blanc (Dendrocopos leucotos) ressemble étroitement au Pic épeiche (D. major), mais il est plus grand, son bec est plus long, ses flancs sont finement striés de noir, il ne possède pas de grandes taches blanches sur les ailes, et le bas de son dos est blanc uniforme chez la sous-espèce nordique leucotos, alors qu’il est barré de noir chez la sous-espèce méridionale lilfordi, qui niche entre autres dans les Pyrénées (lire Rencontre avec le Pic de Lilford dans la Selva de Irati en mars 2017). Son aire de répartition s’étend des Pyrénées (lire Observer le Pic à dos blanc dans les Pyrénées) au Japon, et douze sous-espèces sont reconnues. En Europe, sa présence est fragmentée, et sa population serait globalement stable, avec une augmentation dans certains pays comme en Finlande (lire Le Pic à dos blanc est toujours le pic le plus commun dans l’ouest de la Norvège) et en Espagne (lire La population espagnole de Pics de Lilford est en expansion vers le nord et l’ouest des Pyrénées), et des baisses comme en Pologne, en Suède et en Allemagne (lire Deux bons secteurs bavarois pour observer les Pics à dos blanc et tridactyle).

Il niche dans les forêts décidues et mixtes riches en arbres morts, sur pied ou tombés, et/ou malades. 

Répartition du Pic à dos blanc en Europe

Répartition du Pic à dos blanc (Dendrocopos leucotos) en Europe : en jaune, de la sous-espèce nominale leucotos, et en orange, de la sous-espèce lilfordi.
Carte : Ornithomedia.com

En Hongrie, où la la sous-espèce nominale est présente, c’est le pic le plus localisé, et sa population avait été estimée entre 260 et 670 couples par Gorman et al. (2021).  En 2021 et en 2022, un recensement national a été organisé par MME/BirdLife Hongrie pour déterminer plus précisément la taille de sa population et sa répartition. Au total, 31 observateurs ont été impliqués dans cette étude et ils ont visité 102 secteurs où l’espèce est historiquement connue, actuellement nicheuse ou potentiellement présente. Dans chaque site, deux visites ont été effectuées entre le 1er mars et le 20 avril et entre le 21 avril et le 5 juin. L’utilisation de la repasse a été autorisée mais limitée au maximum (lire La repasse et les oiseaux : utilisation, avantages, risques et conseils). 

Selon les résultats de ce comptage, la population reproductrice serait comprise entre 480 et 800 couples, soit davantage que la précédente estimation. La densité moyenne est toutefois faible (0,49 couple pour 100 hectares), notamment par rapport à celles d’autres pays d’Europe comme la Slovénie (lire Observer les oiseaux du lac de Cerknica et des monts Javornik). Les zones qui accueillent le plus de couples sont les collines de Zemplén (entre 110 et 229 couples), de Börzsöny (entre 87 et 129 couples), de Bükk (entre 85 et 158 couples) et de Mátra (entre 69 et 110 couples). Dans tous ces secteurs, l’espèce serait stable.  

Malgré ce résultat meilleur que prévu, le Pic à dos blanc reste vulnérable, notamment là où ses populations sont faibles et isolées, comme en Transdanubie, d’autant plus qu’il est plutôt sédentaire et que donc les échanges sont rares. Il est donc important que les pratiques de l’exploitation forestière tiennent compte de ses besoins écologiques, comme le maintien du maximum d’arbres morts et la conservation des hêtraies les plus anciennes.  

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